La campagne Magie de 1976 (1ère partie)
Cette semaine sur Pif-Collection, nous vous proposons un nouveau dossier de Jean-Luc Muller sur la Magie dans Pif-Gadget. Il s'est attelé cette semaine à la campagne de 1976 qui a vu la parution de 6 numéros consécutifs de Pif-Gadget du n°395 au n°400. Il a pu ainsi interviewer pour nous Jacques Delord, le magicien poête qui a animé ces numéros qu'il commente.
Jacques Delord et les Pif Magiques en 1976
Près de 3 ans 1/2 après la première opération de 6 semaines de « Pif magiques », la revue réitérait cette initiative qui lui avait valu un très beau succès en 1973. Or, en cette rentrée 1976, un magicien occupe une place très particulière à la Télévision : il s’agit de Jacques Delord, qui animait alors "Les ateliers du Magicien" sur la 3ème chaîne française de l’époque, FR3.
Son style tranchait avec tout ce qui a été fait jusqu’alors (et sera fait par la suite) car il mêlait avec un égal bonheur illusionnisme et poésie, faisant participer les jeunes magiciens en herbe à l’émission. En 1976 l’émission entamait sa 2ème saison et la rédaction de Pif a souhaité que Jacques Delord soit l’ambassadeur de la magie dans la revue durant 6 numéros. Cette opération présentait de nombreuses similitudes avec la précédente (2 gadgets en commun, des conseils de présentation et un mini-livre de magie regroupant des rubriques comparables à celles du « Grand livre de la magie » de 1973). Si l’ensemble offre moins de cohésion que l’opération magique de 1973 (en raison notamment du décalage entre les sujets de certaines couvertures et la magie du gadget) la présence et la personnalité de Jacques Delord, sa relation directe avec les gadgets proposés (mis en scène en photos) et l’inclusion de magnifiques reproductions d’affiches de magie anciennes dans chaque numéro confèrent à l’ensemble une vraie personnalité et un indéniable parfum de merveilleux.
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3 des magnifiques reproductions d’affiches de magie anciennes que l’on trouvait en double page centrale. Ces reproductions provenaient d’un ouvrage paru la même année : « 100 ans d’affiches de la magie »
Au verso de chaque poster, on retrouvait le personnage du jeune magicien de la couverture des n°395 et 397, présentant le gadget de la semaine suivante.
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présentation du futur gadget : les batonnets ensorcelés de Thurston |
annonce du futur gadget : le passe-passe de Houdini | présentation du futur gadget : le mini livre de Magie |
Nous avons pu rencontrer Jacques Delord et lui demander de revivre avec nous cette belle opération « Deviens Magicien » proposée par Pif-Gadget. Son interview nous permettra de commenter chaque numéro d’une manière plus vivante.
Mais avant de commencer, voici un bref aperçu de sa longue carrière d’artiste poète...
Après un double parcours de comédien de théâtre et de prestidigitateur de cabaret et de music-hall, Jacques Delord passe par la télévision (La Piste aux Etoiles) et présentera même son beau numéro de cordes qui le rendit célèbre, dans une séquence du film « Baisers volés » de François Truffaut en 1968. Il publie entre 1971 et 1973 sa trilogie d’ouvrages destinés à la jeunesse, qui sont une véritable initiation à la magie (« Sois le magicien », « Sois l’Enchanteur » et« L’Eternel Magicien »).
A la télévision, il participe notamment à 8 émissions de la série « Mains et merveilles », 4 émissions de la série « Fils et funambule » puis animera 3 saisons de son émission « Les ateliers du Magicien » (36 émissions en tout, sur FR3) dont il tire également un recueil de tours en 1976.
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La trilogie des « Livres de l’Illusionniste » de Jacques Delord et le recueil de tours inspirés de son émission |
photo d’artiste du début des années 70 |
Il participe en 1980 à la création du Zoo Parc de Beauval, puis emmène durant près de 15 ans son spectacle « Le Magicien Malgré Lui » aux quatre coins du monde. Il crée depuis des spectacles magiques, organise des ateliers poétiques et des créations théâtrales, tout en poursuivant en parallèle une activité d’écriture (notamment pour la revue « Magicus ») et de pédagogie (avec des enseignants).
photo de tournage du film « Baisers volés » où Jacques Delord joue le rôle d’un... prestidigitateur. On reconnaît à droite Jean-Pierre Léaud et Claude Jade (Photo collection privée)
Rencontre avec un gentleman magicien
Jacques Delord redécouvrant son texte et les photos qui l’accompagnaient il y a 28 ans
Il y a de cela 9 ans, j'avais rencontré Jacques Delord pour le faire participer à une série d'émissions sur la magie... qui n'ont malheureusement pas abouti. Mais nous étions restés en contact lointain, d'autant que nous sommes voisins, dans le même arrondissement de Paris. Je lui avais rendu visite pour lui offrir une photo du tournage de "Baisers volés" de François Truffaut (film de 1968 dans lequel il joue un.. prestidigitateur de cabaret !). Nous avions évoqué ses 3 superbes livres d'illusionnisme ("Sois le Magicien", "Sois l'Enchanteur" et "L'Eternel Magicien") qui ont fait naître plus d'une vocation, notamment parmi les gens de ma génération.
Ce 4 novembre, nous avions convenu de déjeûner ensemble dans son petit restaurant italien préféré. Je lui ai amené la série des Pif-Gadget de 1976 auxquels il avait collaboré, l'un de ses livres et aussi... le Pif-Gadget n°4, qui était sorti en kiosque la veille. En découvrant ce Pif au gadget magique, il était enchanté, parce que pour lui c'est toujours une fête lorsque les jeunes sont sensibilisés à cet art. Il a paru sincèrement impressionné par la qualité de ce qu’on y trouve….
Et puis en feuilletant les numéros de 1976, il poussait des exclamations de surprise en retrouvant les photos prises par l'équipe du journal avec le gadget. Il n'avait pas revu les photos qui mettent en scène sa fille à l'époque. Il me remercie pour l'exemplaire que je lui offre et me fait promettre de lui photocopier les pages des autres numéros, car il ne les a plus. Après une conversation autour de nos activités réciproques - les vidéos de magie que je termine, ses spectacles et activités pédagogiques avec des enfants - nous nous calons pour parler de... Pif.
Jean-Luc Muller : En guise d'introduction, on pourrait rappeler rapidement d'où te connaissaient les lecteurs de Pif en 1976...
Jacques Delord : "les lecteurs de Pif me connaissaient par mes livres, s'ils les avaient achetés : les 3 livres de l'illusionniste ("Sois le Magicien", "Sois l'Enchanteur" et "L'Eternel Magicien") qui ont été écrits et publiés sur 3 ans : 1971, 1972 et 1973. Autour de ces livres, il y a eu des interviews et passages à la télévision de l'époque, ce qui a créé un noyau de jeunes qui venaient me voir au Salon de l'Enfance, par exemple, car mes livres y étaient présentés. J'ai rencontré à ce salon, lors de la sortie du 1er livre, un certain nombre de jeunes passionnés de magie, que j'ai fait participer à mon second et mon troisième livre. C'est pourquoi les illustrations du 2ème et 3ème livre se sont faites avec les lecteurs du 1er !"
J-L M. : C'est une idée d'interactivité très concrète et avant que ce mot soit à la mode !
Jacques Delord : "Oui, une interactivité renforcée encore par le fait que je tutoie le lecteur. Je m'adresse directement au lecteur "idéal", celui qui a un rêve magique, qui a en lui-même une énergie magique... un désir de magie. Je parle donc à ce lecteur-là, en me référant à mon propre apprentissage (tardif) de la magie, mais qui répondait à un désir de l'enfance. C'est à cet enfant-là que je m'adresse".
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Le décor qui fit rêver toute une génération d’enfants… |
J-L M. : C'est aussi une forme de connivence poétique; le tutoiement du poète envers son lecteur imaginaire ...
Jacques Delord : "Oui, c'est la même démarche. je ne serais pas magicien si je n'étais pas poète. La poésie est le lien de toute création artistique. La magie, elle, est éminemment artistique et collée à l'Homme; Elle est à l'origine même de toute quête de l'Homme".
J-L M. : ...le goût pour l'inexplicable et ce qui est potentiellement merveilleux...
Jacques Delord : "Bien sûr ! Et ce goût pour l'inexplicable et pour la magie, c'est presque une nostalgie chez les gens".
J-L M. : Une nostalgie d'avant l'âge adulte...
Jacques Delord : "Oui. Et ce besoin de merveilleux est essentiel à la formation de l'individu".
J-L M. : Dans tes livres, c'est ce que tu voulais transmettre ?
Jacques Delord : "Sans doute...et c'est ce qui a tout de suite accroché beaucoup d'enfants aux quatre coins de l'hexagone. Ce n'était pas un livre commercial ni une simple collection de "trucs", et l'éditeur (Claude Nielsen) m'a fait confiance à l'époque, ce qui a été une démarche formidable de sa part. J'ai pu rédiger à ma guise un texte qui renvoyait à l'Antiquité, aux grands mystères... et puis aussi à une forme de discipline du corps et de l'esprit pour ressentir la magie que l'on souhaîtait produire".
J-L M. : Dans quelles conditions as-tu été contacté par Pif ?
Jacques Delord : "Eh bien à l'époque mes émissions "Les Ateliers du Magicien" étaient diffusées (ndlr : c'était déjà la 2ème saison qui commençait). C'était en 1976 et la série avait été tournée à Marseille par FR3 pour une diffusion sur FR3 national. A partir de la rentrée la série allait reprendre et l'équipe de Pif souhaîtait faire une série de numéros sur la magie en parallèle".
J-L M. : Tu avais pu voir les numéros de Pif sur la magie, avec Jean Delaude ?
Jacques Delord : "Oui, Jean était un grand ami et j'avais vu ça à l'époque. C'était vraiment très bien réalisé".
J-L M. : Comment ta participation s'est-elle faite, concrètement ?
Jacques Delord : "Des gens de la rédaction sont venus me voir et m'ont simplement proposé d'écrire des textes et de présenter les tours qui seraient insérés dans la revue".
J-L M. : D'où venaient les gadgets de magie ? Tu as participé au choix ?
Jacques Delord : "Oh, les gadgets étaient prévus par l'équipe de Pif. Il se peut très bien que j'en ait choisi 6 parmi 10 ou quelque chose comme cela mais je n'en suis pas certain. Il me fallait trouver une idée de présentation pour chaque gadget, une mise en scène magique. J'avais ensuite toute liberté pour proposer d'autres choses en plus. L'équipe de Pif a été très sympa et surtout très ouverte aux idées. J'ai ensuite eu un peu de temps pour rédiger les différents textes et rendez-vous a été pris pour le mise en forme et les prises de vues".
J-L M. : Tu étais en tournage des "Ateliers du Magicien" à l'époque ?
Jacques Delord : "En fait, le tournage des "Ateliers" se déroulait à la fin du printemps. Je me souviens d'ailleurs que les producteurs de l'émission obtenaient des dérogations de la part de l'inspection académique pour que les enfants choisis puissent sécher des cours ! On effectuait le montage de la série pendant l'été. L'équipe de Pif est venue me rendre visite cet été-là à Aix en Provence - où l'émission avait été tournée et venait de se monter - pour les photos qui allaient illustrer les différents numéros. Je me souviens que l'ensemble des prises de vues pour les 6 numéros a dû prendre 2 jours.
J-L M. : Le travail que tu as fait pour PIF avait-il un rapport avec la série d'émissions ?
Jacques Delord : "En fait, j'avais gardé l'esprit et la méthode, mais aucun des tours proposés ne reproduisait ce que j'avais enregistré pour l'émission. Je crois bien que les enfants pris en photos pour présenter des illusions ont été choisis parmi ceux de l'émission ! J'en suis même sûr".
Les Pif-Gadget n°395 à 400 commentés par Jacques Delord
Je tends à Jacques les numéros de la série et lui fais cadeau du seul numéro que j'ai en double, le premier de la série. Il est très ému parce qu'il n'a pas revu ces pages depuis une bonne vingtaine d'années. Il se relit et commente quelques-uns des tours et les photos qui les accompagnent.
Pif-Gadget n° 395
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gadgetus présenté par Jacques Delord |
Lancement de l’opération, avec un titre en couverture qui annonce clairement la couleur. Le personnage du jeune magicien se retrouvera au verso de chaque poster en double page centrale pour présenter en images le tour de la semaine suivante.
Dans le coin en bas et à droite de chaque couverture, on présente en photo le gadget de la semaine. Etrangement, c’est une annonce pour une place au « Cirque de Moscou » qui orne la photo de la baguette magique…
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La baguette sortant du porte-monnaie : une idée que l’on retrouve dans le livre de Jacques Delord “les Ateliers du Magicien”, tiré de l’émission |
Jacques Delord : (ouvrant la première double-page où il apparait) "Ah oui, la baguette truquée... Eh bien on voit que je cherchais à dépasser l'idée de l'objet truqué pour amener autre chose. Dans l'un de mes livres, je faisais sortir la baguette d'un porte-monnaie et je reprends l'idée ici. La chose importante à mes yeux, c'était de dépasser l'objet lui-même et donner envie d'aller au-delà; c'est pour cela que j'écrivais "si tu veux être réellement magicien..." pour proposer une extension du truc et toute une démarche de véritable tour de magie. Il y a même une partie "bricolage" pour aider à cela".
J-L M. : Là, tu dévoiles un grand classique : "les cordons du fakir"...
Jacques Delord : "Oui, dans chaque numéro ou presque, j'amenais quelque chose de différent du gadget. Là, effectivement je montre comment présenter cette très belle illusion. Le petit garçon, Didier, avait participé à l'une des émissions".
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Didier en pleine démonstration de cordes |
"Prépare ton spectacle" vu par Jacques Delord |
J-L M. : On voit qu'il porte sur son T-shirt un transfert Pif, qui était un gadget d'un numéro antérieur...
Jacques Delord : "Ah oui... Peut-être que le photographe le lui a passé pour qu'il soit en phase avec la revue, ou bien peut-être l'avait-il réellement !"
J-L M. : C'était de toi, les textes consacrés au costume du magicien, au décor, etc... ?
Jacques Delord : "Non, ces éléments venaient de la rédaction de Pif. En général, les paragraphes illustrés par les personnages du journal étaient rajoutés. Je ne faisais qu'écrire mes textes pour les tours et pour les exercices".
J-L M. : ... comme cet "exercice de doigts"...
Jacques Delord : "Oui. je trouvais essentiel qu'on amène l'idée qu'il faut travailler, l'idée d'apprentissage. La magie et une discipline comme la musique ; il fallait que les jeunes lecteurs comprennent qu'on fasse ses gammes".
J-L M. : Il y a l’idée de construire tout un spectacle....
Jacques Delord : "Ah oui, c'est important de se donner un but créatif. (ndlr : Cet objectif de la création d'un spectacle se retrouvait déjà dans le "Grand livre de la Magie" de l'opération magie de 1973)
J-L M. : Et on voit la mention pour annoncer l'émission, qui passait tous les samedis à 18h30 sur FR3 (devenue depuis France 3)
Jacques Delord : (sourire) "Oui, la série venait de reprendre depuis 2 ou 3 semaines au moment de la parution de ce Pif, je pense. C'était formidable, cette interaction. Les lecteurs pouvaient me retrouver ensuite à la télévision...
Pif-Gadget n° 396
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gadgetus présenté par Jacques Delord |
Le second numéro de la série ne conserve malheureusement pas le caractère magique de sa couverture précédente. D’ailleurs le côté futuriste de la voiture imaginée par la rédaction pour le salon de l’auto nuit un peu à la poésie magique des pages de Jacques Delord. Le gadget choisi est cette fois un grand classique déjà paru deux fois : le « pass-pass », qui est cette fois orthographié correctement et attribué à Houdini pour une raison restée obscure, mais qui s’expliquera peut-être par le choix des affiches proposées en double page centrale... Il en ira de même pour les autres gadgets magiques, « parrainés » par d’illustres illusionnistes américains, pour la plupart.
Jacques Delord : "Avec les gadgets de Pif, je me creusais la tête pour trouver ce qu'on pouvait faire A PARTIR DU GADGET. Et avec ces tours et Pif-Gadget, je me suis toujours attaché à ça. (en montrant la photo du "passe-passe") Ca, c'est un petit gadget qui fait que, en introduisant une pièce à l'intérieur, tu fais "clac-clac", ta pièce a disparu. Et puis "clac-clac", la pièce est réapparue... C'est simple, mais à partir de là tu peux aller plus loin. (Il relit son texte de l'époque) Oui, c'est ça : il y a toute une mise en scène on va plus loin que le simple truc proposé par le gadget. Le gadget n'est qu'un OUTIL. Je tenais à ne pas présenter simplement un gadget mais faire en sorte que le gadget puisse servir au lecteur à réaliser une illusion. C'est une comédie qu'il faut créer avec un spectateur. Le lecteur doit devenir le magicien."
Jean-Luc Muller : ce qui renvoie à la phrase de Robert-Houdin : "le magicien est un acteur qui joue le rôle d'un magicien"
Jacques Delord : "Exactement. Si on était magicien on ne ferait pas ça. On ferait autre chose; on ne se compliquerait pas la vie avec un objet... (rires) Le magicien sur scène est celui qui... arrose - comme tu arroses une plante pour la faire grandir - qui arrose la magie qui est dans le coeur du spectateur, et qui la laisse pousser. Et le spectateur devient magicien lui-même".
J-L M. : On te laissait combien de temps pour préparer tes tours à partir du gadget ?
Jacques Delord : "Je ne me souviens pas exactement. Ils étaient venus me voir avec une série de gadgets et puis on a certainement dû faire une sélection. Je me souviens en revanche avoir réussi à amener d'autres tours en-dehors du gadget et je les ai en quelque sorte infléchis dans ma direction ! (sourires) Mais ils étaient ravis ! Parce qu'ils aimaient vraiment la magie et leurs lecteurs leur importaient, donc ils voulaient leur faire plaisir. Ils n'ont pas fait de numéros "commerciaux" - même si la finalité est commerciale, puisqu'il faut toucher les gens".
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la manipulation du passe-passe |
exercices de doigts |
J-L M. : On retrouve des exercices pour les doigts...
Jacques Delord : "Oui : étant donné que je demande de manipuler une pièce de monnaie pour le tour avec le passe-passe, j'en ai fait un exercice de base. Toujours cette notion de l'apprentissage..."
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la méthode Delord : pour être magicien, il faut dépasser ce qu’on vous propose… |
Jacques Tabary illustre des idées de décors pour le futur spectacle de magie… |
J-L M. : Tu as participé à la rédaction des articles "préparer un spectacle" ?
Jacques Delord : "Ah oui, il fallait donner aux enfants une finalité à leur magie et leur donner le sens du spectacle à partir du travail que l'on fait. (il lit le texte) Oui, et toute l'idée du décor qu'il faut choisir, l'ambiance... tout est lié. Oui, j'ai eu une très bonne collaboration avec les rédacteurs de ces numéros parce qu'ils ont tout-à-fait voulu aller dans mon sens : amener les enfants à dépasser l'amusement pur et simple".
Pif-Gadget n° 397
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gadgetus présenté par Jacques Delord |
Retour du jeune magicien en couverture et reprise du slogan « prépare ton spectacle » qui est le leitmotiv des rubriques de Jacques Delord.
Les petits bâtonnets qui sont le gadget de ce numéro provenaient vraisemblablement d’un fabricant de jouets américain, car on les retrouvaient dans plusieurs boîtes de jeux.
Jacques Delord : "Ah oui, les bâtonnets..."
J-L M. : Cela aurait pu être un tour à toi...
Jacques Delord : "Oui, mais en fait celui-là, je crois qu'on le retrouvait dans des boîtes de magie...
(ndla : en fait, il s'agissait à l'époque de la boîte "Magie 2000" présentée par le magicien Kassagi !)
J-L M. : Je vois que chez PIF ils avaient décidé de d'attribuer à des magiciens du passé les tours de magie proposés...
Jacques Delord : "Oui... Thurston, Houdini pour le passe-passe... j'imagine que c'était pour des raisons de marketing mais je ne vois pas bien pourquoi..."
J-L M. : Peut-être pour donner plus de valeur aux gadgets en leur attribuant une histoire ancienne...
Jacques Delord : "Sans doute... ou bien ils achetaient ces gadgets en Amérique... (il lit le texte du tour) Tiens, tu vois, là encore... je cherche à dépasser l'illusion trop simple avec ces bâtonnets en annonçant une "autre illusion qui fera de toi un magicien". J'introduis quelque chose en plus pour que l'enfant cherche par lui-même. Je l'encourage à imaginer d'autres effets basés sur le même principe. C'est ouvert à la recherche des enfants.
En relisant je trouve que j'avais vraiment beaucoup travaillé pour ces articles ! (rires) c'est vrai que j'ai toujours refusé de faire du n'importe quoi... et tous ces articles sont écrits dans l'esprit de mes livres".
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Magie en famille : Jacques Delord mettra en scène sa propre fille Delphine dans plusieurs des numéros de la série |
l’un des gags qui émaillent les pages dédiées à Jacques et qui servent de « bouche-trou » dans la mise en page |
J-L M. : (désignant la page suivante) Là, c'est carrément un autre tour...
Jacques Delord : "Oui, une illusion qui échappe au gadget. Les chapeaux sont décorés avec les personnages de PIF... c'est très sympa... ce tour, c’est un peu une variante du jeu des gobelets, avec des boules qui passent d’un chapeau à l’autre…"
J-L M. : Je reconnais cette petite fille... Elle se trouve aussi dans tes livres. C'est ta fille, je crois ?
Jacques Delord : "Oui, c'est Delphine. Elle se prêtait bien au jeu et en plus elle était assez douée. (redécouvrant les images) Et elle était mignonne là-dessus !"
J-L M. : Eh bien je vais te faire une confidence : à l'époque où je lisais tes livres (j'avais 8 ans) j'étais amoureux d'elle !
Jacques Delord : (rire) "Oh, et je crois qu'elle n'en a jamais rien su !"
(j'apprends au passage que sa fille et moi avons exactement le même âge et donc, rétrospectivement, j'avais toutes mes chances à l'époque ! Soupir....)
Jacques Delord : "Dans l'émission elle lisait un poème, d'ailleurs".
J-L M. : Il y avait dans ces PIF une vraie idée de continuité ?
Jacques Delord : "Oui, on préparait un spectacle, et chaque numéro était un peu une progression par rapport au précédent. C'était en quelque sorte l'"anti-zapping" !"
Pif-Gadget n°398
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gadgetus présenté par Jacques Delord |
En couverture, la nouvelle bande de Jean Ollivier dessinée par Coelho, Erik le Rouge.
Le gadget est une reprise de la soucoupe magique du numéro 214.
On imagine mal l’illusionniste Jansen – dont on nous propose une affiche représentant une magnifique lévitation – en train de présenter ce petit tour avec une soucoupe creuse…
Jacques Delord propose toute une mise en scène autour de cet ustensile…
Jacques Delord : "Ah oui, le plateau... Je vois qu'on lui donne 2 noms différents : "Soucoupe de la fortune" et le nom "plateau multiplicateur", que je reprends dans le texte..."
J-L M. : C'était déjà l'un des gadgets de la série avec Jean Delaude... (ndlr : dans le Pif-Gadget n°214)
Jacques Delord : "Ah oui... Là, j'essaie encore une fois de sortir du cadre strict du gadget. Et puis c'était encore Delphine pour m'aider à la présentation. On doit créer la magie en-dehors du strict accessoire ; c’est un tout. Les pièces volent magiquement jusque dans la main…"
J-L M. : (désignant le tour suivant, avec de gros dés noirs) Là c'est un peu un cas limite, parce que ce tour existait dans des boîtes de magie mais il était difficile de bricoler ces dés truqués soi-même...
Jacques Delord : "En effet... c'est un tour qu'on trouvait dans le commerce. Un classique. Le garçon, Bruno, était lui aussi un des enfants des Ateliers du Magicien".
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Bruno, garçon participant aux « Ateliers du Magicien », présente ce tour, que l’on retrouvait dans plusieurs boîtes de magie de l’époque |
technique classique de manipulation de pièce |
Jacques Delord : "Là, je vois qu'il y a encore des exercices de doigts, pour continuer l'apprentissage... Evidemment, les petits gags et dessins, je n'y étais pour rien !" (rire)
J-L M. : Tu les découvrais quand le numéro paraissait ?
Jacques Delord : "Oui, bien sûr".
quelques aphorismes de Jacques Delord illustrés par Pif…
Pif-Gadget n°400
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gadgetus présenté par Jacques Delord |
La couverture de ce numéro est en porte-à-faux par rapport au gadget. Le film « l’Aile ou la Cuisse » vient de sortir et Pif a l’occasion de profiter de l’élan créé par les deux superstars du comique qu’étaient De Funès et Coluche.
D’ailleurs, certains lecteurs sont un peu perplexes devant le gadget qui n’en est pas réellement un.
Pourtant, le contenu du petit livre est plus riche qu’il n’y paraît (voir plus loin) malgré son aspect un peu austère. L’équipe de la rédaction semble vouloir retrouver l’idée du « Grand Livre de la Magie » que l’on découpait pendant 6 semaines, lors de l’opération « magigadgets » de 1973.
On y trouve des tours classés par thèmes (magie des cordes, magie des allumettes, magie des foulards, etc) et un chapître intitulé « 10 grands trucs à ne pas dévoiler » ! - dont une évasion « à la Houdini » à partir d’un sac en papier. Bien que ce ne soit pas mentionné explicitement, il semble que Jacques Delord ait, pour le moins, participé à l’écriture du texte du livre. Le livre de magie faisant office de gadget est évidemment devenu aujourd’hui un collector.
Jean-Luc Muller : Le gadget de ce numéro étant un livre, je me demandais si tu l’avais rédigé…
Jacques Delord : "Ah oui, je crois bien… (il parcourt le texte) Je ne me souviens pas trop bien mais ce que je lis là pourrait bien être de moi en effet. C’est tout-à-fait dans mon style".
extrait du mini-livre offert en gadget
J-L M. : En plus, les photos pour ta rubrique dans PIF illustrent la disparition du livre telle qu’elle est proposée… dans le livre !
Jacques Delord : "Oui, la disparition.. je montrais des choses comme ça dans mon émission. Que faire avec un petit livre de ce genre ? Il fallait trouver une idée magique : le faire disparaître… Et là, l’évasion du sac, c’est la même chose, en plus simple, que l’un des tours expliqués dans mes livres. Oui, je pense que j’ai dû écrire ça… C’était bien, cette collaboration avec Pif, parce qu’ils allaient dans mon sens. Regarde ces exercices de doigts, encore…Dans un autre illustré, ils se seraient dit que ça n’intéresserait pas les lecteurs alors que dans Pif ils l’ont laissé… Bon, tout ce qui parle de costumes, etc, c’est eux qui s’en occupaient, mais pour le côté pédagogique, j’avais beaucoup de latitude".
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Idées pour un costume, illustrées par Jacques Tabary |
J-L M. : j’imagine qu’ils n’avaient pas trop le choix non plus, parce que sur 6 semaines, il fallait un professionnel pour fournir le contenu…
Jacques Delord : "Oui, parce que eux, ils avaient une série de gadgets, mais en fait je crois qu’ils ne savaient pas trop quoi en faire parfois… Ils me les ont montrés et j’ai essayé de créer quelque chose à partir de ça. Aujourd’hui ça se passerait sans doute très différemment. Même à la télévision d’ailleurs. A l’époque, je trouvais qu’on travaillait parfois avec des bouts de ficelles mais quand je repense à tout ce qu’on a pu faire… Ce n’est même pas pensable aujourd’hui. Personne ne s’engagerait dans quelque chose d’aussi risqué et pas formaté".
Pif-Gadget n° 400
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gadgetus présenté par Jacques Delord |
Le contraste entre la magie du gadget et le sujet de la couverture ne pourrait pas être plus grand ! Le Commandant Cousteau est alors (déjà) une immense vedette « écologico-médiatique ».
La conclusion des 6 semaines de magie n’est pas tout-à-fait à la hauteur (on ne peut pas parler de « grand final ») et on a même l’impression que la rédaction s’est moins investie dans ce dernier tour de piste magique. Pourtant, il s’agit d’un joli tour en forme d’illusion d’optique.
Jacques Delord : "Joli tour avec ces "dominos"... je ne m'en souvenais plus du tout... L'explication est plus technique parce qu'il y a un problème d'angle pour le spectateur et il faut être très rigoureux dans les gestes".
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Delphine et le petit Rodolphe, les deux enfants de Jacques, pour illustrer le dernier chapître des 6 semaines de magie |
pas d’autre tour proposé, mais un joli décor de Jacques Tabary, quelques conseils et un dernier exercice de manipulation |
J-L M. : le dessin qui représente le décor de magie, c'est toi qui l'avais soufflé ?
Jacques Delord : "Ah non, je ne pense pas. C'est la rédaction qui proposait ça. Tiens, là c'est encore Delphine et mon plus jeune fils Rodolphe. Il était bien trop jeune à l'époque (il devait avoir 4 ou 5 ans) pour faire le moindre tour. En fait, il est né exactement au moment où mon premier livre sortait".
J-L M. : J'en reviens à la collaboration avec l'équipe de PIF. On a vraiment l'impression que vous étiez en phase...
Jacques Delord : "Ah, tout-à-fait ! C'était des gens très à l'écoute. Il avait vraiment envie de faire une "oeuvre" pour un public qu'il respectaient c'est en tous cas comme cela que je l'ai ressenti. Et c'est ce qu'on peut constater".
J-L M. : Il y avait certaines semaines jusqu'à 6 pages de rédactionnel avec toi...
Jacques Delord : "Oui, 6 pages, tu te rends compte ? Ce n'est pas aujourd'hui, dans un magazine pour la jeunesse, qu'on me laisserait faire ça..."
En guise de conclusion…
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J-L M. : Cela fait aujourd'hui exactement 28 ans que tu as participé à ces numéros de Pif. Qu'est-ce que tu en retiens, en revoyant ces images et ce texte ?
Jacques Delord : "Eh bien je suis franchement très agréablement surpris par la qualité du travail avec la rédaction de Pif. Je crois bien que je ne changerais pas un mot de mon texte. Dans l'esprit ce n'est pas du tout ringard ni dépassé. Bien sûr, il y a la manière dont on se présente, les vêtements... Je ne m'habillerais sans doute plus comme ça, quoique.... (sourire) En fait, je crois bien que je les rééditerais tel quel !"
La dédicace…
Jacques Delord a tenu à laisser un mot aux lecteurs de Pif-Gadget :
"C'est un grand bonheur de retrouver les lecteurs de Pif, trente ans plus tard.
Ils n'ont pas vieilli et sont toujours riches du même rêve : rendre le quotidien magique et merveilleux. Tous mes voeux pour que ce rêve se réalise. Jacques Delord – jeudi 4 novembre 2004"
Vous pouvez de même écouter le message de Jacques qui vous est adressé : le salut à tous les Pifophiles
La semaine prochaine sur Pif-Collection
Frédéric Maye, continue à explorer l'univers magique de Jacques Kamb, après Dicentim et Couik, il nous réserve pour la semaine prochaine un dossier inédit sur le duo d'extraterrestre "Zup et Vidéozip" préparée par notre érudit en Kambologie.
Ne manquez pas ce rendez-vous !
La semaine prochaine, ce sera aussi la sortie du n°5 de Pif-Gadget, le numéro de décembre. Déjà 5 numéros. Que nous réserve-t-il comme surprises ? Vous le saurez la semaine prochaine !
Mystérieuse matin, midi et soir nouvelle version
Une nouvelle version de "Mystérieuse matin, midi et soir" de Jean-Claude Forest, la version ultime désirée par l’auteur lui-même, sort chez l’éditeur l’Association, Marc Groisne, nous dresse le portrait de cette oeuvre.
Tout d'abord un rappel de rappel de l’histoire :
Après s’être échappés de la planète "Maurice", entièrement livrée à elle même où la guerre fait rage, le Docteur Alizarine, Brise Bise (l’aérostier), Petit Paul, John Télégraph (écrivain), Big Rabbit qui vient de la planète Conigliera Nuova et Polop (l’Alpagoin) s’exilent à bord d’un aérostat (une Anfase à cornets). Aux prises avec les éléments furieux, un cyclone qui balaie l’océan jaune, ces cinq hommes s’échouent sur une île, une île en point d’interrogation, l’île "Pourquoi" île aux mystères.
Mystérieux, le Docteur Alizarine que l’on croyait noyé, retrouvé dans un nid de Pelotes, mystérieux le monstre qui est neutralisé, mystérieuse la nacelle de l’Anfase retrouvée avec sa cale pleine alors qu’elle avait été délestée pour ne pas s’échouer, mystérieuse une porte en acier que l’on ne peut ouvrir dans l’arbre minuit, arbre colossal dans lequel ils se sont réfugiés après avoir dégagé un tunnel conduisant dans une grande salle ils s’y sont réfugiés, mystérieux enfin une Kalamine (machine de guerre) et un robot abattu par le "Veilleur".
L’île fantastique. Fantastique l’arbre "Minuit" minuit à cause de l’ombre qu’il projette, un arbre de 5 à 600 mètres de haut et dans lequel se trouve un lac, fantastiques les monstres résidents dont les "Diphtong" au sang noir, les pigeons "Commodores" oiseaux de trait …
Ces cinq hommes ne sont pas seuls : une sauvageonne "Rouille" (Rouille de Fonte) la fille du célèbre pirate "gueule de Fonte" se trouve sur le point du point d’interrogation. Apparaîtra ensuite Barbarella, la clé de tout ces mystères ?
Ce récit, en trois parties, est annoncé dans Pif Gadget n°110 de mars 1971. La première partie nous est relatée dans le n°111 avec un éditorial de Georges Rieu parlant de Jean-Claude Forest comme un visionnaire. La deuxième partie dans le n°115 en mai 1971. Pif Gadget ne publiera pas la fin de cette histoire. Dans "A Suivre" n°73, de février 84, Jean-Claude Forest nous parle d’un récit trop fantaisiste de l’adaptation de "L’île mystérieuse " de Jules Vernes. Il n’a pas "séduit" la rédaction de l’époque. Ce sera sa seule apparition dans Pif gadget.
Linus, en Italie en publiera l’intégralité.
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l'édition Serg - 1972 |
l'édition Dargaud - 1982 |
l'édition L’Association – 2004 |
Un premier album paraît chez Serg en 1972, il reprend l’ensemble des 3 épisodes en noir et blanc, les planches sont une première fois retouchées. En 1982, Dargaud publie à son tour et en couleur ce récit. Des planches sont une nouvelle fois remaniées. Et enfin ce récit est publié en 2004 chez L’Association. On nous explique que Forest a, en 1993/94, retravaillé les planches pour une version inédite et définitive. Cette ultime version, en noir et blanc, compte 61 planches.
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Pif-Gadget n°115 - 1971 |
1972 |
2004 |
Sur cette 1ère case, les cheveux sont légèrement retouchés, le visage est éclairci puis assombri, et y introduit une nouvelle forme de bulle.
Sur cette 2ème case, le visage est éclairci puis redessiné, le texte est remis en forme, un fond est ajouté et la bulle remise en forme.
dans le n°110 de Pif gadget (mars 1971) l’annonce du 1er récit à paraître |
"Mystérieuse matin, midi et soir" en couleur |
extrait d’une planche originale en couleur extraite du très beau livre de Philippe Lefèvre-Vakana "L’art de Jean-Claude Forest" chez L’An 2
Son parcourt dans Vaillant et Pif gadget
1951 : illustrations et récits complets dans le bi-mensuel de Vaillant "34 Caméra"
1951 à 1954 : illustrations diverses dans Vaillant
1952 : récits complets à suivre dont "Pour la horde" (inspiré par "La Guerre du feu")
"Charlot" (dont la une de Vaillant n°371)
et "Le Copyright / Copirit".
1971 : Mystérieuse matin, midi et soir (2 x 20 planches).
Pour conclure, il est dommage qu’un mensuel comme BeDéKa ait critiqué aussi "légèrement" cette 3ème version en expliquant à ses lecteurs que "l’auteur semble s’être perdu dans sa propre histoire".
Personnellement, je me suis facilement laissé guider dans ce monde fantastique habités de personnages mystérieux de chair ou de métal. Une lecture plus approfondie éclaircira peut-être le critique.
Ce type de réédition n’est sûrement pas évidente. Nous avons vu récemment deux sublimes albums (Ragnar et Yves le Loup), chez un autre éditeur tout aussi audacieux. Ce type d’entreprise se doit d’être soutenue, elle est un véritable enchantement.
Marc Groisne
L'information avait été conservée confidentielle jusqu'à présent, depuis ActuaBD en a fait écho dans une de ses brèves : André Chéret sera décoré le samedi 27 novembre à Blois ; il recevra la médaille de Chevallier des Arts et des Lettres pour l'ensemble de son oeuvre !
Voici donc une décoration qui devrait couronner une année 2004 déjà fort riche en événement pour le créateur graphique de Rahan, ce personnage paraît à nouveau dans Pif-Gadget et un film cinéma portera son nom. Autant vous dire que nous reviendront la semaine prochaine sur cette information avec probablement, des photos exclusives...
Dernière minute !
Dans le dernier numéro de la célèbre revue hebdomadaire Moto Journal, vous y trouverez une interview de Jean-François Lécureux. Cette information nous a été communiquée par Harold Pain, collectionneur de Pif et amateur de deux roues.
Dépêchez-vous de vous procurer ce numéro, il n'est en vente que jusqu'à mercredi de cette semaine.
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