- Hergé est un personnage très paradoxal. Plus il est inflexible, plus il est fragile. Il a passé son existence à évoluer. J’ai rencontré Tchang (le vrai) sur la fin de sa vie, à Nogent-sur-Marne dans son atelier d’artiste. Il m’a raconté la façon dont ils se sont rencontrés avec Hergé. Il y avait encore énormément d’affection. Hergé à changé la vie de Tchang. Ils se sont retrouvés à l’aéroport de Zaventem. Ces retrouvailles n’étaient pas si bonnes, Hergé était déjà attaqué par la maladie. Il y avait une horde de journalistes, formant une espèce de gang médiatique autour de ces retrouvailles qui l’ont gênées à plus d’un titre. Il aurait préféré que ce soit plus intime, plus véridique.
- Sur l’amitié comme valeur cardinale dans Tintin… Il s’agit d’amitiés extrêmes, presque sacrificielles…
- En effet, le sacrifice est une valeur importante chez Hergé car la loyauté est chez lui une valeur sur laquelle il a bâti sa vie. Cette droiture nous oblige, ce sentiment de se dire : « Tiens, c’est un modèle » . Je pourrais établir des réflexions semblables avec Pratt, Jacobs ou la loyauté entre hommes est très forte (Corto et Raspoutine, Blake et Mortimer). Ces albums ont donné le « La » de toute mon existence… »
Olivier Delacroix
