PFA : Ophélie - Cimiteria - Super-Terrifiant

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PFA : Ophélie - Cimiteria - Super-Terrifiant

Message par Nutello »

Bonjour

NOIR & BLANC & HACHURES – Effets de lumière.

Le graphisme de Jacula, Zara et Luciféra s'appuie sur des contrastes bien marqués.
Personnages et décors sont délimités par des traits précis, dans lesquels des plages de blanc, généralement majoritaires, et des plages de noir, plus rares, viennent s'inscrire.
Les visages sont le plus souvent lumineux, sans ombre.
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LuciC.jpg (19.45 Kio) Vu 4246 fois
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Re: PFA : Ophélie - Cimiteria - Super-Terrifiant

Message par Nutello »

Quelques exceptions viennent parfois créer une tension dramatique en faisant figurer des parties sombres sur les visages, durcissant leur aspect :
visage d'un prêtre lors d'une chasse au vampire (Zara n° 2 p. 36),
visage de Dracula s'apprêtant à sucer le sang de Zara (Zara n° 2 p. 59),
visage de Zara cherchant un refuge pour Dracula et elle (Zara n° 2 p. 72),
visage d'un jeune médecin s'inquiétant pour Zara (Zara n° 2 p. 81),
visage de Dracula vampirisant définitivement Zara (Zara n° 2 p. 89),
visage de Zara se réveillant vampire (Zara n° 2 p. 118),
visage de Dracula affrontant Zara (Zara n° 4 p. 90),
visage de la sorcière lorsque Faust vend son âme au diable (Luciféra n° 1 p. 31),
visage de Faust lorsqu’il aperçoit la première fois Marguerite (Luciféra n° 1 p. 60)...

Ces cas existent donc, mais sont très rares, gardant ainsi leur impact.
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Re: PFA : Ophélie - Cimiteria - Super-Terrifiant

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Il en va de même avec les corps nus, principalement féminins. Ceux-ci sont avant tout "blancs".
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Re: PFA : Ophélie - Cimiteria - Super-Terrifiant

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Là aussi, il y a quelques exceptions visant à en souligner le modelé le temps d'une case au sein d'une séquence où les autres dessins le montrent parfaitement dénué d'ombre (Zara n° 1 p. 113, 119, n° 2 p. 86, n° 3 p. 29, 30), (Luciféra n° 1 p. 52..).

Notons d’ailleurs que c’est dans Zara que l’on trouve les effets de lumière les plus nombreux et les plus réussis.
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Re: PFA : Ophélie - Cimiteria - Super-Terrifiant

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Mais d’une manière générale, visages et corps sont donc avant tout bien délimités par le trait du dessinateur, laissés clairs, sans ombre.
Les parties noires, elles aussi bien circonscrites, concernent les vêtements des personnages et surtout les décors, pour déterminer des effets de nuit tant intérieurs qu'extérieurs - ciels nocturnes, zones de pénombre, ombres portées -, quelquefois un effet de lumière du jour, ainsi la première vue que l'on a du château des parents de Zara sous un éclairage de soleil latéral bien marqué (Zara n° 1 p. 25).
Des éclairages latéraux de demeures peuvent toutefois constituer des éclairages de nuit, qu'il s'agisse de la maison de Jacula sous la lune (Jacula n° 1 p. 2), ou celle de Zara sous l'orage et ses éclairs (Zara n° 1 p. 35).
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Re: PFA : Ophélie - Cimiteria - Super-Terrifiant

Message par Nutello »

Les personnages humains peuvent être également réduits à des silhouettes entièrement noires, exprimant un effet nocturne… (Jacula n° 1 p. 33, 24, 44, 64, 68, 103, 105, 110, Zara n° 1 p. 12, 19, 35, n° 2 p. 69, 70, 75)
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Re: PFA : Ophélie - Cimiteria - Super-Terrifiant

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… ou un événement intense :
Zara découvrant le cercueil de Dracula (Zara n° 1 p. 39),
jeune fille se poignardant (Jacula n° 1 p. 58),
pacte de Faust et du diable (Luciféra n° 1 p. 36),
Dracula suçant le sang de Zara (Zara n° 1 p. 75) puis la quittant (Zara n° 1 p. 82),
Faust volant un mouchoir de Marguerite (Luciféra n° 1 p. 63),
la sorcière Darvulia révélant au démon Koorsan l'endroit où se trouve Marguerite (Luciféra n° 2 p. 29),
Koorsan tuant la fée Eléonore, protectrice des nains (Luciféra n° 2 p. 43),
les parents de Zara copulant après une longue séparation (Zara n° 1 p. 51),
Jacula rencontrant une jeune fille (Jacula n° 2 p. 17) ;
ou encore, cas plus rare, une attente, une "introduction" à un événement espéré par le lecteur : Zara entre, habillée et à contre jour, donc "noire", dans sa chambre, et s'y déshabille, totalement éclairée, donc parfaitement discernable, "blanche" (Zara n° 1 p. 54, 55).
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Re: PFA : Ophélie - Cimiteria - Super-Terrifiant

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Marquer les yeux en blanc dans un visage en noir lui confère un aspect diabolique, comme l'ont fait Leone Frollo et un autre dessinateur avec Luciféra (Luciféra n° 14 p. 46, 47, n° 84 p. 77). Mais comme tout effet appuyé, celui de noircir les visages et les corps n'est utilisé qu'avec une grande parcimonie, et ce qui a été écrit plus haut demeure vrai : visages et corps sont avant tout "blancs".



A cette utilisation du blanc et du noir purs vient s'ajouter celle des hachures.
Elles servent à créer des "gris intermédiaires", en particulier dans les ciels d'orage (Luciféra n° 1 p. 2, 3, 16, 25) et les nuages (Luciféra n° 1 p. 104),
les ciels de nuit (Jacula n° 1 p. 2, 24, 26, 27),
des plages d'éclairement moyen entre blanc et noir (Jacula n° 1 p. 3 case du bas et Jacula n° 1 p. 14 case du haut où coexistent trois valeurs de luminosité des murs, Jacula n° 1 p. 68).
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Re: PFA : Ophélie - Cimiteria - Super-Terrifiant

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Des hachures divergentes peuvent marquer un rayonnement :
celui d'une lampe ou d'une bougie (Jacula n° 1 p. 34, 37, Luciféra n° 1 p. 19, 20, 21, Zara n° 2 p. 47) ;
d'un feu (Jacula n° 1 p. 15);
d'une explosion (Jacula n° 1 p. 98) ;
d'un coucher de soleil (Jacula n° 1 p. 118) ;
celui de la beauté du corps de Jacula (Jacula n° 1 p. 5) ou d'une autre jeune fille (Jacula n° 1 p. 57) ;
d'une bague que Jacula reconnaît (Jacula n° 1 p. 19) ;
d'une croix effrayant un vampire (Jacula n° 1 p. 36, n° 2 p. 58) ;
d'un acte magique, comme la métamorphose de la sorcière Azalée (Jacula n° 1 p. 73, 74) ;
d'une idée venant à l'esprit (Jacula n° 1 p. 83) ;
d'une parole importante, par exemple l'annonce par le père de Zara qu'il a ramené d'une expédition le cercueil de Dracula (Zara n° 1 p. 33) ;
de la brutalité d'une action, ainsi le vampire agressant Jacula (Jacula n° 1 p. 25), Wolf lançant un serpent sur un adversaire (Jacula n° 1 p. 107), Jacula poignardant un homme (Jacula n° 2 p. 40) ou en vampirisant un autre (Jacula n° 2 p. 60), une jeune fille se suicidant (Jacula n° 1 p. 58), effet dans ce dernier cas rehaussant celui du noircissement du corps.

Pour marquer le même effet lumineux, par exemple d'une bougie, des hachures concentriques peuvent dessiner un halo circulaire (Zara n° 1 p. 35, 59, 60, 61, 66, 105, 109, 122).
Les deux effets, hachures divergentes et hachures concentriques, peuvent coexister dans la même page (Zara n° 2 p. 47).
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Re:Re: PFA : Ophélie - Cimiteria - Super-Terrifiant

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Remarquons encore que les hachures croisées de bas résille, comme dans Jacula ou Zara, sont un excellent moyen, au bout du compte, de donner une impression de bas de soie noirs.
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On peut comparer avec un à-plat noir qui donne un rendu dense, opaque, un effet de bas de laine. Le meilleur moyen de rendre l'aspect sombre mais aussi transparent d'un bas noir de soie est sans doute d'utiliser des hachures.
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Dans le cas des bas résille, les hachures du dessin, procédé habile, sont attribuées à l'objet lui-même.
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Re: PFA : Ophélie - Cimiteria - Super-Terrifiant

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Mais à part ces exemples d'effets de sources lumineuses et de rayonnements, et de soie noire, les hachures servent essentiellement, comme dans la tradition du dessin N&B "traditionnel", à marquer des plages d'éclairements intermédiaires entre le blanc de la pleine lumière et le noir de l'obscurité profonde, et à créer des impressions de volume.

En général, les visages ne sont hachurés que pour exprimer la laideur, indiquant les flétrissures de la peau : visage du vampire qui contamine Jacula (Jacula n° 1 p. 22, 23), momie suintante (Jacula n° 3 p. 94, 95), morts-vivants putréfiés (Jacula n° 4 p. 40, 101), jeune morte ressuscitée au visage desséché (Jacula n° 5 p. 56, 63, 65).

Il est exceptionnel qu'un visage "beau" soit hachuré.
Un rare cas est celui du démon Koorsan dans un accès d'agressivité (Luciféra n° 2 p. 20).
Signalons-en deux autres, ceux de Zara lisant, à la lueur d'une bougie, un livre sur Dracula alors que son père vient précisément d'introduire le cercueil du vampire dans le maison familiale (Zara n° 1 p. 60) ou s’inquiétant d’avoir embrassé Dracula (Zara n° 1 p. 65) .
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Oph31.jpg
On peut remarquer que cet usage de la hachure n'est pas du meilleur effet. Un à-plat noir, semblable à ceux par exemple d'autres cases du fascicule suivant (Zara n° 2 p. 72, 118), aurait sans doute donné un meilleur résultat. Notons d'ailleurs que le dessinateur de Zara n'a pas repris cet effet par la suite.
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Re: PFA : Ophélie - Cimiteria - Super-Terrifiant

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OPHÉLIE

La vue des premières pages d'Ophélie (en Italie : Cimiteria) donne une impression différente.

Dans le début de la série, le trait y est plus brut, ou abrupt, que la ligne bien posée de Leone Frollo et des dessinateurs de Zara et Jacula.
On sent davantage le "coup de crayon" bref et direct que le mouvement régulier de la main magnifiant son tracé.

Le trait n'y est même pas entièrement fermé, des ruptures y apparaissent : le haut des têtes des fossoyeurs à peine esquissé (Série demi-jaune n° 34 p. 6, 7, 9, 11), le dos du fossoyeur qui plante la croix (même fascicule p. 8), le haut de la bosse de Jef (même fascicule p. 14, 16...).
Des angles sont visibles là où il devrait y avoir des courbes : de nouveau le haut des têtes et de la casquette des fossoyeurs, le crâne chauve du prêtre (même fascicule p. 6, 7, 8), le dos du fossoyeur penché qui rebouche la tombe d'Ophélie (p. 7 case du bas).
Les traits se chevauchent, se superposent, se dédoublent, là où ils devraient se prolonger "harmonieusement" : de nouveau le dos du fossoyeur qui plante la croix (p. 8). L'ensemble du graphisme donne un sentiment d'inachèvement, de rapidité d'exécution.
Le dessinateur du début de cette série ne semblait guère soucieux de donner un aspect "fignolé" ou "léché" à sa création. Ses préoccupations étaient, à l'évidence, ailleurs.


L'utilisation des hachures amplifie l'impression première.
Dans Ophélie, ce sont les hachures qui sont maîtresses. Il n'y a guère de grands à-plats d'encre. Les parties de noir sont limitées à quelques taches. Les surfaces autres que blanches sont avant tout "grisées", marquées par des hachures omniprésentes, de toutes tailles, de tous resserrements, de toutes inclinaisons, tantôt rectilignes, tantôt entrecroisées.

Les ruptures et changements de leurs orientations sont incessants : la pierre tombale à droite dans la case du bas de la p. 9 du même fascicule ; le ciel et les divers tombeaux de la case du haut de la p. 13.
Même chose avec les ciels, les murs du cimetière p. 14, 15, la tombe p. 18, 19. Le fascicule entier serait à citer.

Les hachures peuvent s'épaissir, devenir de vrais "coups de pinceaux", ainsi la case du bas de la p. 12, ou le haut de la p. 17.

A l'opposé, les plages de noir sont fragmentées, ne sont jamais vraiment noires ; des points blancs, des traits, des "hachures blanches" s'y dessinent : pieds des croix dans les cases du bas des p. 6, 8 et 9, ou la case du haut de la p. 12. Tout comme des points et des traits noirs marquent souvent les surfaces blanches, en particulier pour montrer la "matière", la rugosité de la pierre.
Le sol du cimetière à la p. 7 apparaît comme un entremêlement de hachures et de rayures, de traits de toutes grosseurs, de taches noires.

Il en va de même pour certains personnages, les deux fossoyeurs de droite dans la case du bas. Les hachures peuvent devenir franchement brouillonnes, comme sur le flanc de la tombe en haut de la p. 43.

L'utilisation des hachures devient totale pour figurer la pluie, comme dans l'impressionnante scène de lynchage et de poursuite du mage John Finimore p. 31 à 43. Les hachures y raturent définitivement le dessin. Notons, à l'opposé, l'absence de pluie dans Jacula, Zara et Luciféra, ou seulement, très discrète, le temps d'un ou deux dessins (Luciféra n° 3 p. 98, 101).

Dans Ophélie, les hachures peuvent encore tendre au parfait gribouillis pour exprimer une secousse du sol et un tremblement de tout le décor, comme dans la manifestation de la présence de Satan p. 64 du premier épisode.
La technique des hachures excelle également à rendre les effets de brume (Série demi-jaune n° 35 p. 182 à 187).
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Re: PFA : Ophélie - Cimiteria - Super-Terrifiant

Message par Nutello »

Cette juxtaposition permanente de parties blanches, de parties noires et de parties hachurées dans des directions et des épaisseurs sans cesse changeantes, trouve naturellement, et admirablement, sa place dans le trait anguleux considéré en premier point.
Les personnages prennent un relief saisissant, les corps et leurs habits (Série demi-jaune n° 34 p. 45, 99, 100, 114, 117, 118, etc.) comme les visages (Série demi-jaune n° 34 p. 52), et aussi les décors (Série demi-jaune n° 34 p. 82, 117, 122, 176 à 179).
Il est vrai que tant les vêtements - cape de John Finimore - que les physiques - celui de Jef - et les lieux - tombeaux, catacombes - se prêtent à de tels traitements.

Drapée d'une longue robe blanche, Ophélie est traitée de façon plus "lumineuse". Son visage, usuellement, ne porte que des ombres dans le cou ou vers l'arrière des joues, ces dernières étant justifiées par ses cheveux. Sa robe est quelquefois à peine ombrée par des hachures très fines, et porte dans le bas et aux manches des traits marquant les plis du vêtement.
Ophe-a.jpg
Ces techniques définissent et confèrent à cette série un graphisme original, personnalisé, tranchant par rapport aux autres collections Elvifrance de même inspiration, et un climat très particulier.
Modifié en dernier par Nutello le mar. 25 oct. 2016, 09:50, modifié 2 fois.
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Re: PFA : Ophélie - Cimiteria - Super-Terrifiant

Message par Nutello »

"Ci-gît une inconnue que la mort a arrachée aux misères de ce monde" indique la croix de la tombe d'Ophélie (Série demi-jaune n° 34 p. 9).
Arrachée aux misères du monde ? Rien n'est moins sûr.

Ophélie est d'une part, et plutôt, arrachée à la tombe par le gardien du cimetière, Jef, nain bossu borgne et au visage couvert de pustules.
Celui-ci désire donner au corps d'Ophélie une vraie cérémonie ; c'est du moins ce que laisse entendre la version française. Mais le fait qu'Ophélie, allongée sur un lit de fleurs par Jef dans la chambre ardente a les jambes jointes et la robe tirée jusqu'aux pieds à la p. 30 et se retrouve avec les jambes ouvertes et la robe relevée à la p. 45 - c'est-à-dire juste avant et après l'intermède de la séquence de la poursuite du mage par la foule sous la pluie - laisse entendre qu'il pouvait y avoir en vérité d'autres idées dans l'esprit du bossu.
Et en effet, une page de l'édition italienne censurée dans l'édition française présente Jef occupé à un cunnilingus sur le corps d'Ophélie, vraisemblablement en prémices à de plus amples ébats.
En outre, les dialogues italiens, totalement différents de ceux de l'adaptation francophone, montrent Jef davantage soucieux d'"hommage" érotique que cérémonieux.

Ophélie est d'autre part arrachée à la mort par John Finimore, sorcier scientifique homosexuel venu se réfugier dans le cimetière pour éviter d'être lynché.
Mêlant science et magie, et avec l'aide de Satan, John Finimore parvient à ressusciter Ophélie, créant une nouvelle "infernale" de l'écurie Elvifrance, après Jacula, Luciféra et Zara.

Infernale, Ophélie l'est assurément à sa manière car, "victime, si l'on peut dire, d'un phénomène magico-scientifique" (Série demi-jaune n° 34 p. 157), elle foudroie tout homme qui veut la pénétrer par voie sexuelle.
Ophélie a le pouvoir de donner la mort tout comme respectivement Jacula et Zara avec leurs dents de vampires. "J'ai entre les jambes une arme redoutable" se dit-elle (Super-terrifiant n° 1 p. 37). "Son corps a probablement emmagasiné trop d'énergie au cours de l'expérience" explique pour sa part John Finimore (Série demi-jaune n° 34 p. 157). Elle perd toutefois cette faculté ultérieurement, en étant frappée par la foudre à Venise (Super-terrifiant n° 19).

Enfin, Ophélie est entièrement amnésique ignorant jusqu'à son nom. "Ophélie" est en vérité le nom que Jef lui a choisi en référence à la compagne de Hamlet (Série demi-jaune n° 34 p. 30). Dans l'édition italienne, il la baptise "Cimiteria".

Le thème provient vraisemblablement d'un épisode de Zara, "La cannibale" (Zara n° 5).
Dans ce récit, un homme ressuscite son épouse en lui greffant le cœur d'une jeune femme et en la soumettant à des décharges électriques. Plus tard, un homme meurt en s'accouplant avec elle. "Le courant électrique dont Jennifer est chargée foudroie l'homme en plein orgasme" (Zara n° 5 p. 98).
Remarquons que les deux séries Zora et Cimiteria proviennent de la même société d'édition milanaise, Edifumetto.

On peut établir aussi un rapprochement avec le pouvoir de Luciféra de faire mourir par embrasement quiconque tente de la violer (Luciféra n° 4, 63).
La relation qui lie Ophélie et Jef fait d'autre part beaucoup penser à celle entre Jacula et Wolf.
Autre emprunt, Ophélie a le même très curieux geste que Zara lorsque, nue, elle sert d'appât pour attirer et capturer un homme de Neandertal, plaçant les mains devant son pubis en dessinant un losange (Super-terrifiant n° 10 p. 132 - Zara n° 10 p. 39).
Modifié en dernier par Nutello le mar. 25 oct. 2016, 11:13, modifié 2 fois.
Nutello
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Re: PFA : Ophélie - Cimiteria - Super-Terrifiant

Message par Nutello »

Une fois posé un décor chargé de significations lourdes - château, bois, bord d'un étang ou cimetière, matérialisation d'un lieu idéal pour l'expression des désirs masculins -, l'apparition d'une forme féminine privilégiée peut s'y produire.

Fille de cimetière, Ophélie l'est assurément. Le nom italien de la série, Cimiteria, l'atteste. Le décor du cimetière et des catacombes situées dessous où elle vit un temps avec Jef et John Finimore, et qui confère à cette bande son atmosphère prenante, lui octroie son identité et reste irrémédiablement attaché à sa personne ; en quelque sorte la justifie.
Autre figure féminine blonde et gothique, Ophélie est au demeurant d'apparence plus jaculienne que zarienne.

Au thème premier viennent s'ajouter les diverses autres mythologies usuelles :
vampires (Super-terrifiant n° 20, 21, 23, 24, 45, 49) ;
loup-garou (Super-terrifiant n° 1, 30, 31) ;
morts-vivants (Super-terrifiant n° 2, 5, 7, 26, 34, 47) ;
momies (Super-terrifiant n° 9, 10, 16) ;
transplantations de cerveaux (Super-terrifiant n° 28, 29) ;
résurrection des morts par la magie (Super-terrifiant n° 20, 35, 36) ;
squelettes vivants (Super-terrifiant n° 32) ;
spectres (Super-terrifiant n° 5, 17) ;
lutins (Super-terrifiant n° 12) ;
femme amphibie (Série blanche n° 5) ;
homme-poulpe (Super-terrifiant n° 26, 27) ;
femme-araignée (Super-terrifiant n° 48) ;
insectes, scorpion et poulpe géants (Super-terrifiant n° 34, 35) ;
homme géant, inspiré du film de Bert I. Gordon de 1957, Le fantastique homme colosse (Super-terrifiant n° 35) ;
King Kong (Super-terrifiant n° 14 et 15) ;
homme paralysé aux pouvoirs paranormaux, inspiré du film de Richard Franklin de 1978, Patrick (Super-terrifiant n° 24) ;
L'invasion des profanateurs de sépultures, thème porté plusieurs fois à l'écran, par Don Siegel en 1956 et par Philip Kaufman avec Donald Sutherland en 1979, puis plus tard par Abel Ferrara en 1993 (Super-terrifiant n° 8, 9) ;
extra-terrestres divers (Super-terrifiant n° 13, 33) ;
cirque et phénomènes (Satires n° 48) ;
et même le général Custer (Super-terrifiant n° 15).
Modifié en dernier par Nutello le mar. 25 oct. 2016, 09:58, modifié 1 fois.
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Re: PFA : Ophélie - Cimiteria - Super-Terrifiant

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Le début de la série montre donc la résurrection d'Ophélie (Série demi-jaune n° 34), ses tentatives de trouver des traces de son ancienne identité (Série demi-jaune n° 34 et 35).

Elle vit ensuite une vague nous-deuxerie (Série demi-jaune n° 35, Super-terrifiant n° 1), et rencontre un loup-garou (Super-terrifiant n° 1).

John Finimore ressuscite l'amant d'Ophélie, pendu pour meurtre, mais la foudre en fait un être monstrueux (Super-terrifiant n° 2).

Ophélie est ensuite enlevée par un homme au visage ravagé par la variole, qui commande aux rats et rêve de s'emparer du trône d'Angleterre (Super-terrifiant n° 2), et croise un fou collectionnant les cadavres de ses épouses (Super-terrifiant n° 4).

Dans "Le maître de l'au-delà" (Super-terrifiant n° 6), une femme médium découvre que la double nature d'Ophélie, à la fois morte et vivante, peut lui permettre de voyager dans l'au-delà.
Ce lieu mythique se présente comme un ensemble de cavernes où l'on peut rencontrer quelques célébrités des époques passées. Ophélie trouve le temps de parler à Attila, puis de copuler avec un ancien amant défunt.

De retour dans notre monde, elle se rend en Russie à la recherche du trésor d'Attila (Super-terrifiant n° 7). Celui-ci est protégé par une idole qui fait surgir, devant ceux qui l'approchent, un ectoplasme à l'image d'un mort-vivant.
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"Invasion" et "Copies conformes" (Super-terrifiant n° 8, 9) présentent une nouvelle adaptation de L'invasion des profanateurs de sépultures qui à l’époque avait eu deux versions cinématographiques, par Don Siegel en 1956 et par Philip Kaufman avec Donald Sutherland en 1979.
D'autres versions dessinées figurent chez Elvifrance, dans Terror hors série n° 5, "Les damnés", dessiné par Tacconi, et dans Série verte n° 63 sous le titre "Le retour de Billy".

"Copies conformes" et "Préhistoire" (Super-terrifiant n° 9, 10) présentent cette fois une nouvelle adaptation de La momie de Karl Freund de 1932.
Après Jacula (Jacula n° 3), c'est donc cette fois Ophélie qui est la sosie de l'antique maîtresse d'un pharaon.

Dans "Préhistoire" (Super-terrifiant n° 10), Ophélie, avec quelques compagnons, découvre des hommes de Neandertal vivants dans le désert de Ténéré.
C'est elle-même qui s'offre en appât pour les attirer et permettre la capture de l'un d'entre eux.
Pour le ramener en Europe, Ophélie parvient à le faire monter dans un ballon en lui montrant d'abord un pot de miel, puis en soulevant sa robe, ce qui le décide à l'accompagner. "Je me réjouis de voir que ma chatte est plus attirante qu'un pot de miel" songe-t-elle avec satisfaction (p. 168).
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Re: PFA : Ophélie - Cimiteria - Super-Terrifiant

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Dans "Poupées d'amour" (Super-terrifiant n° 11), Ophélie, pour faire plaisir à Jef, finance la fabrication d'automates en tous points semblables à des femmes, et l'ouverture d'un bordel.
Les gynoïdes sont programmées, et habillées, pour couvrir tous les désirs : jeune fiancée, femme fatale, collégienne, dominatrice fouetteuse, etc. Malheureusement, l'électricité d'un orage détraque la fragile mécanique de ces dames idéales, qui deviennent autant de meurtrières et massacrent la clientèle.
L'une des gynoïdes s'échappe, séduit un jeune noble et l'épouse. C'est lors de la nuit de noce qu'elle révèle à son jeune mari qu'elle est une machine. "On se passera d'enfants, voilà tout" conclut le jeune marié, l'instant de surprise passé (p. 126). La jeune épouse mécanique entreprend alors de supprimer tous ceux qui connaissent son secret, en s'attaquant à l'inventeur puis à Jef et Ophélie.
Dans le même récit, Ophélie se fait construire un androïde à érection permanente. Jaloux, Jef sabote l'automate. Celui-ci, une fois lancé, ne s'arrête plus, poursuivant sa besogne avec application, et Ophélie finit par trouver l'étreinte brûlante.
Dans Barbarella, la bande dessinée de Jean-Claude Forest, Barbarella, soumise à la machine "excessive", supporte très bien l'épreuve et en tire même une grande satisfaction. Dans le film que Roger Vadim en a tiré en 1968, c'est la machine qui disjoncte.

Dans "Le retour de John Finimore" (Super-terrifiant n° 12), Ophélie est enlevée par des nains.
"Nous n'avons plus de femmes" explique le roi des nains à Ophélie pour justifier le fait qu'ils vont chercher à la féconder (p. 39). Ce récit nie en outre l'existence du monstre du Loch Ness en le présentant comme une fable inventée par les nains pour effrayer les humains et les détourner de leur territoire. On peut craindre qu'ils aient obtenu l'effet inverse.

Avec le récit suivant, la série bascule pour un temps dans la science fiction (Super-terrifiant n° 12, 13).
Dans "Le triangle des Bermudes", Ophélie et Jef découvrent un extra-terrestre, venu d'Andromède, qui coule les navires et s'empare de leurs équipages pour en faire ses esclaves. Les morts, eux, sont transformés en viande consommable par les Andromédiens.
S'emparant de son vaisseau spatial, Ophélie et Jef quittent la terre. Ils sont interceptés par un autre vaisseau spatial, "habité" par les cadavres de représentants d'une autre espèce extra-terrestre. Le vaisseau, programmé dans ce sens, ressuscite les extra-terrestres morts qui deviennent autant de morts-vivants à quatre bras. Cet épisode souffre d'un dessin inférieur en qualité aux autres.

"Naufrage" et "Au far west" (Super-terrifiant n° 14, 15) présentent une adaptation du King Kong d'Ernest B. Schoedsack, Merian C. Cooper et Willis T. O'Brien de 1933.

Dans "Au far west" (Super-terrifiant n° 15), Ophélie traverse les USA. Le lecteur a droit à une scène de sodomisation de Custer par un chef indien.

Achetant un château, Ophélie le découvre habité par un cerveau aux pouvoirs paranormaux et consommateur de rats (Super-terrifiant n° 18). Ophélie a l'idée de le combattre en lâchant dans le château des dizaines de chats affamés (Super-terrifiant n° 19).

Des choses bien surprenantes se produisent quelquefois. Ophélie meurt dans un incendie (Super-terrifiant n° 19), mais sa fille, qui, elle, a été sauvée des flammes par une servante, la ressuscite une fois devenue adulte (Super-terrifiant n° 20). Cette même fille, Mystéria, se révèle plus tard avoir de nettes tendances vampiriques. On n'est pas loin du n° 1 de Jacula.
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Dans "Une insatiable soif" et "Survivre" (Super-terrifiant n° 23, 24), Ophélie affronte un autre vampire, à l'allure très inspirée par le Nosferatu de F. W. Murnau.
Au début de l'épisode, une scène est tout à fait digne d'attention. Lors de la veillée funèbre d'une victime du vampire, lorsque Ophélie s'apprête à planter un pieu dans son cœur, le père de la jeune morte, ne comprenant pas les intentions d'Ophélie, l'assomme. La jeune morte, désormais vampire, se dresse alors dans son cercueil. Le vieil homme s'effondre, terrassé, et la vampire attaque sa mère, avant de partir rejoindre le vampire qui l'a contaminée.
Le climat nocturne de cette scène, ainsi que celui de la scène, quelques pages plus loin, des retrouvailles entre les deux vampires dans un cimetière, sont à signaler.
Mais l'intérêt du récit ne s'arrête pas là. Ayant découvert la tombe où se dissimulent les deux vampires, Ophélie renonce à les détruire et enchaîne leur cercueil pour les empêcher d'en sortir. Elle passe ensuite une petite annonce, dans un journal, pour les vendre ! Ils sont achetés par un collectionneur original, dont le serviteur est un nain et qui décore sa maison de momies et de fœtus en bocaux, en quelque sorte un émule des collectionneurs de monstres de Jacula (n° 8, 54, 55) et de Zara (n° 7, 8). L'homme les enferme dans une cage, dans un souterrain de son château. Il profite même du sommeil diurne des vampires pour violer régulièrement la femme. Les vampires trouvent toutefois le moyen de s'échapper, et le punissent.
On apprend au cours de cet épisode qu'une victime d'un vampire renaît sous forme de vampire à son tour deux nuits plus tard (Super-terrifiant n° 23 p. 63).

Ophélie est ensuite confrontée à un homme muet et paralysé qui, à l'instar du personnage de Patrick, le film de Richard Franklin de 1978, et du cerveau du "Château hanté" (Super-terrifiant n° 18, 19), possède des pouvoirs paranormaux (Super-terrifiant n° 24).
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"Survivre" et "Nuit d'horreur" (Super-terrifiant n° 24, 25), constituent une nouvelle adaptation de film, cette fois L'effroyable secret du docteur Hichcock de Riccardo Freda de 1962, dans lequel un homme qui vient de se remarier voit réapparaître dans sa vie sa première épouse qu'il croyait morte et qui avait été enterrée vive. Il décide de sacrifier sa seconde épouse pour lui prélever son sang et rendre beauté et jeunesse à la première. C'est Ophélie qui joue le rôle du docteur Lang du film, et tente de sauver la jeune femme.
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Idée originale, quand Ophélie croise Dracula, c'est en réalité un robot guidé par un inventeur (Super-terrifiant n° 27).

Dans "Point trop n'en faut" et "Permutation" (Super-terrifiant n° 28, 29), un chirurgien échange les cerveaux d'un jeune homme efféminé et d'un homme de Neandertal.
Suit un carnage très œdipien quand le néandertalien, habitant le corps du jeune homme, parvient par hasard chez les parents de celui-ci. Il cherche à violer la mère, le père le tue puis se suicide (Super-terrifiant n° 29).

Ophélie croise encore un arbre vivant (Super-terrifiant n° 29, 30) ;
un nouveau loup-garou (Super-terrifiant n° 30, 31) ;
les squelettes vivants de l'Eldorado (Super-terrifiant n° 32) ;
la reine des araignées (Super-terrifiant n° 32) ;
un extra-terrestre désireux de s'emparer de la terre et fabriquant pour cela des robots humains... solubles dans l'eau, et qui meurt victime des germes terriens comme les martiens de La guerre des mondes de H. G. Wells (Super-terrifiant n° 33) ;
un homme-loup (Super-terrifiant n° 43) ;
le fils du diable (Super-terrifiant n° 44) ;
des vampires frère et sœur (Super-terrifiant n° 45) ;
un homme élastique (Super-terrifiant n° 45) ;
une femme amphibie (Série blanche n° 5).

Dans "Gigantisme" et "La veuve du Maharaja" (Super-terrifiant n° 34, 35), Ophélie rencontre un biologiste qui expérimente un sérum entraînant une croissance démesurée chez les animaux, comme dans Tarantula de Jack Arnold de 1955, avant de l'utiliser sur lui-même et devenir semblable au géant du Fantastique homme colosse de Bert I. Gordon de 1957.
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Nutello
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Dans "Cristal" (Super-terrifiant n° 36), quand une voisine d'Ophélie et Jef demande à Satan de ressusciter son fils noyé par accident, celui-ci lui revient en effet.
Mais c'est pour annoncer à sa mère, en parlant de lui-même : "Ce garçon s'est suicidé parce qu'il n'en pouvait plus de vivre dans une solitude quasi totale. Il souffrait de l'absence de père, mais plus encore de l'indifférence de sa mère" (p. 64). "Plus que le chagrin, c'est le remords qui t'a poussée à me retrouver" ajoute-t-il (p. 66).
Suit un long réquisitoire dans lequel le fils reproche à sa mère d'avoir eu des relations sexuelles avec divers hommes. "Toutes les nuits, j'entendais tes soupirs et tes gémissements de plaisir" (p. 82). "Tu [avais] l'habitude de te montrer nue devant les hommes" (p. 74).
Le garçon lui reproche également de l'avoir quelquefois giflé. "Tu me maltraitais, me punissant sans cesse pour des broutilles" (Super-terrifiant n° 36 p. 81). Le garçon évoque son suicide: "La vie me semblait de plus en plus insupportable" (p. 84). "Je me suis laissé glisser dans l'eau" (p. 87).
L'adolescent éprouve un réel plaisir à torturer psychologiquement sa mère : "Je me suis suicidé. Et tu l'as toujours su. Tu n'as voulu me ressusciter que pour apaiser tes remords" (p. 88)
"D'une voix profonde et douce : Ton fils s'est suicidé. Il est mort noyé" (p. 89). Il s'avère alors que le fils qui accuse ainsi sa mère est en réalité le diable qui a pris l'apparence de l'enfant (p. 91).
"Tu es au courant ? On a retrouvé le corps de notre voisine. Il paraît qu'elle s'est suicidée" annonce, en conclusion, Ophélie à Jef (p. 92).

Remarquons que, dans cet épisode, les deux héros de la série ne font qu'une très vague figuration.
On est en droit d'être intrigué par le ton de ce curieux récit, sans doute unique dans l'histoire de la bande dessinée, qui fait songer à un vrai petit traité de psychanalyse.
Le recours au fantastique y paraît être un prétexte.
Le scénariste a-t-il manifesté là un sentiment profond, qu'il désirait exprimer un jour dans sa carrière d'auteur de bandes dessinées par l'intermédiaire d'un récit ?
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Nutello
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Re: PFA : Ophélie - Cimiteria - Super-Terrifiant

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Dans "Cristal" et "La lampe d'Aladin" (Super-terrifiant n° 36, 37), un homme découvre un diamant dans une mine. L'ayant pris en main, il acquiert le pouvoir de tuer et liquéfier tout être vivant qu'il touche.
Ophélie trouve néanmoins le moyen de lui permettre d'avoir des relations érotiques, en l'enveloppant de la tête aux pieds dans un préservatif géant.

"Fleur de sexe" (Super-terrifiant n° 38) montre un homme découvrant, dans la jungle amazonienne, une fleur ayant le pouvoir de changer le sexe du sujet qui la mange. Ophélie devient un homme, ce qu'elle ne semble guère apprécier.

Explorant le mont Ararat, Ophélie découvre non seulement l'épave de l'arche de Noé, mais aussi un animal préhistorique et des descendants de Huns qui l'élisent reine (Super-terrifiant n° 39).

"Le paradis perdu" (Super-terrifiant n° 46) présente une nouvelle version du thème bien classique du monde perdu, avec une île abritant tyrannosaure, diplodocus, stégosaure et ptéranodon, et les inévitables néandertaliens, en l'occurrence cannibales.

Ophélie promet ensuite, un peu vite, une nuit érotique à un mort-vivant au visage indemne, mais dont le corps, une fois ses vêtements enlevés, se révèle en état de décomposition avancée, grouillant de vers (Super-terrifiant n° 46). Elle subit la répugnante étreinte.
Notons la scène où, étudiant un cadavre et introduisant les doigts dans sa bouche, un médecin se fait mordre (p. 159 à 161), préfigurant une scène similaire dans Le retour des morts-vivants 3 de Brian Yuzna (1993). Coïncidence ou filiation ?

Dans Super-terrifiant n° 47, nouvelle rencontre avec un mort-vivant. En pleine nuit, Ophélie reçoit un coup de téléphone du cimetière.
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Dans "Une soirée au cirque" (Satires n° 48), Sir Reginald Cooper est un nouveau collectionneur de monstres.
Un passage secret dans sa somptueuse demeure ouvre sur une crypte où s'alignent, dans de vastes bocaux, nains, fœtus à deux têtes, siamois, et autres curiosités naturelles.
Ophélie s'allie d'abord avec un hercule, un contorsionniste et un nain pour tenter de mettre fin aux activités du personnage. Plus tard, avec l'aide d'un maquilleur de théâtre, elle se change elle-même en phénomène pour tendre un piège à l'homme. "Toi, tu es trop banale" a en effet déclaré l'amateur d'étrangetés à Ophélie lors d'une de leur rencontres précédentes (p. 76).
Sans doute peut-on considérer ce fascicule comme un hommage à l'œuvre de Tod Browning, Freaks de 1932 et plus particulièrement Le club des trois de 1925, et à Lon Chaney, maître du déguisement.
Le thème du collectionneur qui aime s'entourer d'êtres étranges est décidément une constante : Jacula n° 8, 54, 55, Zara n° 7, 8, Super-terrifiant n° 23, 24, Satires n° 48, Shatane n° 3…

Dans "Un fâcheux contretemps" (Incube n° 34), sur un scénario proche de ceux de "La piste sanglante" (Outretombe hors série n° 5) et du "Moine" (Jacula n° 68), Ophélie et les autres passagers d'une diligence, surpris par une tempête de neige, cherchent refuge dans un monastère hanté par un mort-vivant.
Pour survivre, Ophélie et ses compagnons d'infortune doivent se livrer au cannibalisme.
Modifié en dernier par Nutello le mar. 12 juin 2018, 14:08, modifié 4 fois.
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