Avertissement : si les uchronies du genre
Le Maître du Haut Château de Philip K. Dick vous donnent des boutons, passez votre chemin....
L'histoire de
Fatherland se déroule dans une Europe où, depuis une vingtaine d'années, les Forces de l'Axe sont pratiquement les grands vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale. Autrement dit, la puissance dominante est le IIIe Reich, régnant sur un conglomérat d'alliés et de pays vassalisés...
Néanmoins, le monde de
Fatherland est assez différent du roman de Dick... La société allemande vit dans la hantise constante des attentats terroristes, et il y a toujours une guéguerre perpétuelle, loin à l'Est... Là-bas, les reliquats de l'URSS - soutenus à bout de bras par les États-Unis - continuent encore et toujours à lutter contre l'envahisseur germanique.
Comme le dit l'un des personnages dans le roman : le IIIe Reich est coincé dans une impasse... Et la
normalisation des relations avec les États-Unis apparaît comme une porte de sortie. Même le führer vieillissant en est arrivé à cette conclusion.
Ceci étant dit, le héros de l'histoire est Xavier March, un modeste inspecteur de la Kripo (Police Criminelle) de Berlin. Un personnage intéressant, puisque le bonhomme est un flic consciencieux, qui a rangé toute idéologie au placard.
Confronté au corps d'un vieux dignitaire du Parti, repêché des eaux de la rivière Havel, son flair lui dit vite qu'il ne s'agit probablement ni d'un accident, ni d'un suicide... Par prudence, on se doute que la plupart des policiers se seraient dépêchés de classer l'affaire...
Mais pas Xavier March qui s'entête, et commence à gratter le vernis des apparences dans l'espoir de découvrir la vérité... Progressivement, il se rend compte qu'il a mit le doigt dans l'engrenage d'une mécanique infernale, un vaste complot destiné à effacer toutes les traces d'un terrible secret inavouable.
Même si
Fatherland, en son genre, est passionnant, autant vous prévenir tout de suite : c'est une histoire assez dépressive, et le lecteur se rend compte assez rapidement qu'elle ne peut pas se terminer de manière heureuse. Ça paraît pratiquement impossible...
Quelque-part, ce livre me rend un peu dubitatif, parce qu'il semble surtout être l'exploration d'un monde ayant définitivement sombré dans l'obscurité... Et qu'il n'y a plus guère d'espoir de revoir un jour la lumière.
“La barbarie est l'état naturel de l'humanité, [...]. La civilisation n'est pas naturelle. Elle résulte simplement d'un concours de circonstances. Et la barbarie finira toujours par triompher.” ― Robert E. Howard.