klorophylle a écrit :Je me suis toujours demandé si les prix du bdm n'avaient pas des côtes selon les stocks de certains qui y participaient, je n'en ai eu qu'un mais certaines côtes me semblaient totalement ridicules (vu la facilité à les trouver), d'autres non côtés étaient pourtant très dur à dénicher, certes on me dira c'est selon le nombre de collectionneurs qui recherchent, les tirages, ect....
Bref je n'ai jamais cru à ce pavé servant plus à la spéculation qu'autre chose...
Kloro, tu n'as pas lu la page précédente.
Tu as à la fois raison et tort.
Que vaut un vieux livre de BD ?
Rien. 5€ la tonne au prix du papier ?
Quand on n'a aucune idée de prix, pour l'ancien, la valeur est nulle. Déchetterie.
L'idée, c'est donc de proposer un système de cotation pour que le matériel conserve une valeur vénale, et que ceux qui aiment puissent le trouver autrement qu'en faisant les poubelles (malgré tout ...

). On commence à recenser et on essaye de mettre des valeurs. Au début, c'est totalement subjectif, après on affine.
Le BDM était organisé avec des commissaires aux cotes. Plusieurs personnes du "métier", collectionneurs et marchands.
S'occupant chacun de domaines spécifiques. Tu peux regarder les crédits dans le BDM ...
Après, la "valeur" des cotes s'établit (puis s'auto-régule) plus ou moins toute seule. Avec la règle que j'ai donnée, (vente à la cote et achat à mi-côte), il suffit que l'information circule ...
En pratique, l'acheteur qui trouve une cote trop élevée va proposer moins au marchand, et, je te le dis d'expérience, le marchand discutera un peu mais finira par céder si l'acheteur est raisonnable. Des achats à 30 ou 40% sous la cote n'ont pas été rares.
Mais comme je l'ai dit, la résistance au changement est restée forte. Gros boulot, problème avec la valorisation des collections et les assurances. Et puis la modestie devrait te pousser à dire que TON expérience est limitée et donc pas forcément juste, n'est-il pas ?
Dans tous les cas, les mécanismes sont complexes.
J'ai vu, dans le BDM des textes comme : "Nous suspendons les cotes pour redynamiser le marché"
En fait, les gens ont attendu que les cotes soient remises et les transactions se sont arrêtées. Donc même les gestionnaires du BDM ne comprenaient pas toujours.
En général, il y a un plancher pour une cote. Pourquoi ressortir un vieux matériel au chaud ou tout au fond d'un box si cela ne rapporte pas assez. Cela a donné une attente du type "En attendant que la cote monte" (pas Godot).
Le cas des Strange est caractéristique. Les productions de l'époque étaient énormes, mais beaucoup de matériel avait fini au fond des placards et greniers. A la découverte de cotes élevées, TOUT est ressorti ... Personne n'a vraiment osé baisser les cotes, et aujourd'hui, les Strange sont très faciles à trouver (avec des exceptions) mais très chers, ce qui est contradictoire.
En tous cas, quand la volatilité des prix constatés est grande, la règle était de ne pas toucher aux cotes. D'où des comparaisons qui paraissent ridicules.
Certains numéros de certaines séries sont rares. Il faut vraiment connaitre, mais ce n'était pas toujours le cas des gens du BDM ... Celui qui savait le gardait pour lui.
Il faut donc bien regarder les cotes comme un ordre d'idée, saisir l'attraction de l'acheteur, si on veut vendre, et rester raisonnable. Sous ces conditions, les BDM anciens peuvent servir encore longtemps.
Moi qui ait beaucoup acheté (comme collectionneur et documentaliste), je peux dire qu'il est rare que ce ne soit pas moi qui ait fixé le prix de ce que j'achetais ... Les refus sont très très rares.
Donc spéculation, non. S'il n'y avait pas eu le BDM, soit il y aurait eu un autre bouquin de cotes, soit il n'y aurait pas eu du tout de marché de la BD. Pas de collectionneur, pas de collection, pas de documentaliste, rien. Non, c'est trop triste.
D'accord Kloro ?
