CAPTAIN AMERICA 1970
Contient les épisodes Captain America 121 à 132 VO
Scénariste : Stan Lee
Dessinateur : Gene Colan
Encreurs : Joe Sinnott, Frank Giacoia, Wally Wood, Dick Ayers
Après une très belle année 1969, 1970 est une année intermédiaire.
Stan Lee nous dépeint ici un Cap morose et instable qui a du mal à se poser, très nostalgique de son passé et qui n’arrive décidément pas à s’adapter aux années 60-70. Cap ressent un mal de vivre et ne cesse de s’apitoyer sur son sort dans cette société qui commence à le percevoir comme un personnage d’une autre époque. Cap devient «ringard» pour la nouvelle génération.
Steve Rogers prend alors la tangente mais son passé de héros le rattrape.
Retour sur l’intégrale épisode par épisode
Cette intégrale commence doucement avec un épisode où un scientifique, arrêté par Cap des années auparavant, décide de prendre sa revanche sur Cap en choisissant un cobaye pour en faire une brute afin en vue d’éliminer Cap.
Dans l’épisode suivant, Sharon Carter tente de démanteler un réseau d’espionnage.
Cap finit par affronter le Scorpion afin de pouvoir sauver Sharon.
Cap doit ensuite faire face à l’énigmatique Suprema et son frère. Celle ci semble disposer d’un pouvoir hypnotique et son ambition n’est autre que de prendre le contrôle du S.H.I.E.L.D.
L’A.I.M. revient une fois de plus avec cette fois un Cyborg censé pouvoir détruire cap.
Passé cette épreuve Captain América se déplace ensuite au Vietnam pour un voyage exprès afin de sauver un éminent scientifique détenu par l’horrible Mandarin (qui est vraiment le grand méchant de la fin des années 60 et début des années 70).
De retour au pays Captain América retourne à Harlem pour retrouver et aider Sam Wilson (le Faucon) contre le groupuscule «Les Têtes de Diamant» qui cherche précisément à prendre le contrôle de Harlem.
Le S.H.I.E.L.D. se retourne ensuite contre Cap lui faisant croire qu’il est un espion. Au final le S.H.I.E.L.D. se sert de lui et le force à affronter un androïde fabriqué par Tony Stark. Et dire que Nick Fury est censé connaître Cap depuis des années. Sympa le traitement.
Captain América se sentant trahi par Sharon et Fury décide de lâcher le S.H.I.E.LD., de tout plaquer et de partir. Il s’achète une moto et part de suite pour un road trip avec son seul sac qui ne contient que son costume. Il arrive dans une petite bourgade. Bien que calme en apparence, la petite ville est perturbée par un groupe de motard qui sème le chaos : les Anges de Satan.
Dans son voyage Cap ne peut s’empêcher de retrouver son ennemi juré Crâne rouge qui enlève le roi Hassab, en visite, afin de déclencher une guerre. Il compte évidemment attirer Captain América pour régler ses comptes par la même occasion.
En arrivant à San Francisco, Cap se retrouve très rapidement confronté à Baltroc, Porc Epic et Tourbillon qui travaillent pour Hood en réalité.
A la suite de l’échec du trio de vilains, Hood se met à la recherche d’une cible idéale qui pourrait lui permettre d’attirer Captain América dans son piège diabolique. Il trouve finalement un jeune homme qui ressemble à deux gouttes d’eaux à Bucky Barnes et l’hypnotise. Pendant ce temps alerté par la télé Cap se rend de suite à la maison et découvre qu’il est tombé dans le piège tendu par Hood qui n’est autre que le redoutable Nazi Le Baron Strucker.
Pour finir l’album nous apprenons les origines de ce Bucky Barnes et assistons à l’affrontement entre Captain América et son ancien partenaire.
Que penser de cet album ?
C’est un album intéressant mais très inégal.
On prend grand plaisir à savourer les dessins de l’excellent Gene Colan.
A titre personnel, j’adore Colan. Le seul petit hic pour moi ce sont les derniers épisodes. Je trouve que l’encrage de Dick Ayers, ici, ne met pas en valeur les beaux traits de Colan. Ça fait bizarre quand on lit les premiers épisodes sur l'album et les derniers.
Nous découvrons une facette bien particulière de Cap/ Rogers. Nous avons un héros bien morose ici avec une vie perso chaotique. Pour s’en rendre compte il suffit de voir Steve/Cap alterner les hôtels de jour en jour. Il n’a aucun pied à terre. Pire encore son seul bagage (une valise) ne contient que son costume. De plus quand il n’est pas dans l’hôtel où en mission en tant que Cap il est dans les locaux du S.H.I.E.L.D. pour voir Sharon quand il n'y à pas de tension. Le Faucon, malheureusement, ne fait qu'une apparition sommaire dans l'année.
L''idée initiale de vouloir montrer le décalage de Cap dans une société en pleine mutation est plutôt pas mal mais là le personnage est malgré tout trop morose à mon goût et Lee insiste beaucoup sur ce côte tout au long de la première moitié de l'album d'autant plus qu'avec le road trip Cap/Steve va passer d'un extrême à l'autre.
Au niveau des histoires il y à de tout.
L’arc avec Bucky et le Baron Stucker, la story principale de cette année 70, est est excellente. Cap se retrouve obliger de faire face à ses vieux démons concernant la mort de Bucky en 1945.
Les autres histoires sont agréables mais très facilement oubliables.
On retrouve ici un certain nombre de personnages classiques finalement et qui ne reviendront que peu dans l’univers Marvel par la suite voir même plus du tout (la Brute, Suprema, le Cyborg de l’AIM, l’androïde du S.H.I.E.L.D., les têtes de Diamant).
L’histoire avec l’androïde du S.H.I.E.L.D me paraît d'ailleurs assez peu crédible. Cap a fait ses preuves pour le S.H.I.E.L.D sans compter que c'est un vétéran de la seconde guerre mondiale et il est tout de suite suspecté par Fury d’être l’espion même si c’est un leurre. Pas super convaincu pour le coup et c'est même assez brutal.
Le road trip est une idée intéressante à la base surtout que cela va déboucher sur le run de Bucky à San Francisco mais les premières étapes ne sont pas mémorables.
L’histoire avec les Anges de Satan est finalement assez banale de même que le retour de Crâne Rouge.
C'est bien pâle et fade comparé au run de l’intégrale précédente avec le cube cosmique.
Note :
6,5/10
Positif : L’histoire avec Bucky qui est la meilleure de l’album, la mise en perspective de Captain America dans les années 70 est plutôt sympa, le côté un peu bourlingue et soudainement insouciant de Cap.
Négatif ; Trop de personnage classiques dans cet album, un encrage qui diminue la qualité des traits de Colan, des épisodes légers mais qui sont très facilement oubliables, le côté vraiment trop morose de Cap jusqu'au road trip.