Le Journal des Jeux de Pif-Gadget 2004
Cette semaine sur Pif-Collection, nous vous proposons un reportage sur le "Journal des Jeux" du nouveau Pif gadget. Mariano Alda a enquêté auprès des trois principaux protagonistes de ce journal dans le journal, à savoir, Ric le scénariste, Chicco le principal illustrateur et Olivier Fiquet, l’auteur de Mona détective. Ils nous parlent de leurs choix et de leur façon de travailler. Les illustrations ont été fournies par les auteurs eux-mêmes afin de mieux comprendre l’élaboration des ce Journal de Jeux ; tout un travail artistique et intellectuel.
Nous débutons par celui qui élabore principalement ce Journal des Jeux et qui est également scénariste des histoires de Pif : Ric. Commençons !...Commençons !
Mariano Alda : Te voilà à nouveau sur la brèche... Pourquoi avoir choisi de faire le «Journal des Jeux» du nouveau «Pif Gadget»? Ric : "Le jeu a toujours eu une très grande importance chez nous. On ne l’a jamais considéré simplement comme un bouche-trou mais comme un élément essentiel de notre politique éditoriale. Et quand il s’est agit de mettre la main à la pâte pour sortir le nouveau «Pif Gadget», c’est avec une grande joie que j’ai apporté mes connaissances, mon expérience dans le domaine des jeux. De plus, mon ami Bernard Ciccolini (Chicco) réalisait, depuis plusieurs années, des jeux remarquables pour la presse enfantine, et il a donc une connaissance très pointue des goûts des enfants d’aujourd’hui. On a donc mis nos connaissances en commun pour relever le défi..." M. A. : Dans «Pif Gadget, la véritable histoire» tu consacres tout un chapitre à ce sujet... On te sent passionné... Ric : "J’ai toujours été un passionné de jeux et de magie. Tout jeune, je fréquentais comme un fou les Puces (à Paris et en Angleterre) et j’achetais tout ce qui me tombait sous la main ayant un rapport avec les jeux, les blagues, les énigmes ou à la magie... Et puis j’ai eu la chance de travailler durant des années avec des gens aussi extraordinaires que Géo-Mousseron, Claude-Marcel Laurent, Nicolaou, Jacques Tabary, Gring, Moallic, Odette Aimée Grandjean, et surtout mon ami Roger Dal qui a révolutionné le jeu en France. Aujourd'hui, je réalise d'abord ce que l'on appelle un "chemin de fer", qui est une espèce de story-board tenant compte des jeux, des niveaux, des styles, etc..."(ndlr : voir ci-dessous) |
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le "chemin de fer" mis au point par Ric permet d'avoir une vue d'ensemble de ce que sera le futur "Journal des Jeux" et ainsi juger de sa cohérence |
un « scénario » est proposé à Chicco avec quelques indications |
M. A. : Aujourd’hui, il y a des gens spécialisés dans les jeux, des entreprises spécialisées? Avec Pif Éditions, avez-vous eu peur qu’ils ne se mettent pas au niveau des enfants?
Ric : "Il faut comprendre que le «Journal des jeux» de «Pif Gadget» n’est pas une rubrique de jeux comme on en rencontre ici ou là (c’est d’ailleurs la même chose pour la BD ou le gadget). On s’adresse à des enfants et on veut les faire progresser, les rendre créatifs, actifs et, bien sûr, les amuser tout en leur donnant la meilleure qualité qui soit. Chez Pif Éditions, il y a une sacrée exigence dans tous les domaines. Le travail réalisé pour obtenir exactement ce que nous voulons est très important et nous ne pourrions pas trouver cette qualité en nous adressant à des entreprises spécialisées. Prenons juste un exemple: les mots croisés. Habituellement, on y rencontre quelques mots introuvables qui rebutent les débutants. Or Alain Dubois, qui est en charge de cette rubrique, ne s’est jamais laissé aller à cette facilité. Et puis on veut une parfaite osmose entre l’ensemble du journal et le «Journal des Jeux», d’où la présence de Pif à chaque page. Enfin, nous voulons aussi que ce journal soit très BD, aussi bien par le genre de jeux présentés que par les scénarios et les dessins".
M. A. : Qu’as-tu changé par rapport aux origines? Et pourquoi seulement une huitaine de pages?
Ric : "Il y a une énorme différence entre les enfants des années 60-70-80 et ceux d’aujourd’hui. Les sollicitations ne sont pas les mêmes. Avant, la télé n’était pas aussi omniprésente et les consoles de jeux et ordinateurs n’existaient pas ! Tu parles d’une concurrence aujourd’hui ! Nous devons donc présenter des jeux d’une qualité irréprochable, qui donnent envie immédiatement d’être faits. Si tu reprends les anciens Pif Gadget, tu verras bien que certains des jeux n’étaient pas très «excitants». On ne peut plus se le permettre aujourd’hui. Enfin, si les enfants font tous les jeux de ce journal de 8 pages, ils peuvent passer quelques bonnes heures..."
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Après la réalisation du "chemin de fer" et les différents jeux une fois conçus, des crayonnés sont réalisés pour la plupart des pages qui seront donnés à Chicco ou à BenGrrr. L'auteur des mots fléchés, Alain Dubois, propose quant à lui sa grille qui tient compte du thème demandé |
M. A. : Qui décide de son contenu? Es-tu libre de tes choix? La rédaction de «Pif Gadget» te laisse-t-elle carte blanche ?
Ric : "Ce qui est exceptionnel à «Pif Gadget» (et c’est valable pour hier et aujourd’hui), c’est que personne ne «décide». On a d’abord parlé très longuement entre toutes les personnes de l’équipe pour déterminer les grandes lignes. Le «Journal» du n° 1 a été un test concluant, dont on a discuté pour mieux affiner ce que l’on ferait par la suite (par exemple, on a pensé que le «Journal des Jeux» devait être plus dense). Ensuite, on me laisse carte blanche pour concevoir un journal bien équilibré. Puis, une fois réalisé, je le soumets au rédacteur en chef et à la rédac’ qui le lisent très attentivement et me font leurs commentaires. On peut donc dire qu’il y a un échange permanent, ce qui permet de progresser sans cesse".
M. A. : Y a-t-il un thème général ? Ou plutôt, je pose la question autrement : est-ce plus difficile de choisir un thème à suivre pour les jeux ou de faire des jeux «à l’intuition» ?
Ric : "Pour le numéro 4, la rédaction m’a demandé de faire un «Spécial Magie» car «Pif Gadget» et son gadget développaient ce thème. Et, le mois suivant, on fait un «Spécial Énigmes» parce que cela me semblait sympa. Bien évidemment, j’en ai fait part à la rédac’ afin que tout le monde soit au courant... Il n’y a donc pas de règle précise. Quant à la difficulté de travailler sur un thème... Franchement, cela ne change rien".
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un « crayonné » de Ric en vue d’une page de jeux du Pif gadget n°4, "spécial magie" |
la page finale de jeux du Pif gadget n°4 réalisée par Chicco |
M. A. : Comment est conçu ce journal ? Comment s’organisent sa conception et sa réalisation ?
Ric : "Il y a, là aussi, une grande différence entre ce qui se faisait à l’époque et aujourd’hui. Avant, on recevait de différentes sources divers jeux et on procédait comme avec un puzzle. Le journal n’était donc pas conçu dans son ensemble. Il arrivait que nous présentions dans le même numéro deux jeux similaires, que nous mettions quelques bouche-trous, ou que nous donnions à un jeu une importance ne correspondant pas à son intérêt... Aujourd’hui, je réalise d’abord ce que l’on appelle un «chemin de fer», qui est une espèce de story-board tenant compte des jeux, des niveaux, des styles, etc. À partir de ce story-board, je prends contact avec le concepteur de mots croisés, Alain Dubois, et Olivier Fiquet («Mona») pour leur donner éventuellement des infos (par exemple, pour le «Spécial Magie», je demande que ce thème soit utilisé, et je donne à Alain Dubois un certain nombre de mots pouvant figurer dans ses mots croisés). Et Françoise Bosquet tient compte aussi de ce story-board pour écrire le test. Puis je conçois et scénarise chacun des autres jeux en faisant très attention à ce qu’il y ait une grande complémentarité entre tous ces jeux et un maximum de diversité. Parfois, c’est le cas des anomalies, des 7 différences, je ne donne qu’un canevas au dessinateur afin qu’il laisse aller son imagination. Pour la magie, c’est un peu différent. D’abord, il me faut trouver un bon tour qui doit avoir les qualités suivantes : facile à réaliser par un enfant de 8 ans et ne demandant aucun accessoire coûteux. Ce tour, je le teste à maintes reprises et le modifie au fur et à mesure jusqu’à ce que je trouve la bonne solution. Puis j’en fait un scénario très précis".
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Une fois les différentes pages dessinées, elles sont scannées puis colorisées sur le logiciel Photoshop par les différents dessinateurs. Ces fichiers numériques sont ensuite rassemblés et mis en page sur ordinateur avec le logiciel XPress. Ce travail est réalisé par Chicco et Ric. Une importante vérification est faite et, parfois, ce n'est qu'au dernier moment que l'on découvre une erreur, ce qui a été le cas pour cette première page du Journal des Jeux n°3.
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A vous de jouer : une erreur involontaire s'est glissée dans cette partie de l'illustration. Cette erreur fut rectifiée juste avant de remettre le Journal des Jeux à la rédaction. Quelle est cette erreur ? |
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Les dessins de Chicco numérisés vont permettre à Ric d'effectuer sa mise en page |
M. A. : Où pêches-tu ces idées ?
Ric : "Il faut d’abord aimer jouer, ce qui est mon cas. Et puis il faut pas mal de documentation, du travail et... de l’imagination. Roger Dal m’a appris tout ça".
M. A. : Tu entres ensuite en contact avec les dessinateurs ?
Ric : "Avec Chicco, on se fait une grande séance de travail pour mettre tout au point. Pour ce qui est de l’animation de Pif, c’est lui qui conçoit tout. Avec BenGrrr («Mister Magic»), je lui envoie par mail mon scénario dessiné très précisément pour qu’il n’y ait aucune erreur dans le tour. Olivier Fiquet a entièrement carte blanche..."
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un exemple du travail de Ric sur XPress, il met ici en page le test concocté par Françoise et illustré par Chicco. Après une ultime vérification de la rédac' de Pif Gadget, le fichier numérique comportant l'ensemble du Journal des jeux est alors gravé sur CD |
M. A. : Qui teste les jeux et les tours de magie ?
Ric : "Françoise, mon fils Félix, la rédac’ de «Pif Gadget» et bien sûr moi-même. Et surtout on demande aux enfants autour de nous s’ils ont réalisé tel ou tel jeu et ce qu’ils en pensent".
M. A. : Les dessinateurs t’envoient ensuite leurs planches ?
Ric : "Non, ça ne se passe pas du tout comme ça. Les dessinateurs (Fiquet, BenGrrr, Chicco et aussi Alain Dubois...) me font parvenir leurs fichiers informatiques réalisés à partir de leurs originaux. Avec Bernard, nous faisons alors le montage des textes et dessins sur un logiciel de mise en page. Je réalise la page de solutions tout en vérifiant les jeux. Puis Françoise fait la relecture complète afin qu’il ne subsiste aucune erreur ou faute d’orthographe. Des épreuves sont ensuite relues par la rédac’. Toutes ces étapes de vérification permettent une fiabilité quasi complète. Et quand tout est OK, j’envoie le journal prêt à graver à Pif Éditions".
M. A. : Parlons un peu du contenu. Pour ma part, j’adore les scènes de vie (première page du «Journal des Jeux»), comme le faisait si bien Gring. As-tu une préférence pour un type de jeux ?
Ric : "Cette page, c’est la spécialité de Chicco. Dans le prochain, il arrive à y mettre une centaine de personnages! Mais moi, j’aime toutes les sortes de jeux..."
M. A. : Il y a aussi l’inévitable énigme. Il y a un p’tit jeune, quarantenaire doué, Olivier Fiquet, qui s’en charge pour cette nouvelle édition. Est-ce lui qui a amené la série ou son style correspondait-il à ton idée du «Journal des Jeux» ?
Ric : "C’est Olivier qui a proposé «Mona» et je l’ai immédiatement adorée. Bien évidemment, cette série avait toute sa place dans le «Journal des Jeux». Il faut, dans un tel journal, à la fois de nombreux styles de dessins mais il faut aussi une unité. J’espère que nous y parvenons".
M. A. : Les jeux ont pratiquement toujours existé depuis que les journaux existent. N’a-t-on pas l’appréhension du «déjà vu» lorsqu’on cherche l’idée? Je parle évidemment du contenu, pas du type.
Ric : "En fait, le vrai problème n’est pas de faire ou non du «déjà vu», mais de réaliser le meilleur jeu possible. Je prends un exemple: le jeu des bulles est vieux comme «Pif Gadget» et les thèmes ne sont pas légion. Donc, je me dis: «pour faire plus fort que les autres, il faut que chaque dessin et sa bulle forment un gag». Un autre exemple : des tours de magie, ça peut se trouver un peu partout. Donc, je cherche le meilleur tour, que je présente de la façon la plus compréhensible, en BD, avec la mise en scène que l’enfant pourra reproduire, et comme BenGrrr est particulièrement talentueux, cela donne une bonne page".
M. A. : Une question existentielle pour finir : pourquoi un «Journal des Jeux» ?
Ric : "Posons plutôt cette question: pourquoi le jeu est-il si important pour un enfant? L’enfant a besoin de se découvrir, de tester ses capacités, de se mesurer aux autres et à lui-même. Il a besoin de faire fonctionner son intelligence, de chercher et de trouver. Et puis, bien sûr, il a besoin de se détendre et de se divertir... Et parfois de faire ce jeu avec son papa et sa maman... La particularité de «Pif Gadget» (et c’est pour cela qu’il y a toujours eu un attachement si fort pour ce journal) est de toujours se poser ce genre de questions mettant en avant les besoins de l’enfant. D’où sa politique éditoriale en matière de BD, de rédactionnel, de gadgets ou de jeux".
M. A. : Je me tourne maintenant vers Chicco, en plus d'être le dessinateur de Pif et Hercule, tu fais partie des illustrateurs du Journal des Jeux. Tu en es d’ailleurs le principal acteur. Pourquoi avoir décidé de l’illustrer ?
Chicco : "Avec Ric, nous nous sommes retrouvés. Faire des jeux, les concevoir, c’est déjà jouer. C’était l’occasion de nous faire plaisir, et puis nous y avions déjà goûté par le passé, du temps de l’ancien Pif. Les jeux, cela nous a semblé notre affaire".
M. A. : Participes-tu aux scénarii et au choix des types de jeux à y inclure ?
Chicco : "Si nous en discutons, c’est avant ou après, mais c’est Ric qui a choisi de faire l’équilibriste entre un jeu à points, un autre codé, ou un test… Ce travail d’harmonie et de stabilité est un travail d’horloger, un rien peut détraquer son bon fonctionnement. C’est un travail préparatoire important que Ric sait faire à merveille".
M. A. : Y’a t’il un vrai scénario, comme une série, que te soumet Ric ?
Chicco : "Dans le « journal des jeux » , il n’y a pas de récit, pas d’histoire, mais un rythme à trouver. Une alternance doit se faire, entre jeux visuels et jeux de réflexions. Il nous faut aussi tenir compte des différences d’âge des lecteurs. C’est pour cela qu’il y a des degrés de difficultés dans les jeux proposés. Ce journal des jeux doit être celui de tous les lecteurs. Nous avons posé la question à Ric sur le risque de déjà-vu d’autant que vous avez participé tous les deux à Pif gadget originel. As-tu cette appréhension ? Quand il a fallu se poser la question : « Quel journal des jeux ? ». La réflexion s’est faite en partant du lecteur. C’est son journal, les jeux sont pour lui. Il fallait dans un premier temps définir un cadre, un espace où jouer. Le choix et le contenu des jeux s’en sont trouvés facilités. Ce qui évite les dérapages ou autres propositions inadaptées. Faire un journal des jeux est un énorme travail, il ne fallait pas se disperser".
M.A. : Sachant que tu es le dessinateur, avec ton style particulier, Ric en est-il influencé dans le choix des jeux ?
Chicco : "En tant que dessinateur, un jeu qui donne la part belle au dessin est un régal. Les jeux d’anomalies, par exemple, sont très plaisants à réaliser. Par contre, en tant que lecteur et joueur, je suis très sensible aux jeux « gag » que me propose Ric. Dans un prochain numéro, il vous faudra découvrir les paroles magiques d’un hypnotiseur … La solution est marrante, il n’y a pas qu’un jeu, il y a une surprise en plus. L’effet est réussi".
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dessins de Chicco avant la mise en couleur, parus dans le Pif-Gadget n°4 spécial Magie |
M. A. : À qui s’adresse d’ailleurs le Journal des Jeux ? Car la tranche d’âges est assez large. Cela ne doit pas être facile de s’adapter et de rester au niveau de compréhension des enfants lorsqu’on est un adulte ?
Chicco : "S’il y a bien un exercice, où l’âge du dessinateur n’a pas d’importance c’est dans le jeu. Tout le monde sait jouer… avec les petits, les moyens, les grands, les chiens, les chats… Ceux qui n’y arrivent pas, c’est qu’ils ne le veulent pas. On se met des contraintes, des critères avant d’y penser ? Je ne le crois pas, nous ne nous interdisons rien ; avant tout il faut que le jeu soit efficace. Le dessin est là pour être au service du jeu. Il sera donc clair, et précis. Le style du dessin n’est pas au centre de notre réflexion".
M. A. : A part Pif & Hercule et après trois numéros, penses-tu ou aimerais-tu qu’il y ait des personnages récurrents dans ce Journal ? Parce que tu les aimes bien ou parce que tu penses qu’ils apporteront quelque chose.
Chicco : "Chaque chose en son temps, un journal des jeux est assez complexe à réaliser pour ne pas chambouler immédiatement tout ce qui vient de se mettre en place. Nous devons encore le peaufiner, être sûr du résultat. Ensuite, fort de cet acquit, nous pourrons envisager des évolutions. Et là tout sera possible. Ric est plein d’idées, pour vous dire, il en rêve la nuit. Je croyais qu’il dormait, pas du tout, il joue. Si bien que dans la journée, trop énervé de rigolade, il doit dormir un coup, comme les tout petits. Incroyable ! C’est le journal des jeux de Pif gadget. Le personnage Pif s’est imposé immédiatement dans certains jeux, et en tant que Start, il s’est retrouvé sur la une, sans problème. C’était évident. C’est lui qui nous a pris par la main pour nous guider et nous aider à compléter son journal".
M. A. : La pagination est beaucoup plus réduite qu’à l’origine (je parle évidemment du PG de 1969). N’est-ce pas trop peu ?
Chicco : "Les accros de jeux en veulent toujours plus. Mais aujourd’hui, nous sommes arrivés à un équilibre, il me semble. La variété des jeux y est pour beaucoup, avec des moments forts, comme l’énigme de Mona, que réalise Fiquet, de la magie avec Bengrr, un test… Ce sont aussi des rendez-vous importants. Le journal des jeux est un journal dans le journal, il fallait donc y retrouver des rubriques, comme dans tout magazine. Ce sont de vrais rendez-vous".
M. A. : Gring a été le grand illustrateur du Journal des Jeux. As-tu retenu quelque chose de son style ou es-tu parti vierge de toutes influences ?
Chicco : "Gring ? Oui, un vrai talent, un, dessin efficace, juste, une régularité dans la qualité. Et l’humour, il y en a dans ses dessins. C’est un modèle".
M. A. : As-tu une vision de l’évolution du Journal des Jeux ? Est-ce d’ailleurs un sujet sur lequel vous revenez souvent avec la rédaction ou êtes-vous parti pour des mois avant d’en reparler ?
Chicco : "Trop tôt pour en parler, nous sommes encore dans la mise en place de ce journal des jeux. Mais pour répondre à la question suivante en même temps, cela va venir… Ce journal des jeux, nous ne le faisons pas seuls, il y a aussi toute une rédaction qui y participe. Le jeu est une occupation trop importante pour se contenter d’un strapontin dans la vaste liste des projets qui sont cultivés à la rédaction. Demain, tout cela va germer".
M. A. : Un petit mot pour la fin ?
Chicco : "Pour conclure, je dirai, que j’ai une chance énorme. Voilà des jeux, pour des lecteurs qui seront faits en solitaire, dans la chambre, sur le canapé, dans le train… Et bien, moi, non ! Je les partage avec un complice, jouer à deux, c’est plus amusant".
M. A. : Merci donc, Chicco et à bientôt.
Et pour finir ces séries d’entrevues, nous vous présentons Olivier Fiquet, une des révélations du nouveau Pif gadget. Scénariste des "Robinsons"(Claude Bordeleau au dessin), auteur du "Derby", il est aussi l’auteur de "Mona". Olivier Fiquet : "Avec de l’argent, on obtient tout… (rires). Non plus sérieusement, j’avais évoqué l’idée de Mona lors d’une discussion avec P. Appel–Muller, elle l’a séduite et il m’a mis en contact avec R. Médioni. M. A. : As-tu pensé aux séries précédentes et à l’éventuel poids de responsabilité qui te tombait dessus? Olivier Fiquet : Oh non surtout pas ! Si on commence à se mettre ce genre de pression, on ne fait plus rien. Moi j’essaye de travailler en me faisant plaisir. Olivier Fiquet : Mona est la seule de mes personnages réellement créée pour Pif. Je ne comptais d’ailleurs pas la dessiner, mais juste écrire les énigmes. M. A. : Si elle n’avait pas correspondu, aurait-tu gardé le personnage pour une série classique? Olivier Fiquet : Non, elle est trop sage pour moi. A l’école, j’étais un cancre. Olivier Fiquet : Je voulais un garçon, mais à l’échographie, on m’a dit que c’était une fille, alors je me suis résolu à la garder quand même et pour l’école, c’est le quotidien des enfants. Il était donc logique que l’action s’y passe, mais il y a une vie après l’école…donc toutes les enquêtes ne s’y dérouleront pas. |
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Olivier proposa BenGrrr pour illustrer Mona, mais cela ne se fit pas et BenGrrr fut chargé de dessiner Mister Magic |
M. A. : Tu pensais que le personnage et le lieu seraient des atouts pour la pérennité de la série ?
Olivier Fiquet : A l’origine, c’était prévu pour être quelque chose de plus loufoque, plus cartoon dans l’esprit, puis j’ai appris que j’aurai 2 pages pour la première énigme et j’ai alors réorienté le cadre de la série pour profiter de la place disponible et traiter d’un sujet qui me tient à cœur : le racisme latent qui touche même les enfants, qui ne font bien souvent que répéter ce qu’ils entendent chez eux.
un crayonné très poussé d'Olivier Fiquet pour Mona faisant intervenir Mister Magic dans Pif-Gadget n°4
M. A. : Le choix “ enfant petit”, plutôt qu’adolescent, et donc sujet aux bêtises, était un vaste creuset d’idées?
Olivier Fiquet : Pas spécialement, j’ai moi-même deux enfants ados et chaque tranche d’âge a ses surprises.
M. A. : En préparant l’interview, j’ai relu les trois enquêtes parues et je ne m’étais pas aperçu d’une chose importante. Tu es passé de ce que j’appellerai “l’école primaire” à “l’école secondaire”. Pourquoi cette évolution? Ce qui pourrait contredire ma précédente question !!! Olivier Fiquet : Voilà tu viens de le dire, la réponse est au dessus, par contre il est possible que la série évolue vers son idée première, un truc un peu plus fou. M. A. : Y’a t’il eu une discussion avec la rédaction sur les “ingrédients” à y mettre ? Olivier Fiquet. : Pas vraiment, on m’a laissé et on me laisse une grande liberté. M. A. : As-tu eu des tentations de scénarii que tu savais non publiables ? Dis-nous! Juste pour nous ;o) Olivier Fiquet : Ben non, désolé. M. A. : Tu as d’autres séries publiées dans Pif gadget et sûrement dans tes cartons. Y’aurait-il une possibilité d’alternance ou est-ce figé pour toi et la rédaction ? Olivier Fiquet : Pour l’instant, c’est Mona et c’est tout. Je ne crois pas que cela soit figé, ni d’un coté, ni de l’autre. C’est d’ailleurs ce qui est passionnant. Le nouveau Pif n’en est qu’à ses balbutiements. Il va grandir, évoluer, tout est donc possible. Olivier Fiquet : D’après ce que j’ai pu entendre, mes histoires semblent plaire aux gosses. M. A. : Hé bien merci Olivier pour toutes ces instructives réponses. Olivier Fiquet : De rien, c’était bien sympa ! M. A. : Itou ! |
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un document rarissime qui fait tomber une légende (un gag lancé dans le forum) : Olivier Fiquet dédicace et dédicace bien!
M. A. : Merci à tous les trois pour votre collaboration ainsi que pour les illustrations que vous nous avez fournies.
Solution des Jeux : la réponse au jeu de l’erreur est la suivante, les couleurs du drapeau français étaient inversées !
La semaine prochaine sur Pif-Collection
Souvenez-vous, il y a de cela près de 30 ans, Pif-Gadget lançait une deuxième grande campagne autour de la Magie en 1976, elle était animée par le magicien Jacques Delord. Jean-Luc Muller l'a rencontré et a fait appel à ses souvenirs à travers une interview où le magicien commente les numéros dans lesquels il a participé !
Un nouveau dossier de Jean-Luc Muller inédit et exclusif, c'est à lire la semaine prochaine sur Pif-Collection !
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Vous connaissez Mircea Arapu, le dessinateur qui avait repris les aventures "d'Arthur le Fantôme" à la mort de son créateur Jean Cézard. Il nous adresse régulièrement des dessins inédits. Cette semaine, il a réalisé pour nous un dessin animé de Pif le chien. Les lectrices et lecteurs de l'hebdomadaire Vaillant se souviendront très certainement de ce dessin animé, il était proposé dans le numéro 1181 sous le titre "CinéPif" dessiné par le grand Arnal.
Mircea en a réalisé plusieurs versions qu'il vous propose :
- la micro animation au format 44 x 398 pixels |
- la mini animation au format de 110 x 96 pixels |
- l'animation normale, celle qui vous est proposé en tête de cet article au format de 220 x 192 pixels
- l'animation en pleine résolution lisible sous Quicktime à télécharger ici : le cinéPif
Un grand merci à Mircea ! Et si cela vous donne des idées, n'hésitez-pas à nous envoyer vos oeuvres.
En attendant, vous pouvez aller faire un tour sur le forum pour y découvrir des animations réalisées par des visiteurs.
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le tome 1 des aventures de Sylvio paru en juin 2004 |
le tome 2 des aventures de Sylvio à paraître le 27 novembre |
Il y a quelques temps, nous vous avions annoncé la sortie du premier tome des aventures de Sylvio ("Petites histoires contre le cafard") paru aux éditions Bernard Grange au mois de juin. Le 27 novembre, ce sympathique personnage, publié initialement dans Pif-Gadget nous revient dans un tome 2 : "Coup de cafard pour Jack", avec toujours au dessin Philippe Luguy et Gilbert Lions au scénario. C'est le site consacré à Sylvio et à leurs auteurs qui nous l'apprend. Ce site s'est considérablement étoffé depuis que nous vous l'avions signalé et vous y retrouverez bon nombre d'informations, de documents et dessins inédits : Sylvio le site. N'hésitez-pas à aller le visiter et à signer son livre d'or. De même si vous aimez le travail du dessinateur Philippe Luguy, vous pourrez découvrir notamment sa bibliographie sur le site consacré à Percevan réalisé par le même webmaster : les auteurs de Percevan. Sachez de plus, que Philippe Luguy sera en dédicace à l'occasion de la sortie de ce deuxième album à Annecy le 27 novembre ! ci-contre une dédicace de Philippe Luguy pour Troll qui nous l'a aimablement envoyée |
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la fine équipe ambassadrice de Pif-Gadget : de gauche à droite : P. Apel-Muller, Mathilde, F. Corteggiani, O. Fiquet et Claude Bordeleau (photo Rogerio Barbosa) |
Mathilde, O. Fiquet et Claude Bordeleau en pleine dédicace (photo Francis Hervieux du magazine de BD MensuHell) |
"Pif-Gadget est revenu au Québec !" C'est la bonne nouvelle qui était annoncée dans les nombreux médias qui ont salué le retour du magazine après 13 années d'absence.
En effet, depuis le 12 novembre ce sont quelques 20 000 exemplaires du numéro 1 qui se retrouvent en kiosques. Du numéro 1 vous dites ? Hélas oui, nos cousins connaîtront un décalage de parution avec la France pour des raisons logiques et économiques. Une bonne nouvelle cependant, le prix de vente au numéro est inférieur au prix public français, soit à peu près 3,20 euros. Les explications nous sont fournies par Patrick Apel-Muller, directeur de Pif Editions, que nous avons interrogé : "Avant d’installer Pif Gadget au Québec, il fallait s’assurer de son succès en France. Il fallait passer le cap du n°1 et trouver la confirmation dans les ventes du n°2. Cette chose faite, le magazine a pu reprendre pied dans un pays où il était quasiment aussi populaire qu’en France. Et il fallait bien commencer par le n°1. Le système de vente différée au Québec à partir de journaux qui font partie du volume mis à disposition des NMPP, récupérés, contrôlés – et éventuellement, dans l’avenir, adaptés au Québec - et expédiés par bateaux, permet aux lecteurs de Montréal, Québec, Trois-Rivières ou Rouyn-Noranda, d’acheter leur journal 4,95$, moins cher qu’en France. Et surtout bien moins cher que dans l’hypothèse d’un transport par avion. Nous pouvons alors ambitionner de rester le magazine français qui connaît la plus forte mise en place au Québec. C'était d'ailleurs le même système et le même délai qui avaient cours dans les années fastes de l’ancien Pif".
Parmi les nombreux articles parus ces jours-ci au Québec, nous vous conseillons celui paru dans La Presse écrit par Aleksi K. Lepage qui propose un article sur Claude Bordeleau, ce dessinateur québécois de 23 ans qui réalise la série "Les Robinsons" avec Olivier Fiquet : On a du Pif !
Nous souhaitons à cette occasion la bienvenue aux milliers de visiteurs canadiens qui sont venus sur le site Pif-Collection ces derniers jours, plus nombreux encore que les français, c'était la première fois dans l'existence du site, il fallait le signaler.
Le journal qui s'amuse à revenir
le numéro de Pilote Spécial Noël
Reviendra-t-il ou pas ? C'est la question que le monde de la BD se posait, voilà au moins une réponse à cette angoissante interrogation, depuis le début novembre, Pilote est devenu le "Journal qui s'amuse à revenir" et invente la délicieuse formule de "l'irrégulomadaire". C'est l'édito de ce numéro "Spécial Noël" qui nous l'apprend, le magazine reviendra quand bon lui semblera...
En attendant ce deuxième numéro de Pilote Spécial compte bien rééditer l'exploit de l'été 2003, vous pourrez ainsi savourer ce numéro de 162 pages comprenant une liste impressionnante de signatures prestigieuses. La liste est longue, mais parmi eux, Pif-Collection a relevé les noms de Florence Cestac, Mandryka ou Juillard qui participent ont participé à l'histoire de Pif-Gadget.
Dans les kiosques au prix de 7 euros.
Dernière minute : ce n'est pas de la pub mais de l'info
la voiture Norev Pinder Jean-Richard / Pif-Gadget
Faisant suite à la news précédente, nous vous donnons quelques informations concernant la possibilité de vous procurer la fameuse voiture Norev Pif-Gadget qui a connu une vente fulgurante auprès des amateurs de Pif-Gadget, de véhicules de cirques et de collectionneurs de miniatures Norev.
Le fabricant est en rupture de stock, mais à Paris vous avez la possibilité de vous la procurer auprès de deux adresses relevées par des visiteurs :
Si vous avez aussi des adresses en Province, faites en part aux visiteurs en nous les signalant.
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