Tarzan et tarzanides dans les pulps

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Gradatio
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Re: Tarzan et tarzanides dans les pulps

Message par Gradatio »

Les héros préhistoriques partie 16 : Toka (introduction)


Une approche légèrement différente par rapport à d’habitude mais vous comprendrez pourquoi au fur et à mesure.

Nous avons vu à travers son portrait que Ray Palmer était un grand amateur d’Edgar Rice Burroughs. La multiplication de récits d’hommes des cavernes et autres récits SF ont parsemés les deux revues de Ziff-Davies durant une décennie. On raconte qu’il avait tendance à remanier de nombreux textes mais considérant surement que l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, il a réalisé ses propres histoires souvent sous pseudo. C’est le cas du personnage que nous allons aborder à partir d’aujourd’hui pour quelques temps. Toka a été réalisé sous le nom de J. W. Pelkie. Pour pousser encore plus loin la mystification, Palmer édita même au sein de la revue une biographie du personnage avec photo à l’appui comme on peut le constater ci-dessous. Un beau gosse dont l’inspiration venait de sa mère.
toka2.jpg
Alors qu’en est-il de ce héros créé par le rédacteur en chef de Ziff-Davis ? Pour tout vous dire, j’ai entamé la lecture de la première histoire en août l’année dernière pendant mes vacances. On ne peut pas dire que c’est un super souvenir et si le livre n’avait pas été mon dernier support physique de lecture à disposition, j’aurai rapidement lâché l’affaire. Je n’arrivai pas à entrer dedans et surtout je ne comprenais rien à l’histoire (ou j’avais peur de bien comprendre). J’ai finalement usé de patience pour parvenir à déjà en premier comprendre la trame et ensuite pour arriver à finir le livre. Cette histoire est peut-être le pire récit qu’il m’ait été donné de lire. Je vous en parlerai en détail quand nous l’aborderons. Disons qu’en gros, ce récit aurait été idéal pour une aventure des Pierrafeu pour adulte. Ce qui est incroyable est que Palmer va réussir à en écrire trois autres.

Le deuxième que j’ai attaqué à mon retour de vacances a été très vite mis de côté de nombreux mois. Le récit partait dans la même direction. C’est l’envie d’alimenter le topic qui m’a fait revenir dessus. Le dernier tiers de cette histoire tient un peu plus la route.

Le troisième est le meilleur. Une vraie histoire de tarzanide qui lorgne fortement vers Tarzan dans la cité d’Opar.

Le quatrième, j’ai faillit le louper (pas grave en soi mais j’aime être complet). D’une part parce le nom Toka n’apparait pas sur le titre, beaucoup de sites de pulps ne le compte pas dans la chronologie et d’autre part, cette histoire aux accents très fantastique n’a pas été publiée chez Ziff-Davis mais chez Fiction House dans la revue Planet Stories. Pourquoi Palmer a vendu son récit à la concurrence ? On sait qu’à l’époque (1948), il avait déjà envisagé de quitter son employeur pour se mettre à son compte.

Je vais donc vous présenter les récits un à un avec la bio de l’auteur de la couverture du magazine dans lequel ils ont été publiés et celle des illustrateurs (qui peut être le même) quand j’aurais des renseignements sur eux.

Je vous donne rendez-vous dans la semaine pour le premier récit vraiment indigeste (vous êtes prévenus)...
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Re: Tarzan et tarzanides dans les pulps

Message par Gradatio »

Les héros préhistoriques partie 17 : Toka (récit 1)


Pour ce premier récit de Toka, je vais faire vite. La couverture de la revue est signée John Allen St. John que je vous déjà présenté et les illustrations intérieures sont d'un certain Seward. Autant dire qu'avec si peu de renseignements, je n'ai rien trouvé de valable.

Pour le résumé aussi, je n'ai pas mis tout les détails de ce récit qui fut un calvaire à la lecture comme à l'écriture. Il s'agit bien sur là de mes gouts. je vous laisse seul juge après ce qui suit.


Toka King of the Dinosaurs

Une tribu d’hommes des cavernes vit le long d’une falaise qui a été baptisé Sandcliff (écrit sur la falaise en grandes lettres) .Composé de 25 niveaux appelés terrasses bordées de balustrades par lesquelles on passe de l’une à l’autre par ascenseur mécanique. On trouve sur ces terrasses des appartements, des bureaux et pleins d‘autres pièces utilitaires. A l’intérieur de ceux-ci, des passages secrets, des coffres forts qui s’ouvre à partir de manipulation de pierres. La classe sociale des habitants dépend de l’étage à laquelle ils habitent (le niveau 25 étant réservé à l’élite). Le niveau 1 s’élève assez haut pour éviter que les voisins de la tribu, des dinosaures qui vivent en communauté ne puissent s’y hisser. Le trésor du clan est une baie qu’ils doivent cueillir tout en évitant leurs dangereux voisins dans la vallée. Cette dernière, une fois mangée, décuple la force de celui qui l’a ingurgitée et restaure les blessures. Le chef de la tribu, Tokay a été renversé et assassiné par un coup d’état orchestré par la brute Kola. Tyrannique à souhait qui mène la vie difficile à ses propres lieutenants qu’il frappe régulièrement. Une résistance orchestrée par Toka, le fils du défunt chef prend alors forme mais il leur faut rester discret car Kola a la main mise sur le stock de baies.

Bon déjà là, c’est bien tiré par les cheveux. La technologie est d’un côté très avancée mais d’un autre, ils ne connaissent pas l’usage de l’arc puisque la plupart des combats se feront au couteau ou à la hache. Voici un survol de cette histoire.

L’histoire débute quand Toka, son meilleur ami Rok et quelques rebelles récoltent des baies pour leur compte. Un dinosaure (pas de race ici, ils sont simplement appelés grands serpents) surgit. C’est la débandade. Toka et Rok monopolisent l’attention de l’animal pendant que les autres prennent la fuite. L’affrontement se termine par la victoire de Toka qui tue l’animal, créant ainsi une première dans l’histoire de son clan. Un second dino apparait et Toka, cette fois-ci ne peut empêcher la capture de Rok qui est emmené. Le retour de Toka à Sandcliff crée des remous à cause de la mort d’un dinosaure. Ces derniers vont surement vouloir se venger. Il faut dire que leur passe-temps favori est de jouer au base-ball en utilisant les humains comme balle.

Toujours là ? Parce qu’après cette introduction, j’ai eu envie de mettre mon livre à la poubelle. La suite va être aussi ubuesque. Rok sert donc de balle dans une partie entre les dino dont leur queue sert de batte. Il est envoyé hors des limites du terrain et déclaré faute par l’arbitre. Ça m’a achevé.

La suite de ce ragout est une série de conversations et de passages à tabac entre Kola qui martyrise son second un certain Kagi qui lui-même tabasse la sœur de Rok, bien aimée de Toka appelé Roya. Kola a une sœur, Rissa qui lorgne, elle sur Toka. Le frère et la sœur venant du niveau 1 à la base, on comprend leur motivation du pouvoir. Les dinosaures finissent par se masser au bas de la falaise et commence à construire un échafaudage afin d’accéder à la première terrasse. Kola envisage une loterie pour offrir un sacrifice aux dinos en truquant le jeu pour que Toka soit désigné. Ce sont des incessants va et vient entre les étages. Toka disparait même de l’histoire un long moment planqué dans un passage secret. Kola est sans conteste la vedette de ce récit. Il donne des ordres, fout des beignes à la pelle. C’est pénible et répétitif. Un orage finit par éclater qui met les dinos en déroute, permet à Toka de sortir enfin de sa planque et de réunir sa faction de rebelles pour un assaut final où Kola tuera sa propre sœur en la projetant hors de la balustrade du 25ème et finira par être tué par Toka qui récupère la jolie Roya au passage. Miracle, le père de Toka refait surface en même temps que Rok qui s’en est sorti. Le vieux chef et le grand-père de Roya jouent alors d’un instrument qui calme les reptiles qui avait commencé à escalader Sandcliff et les renvoie chez eux.

fantastic_adventures_194510.jpg
Fantastic Adventures d'octobre 1945
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toka4.jpg
toka5.jpg
toka6.jpg
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Les illustrations qui permettent de visualiser le récit.


Ouf ! j'en ai terminé avec celui-ci que je ne suis pas près de relire. Le second récit que nous verrons dans quelques jours souffle le chaud et le froid. Je verrai si je le présente en une ou deux fois car là, pour le coup, j'ai les informations sur l'illustrateur.
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Re: Tarzan et tarzanides dans les pulps

Message par reedff »

Quelle patience et quel courage pour lire ce livre,je ne pourrais pas tenir plus d'un chapitre.Tes résumés resteront pour les générations futures.
Giovannangeli
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Re: Tarzan et tarzanides dans les pulps

Message par Giovannangeli »

Je suppose que les Pierrafeu sont inspirés de ce récit "Toka roi des dinosaures" .

Malgré tout les héros d'Hannah Barbera sont plus réalistes et plus crédibles que l'histoire irrationnelle de Toka et de son HLM sociétal et ses joueurs (Les Dinosaures yankees) de base - ball . :zzzz:
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Re: Tarzan et tarzanides dans les pulps

Message par Tovenaar »

Ce serait plutôt Alley Oop la source d'inspiration...
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Re: Tarzan et tarzanides dans les pulps

Message par Gradatio »

Alley oop est bien anterieur à Toka (1932) et c'est bien dans la veine des Pierrafeu.

Je ne sais pas ce qui est passé par la tête de Palmer pour pondre une énormité comme ça. Ce qui est étonnant, c'est que le deuxième récit démarre de la même façon avant de se transformer vers la fin en quelque chose de potable. Au moins, le coup des dinosaures joueurs de base-ball va disparaitre. Les bestioles vont simplement devenir des montures pour les habitants de Sandcliff.
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Re: Tarzan et tarzanides dans les pulps

Message par Tovenaar »

Gradatio a écrit : mer. 25 janv. 2023, 16:58 Image
Fantastic Adventures d'octobre 1945
A comparer avec Alley Oop de V. T. Hamlin :

AlleyOop.jpg
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Re: Tarzan et tarzanides dans les pulps

Message par Gradatio »

Les héros préhistoriques partie 18 : Toka (récit 2)


Finalement, ce sera en une seule fois que je vous présente ce deuxième récit de Toka qui bien que supérieur dans sa dernière partie au premier (il n’a pas de mal) n’en reste pas moins bien moyen dans son ensemble. La trame est à peu de chose près identique et les situations calquées sur le précédent.

Au niveau illustrateurs, je ne pourrai pas vous parler de l’auteur de la couverture malgré la présence d’un nom : Charles Parke. La seule info que j’ai trouvée avec ce nom qui revient sur quelques couvertures de l’éditeur en 1946 est un peintre (1904-1994). Pour avoir vu ses peintures sur un site de ventes, je ne suis pas certain que ce soit le même.

L’illustrateur intérieur par contre attirera l’attention des puristes de Tarzan. William Juhre est connu pour avoir officié sur les bandes quotidiennes de l’homme-singe entre 1936 et 1938 assurant l’intérim de Rex Maxon. J’ai lu il y a quelques années que Maxon avait claqué la porte du syndicate pour une histoire de gros sous rappelant en cela Burne Hogarh qui le fera quelques années plus tard sur la planche du dimanche pour revenir 18 mois après. Les deux situations quasi-identiques me semblaient assez étranges. Autant je pouvais comprendre que l’on aille rechercher Hogarth, il me semblait curieux que Maxon effectue son retour avec une augmentation. Finalement, la raison semble être tout autre si l’on en croit (et il n’y a pas trop de raison d’en douter) le site officiel de Burroughs sur lequel j’ai glané les renseignements qui suivent. Une bio qui se concentre exclusivement sur le temps passé sur Tarzan.
juhre.jpg
Lors d'une rencontre avec Monte Bourjaily dans les bureaux de l'UFS en février 1936, Joe Neebe exprima son mécontentement face à la bande de Tarzan de Rex Maxon. Il a recommandé l'embauche d'un artiste qui travaillait à Palenske-Young où Hal Foster pourrait superviser son travail. L'UFS a apparemment été surpris par cette recommandation. Bourjaily a admis qu'il ne s'était jamais personnellement soucié du travail de Maxon, mais a déclaré: "Je me rends pleinement compte qu'il a évidemment été parfaitement satisfaisant pour les journaux et le public de ce type de lecture, que mon opinion personnelle compte pour peu. Après avoir passé en revue les artistes disponibles, Neebe a finalement choisi William Juhre . Le premier strip de Juhre devait être Tarzan et la déesse verte.

William Juhre est né le 2 février 1903 à Williamsburg, près de Milwaukee, Wisconsin. Son père est mort un an et demi plus tard. Juhre était obsédé par l'art et ses croquis et caricatures l'ont rendu très populaire tout au long de ses années scolaires. L'Amérique est entrée dans la Grande Guerre quand il avait 14 ans, lui et un copain se sont enfuis pour rejoindre l'armée. Bill a vu l'action avec Pershing's Regulars en France, mais au moment de son 15e anniversaire, il a été hospitalisé à la suite d'une attaque au chlore gazeux. Pendant son séjour à l'hôpital, il a contracté une pneumonie et a passé de nombreuses heures à dessiner des croquis du personnel médical.

Après l'armistice, il a été démis de ses fonctions le jour de son 16e anniversaire. Après une longue crise de tuberculose, le gouvernement l'a envoyé à l'école des beaux-arts dans le cadre d'un programme de réhabilitation. Il a suivi sa première formation artistique à Milwaukee, mais a rapidement déménagé à Chicago où il s'est inscrit à la Audubon Tyler School, suivi de trois ans au Chicago Art Institute.

Un cours de trois mois sur l'art du journal sous la direction de Dominic Lavin à l'American Academy of Art de Chicago s'est avéré inestimable. Lavin avait illustré The Oakdale Affair ("The Blue Book" - mars 1918) d'ERB et avait dessiné une caricature d'Ed pour le livre du White Paper Club of Chicago Program de 1919 à l'occasion du déménagement de la famille Burroughs en Californie.

Juhre a ensuite travaillé pour le Milwaukee Journal pendant six ans en tant qu'artiste du personnel. Pendant ce temps, il a enseigné des cours d'art au lycée et a même investi dans un avion. Malheureusement, son avion s'est écrasé, entraînant des blessures au visage et des cicatrices permanentes. Il était ravi de recevoir le travail de faire la bande dessinée quotidienne de Tarzan qui lui permettait de dessiner une action constante et des animaux sur fond de paysages exotiques. Cet emploi du temps lui a permis d'être indépendant et de donner des cours du soir à l'American Academy of Art. Il était également libre de poursuivre ses passe-temps de photographie, de radio amateur, de tir à l'arc et de pêche.

Au fur et à mesure que les bandes dessinées de Juhre progressaient, un certain nombre de grands journaux – Chicago Daily News, Detroit News, Los Angeles Times, et de plus en plus – ont abandonné la série ou l'ont reléguée à une position moindre sur leurs pages de bandes dessinées. En septembre 1937, Ed craignait qu'une grande partie de l'intérêt décroissant pour les bandes de Tarzan ne soit due à l'utilisation excessive par Juhre de «têtes parlantes» proéminentes plutôt qu'à l'action dans les panneaux. Dans une lettre à Carlin (le scénariste du strip), Ed a suggéré que les responsables de la bande pourraient bénéficier de regarder la première bande de Hal Foster : Tarzan des singes . Il a déclaré : "... J'ai écrit des instructions à l'intention de l'artiste pour accompagner les bandes dessinées quotidiennes que je prépare personnellement. Je cite un paragraphe qui est à propos :

"Quel que soit le texte, une bande échouera sans illustrations intéressantes bien dessinées. Chaque image doit illustrer sa légende. Une série de gros plans et de demi-gros plans est extrêmement ennuyeuse. N'utilisez les gros plans qu'occasionnellement et lorsqu'il n'y a pas d’action.

"Dans la continuité que j'écris, je viole sans aucun doute nombre de vos précédents établis; mais je crois que je donne suffisamment d'action et de suspense dans chaque bande pour justifier pleinement mon traitement du sujet, et j'essaie également de donner à l'artiste quelque chose à illustrer.

"Je fais ce travail moi-même parce que je reconnais l'importance pour nous deux de la bande quotidienne. Il ne suffit pas que la page du dimanche soit exceptionnelle, la bande quotidienne devrait l'être aussi."
Carlin a contacté Neebe et a relayé l'insatisfaction d'ERB - et la sienne - à l'égard du travail de Juhre. "Juhre n'est pas un Foster ni un Hogarth, mais il pourrait faire un bien meilleur travail que ce qu'il fait.

A l'issue de Tarzan Under Fire , William Juhre a été remplacé par Rex Maxon qui a été ramené pour dessiner la série Tarzan l'Intrépide .


Juhre a dessiné quatre aventures pendant son passage sur Tarzan dont trois ont été traduit en France à deux reprises. La première dans Hurrah ! puis la seconde dans la première série Récits Complets chez Del Duca.
Pour se rendre compte du dessin de Jurhe, je vous montre ici deux bandes de la seule histoire jamais traduite.
t012.gif
T0101224.gif
Nul doute que la case de gauche aurait disparue si il y avait eu une VF.

Toka and the Man Bats

Roya est kidnappée pendant l’absence de Toka. Ce dernier remarque que d’étranges hommes chauve-souris arpentent les environs de Sandcliffs. Il les suit à dos de dino jusqu’à leur antre et découvre les auteurs du rapt. Encore un frère et une sœur. Molak et Tanda. Ils ont été bannis avec leurs adeptes d’une cité où ils avaient essayés de prendre le pouvoir. La rencontre des hommes chauve-souris qu’ils ont facilement acquis à leur cause leur permet d’envisager de prendre le contrôle sur Sandcliff. Ici, il est aussi question de passages secret dans lesquels va déambuler Toka découvrant une maquette de Sandcliff avec tous les détails de la falaise. Pas de baies qui décuplent les forces et guérissent les blessures mais du lait d’hommes chauve-souris aux différentes vertus qui y ressemble étrangement. Molak va d’ailleurs se servir de cette substance pour essayer de séduire Roya dont il pense faire sa reine. Cette dernière ayant été défigurée et rendue aveugle lors de l’enlèvement mouvementée. Il utilise le lait pour lui rendre la vue et sa beauté première. Tanda quand à elle a jeté son dévolu sur Toka. Il y a un jeu de dupe croisé. Roya se proposant de d’aller à Sandcliff pour espionner alors qu’elle va donner l’alerte d’un côté et Toka qui persuade Tanda de monter une machination dans lequel le lieutenant de Molak a abusé sexuellement d’une femelle chauve-souris déclenchant ainsi la révolte de la communauté. Toka s’échappe à temps et rentre à Sandcliff pendant que Roya est de nouveau kidnappée par Molak qui a eu vent de sa trahison.

A ce moment-là, l’auteur va enfin accélérer l’action dans le dernier tiers du livre. Toka réunit ses guerriers et une armée à dos de dinosaures qui semblent désormais domestiques se met en marche. Molak , rentré au bercail parvient à mater la révolte qui a causé beaucoup de pertes (dont surement Tanda dont on n’aura plus de nouvelles) . Au moment où il s’apprête à violer Roya, il est averti de l’arrivée de l’armée adverse. Avec sa prisonnière ligotée à ses côté, il prend la tête de sa propre armée. Les soldats étant montés sur les hommes chauve-souris. La bataille qui s’ensuit est impossible à résumer tellement elle est violente et qu’il s’y passe trop de détails. En gros, on a les hommes de Toka gavés de baies contre ceux de Molak gavés de lait. La technique de Toka pour prendre le dessus consiste à faire organiser les dinosaures qui se mettent à effectuer des cercles qui soulèvent tellement de poussières que les adversaires sont aveuglés et qu’ils vont s’écraser au sol ou sur les reptiles. Toka tance régulièrement les hommes chauve-souris pour qu’ils changent de camp et c’est finalement ce qui se passe. Molak qui voit la partie perdue, se sauve avec sa monture restée fidèle en ayant toujours Roya en otage. Un homme chauve-souris propose à Toka de lui servir de monture et c’est une poursuite puis un combat acharné qui clôture l’histoire. Les deux créatures finissent décapités et le combat se poursuit au sol. On prend des baies d’un côté, du lait de l’autre et ça bastonne jusqu’à ce que Molak prenne le dessus mais au moment où il va porter le coup de grâce (après avoir notamment poignardé Roya en représailles) , l’homme chauve –souris décapité mais toujours en vie utilise ses dernières ressources pour étrangler la brute. Toka et Roya à bout de forces et de baies sont à la limite de la mort quand ils entendent le bruit de dinosaures. L’armée a retrouvé leurs traces et vont pouvoir les soigner à base de baies et les ramener à Sandcliff.

Un final assez gore et l’obsession de l’auteur de brutalités et viols (ou tentatives) à tout va gâchent vraiment la lecture.
fantastic_adventures_194602.jpg
Fantastic Adventure de février 1946
toka9.jpg
toka10.jpg
toka11.jpg
Les illustrations intérieures.

Le prochain récit sera proposé en deux fois. Un première partie pour l'illustrateur qui signe aussi la couverture et la seconde pour le résumé de l'histoire complet. Enfin Palmer allait pondre un récit qui tient la route dans la catégorie qui nous interresse.
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Re: Tarzan et tarzanides dans les pulps

Message par Gradatio »

Les héros préhistoriques partie 19 : Toka (récit 3 début)

Nous allons aborder ce troisième récit en deux fois. Tout d'abord, la présentation de l'illustrateur qui est en même temps l'auteur de la couverture : Robert Gibson Jones dont voici la bio par David Saunders.
Jones-Photo.jpg
Robert Gibson Jones est né le 5 octobre 1889 à Toledo, Ohio. Son père était Ambrose Jones, un voyageur de commerce de l'Ohio. Sa mère était M. Belle Jones, également née dans l'Ohio. Il avait un frère aîné, Stanley, et une sœur cadette, Gussie.

En 1900, la famille avait déménagé à Dayton, Ohio, et vivait au 427 South Jefferson Street.

En 1910, la famille a déménagé au 522 Oakdale Street à Chicago, Illinois. De 1910 à 1914, il étudie dans une école d'art de Chicago. Après sa formation, il a commencé à travailler comme artiste commercial chez Vogue Studios, une agence de publicité située au 21 East Van Buren Street.

Le 5 juin 1917, il se présenta au projet d'enregistrement et fut enregistré comme étant de taille et de corpulence moyenne, avec les yeux et les cheveux bruns. Il a également été décrit avec le handicap d'un "talon en partie coupé. Souvent boiteux. Bosse sur la joue droite." Sa mère et sa sœur sont répertoriées comme personnes à charge.

Il a continué à travailler comme artiste commercial dans une agence de publicité au cours des années 1920.

En 1936, il avait déménagé au 155 East Ontario Street. Il a commencé à travailler comme artiste du personnel aux AW Swan Studios au 540 North Michigan Avenue.

Le 27 avril 1942, il se présente pour le projet d'enregistrement pendant la Seconde Guerre mondiale. À cinquante-deux ans, il n'a pas été sélectionné pour le service militaire.

Il a poursuivi sa carrière d'artiste commercial pendant la guerre. Sa première couverture de magazine pulp est apparue dans le numéro de janvier 1943 de Fantastic Adventures. Il peignit bientôt de nombreuses couvertures pour ce titre ainsi que pour Amazing Stories, Mammoth Adventure, Mammoth Detective et Mammoth Western , tous produits à Chicago par la Ziff-Davis Publishing Company.

Dans les années 1950, il a peint des couvertures pour Other Worlds Science Stories et Universe Science Fiction.

Robert Gibson Jones est décédé à Chicago à l'âge de soixante-dix-neuf ans le 8 juillet 1969.


Un échantillon de son travail
26-05,Chrysler2.jpg
Mai 1926
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Fantastic Adventures de mai 1943
47-12,AmazS.jpg
Amazing Stories de décembre 1947
50-01,AmazAdv.jpg
Amazing Adventures de janvier 1950
50-02,FanAdv.jpg
Fantastic Adventures de février 1950
51-03,FantAdv.jpg
Fantastic Adventures de mars 1951
51-05,FantAdv.jpg
Fantastic Adventures de mai 1951


le résumé complet du récit prochainement...
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Fantastic covers :wink:
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"Si on ne peut avoir la réalité, un rêve vaut tout autant." Ray Bradbury, Chroniques Martiennes
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Re: Tarzan et tarzanides dans les pulps

Message par Gradatio »

Les héros préhistoriques partie 20 : Toka (récit 3 fin)

Le résumé du troisième récit de Toka aujourd'hui. Palmer nous offre un récit enfin en phase avec le thème de ce topic. Rien de bien original pusique ce dernier est fortement inspiré de Tarzan dans la cité d'Opar comme ceux qui connaissent vont pouvoir se rendre compte. Les défauts des deux précédents récits effleurent encore celui-ci mais ils ne nuisent pas au plaisir de la lecture.

Toka Fights the Big Cats

Toka, Rok et leur petites amies respectives Roya et Elees (une nouvelle venue) accompagnés du Vieux Ledo (nouveau aussi) se sont éloignés bien loin de Sandcliff à a recherche de baies sur le dos d’un grand serpent. Lors d’une halte, Ils sont attaqués par des tigres dents de sabre (les fameux grands chats du titre) particulièrement intelligents. Ceux-ci se déplacent en silence. Malgré une belle résistance Toka reçoit un félin de plein fouet et perd connaissance. A son réveil, il est dans une chambre dans ce qui ressemble à une habitation différente de celle de Sandcliff. Une jeune femme accompagnée d’un félin vient le chercher. Elle l’emmène dans une pièce où a lieu un repas. Il y retrouve ses quatre amis ainsi que quatre inconnus. Deux jeunes femmes sublimes et deux hommes tirant plus sur la brute primitive. L’une des femmes fait les présentations. Elle s’appelle Vola reine du temple de Zolanda. L’autre jeune femme est Lora, l’une de ses suivantes. Les deux hommes sont le roi Gori et son bras droit Zano. Sans surprise, Il apprend que le groupe est captif. Le nombre de tigres aux alentours et particulièrement deux auprès de la reine dissuadent en effet toute tentative d’évasion. Ils font partie d’un plan dont Vola ne veut pas parler. Toka sent bien de la tension entre ses geôliers. Après le repas, alors que les « invités » sont raccompagnés dans leurs appartements et que le groupe se disperse, Zano sollicite un entretien à Lora où il lui laisse sous-entendre que le roi apprécierait que Vola disparaisse. Etant donné que Lora est appelée à prendre la suite, c’est elle qui deviendrait la grande prêtresse.

Toka finit par être mendé par Vola. Là, il comprend un peu mieux la situation. Le peuple est en déclin. Nulle naissance ne se produit plus entre les hommes devenus bestiaux et les femmes dont la plupart sont dans le temple. L’équilibre du pouvoir est fragile. Gori s’est auto proclamé roi car il bénéficie du soutien de la majorité masculine mais il ne peut rien tenter à cause des grands chats qui permettent à Vola de conserver son trône par la peur. Pour remédier à la décadence de la cité, elle envoie des commandos de grands chats qui capturent les femmes et filles, soit de voyageurs trop imprudents, soit par des raids dans les villages. Gori aimerait bien mettre la main sur toute cette communauté féminine. Toka joue le jeu de séduction de Vola et parvient en donnant de sa personne à obtenir une semi-liberté. Il peut aller librement où il veut mais un grand chat sur les talons. Pendant qu’il déambule dans la cité avec son garde du corps à la recherche d’une issue pour s’échapper, les conspirations se multiplient.

Zano veut doubler Gori qui n’est pas dupe. Il revoit Lora avec qui il complote pour se partager le pouvoir une fois le roi et la prêtresse actuelle hors course. Il est convenu d’entrer en action dans quelques jours à l’occasion de festivités annuelles. Toka de son côté a exploré la cité en testant où le grand chat le laissait aller. L’air de rien il parvient jusqu’aux appartements de Roya et Rok à qui il expose son plan. Son retour auprès de Vola ne se présente pas comme prévu. La reine, méfiante l’a fait suivre discrètement par Lora. L’acoustique des appartements des prisonniers permettant d’entendre les conversations sans être vu. Toka est réaccompagné jusqu’à sa prison dorée. Zano se faufile jusqu’à la pièce où est détenue Roya lui proposant de les faire tous évader. La jolie femme a des doutes mais s’il y a une opportunité d’évasion, autant la tenter. Il lui ouvre la porte mais une fois dans le corridor, les mains de l’homme l’enserre avec une sur sa bouche pour l’empêcher de hurler. Il la repousse dans la cambre afin de profiter de la situation. Elle se défend vaillamment et parviens hurler le nom de Toka. Ce dernier qui essayait de rompre les barreaux à sa fenêtre se précipite à la porte qu’il trouve ouverte. Lora ne l’aurait pas refermée ? Heureusement, cela lui permet de se précipiter. Zano lâche Roya, dégaine un poignard et fonce sur Toka . La brute malgré sa férocité n'est pas de taille et elle le comprend vite. Il parvient à se dégager et sortir de la chambre qu’il referme derrière lui avant de s’enfuir. Le bruit de la lutte a attiré Vola et ses fauves. Toka lui ment sur les raisons pour lesquelles il se trouve dans la chambre de Roya mais la reine jalouse n’en a cure. Elle lui annonce qu’il combattra lors des festivités et en prenant congés laisse cette fois-ci un grand chat à l’entrée du corridor qui mène aux cellules.

Le jour du festival est arrivé. Les prisonnier son conduits dans une arène. Là, les gradins sont remplis d’hommes-bêtes. Gori et Zano dans une loge, Vola et Lora dans une autre. Les tigres sont disséminés un peu partout. Les filles capturées sont là aussi. Il s’agit du prix des vainqueurs des combats de la journée. A l’appel de Vola, Gori et Zano se portent volontaires pour combattre. De l’autre côté, Toka se propose d’affronter seul les deux brutes. Le combat commence et très vite, Zano finit au sol une lame à travers le corps. Ses partisans dans l’assistance sentent la partie perdue pour eux. Gori montre une belle résistance mais Toka, rompue à ces combats rapprochés finit par le tuer à son tour. Il devient ainsi le chef des hommes-bêtes et gagne les filles prisonnières. Vola est satisfaite. Son plan a bien fonctionné. Les deux traitres sont morts, elle n’a plus besoin des prisonniers venus de Sandcliff. A son signal, les tigres prennent position tout autour de l’arène mais aussi des gradins pour la curée. Lora, horrifiée, décide d’utiliser le couteau qu’elle avait dissimulé sur elle et poignarde la reine. Malheureusement, La mort de Vola déchaîne les fauves hors de contrôle désormais et la meurtrière est la première en en faire les frais. La grande porte de l’arène dont Vola avait enclenché le mécanisme s’ouvre et un gigantesque tigre apparait. Il se dirige vers notre groupe de héros. Ledo est le premier balayé par la monstruosité. Rok et Toka s’organisent pour maitriser le félin géant. Rok attire sur lui l’attention ce qui permet à Toka de pouvoir se hisser sur le dos de l’animal et de frapper avec son couteau. Il finit par toucher un organe vital et le combat est remporté. L’arène s’est entièrement vidée des hommes-bêtes qui ont fuit et les félins qui se sont éparpillés hors de la cité retournant à une vie sauvage. Le vieux Ledo est toujours en vie et plutôt frais. Toka et Rok retrouvent leurs compagnes respectives. Il ne reste plus qu’à raccompagner les nombreuses femmes et jeunes filles prisonnières jusqu’à leurs foyers.

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Fantastic Adventures de décembre 1947
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Les illustrations de ce récit

Notre intermède sur les héros préhistoriques prendra fin la prochaine fois avec le quatrième et ultime récit de Toka.
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Re: Tarzan et tarzanides dans les pulps

Message par Gradatio »

Les héros préhistoriques partie 21 : Toka (récit 4)

Le quatrième et dernier récit consacré à Toka ne fut pas publié chez Ziff-Davies mais chez Fiction House. Palmer avait déjà surement l’intention de quitter son éditeur pour ouvrir sa propre maison pour vendre ainsi son texte à la concurrence. Certains sites ne mentionnent pas cette histoire surement dû au fait que le nom de Toka n’apparait pas dans le titre. J’ai bien faillit passer à côté. Il est assez différent des précédents, on va dire plus soft. Palmer mettant de côté son obsession de la violence envers les femmes.
C’est dans Planet Stories que le récit allait donc être proposé. La couverture signée Allen Anderson ne lui est pas consacrée. Le récit se trouvant relégué au fin fond du magazine. La seule illustration intérieure est de Vincent Napoli dont voici une bio toujours de David Saunders.
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Vincent James Napoli est né le 8 avril 1907 à Cleveland, Ohio. Son père, Antonio Napoli, est né en 1873 en Italie. Sa mère, Luigina Gervace, est née en 1887 en Italie. Ses deux parents venaient du même petit district agricole près de Rome. Son père est venu pour la première fois en Amérique en 1890 et s'est installé à Cleveland, où il a travaillé comme ouvrier agricole. En 1905, il retourne dans sa ville natale pour épouser la fille d'un voisin, âgée de quinze ans. Après le mariage, ils ont déménagé en Amérique et sont retournés à Cleveland, où ils vivaient au 1259 East 102nd Street. Ils ont eu trois enfants. Le frère aîné de l'artiste, Paul Napoli, est né en 1906 et sa sœur cadette Anna Napoli est née en 1908. Son père travaillait comme nettoyeur de rue et ouvrier à des petits boulots.

Vincent Napoli a fréquenté les écoles publiques de Cleveland, où il a contribué à des dessins animés signés « Nap » dans les journaux scolaires et les annuaires. En juin 1926, il est diplômé de la Glenville High School, où il faisait partie de l'équipe artistique de l'annuaire.

En 1929, sa sœur cadette s'est mariée et a quitté la maison, tandis que son frère aîné travaillait comme commis à l'expédition dans une entreprise locale de vente en gros de sacs en papier.

Au cours des années 1930, il a travaillé comme muraliste pour le WPA Federal Art Project, un programme gouvernemental éclairé qui a fourni un revenu de secours aux artistes pendant la Grande Dépression. Les artistes de pulps Delos Palmer , Elton Fax , Lee Browne Coye et Remington Schuyler ont également travaillé sur des projets de peintures murales pour ce même programme gouvernemental. Vincent Napoli a peint des peintures murales pour décorer plusieurs écoles de l'Ohio.

En 1932, il commence à dessiner des illustrations d'histoires à la plume et à l'encre pour le magazine pulp Weird Tales. Il a continué à produire des dessins intérieurs en noir et blanc pour ce magazine pendant de nombreuses années.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Vincent Napoli s'est enrôlé comme soldat dans l'infanterie de l'armée. Il a été intronisé le 17 août 1942, date à laquelle il a été enregistré pour mesurer cinq pieds cinq pouces et peser cent soixante-cinq livres. Deux mois plus tard, le 20 octobre 1942, il fut honorablement libéré. Il est inhabituel d'être libéré si brusquement en temps de guerre, à moins qu'un handicap physique ou médical non identifié auparavant n'ait été découvert au cours de la formation de base.

En 1946, il s'est marié et a déménagé à New York, où il a continué à dessiner des illustrations d'histoires à la plume et à l'encre pour des magazines de pulps. Son travail est apparu dans A. Merritt Fantasy, Astounding Science Fiction, Avon Sci-Fi and Fantasy Reader, Famous Fantastic Mysteries, Fantastic Story, Marvel Science Stories, Planet Stories, Startling Stories, Ten-Story Fantasy, Thrilling Wonder Stories, Wonder Stories. Il a également continué à dessiner des illustrations pour Weird Tales.

Parallèlement aux magazines de pulps, il a également apporté ses talents de dessinateur à l'industrie de la bande dessinée. Son travail est apparu dans Beware and Horror , qui ont été produits par Trojan Comics, et Atomic Attack, Captain Science, Chilling Tales et Stamps, qui ont tous été publiés par Youthful Magazines.

Le 15 juin 1967, sa mère est décédée à Cleveland à l'âge de quatre-vingts ans.

En 1968, il s'installe à San Diego, en Californie.

Selon American Weekly Magazine, "Dans tout le travail de l'artiste, il y a un fort courant de sympathie pour les gens qu'il dessine. Il n'est pas un dessinateur malveillant, comme beaucoup d'artistes surréalistes. Il dit qu'il voit au-delà des limites du caractère humain. et la personnalité. Selon l'artiste, "les images semblent juste prendre forme lorsque je ferme les yeux. Je ne sais pas comment elles le font, à part le fait qu'elles sont en fait les images d'impressions que j'obtiens en voyant et en entendant différentes choses, que ce soit le son de la voix d'un crooner radio ou la vue d'un poulet qui cherche un ver.'"

Vincent Napoli est décédé à San Diego, Californie, à l'âge de soixante-quatorze ans le 28 octobre 1981.


Quelques ullustrations et dessins
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Peinture murale (1934)
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American Weekly du premier novembre 1936
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Weird Tales de septembre 1949
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Captain Science d'août 1951
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Weinburg Book (1975)

Le récit maintenant

In the Sphere of Time

Toka et ses quatre compagnons de l’aventure précédente remontent une rivière sur un radeau. Devant eux, le cours d’eau s’engage sous une falaise. Malgré les mises en garde de ses amis, Toka décide d’aller jeter un œil. Une fois engagé à l’intérieur, ils se rendent compte que la voute est constellée de pierres qui donnent de la lumière permettant d’y voir comme en plein jour. Une mélopée se fait entendre. L’eau autour d’eux grouille de poissons qui s’agglutinent autour du radeau et l’entraine rapidement vers une grande caverne au bout de laquelle il passe un immense portail. Une procession les attend. Ces hommes et femmes ont la particularité d’avoir les pupilles argentées. Leur étonnement est grand quand ils remarquent que les médaillons portés sont à l’effigie de Toka. Une grand statue de l’homme est même au Centre de la caverne. Ils sont accueilli chaleureusement mais l’ancien qui semble les diriger leur parle d’une épreuve. Ils sont dirigés vers un autre point de la caverne et là ils se trouvent aux prises avec cinq dragons (Comme d’habitude, on ne sait à quoi correspond ce thème générique) qui les attaque. Roka est prêt et dégomme le râtelier du premier qui se jettent sur eux. Les cinq compagnons font un carnage et les survivants s’enfuient. Les vainqueurs sont célébrés au cours d’un grand repas. Toka remarque une grande fresque sur le mur où son histoire y est gravée depuis sa naissance. La lumière de la caverne s’éteint petit à petit et les voyageurs fatigués s’endorment dans leurs appartements.

Au réveil, Toka découvre l’absence de Roya et ses armes ont disparu. Avant qu’il ait pu faire part de sa colère, une procession l’emmène auprès des 12 sages. Une treizième personne est présente, la princesse Kolano. Ils sont massés autour d’une sphère brillante. Aux questions qu’il pose, Toka est invité à regarder l’objet. Une image apparait. Celle d’hommes-serpents montés sur les dragons semblable à celui qu’il a combattu. Ils se sont emparé de nombreuses femmes pendant la nuit , Roya et Elees faisant partie du lot. La sphère qui semble montrer le passé, lui montre aussi l’avenir. Les femmes réduites en esclavages pour ramasser la mousse dont se nourrissent les hommes-serpents mais aussi pour s’accoupler avec ceux-ci. Kolano a besoin de l'aide des trois hommes pour les délivrer. Le peuple de Kosanna étant pacifique. La condition pour Toka étant en plus d’épouser la princesse et de rester dans la caverne le reste de sa vie. Sa seule envie étant de sauver coute que coute les femmes, il accepte. La cérémonie de mariage se déroule rapidement et il finit avec un anneau au doigt. Il explique la situation à Rok et au vieux Ledo. Ils récupèrent leurs armes et se lancent vers le territoire des hommes-serpents.

Roya et Elees sont en cage. Des hommes-serpents viennent les chercher. Roya est destinée au roi Opphid. Elees est emmené de force par un guerrier. Roya essaie de venir en aide à son amie mais le dénommé Opphid arrive et s’empare d’elle malgré sa résistance. Elle est en trainée jusque dans les appartements du roi. Elle lutte courageusement envoyant quelques pièces du mobilier mais Opphid est juste amusé et son regard hypnotique la rend impuissante. Elle est trainée jusque dans le nid pour subir le pire des traitements quand un garde surgit dans la pièce prévenant son roi que des intrus se sont glissés chez eux. En effet, entre temps, le trio venu de Sandcliff a neutralisé les différentes sentinelles et s’est faufilé jusqu’au cœur de la tanière des hommes-serpents. La diversion permet à Roya de sortir de la transe hypnotique. Opphid essaie de la maitriser. Cette fois-ci, sachant que Toka n’est pas loin, elle se met à hurler. Ça tombe bien, il n’est pas loin et se fraie un passage à coup de hache. Quand il fait irruption dans la pièce, le roi se débarrasse de Roya qu’il envoie sur l’intrus lui permettant de s’échapper dans les galeries. Toka et Roya récupère Rok et le vieux Ledo qui de leur côté ont sortis Elees de la fosse à mousse et ils reprennent le chemin du retour par la rivière souterraine.

La bague au doigt de Toka attire l’attention de Roya. L’explication a du mal à passer et c’est sans un regard en arrière que la jeune femme reprend le chemin de la sortie de la caverne sur le radeau qui les a amenés en compagnie de ses trois autres compagnons laissant Toka sur le rivage près de la cité des Kosanna. Une fois à l’extérieur de la caverne pourtant, la jeune femme ne reste pas inactive et se met en contact avec un dinosaure se trouvant à proximité. L’animal finit par comprendre ce que l’on attend de lui et par des grognements sonnent le rappel de toute la communauté du secteur. Roya a bien l’intention de récupérer Toka par la force. Ce dernier, d’ailleurs commence à perdre le fil de ses pensées dans ses appartements. Kolano lui rend visite et le visage de Roya disparait petit à petit de sa mémoire remplacé par le désir de posséder la reine. L’action sera interrompue par un cri d’alerte. Les hommes-serpents, opphid en tête mène un assaut sur le dos de leurs dragons. L’attaque permet à Toka de récupérer ses sens. Il sort s’opposer aux envahisseurs. Les habitants étant pacifiques, c’est un massacre. Toka va succomber sous le nombre quand surgissent ses amis gorgés de baies à dos de dinosaures dont certains blindés qui ouvrent la marche écrasant tout sur leur passage. La mêlée est intense. Les cadavres s’amoncellent de part et d’autres. Malgré tout l’avantage revient aux dinosaures. Toka est blessé en fin de bataille mais les baies revigorantes le remettent sur pieds. Roya est prête en découdre avec Kolano quand cette dernière lui annonce qu’il n’y a plus aucune raison que Toka et elle soit unis. Elle explique que leur brève étreinte n’était que spirituelle et que l’esprit guerrier de Toka est désormais en elle. Quand elle se choisira un compagnon, cet esprit s’imprégnera dans sa descendance et ainsi les générations futures ne craindront plus d’attaques extérieures. Cet événement annoncé par la pierre s’est réalisé. Une nouvelle cérémonie désunit le couple et les cinq habitants de Sandcliff accompagnés des dinosaures survivants prennent le chemin du retour.

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Planet Stories de l'été 1948
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L'illustration de l'histoire
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Une partie de l'illustration trouvée sur le net

Ainsi se termine pour le moment cette intermède consacré aux héros préhistoriques. Je reviendrai dessus si par hasard, je réussissait enfin à trouver le ou les récits du mystérieux Avar ou si je rencontrais au cours de mes lectures un personnage pouvant tenir dans cette chronique.

Nous allons reprendre avec des tarzanides dit "classiques" (plus ou moins). Il m'en reste six à vous présenter. Le premier d'entre eux ne s'éloigne pas trop du sujet puisque c'est un personnage qui évolue dans un monde perdu et fut publié par Ziff-Davies. Il s'agit de Jongor dont vous pouvez voir au début de ce topic quelques illustrations que nous a offert notre ami Arruziel qui sont signées de Frank Frazetta.
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Re: Tarzan et tarzanides dans les pulps

Message par Gradatio »

Après l’intermède des héros préhistoriques, nous allons aborder aujourd’hui la deuxième partie de la découverte de tarzanides ou assimilés. Sur les six dont j’ai connaissance et qu’il me reste à vous présenter, j’en ai découvert quatre. Deux sont prêts et les deux autres sont en cours de lecture. Lecture qui est suspendue depuis début décembre pour plusieurs raisons. La principale étant l’envie. J’ai enchaîné au cours de l’année dernière un marathon afin de pouvoir préparer ce sujet. Il y a un moment où il faut un peu se sortir la tête de thèmes redondants et de revenir avec un œil reposé afin d’être le plus objectif possible. Il est vrai que les quatre personnages découverts sont tout de même en dessous niveau qualité que les six présentés dans la première partie. Je suis passé à autre chose afin de pouvoir mieux revenir dessus dans les semaines qui viennent. Notre premier personnage nous fait rester chez Ziff-Davies. Nous commençons tout de suite.

Jongor partie 1 : présentation et auteur

La lecture de Jongor fut une véritable bouffée d’oxygène dans mon calvaire pour lire les deux premiers récits de Toka. La trilogie m’a permis tranquillement de revenir ensuite sur l’homme des cavernes présenté plus haut.

Le personnage m’a fait plus penser à Ki-Gor qu’à Tarzan dans ses origines déjà (que nous verrons en leurs temps) et dans la façon d’être du personnage. De là à penser que nous avons un sous-sous produit, il n’y a qu’un pas que je franchirai pas totalement. Les récits sont très agréables à lire mais assez répétitifs dans leur déroulement. Le fait que les trois aventures aient été proposées dans une fourchette de 11 ans entre le premier et le troisième ne devait pas être très dérangeant à l’époque. En fait, Jongor ouvre et ferme la période Ray Palmer et ses nombreux hommes des cavernes en tous genre.

Jongor vit dans un monde oublié par le temps (appelé simplement le monde perdu) au beau milieu du désert australien qui semble ne posséder qu’une seule entrée. Aux environs de celle-ci vit un peuple d’indigènes (qui font plus penser à une tribu africaine qu’aux aborigènes australiens). On pense automatiquement aux premiers films de Weissmuller dans lesquels pour accéder à la barrière du Mutia, il faut traverser le territoire des Gabonis. Si l’époque n’est pas précisée, on est tout de même au XXe siècle et ce pays perdu ne semble pas si inaccessible que cela vu la facilité avec laquelle les visiteurs des trois récits s’y introduisent malgré le fait qu’il soit écrit que de hautes montagnes encerclent l’endroit et que des courants d’air particuliers empêchent tout avions de survoler la zone. Comme dans tout monde perdu qui se respecte, on y trouve des dinosaures (un peu et très mal décrits comme dans les récits de Toka), des ptérodactyles (ou approchant) et des fauves plus classique comme des lions (en Australie) mais aucun animal typique du continent. Enfin, un peuple d’hommes-singes qui ont accès à une technologie ancienne et très avancé dont ils se servent pour être l’élément dominant de ce territoire. Jongor a accès à cette technologie d’une manière particulière que nous verrons lors du premier récit. Il y a d'autres peuplades que je vous décrierai au moment des résumés

Les trois récits ont été écrits par Robert Moore Williams dont la bio n’est pas très épaisse sur le net. J’ai finalement opté pour le Wikipédia qui reste le texte qui synthétise tous les autres sans être trop lourd.
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Robert Moore Williams (19 juin 1907 - 12 mai 1977) était un écrivain américain, principalement de science-fiction . Les pseudonymes comprenaient John S Browning, HH Harmon, Russell Storm et EK Jarvis (un nom maison).

Williams est né à Farmington, Missouri . Il est diplômé de la Missouri School of Journalism en 1931. Son premier article publié était "Zero as a Limit", qui est apparu dans Astounding Science Fiction en 1937, sous le pseudonyme de "Robert Moore". Il a été un auteur prolifique tout au long de sa carrière, son dernier roman paru en 1972. Sa série "Jongor" a été initialement publiée dans Fantastic Adventures dans les années 1940 et 1950, et est apparue sous forme de livre en 1970. Dans les années 1960, il avait publié plus de 150 histoires.

Je rajouterai qu’un autre personnage plus tardif que Jongor a été créé par Moore à travers quatre récits : Zhantar qui d’après ce que j’ai put en lire reprend les mêmes thèmes sauf que l’action se situe dans l’espace.

Sur le site SF Encyclopédia, il y a cette phrase qui résume bien ce que j’ai ressenti après la lecture.

Williams a écrit peu de contes originaux, mais rarement ennuyeux.

En préparant cette présentation, je suis tombé sur une critique des trois récits écrite par Den Valdron, un écrivain canadien grand fan de Burroughs. Comme il l’explique lui-même, ce n’est pas le personnage de Tarzan qu’il préfère mais plutôt John Carter. J’ai trouvé très intéressant de lire la vision que peut avoir quelqu’un qui n’est pas fan de tarzanides comme moi. Je vous la proposerai en même temps que je vous résumerai les récits.

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La couverture de l'intégrale des récits sortie en 2009 chez Pulp Tales Press

A suivre...
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Re: Tarzan et tarzanides dans les pulps

Message par Gradatio »

Jongor partie 2 : premier récit

Comme je vous l'avais annoncé juste au dessus, le résumé va être suivi d'une analyse d'un écrivain canadien, Den Valdron, fan de Burroughs mais pas forcément des tarzanides. Autant dire que si je suis d'accord sur certains points de détail, je ne le suis pas sur la manière générale dont il juge le récit. Il faut dire qu'il a tendance à comparer le modèle et la copie ce que je me refuse de faire la plupart du temps. Il oublie pour moi un point essentiel. Si des auteurs comme Burroughs ont finit par sortir de l'univers pulps dans lequel ils évoluaient, la plupart des autres sont restés cantonnés à ce qu'on leur demandait de faire : des récits distrayants. Sur cette base, Jongor, malgré tous les défaut que l'on peut trouver sur le personnage, fut une lecture agréable et l'objectif de me distraire a été atteint bien plus que les récits préhistoriques lus quelques temps avant et après.

quelques points de détails : dans les récits, l'auteur ne détaille pas très bien les dinosaures rencontrés, ce qui laisse place à l'imagination. J'ai opté pour le tyranosaure (ou approchant) alors que Valdron parle de Brontosaure. Il faut dire qu'il a lu les éditions de poche sans illustrations alors que je me fie à celle du récit. La seconde chose est que j'ai hésité sur le nom des habitants du pays perdu. Je n'ai peut être pas utilisé le bon terme mais c'est celui qui m'est venu naturellement lors de la rédaction du résumé.

A ce sujet, la couverture est signée Allen St John viewtopic.php?p=1183463#p1183463 et l'illustration intérieure de Robert Fuqua viewtopic.php?p=1184909#p1184909

Jongor of Lost Land

Au milieu du désert australien, un trio. Ann Hunter, Américaine est à la recherche de son frère jumeau qui l’a précédé dans ces lieux et a été capturé par une tribu locale. Richard Varsey, anglais qui accompagnait le garçon, qui est parvenu à s’échapper pour prévenir la seule famille qui lui restait. Hofer, le guide qui a accepté de les accompagner dans une région évitée de tous car personne n’en est jamais revenue. Le désert semble prendre fin au fur et à mesure qu’ils avancent et de la végétation commence à parsemer le chemin. Devant eux se dresse soudain un groupe d’indigènes. Une voix venue de nulle part s’élève et Hofer ordonne le signal de défense car la voix ordonne la mise à mort des intrus. Refugiés sur une excroissance rocheuse et armé de leur fusil, le trio réussit à tenir un peu mais les indigènes sont tellement nombreux qu’ils finissent par être submergés. Ann a utilisé a dernière cartouche et n’a pas le temps de recharger. Elle attend le coup de grâce qui ne vient pas. Son agresseur s’étant écroulé percé d’une flèche. D’autres projectiles fusent et c’est la débandade chez l’ennemi. Elle voit alors l’auteur des tirs. Un homme costaud à pagne en peau de bête typé Européen. Alors qu’il s’avance vers eux, Varsey ouvre le feu et le géant disparait derrière un rocher. Devant la colère d’ Ann, l’homme explique qu’il est persuadé que c’est lui qui a ordonné l’attaque. Ils ne trouvent pas de corps à l’endroit où il est tombé. Le trio se concerte. Impossible de faire demi-tour maintenant, il faut aller de l’avant. Ils reprennent la route et sont tout surpris de débouler dans une vallée luxuriante avec de nombreux arbres et cours d’eau. Il ne se doute pas que le géant ne les a pas perdus de vue. Son premier réflexe en voyant qu’ils prenaient la direction de la vallée a été d’encocher une flèche afin d’éliminer les intrus mais la présence d’une femme dans le groupe l’a troublé. Elle lui rappelle sa mère morte il y a déjà près de 10 ans dans cette vallée en compagnie de son père alors qu’il n’était âgé que de 12 ans. Le capitaine Gordon et sa femme qui l’accompagnait s’étaient crashé avec son avion dans la vallée perdue. Entouré par le désert et ignorant tout de la distance pour retrouver la civilisation, ils s’étaient résignés à s’installer. Un bébé prénommé John était né quelque temps plus tard et avait grandi dans cet endroit. Tout enfant, il prononçait son nom Jon-Gor qui devint finalement Jongor (le même système avait été utilisé pour Ki-Gor). Les voyageurs s’installent pour la nuit.

Ann observe l’astre lunaire en train de se lever mais une ombre l’obscurcit. Elle donne l’alerte. La créature qui déboule devant eux défraie l’imagination : un ptérodactyle ! La créature volante plonge à plusieurs reprises. Les coups de feu éclatent mais c’est finalement Hofer qui touche la bête à la tête. Ils restent bouche bé devant le corps d’un être qui est censé avoir disparu depuis plusieurs milliers d’années. En observant la falaise percée de trous qui se dresse devant eux, le guide découvre que ce sont des nids. Des ptérodactyles alertés par leur congénère sortent les uns derrière les autres. C’est la fin pense Ann. Vu le nombre, impossible de les abattre tous et s’enfuir comme commence à le suggérer Varsey ne sert à rien. Soudain de derrière les arbres surgit un tyrannosaure. La coupe est pleine. Pourtant, le géant s’en prend aux ptérodactyles protégeant ainsi les humains. Dans la pénombre, Ann remarque que l’animal a une étrange crête avant de se rendre compte qu’il s’agit du géant entrevu plus tôt. Il lui parle même en anglais leur indiquant de venir vers lui. Varsey qui est à bout de nerfs demande à Hofer de tirer sur l’homme qui contrôle les animaux contre eux. Tout en hésitant le guide pointe son arme mais le coup est dévié par Ann folle de rage qui menace à son tour Varsey de lui mettre une balle dans le corps s’il essaie encore de tirer sur celui qui semble vouloir les aider. De toute façon, autant concentrer les balles sur les reptiles volants. Le tyrannosaure se dirige vers eux. Jongor tend la main à Ann et la fais monter sur le dos du saurien. La jeune femme demande qu’il aide aussi ses compagnons. Un instant d’hésitation envers ceux qui voulait le tuer et il les hisse à leur tour sur la monture ordonnant ensuit de prendre la fuite loin de la tanière des agresseurs.

Une fois hors de portée, Jongor fait descendre tout le monde et renvoie le dinosaure dans la nature. Ann se fonds en remerciements, Hofer en excuses acceptées par contre, la méfiance reste de mise entre Varsey et son sauveur. Jongor leur raconte son histoire. Le guide est très intéressé par le contrôle qu’exerce l’homme sur le saurien. Le moyen de se faire obéir semble être un bracelet autour du poignet serti d’un étrange cristal. Jongor dit l’avoir trouvé sans autre explication. Lorsqu’il apprend la raison de la présence des trois visiteurs, il leur conseille tout de même de tourner les talons. Le pays perdu étant source de dangers permanents. Ann et Hofer décide de poursuivre pendant que Varsey ne pense qu’à partir en vitesse. Jongor les accompagne. A l’entrée d’un marais, le géant se fige : Il y a danger. Une colonne de sable commence à s’élever balayant tous sur son passage. Il faut se mettre rapidement à l’abri. Il les emmène dans un grand arbre solide où ils attendent que les éléments aient finis de se déchainer. Jongor essaie de mettre Ann en garde contre ses compagnons. Un lâche et un être très dangereux d’après ses dires. Ann n’est pas prête à entendre cela et reproche à Jongor de les manipuler et d’être le cerveau de leur malheur depuis le départ. L’homme encaisse l’insulte et se retire laissant la jeune femme désemparée. La tempête qui d’après Hofer semble ne pas avoir été naturelle mais provoquée redonne des doutes sur la sincérité de Jongor. Le guide propose de finir de passer la nuit dans l’arbre. Ann est réveillée par une lumière artificielle et les coups de feu du fusil de Hofer. Elle voit bientôt la menace. Un engin volant qui les éclaire et par lequel sorte des êtres simiesques. Ils sont bientôt submergés par le nombre et Ann plonge dans l’inconscience.

A son réveil, elle se trouve dans une prison faite de pierre. Ses deux compagnons qui continuent à incriminer Jongor lui expliquent qu’ils ont été amenés après leur capture dans une grande cité en ruine où semble vivre ces semi hommes-singes. Une patrouille de garde vient les chercher. Hofer comprend la langue de leurs geôliers. Ils sont emmenés devant le roi de la cité. Par différents ordres donnés, les gardes obligent Ann à déambuler devant le monarque. Hofer est soudain pris d’une folle exaltation. Il explique qu’ils devant eux les derniers survivants dégénérés du royaume de Mu. Ann est amenée à être la nouvelle prêtresse du soleil qu’il vénère. Le revers de la médaille est qu’elle sera sacrifiée en son honneur. Pendant toute la période qui précède la cérémonie, Ann est choyée mais isolée de ses compagnons qu’elle ne voit plus. Si ce sont des femmes qui s‘occupent d’elle, le capitaine de la garde, Ulcan n’est jamais très loin pour la regarder d’un œil lubrique. La veille du sacrifice a lieu un banquet. Pendant celui-ci, Ann qui a le moral en berne entend des coups de feu. L’espoir renait. Tout le monde se précipite dans la salle du trône d’où provienne les détonations et là, c’est la consternation : le roi est mort abattu par Varsay. Ann est éperdue de reconnaissance et se jette dans ses bras. Ulcan se dirige vers elle. Que se passe-t-il ? Pourquoi son compagnon ne tire pas ? La vérité lui apparait soudain. Le lâche s’est associé au capitaine. Contre la restitution de son arme avec pour mission d’abatte le roi, Varsay s’encageait à livrer la jeune femme. Cette dernière, revenue de sa surprise surprend Ulcar en résistant et en lui décrochant un formidable coup de poing. Il perd l’équilibre. Ann en profite pour sortir de la salle en courant sans que les Muriens trop choqués de la situation ne s’y oppose.

Ann a réussi à sortir de la cité et à rejoindre un escarpement rocheux. Alors qu’elle reprend des forces, elle voit arriver une bande de Muriens sur ses traces, Ulcar et Varsay en tête. Elle entreprend la difficile escalade et se rend compte qu’elle se dirige droit vers un nid de ptérodactyles. Peu importe, plutôt la mort que de tomber entre les mains du demi-humain. Elle perd à un moment l’équilibre et s’apprête à plonger dans le vide quand des bras puissants la saisissent. Tout est perdu ! Elle respire quand elle voit qu’il s’agit de Jongor. Cette fois-ci, elle oublie ses doutes et l’embrasse à la grande surprise du colosse. Mais l’heure n’est pas à l’escapade romantique. Solidement campé sur l’éperon rocheux, Jondor encoche flèche sur flèche qui font mouche. Lui n’a aucun mal à éviter les sagaies primitives de ses ennemis. Un coup de feu retentit soudain. Il fracasse l’arc. Le traître Varsey a encore sévit. Jongor récupère une sagaie qu’il avait mise de côté et malgré sa tentative d’esquive, l’anglais est touché au côté mais seulement blessé. Le combat se poursuit à mains nues. Jongor est deux fois plus grand que les Muriens qui ne parviennent pas à prendre le dessus malgré leur nombre. Ulcar se tient à l’écart. Ann voit soudain arriver deux ptérodactyles. Elle prévient Jongor qui lui dit de se mettre à plat ventre. Poursuivi par les deux reptiles volants, Jongor se met à courser Ulcar qui essaie vainement de s’échapper. Une lutte brève et il est de retour près d’Ann lui montrant l’objet qu’il a pris au capitaine des gardes. Un cristal identique à celui qu’il a au poignet permettant de contrôler les ptérodactyles.

Jongor annonce à Ann son intention de la faire sortir du pays perdu et de venir avec elle dans son monde. La jeune femme accepte avec plaisir malgré le regret de n’avoir pas retrouvé son frère. Sur le chemin, Jongor est soudain en alerte. Il fait remarquer à Anne la présence d’un épouvantail qui bouge. Ann voit vite que c’est un humain déguisé et sa surprise est encore plus grande quand elle découvre que sous ce déguisement se trouve son frère Alan. Après les retrouvailles, elle apprend enfin le fin mot de l’histoire. Alan et Varsey sont bien venus ensemble mais l’anglais a eu peur d’entrer dans le pays perdu. Alan y est donc aller seul, a découvert la cité des Muriens dont il avait entendu parler, est parvenu à y entrer en douce et à s’emparer de riches pierres précieuses amoncelé dans les sous-sol de la cité. Il fut accueilli à son retour par son complice par une série de coup de feu. Varsey voulant les pierres pour lui seul. Blessé, Alan est parvenu à dissimuler les pierres. Varsey ne voulant pas trop tenté l’aventure a rebroussé chemin. Il est clair désormais qu’il est allé voir Ann avec un mensonge afin qu’elle finance une nouvelle expédition lui permettant de s’emparer du magot. Alan ne dut la vie sauve qu’à la présence de Jongor qui prit Varsey en chasse mais il préféra renoncer pour s’occuper du blessé. C’est pour ça que depuis le début, il mettait Ann en garde. Malheureusement, entre temps, Alan avait été découvert par les Muriens qui le conduisirent à la cité. Remis de ses blessures et plutôt bien traité, il réussit à leur fausser compagnie quand le coup d’état d’Ulcar lui permis de s’échapper récemment. Il cherchait le chemin de la sortie quand ils se sont croisés. Jongor leur propose de reprendre la route. Alors qu’ils sont quasiment arrivés à la passe qui leur permettra de sortir, une voix se fait entendre comme lors de l’attaque des indigènes mais cette fois-ci en anglais. Ann l’identifie comme celle d’Hofer et est rassurée. Alan, pas vraiment. Il lui explique qu’Hofer était déjà son guide lors de sa venue et que touché par la fièvre, il avait été réexpédié avec une partie de l’escorte. Cet homme est un anarchiste cherchant à renverser les gouvernements. La technologie très avancé des ancêtres des Muriens est toujours active et certains des hommes primitifs savent s’en servir. Un savoir comme cela entre les mains de cet homme peut être une catastrophe. Comme pour confirmer les craintes d’Alan, Hofer se fait menaçant. Une tornade de sable se lève. Jongor ordonne la fuite comme précédemment mais il faut toute la puissance de ses muscles pour empêcher ses deux compagnons d’être emportés par le tourbillon. Réfugiés dans un bosquet d’arbres, Ils assistent à la naissance de deux autres tornades qui convergent vers eux, est-ce la fin ?

Hofer jubile, il a entre les mains de quoi devenir le maître du monde. Varsey blessé est un poids mord qui ne lui sert à rien. Il prend son fusil et abat son ancien associé froidement. Sa jubilation est de courte durée car la terre se met à trembler. Un coup d’œil à la fenêtre lui en donne la raison. Un troupeau de dinosaures a pris la cité d’assaut et détruit tous sur son passage. Jongor, Ann et Alan sur la monture personnelle du géant. Grace au cristal, Jongor a pu appeler à la rescousse ses gros alliés qui leur ont permis d’échapper aux tornades. Les Muriens se sont éparpillés un peu partout. Hofer manipule les machines pour en créer de nouvelles mais le bâtiment est secoué par l’attaque. Il ouvre le feu mais pas grand-chose à faire avec ces mastodontes. Quand les trois humains parviennent dans la salle, Hofer a disparu. Il s’est emparé de l’embarcation volante et s’enfuit. Il lance un défi à ses ennemis tout en épaulant son fusil. Jongor est plus rapide et la sagaie projetée avec force transperce l’anarchiste. La menace écartée, Jongor et se deux protégés reprennent la route vers la sortie du monde perdu se promettant de revenir avec un groupe de scientifiques étudier la technologie murienne qui ne doit pas tomber entre de mauvaises mains.

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Fantastic Aventures d'octobre 1940
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L'illustration du récit



Commentaire de Valdron au sujet du début du récit :

Premièrement, le portrait de Williams des aborigènes australiens est ouvertement raciste et assez déconnecté. Il semble les traiter comme interchangeables avec les notions d'indigènes et de porteurs indigènes de l'Afrique la plus sombre. Soit des porteurs souriants, soit des sauvages cannibales. Son mot pour eux est «compagnons noirs», et le racisme de sa représentation n'est atténué que par sa superficialité et sa brièveté stéréotypées. La vérité est que pour la plupart, il ne passe tout simplement pas assez de temps sur le sujet pour devenir vraiment offensant.

L'autre problème que j'ai, c'est que c'est l'Australie. Même en 1942, l'Australie était à peu près colonisée et cartographiée, la population aborigène poussée vers les marges sociales. C'est comme installer un monde perdu en Nouvelle-Angleterre. Et ce qui le rend particulièrement odieux, c'est que Williams ne reconnaît presque pas l'idée qu'il s'agit de l'Australie. Dans trois livres, la flore ou la faune australienne (kangourous) n'est mentionnée qu'une seule fois. Aucun personnage australien n'apparaît, à l'exception des aborigènes, qui sont traités comme indiscernables des sauvages africains.

Ces choses montrent un manque d'effort, une confiance dans le cliché. Il n'aurait pas fallu beaucoup d'efforts à Moore pour saupoudrer un peu d'Australie dans son aventure. Un peu d'argot, peut-être des références géographiques ou des noms de villes. Mais il ne semble même pas qu'il ait même pris la peine d'ouvrir une encyclopédie. Il y a une paresse ici qui imprègne une grande partie de la série.



Commentaire au moment où Jongor raconte son histoire :

Putain de merde, mais c'est de la mauvaise écriture en cours! Jongor décide de raconter l'histoire de sa vie, mais Williams est apparemment si indifférent à son héros qu'il ne prend pas la peine de le raconter. Au lieu de cela, il plonge dans le sentiment de déplacement d'Ann ? Bon dieu!

En parlant de ce dinosaure, nous supposons seulement que c'est un brontosaure. Williams ne perd aucun mot à se soucier d'une description. Quelle couleur est-ce ? Quelle est sa taille? De quel type de dinosaure s'agit-il ? Aucune idée. Étonnamment pour une série mondiale perdue, Williams ne nous donne que les descriptions les plus résiduelles de deux types de dinosaures, et en fait, les dinosaures apparaissent à peine dans l'histoire (à moins que Jongor ne les chevauche). Hormis les ptérodactyles, aucun autre animal préhistorique n'est mentionné.

Encore une fois, cela me semble être une écriture paresseuse, même si pour être honnête, c'était peut-être une convention de pulps - après tout, les artistes allaient produire de magnifiques illustrations, et trop de détails pourraient entrer en conflit. Je soupçonne que le manque de description de Williams était un choix délibéré de s'appuyer sur des illustrations pour de magnifiques images visuelles. Peut-être que c'était l'idée de Williams, peut-être que c'était ses éditeurs. Pourtant, dans les livres de poche, nous n'avons pas ces illustrations, donc c'est tout simplement ennuyeux, et ça ressort comme un pouce endolori.

Curieusement, bien qu'il soit le protagoniste et héros officiel, Williams semble étrangement réticent à se concentrer sur Jongor. C'est comme si après avoir littéralement esquissé le personnage, Williams n'avait aucune idée de quoi faire avec lui, et très peu d'intérêt réel. Le point de vue changeant de son narrateur omniscient semble continuellement revenir au point de vue d'Ann et à la dynamique émotionnelle d'Ann. Allez comprendre.



Le bilan :

Comment ça se cumule ? Pas si génial. Jongor est absent ou périphérique pour de grandes parties du livre, et l'accent est généralement mis sur Ann. L'intrigue est conçue pour que Jongor soit un peu con. S'il avait passé cinq minutes à parler avec Ann au début, toute l'agression avec Varsey et Hofer aurait été évitée.

Le monde perdu est là, mais à peine décrit et mal pensé. La cité perdue des Muros et la race des Muros sont présentées, mais on en fait relativement peu de choses. Comparez cela avec Edgar Rice Burroughs qui est souvent entré dans le détail anthropologique avec ses races perdues. Lorsque Burroughs décrit Horribs, par exemple, une course rapide et jetable occupant quelques chapitres de Tarzan au cœur de la Terre, il nous parle de la société Horrib, de leur logement, de l'éducation de leurs enfants, de leur technologie, de leur vision de la vie. Burroughs fait tout son possible pour rendre les Horribs vivants et exotiques. En revanche, nous n'apprenons pas grand-chose sur les Muros.

Honnêtement, c'est juste sur l'étagère : les Muros ne sont que les hommes-singes à longue queue de Burroughs Pal-Ul-Don. Cela a déjà été bien établi par Burroughs, donc Williams ne ressent pas le besoin d'entrer dans des détails inutiles. De la même manière, la ville perdue du trésor et de la super science ancienne n'est que Opar de Burroughs ou Kor H.Rider Haggard, ou l'une des nombreuses villes perdues des films, il n'a donc pas besoin de trop s'en soucier. Mu est prêt à l'emploi, tiré directement de Madame Blavatsky et Frank Churchward. Et tout le monde sait ce que sont les dinosaures, alors pourquoi s'embêter à les décrire ?

Eh bien, sauf que lorsque Burroughs a mis la main sur un triceratops, il l'a un peu amélioré et en a fait une bête intéressante et effrayante appelée Gryf. Williams est paresseux, s'appuyant sur notre connaissance des clichés ou d'autres œuvres meilleures, pour simplement téléphoner dans son roman. Comme je l'ai dit, c'est un problème récurrent, Jongor est absent pour de longs passages. Il ne peut pas prendre la peine de se renseigner sur l'Australie, ou de vérifier quand les ptérodactyles ont disparu, ou de se rendre compte que les hommes-singes à longue queue ne font pas partie de la lignée humaine. Le problème est que s'il est si peu engagé dans son propre roman qu'il peut à peine se donner la peine de l'écrire, pourquoi devrions-nous le lire ?

Pour être juste, il avance à un rythme soutenu et ne traîne pas vraiment. Et il y a des scènes d'action rugissantes. Donc, il passe probablement les normes minimales de responsabilité du pulp, qui était de fournir de l'action et de l'aventure. Et je suppose que le public des pulps a pu remplir les détails avec seulement un peu d'incitation, donc le genre de minimalisme était quelque chose que Williams pouvait s'en tirer.

Si le livre a une véritable force, c'est probablement dans le personnage d'Ann Hunter, qui en est la véritable protagoniste et le véritable centre dramatique. Tout tourne vraiment autour d'elle, plutôt que de Jongor. C'est l'acteur qui lance la deuxième expédition, c'est la personne à qui Varsey et Hofer ont menti. C'est elle qui a la dispute et plus tard la romance avec Jongor. C'est elle qui fait éclater le roi des singes d'un coup de poing dans le nez et qui a le courage de s'enfuir dans la jungle. Le roman passe beaucoup de temps à explorer l'état émotionnel d'Ann alors qu'elle affronte des alliés et des ennemis. Avec seulement un peu plus de pression, ce roman aurait pu être une romance de filles simple mettant en vedette Ann Hunter.

C'est peut-être ce qui donne à Jongor son cachet, ce qui rend la série suffisamment attrayante pour pousser dans deux autres romans. Au cœur de celui-ci se trouve le personnage moteur d'Ann. Elle n'a peut-être pas été la protagoniste féminine la plus vivante - bien sûr, elle est intelligente, courageuse et observatrice, mais d'un autre côté, elle a tendance à virer au cliché. Pourtant, elle est vraiment au centre du livre.

J'ai écrit ailleurs qu'au fond, ce que Burroughs écrivait était des romans. Romans sur d'autres planètes ou dans la jungle, romans avec des monstres, guerre, génocide et ainsi de suite, romans sans un soupçon de sexe, romans avec des personnages nus mais sans mention de mamelon, mais toujours au cœur, des romances. Je pense que la clé de son succès était qu'au-delà de l'action, au-delà de la description vivante, ses histoires avaient un centre émotionnel résonnant qui était la romance.

De nos jours, le domaine en plein essor est la romance paranormale. Les femmes s'entendent avec des vampires, des loups-garous ou des extraterrestres. Mais vraiment, c'est ce que Burroughs écrivait - une romance paranormale. Tarzan était un sauvage nu avec l'esprit d'un singe, vivant comme le seigneur d'une jungle primitive - c'est Jane qui le rend humain. John Carter est un homme échoué et à la dérive dans un monde incompréhensiblement étranger et violent - c'est Dejah Thoris qui lui donne une maison. Je ne sais pas, il me semble que si le domaine Burroughs était intelligent, ils essaieraient de commercialiser à nouveau Barsoom et Tarzan comme des romances paranormales.

Je pense qu'en faisant Jongor of the Lost Land à propos d'Ann, Williams aurait peut-être trouvé quelque chose qui a donné un peu plus de punch à son roman, qui l'a peut-être sorti de la catégorie des imitations génériques.
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Gradatio
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Re: Tarzan et tarzanides dans les pulps

Message par Gradatio »

Jongor partie 3 : deuxième récit

Le résumé sera suivi de la critique de Den Valdron. J'y ai apposé quelques commentaires personnels car autant sur le premier, je comprenais son approche, sur ce deuxième, j'ai quelques interrogations et je ne vous parle pas du troisième que nous verrons la prochaine fois.

La couverture et les illustrations intérieures sont d'Allen St John.

The Return of Jongor

Sur la route qui doit les conduire à la civilisation, Jongor, Ann et Alan s’arrête près d’un point d’eau qui se met soudain en mouvement. Jongor explique à ses deux amis que c’est un message envoyé par la reine Nesca, l’une de ses amies qui l’a un jour sauvé d’une attaque de ptérodactyles. Cette reine règne sur les Arklans dans une cité au sud du pays perdu et sa technologie, visiblement murienne, s’appuie sur les ondes émises dans l’eau. Ann est un peu surprise et pour tout dire un peu jalouse de cette fameuse reine. Une réaction que Jongor a du mal à comprendre. La nuit se met à tomber et un chant vient interrompre la conversation. Il s’agit vraisemblablement de la tribu indigène qui vit aux abords du pays perdu et auxquels Ann a eu affaire lors de son arrivée. Jongor part en reconnaissance pour étudier la cause de la fête. Entre temps, Alan chambre doucement sa sœur sur sa jalousie. Celle-ci vexée, s’éloigne du camp. Alan a beau la rappeler, aucune réponse. Il commence à être inquiet et se met à sa recherche. Un coup de feu éclate. Il accélère l’allure. La voix d’Ann lui parvient lui demandant de prendre la fuite. Un objet volant lui arrive droit dessus sans qu’il puisse l’éviter et c’est le trou noir.

A son réveil, il est ligoté. Il se trouve au centre de la fête des indigènes qui vu les préparatifs s’apprête à le mettre à leur menu. Deux autre blancs sont prisonniers et s’apprêtent à subir le même sort. Il y a un quatrième foyer allumé. Il se rend compte que celui-là est pour Ann qui a été aussi capturée. Au moment de la fin des festivités, alors qu’il va être l'heure de cuire le repas, une flèche siffle à travers le camp transperçant l’un des indigènes. Un second s’écroule peu après. Revenus de leurs surprises, les guerriers prennent leurs armes et se précipitent vers l’endroit d’où sont parti les tirs mais c’est pour mieux revenir sur leur pas. Un bruit de pas fait trembler le sol et Jongor surgit avec son animal de compagnie. Ann et Alan sont heureux. Les deux blancs prisonniers suffoqués de voir un dinosaure. Le chef de la tribu réorganise ses troupes et montre l’exemple en faisant face à la charge du géant. Jongor devine les desseins de son ennemi qui l’a repéré. Il pense éviter la charge, et projeté sa lance sur l’humain qui dirige la bête. La première partie du plan se déroule bien mais Jongor a préparé son arc et il tire plus vite que le chef. La mort de ce dernier crée la panique chez le reste du groupe qui s’éparpille. Jongor peut délivrer les prisonniers. Les deux blancs se présentent comme des chasseurs travaillant pour un zoo égarés dans le désert et manquant d’eau. La vue des monts environnant les a amenés dans le secteur où ils ont été capturés. Devant l’insistance des deux hommes curieux, Jongor finit par leur expliquer comment il contrôle le dinosaure grâce au cristal qu’il a au poignet. Si le dénommé Morton semble être un être peureux, son compagnon Schiller semble très dangereux et Jongor se méfie de l’homme. Il leur demande tout de même s’il est possible pour eux de ramener Alan et Ann à la civilisation. Ceux-ci s’étant perdus, ils répondent que ce n’est pas possible. Ann, elle est contrariée par le fait que l’homme qui lui plait a décidé de repartir pour le pays perdu pour une autre femme. Jongor lui explique que les Muriens chassé de leur cité à demi-détruite ont attaqué le royaume de son amie reine. Comme il est responsable de ce qui est arrivé, il se sent un peu coupable. Il ne repart pas seul car Ann et Alan n’ont pas l’intention de le quitter. Schiller et Morton leur demande de les accompagner afin de payer leur dette. Le fait d’avoir des fusils peut faire pencher la balance du bon côté. Les quatre compagnons accompagnés par le dino reprennent le chemin du pays perdu qu’ils pensaient laisser derrière eux. Jongor annonce une halte pendant qu’il part chasser. Ce qu’il ne sait pas, c’est que leur mouvements sont suivis par une bande de Muriens dirigés par un dénommé Orbo qui rêve de revanche. Le groupe est accompagné d’un Arklan, des êtres qui ont la forme de centaures. On apprend dans la conversation que c’est grâce à lui que le signal de détresse a été envoyé. Ce dernier récupère une bourse de diamants en récompense de son aide et il prend congés rapidement.

Dans le bivouac, Ann ne tient pas en place. Elle déteste cette reine Nesca qu’elle n’a jamais vue. Pour ne pas perdre sons ascendant sur Jongor, elle décide d’aller à sa rencontre du retour de la chasse. Elle est armée et ne craint rien, du moins en apparence car à peine s’est elle enfoncé dans le chemin qu’elle est saisie en silence, désarmée et bâillonnée. Au retour de l’homme de la jungle, Alan s’étonne qu’Ann ne soit pas avec lui. Jongor repart en arrière, fouille et finit par trouver un mocassin appartenant à la jeune femme. Les traces autour ne laissent aucun doute : des Muriens. Il fait pourtant demi-tour et reviens au camp à la grande surprise d’Alan. Jongor explique que la nuit est désormais trop avancée pour faire des recherches valables et qu’il reprendra demain matin dès les premiers rayons du soleil. Orbo de son côté fulmine en voyant son adversaire faire demi-tour. Le piège était pourtant prêt. Pas grave, ça attendra le lendemain. Ann qui connait suffisamment le langage des Muriens qu’elle a appris quand elle était captive pour comprendre la situation. Si elle veut sauver Jongor, elle doit trouver un moyen de s’enfuir. Les Muriens ont commencé à s’endormir. Avec beaucoup de patience, la jeune femme parvient à se contorsionner pour faire tomber une lance appuyée contre un arbre. Avec la lame, elle coupe ses liens, ôte son bâillon, et armée uniquement de la lance se précipite dans la jungle afin de rejoindre le groupe. La nuit noire n’aide pas énormément. Un rugissement tout proche. Il semblerait que ce soit un lion. Il est rassasié pour le moment mais en essayant de prendre de la distance avec lui, Ann se rend compte qu’il la suit et semble vouloir s’amuser avant de lancer l’attaque fatale. Au réveil, Orbo constate la disparition de la fille. Il envoi quelques hommes à sa recherche mais ne change rien au plan initial. Tant que Jongor ignore qu’elle s’est échappée, tout est encore possible.

A la première lueur du jour, Jongor se remet en recherches. Il refuse l’aide de ses trois compagnons qu’ils jugent peu apte à l’aider du fait de leur inexpérience de la jungle et des méthodes des Muriens. Il reprend donc seul la piste. Très vite, il suspecte le guet-apens. Quatre Muriens l’attendent en effet aux abords d’une cavité rocheuse, cachés dans un arbre. Le plan est d’attaquer pour obliger Jongor à prendre la fuite tombant automatiquement sur le gros du groupe. Quand Jongor est parvenu à l’endroit voulu, l’un des Muriens lui envoie une lance. Mais au lieu de prendre la fuite comme c’était prévu, L’attaqué se lance sur eux. L’un d’entre eux reçoit vite une flèche, le second tente la fuite mais il ne va pas loin avec un projectile dans le dos. Le troisième est tout bonnement éjecté de sa cachette et propulsé sur un rocher et le dernier sent une main d’acier se refermer sur son cou. C’est à ce moment que surgit le reste de la troupe menée par Orbo. Il est le temps de prendre ses jambes à son cou. Le chef des Muriens promet une récompense à celui qui lui amènera le géant. Umber, le bras droit d’orbo, rêve de gloire. Il est le plus rapide et il bat n’importe qui à la course. Très vite, il gagne du terrain sur le poursuivi. Il va pouvoir le prendre sur le côté et projeter sa lourde massue (sa lance ayant été prise par Ann) pour lui éclater la tête. La masse part effectivement mais ne rencontre qu’un rocher devant laquelle elle se fracasse. Umber est abasourdi. Jongor est en en train de rire de sa déconvenue alors qu’il pensait qu’il était effrayé. La vérité lui apparait soudain. C’était un piège. Jongor s’est laissé rattraper. Les autres Muriens ayant été distancé, il est seul face au géant. Il veut prendre la fuite mais son cou est pris dans un étau. Alors qu’il croit sa dernière heure arrivée, la prise se relâche. Jongor l’interroge sur la fille. Trop heureux de s’en tirer à si bon compte, Umber lui avoue toute l'histoire depuis le début. La trahison de Nesca laisse Jongor pantois mais le plus urgent est de retrouver Ann. Il libère son prisonnier et repart pour essayer de relever les traces de la jeune femme. Il finit par remonter sa piste. Il se rend compte qu’à un moment, le lion qui la suivait s’est montré plu entreprenant et qu’elle a trouvé refuge dans un arbre. Au pied git le cadavre du félin. Les marques lui indique qu’il a été tué par un Arklan. Il sait maintenant où retrouver la femme qu’il aime.

Il retourne dans un premier temps au camp afin d’emmener ses trois compagnons en leur expliquant la situation. Il les guide jusqu’aux abords de la cité. Là, les trois hommes sont étonnés de voir des centaures. La nuit venue, Jongor décide d’y aller seul afin d’avoir une chance de localiser Ann. La cité habituellement éclairée est plongé dans les ténèbres. Seul le palais de Nesca est allumé. C’est beaucoup plus facile alors de s’y rendre. Une fois arrivé à la porte, il entend la voix de la reine qui l’invite à entrer. Il était attendu ! Méfiant, il se présente devant Nesca souriante. Ann est là aussi saine et sauve. Elle doit la vie à la reine. Cette dernière explique avoir ramené Ann jusqu’au palais afin de la nourrir. Elle savait bien que Jongor finirait par venir la chercher. Nesca leur demande avec insistance de quitter la cité. Jongor a du mal à comprendre et l’interroge sur le faux message. Nesca explique que c’est l’un de ses proches Mozdoc qui l’a envoyé. Le paiement contre cette trahison lui a permis de récupérer un sac de diamants, une pierre très importante pour leur peuple. Grace à ça, il a encouragé la population à réclamer la destitution de la reine. C’est pour cela qu’elle leur demande partir vite avant qu’elle n’ait plus aucune autorité. Jongor se souvient soudain que la destitution chez les Arklans se solde par la mort du souverain. Il a une dette envers Nesca et ne veut pas la laisser. Il lui propose de la suivre mais la tradition est plus forte. Ils n’ont d’ailleurs plus le temps de s’échapper. Les chants sont devant le palais. Une fois que ceux-ci se seront tus, les exécuteurs entreront. Jongor essaie de convaincre la garde royale qu’une attitude passive les condamne à avoir surement un mauvais suzerain. Les arguments commencent à faire leur effet sur les gardes. Mozdoc n’est pas très apprécié dans la cité et son règne risque d’être une calamité. Les chants cessent et deux exécuteurs entrent dans le palais pour effectuer leur besogne. La reine et ses gardes restent de marbre. Jongor ne peux pas laisser faire et s’interpose. L’un des bourreaux veut le décapiter mais il est plus rapide et sa lance fait le travail. Le temps de se retourner vers le second, il se rend compte qu’enfin, les gardes ont bougé et l’ont tué. Après avoir fermé les portes, Jongor demande à Nesca où se trouve la réserve d’armes. De redoutables pistolets à rayon qui avait permis à Nesca de sauver Ann en tuant le lion. La reine ouvre la réserve mais mauvaise surprise, elle est vide. Surement un coup de Mozdoc. Il faut tenter une sortie à l’arrière du bâtiment. Il n’y a que quatre gardes. Il faut se dépêcher car la porte principale commence à céder. Les quatre gardes sont distraits par le fait qu’ils veulent aller voir de l’autre côté ce qui se passe. Cela permet au petit groupe de sortir. Ils sont découverts mais Jongor s’occupe du garde restant. Près des murs d’enceinte de la cité où ils sont parvenus dans le noir, un membre de la garde s’écroule après un coup de feu. Il s’agit d’Alan, Morton et Schiller. C’est ce denier qui a ouvert le feu. Les explications de part et d’autre fusent. Les Arklans ont commencé à se disperser pour retrouver les fuyards. La seule alternative pour Nesca est de se réfugier au cœur de leur temple. Elle emmène le groupe. Deux gardes sont à l’entrée, Schiller fait un carton à la grande colère de Ki-Gor qui aurait préféré les flèches. Trop tard, ils s’introduisent dans l’édifice. Schiller propose que Morton et lui garde l’issue. Avec leurs armes, ils ont un avantage. Le reste suit la reine à travers un dédale jusqu’au cœur du temple. Les intentions de la souveraine sont obscures. Un coup de feu retentit soudain et quelques instants plus tard, Morton déboule dans la pièce. Il annonce que le coup de feu était de Schiller et que c’était lui la cible. Il avoue alors qu’ils ne sont pas des chasseurs mais des aventuriers attirés par la légende du monde perdu et ses richesses. Schiller a décidé de tourner sa veste et ouvrir la porte aux Arklans. L’aveu terminé, Morton s’effondre. Schiller ne l’a finalement pas loupé. Nesca propose aux humains de résister depuis un endroit secret du temple. Elle ouvre un passage totalement plongé dans le noir mais une fois, les trois amis engagés, il se referme devant Jongor impuissant. Nesca lui parle à travers la cloison. Elle lui annonce que le temps des Arklans, l’un des plus vieux peuples de cette planète est terminé. Ann entend de l’eau et Alan constate que l’endroit où ils se trouvent se met à bouger. Jongor en conclu vite qu’ils sont sur un bateau dans une rivière souterraine. Le voyage dans le noir est interminable et des bruits d’explosions leur parviennent tout le long de la traversée. Enfin, une lumière. La rivière débouche dans un endroit du pays perdu. La fumée qui s’élève inquiète Jongor qui décide de retourner sur place. Hélas, il ne reste plus rien de l’antique cité qu’un gigantesque brasier. Ils ne peuvent qu’imaginer que Nesca a détruit sa cité et ainsi sa race à disparaitre. Ann, qui avait appris à apprécier la reine est chagrinée et c’est le cœur gros que nos trois héros reprennent leur route.

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Fantastic Adventures d'avril 1944
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Les illustrations intérieures


L'avis de De Valdron

Le retour de Jongor est le deuxième roman de la série, publié quatre ans plus tard en 1946. Je suppose que si Jongor revenait après une interruption de quatre ans, l'original devait avoir été bien accueilli, et peut-être avec une popularité durable, mais n'était pas un succès retentissant.
(C'est 1944 et On ne saura jamais...)

Les Arklans sont une race de centaures.
Au coeur de l'Australie.
Bon, bien sûr, pourquoi pas.

(Pour quelqu'un qui est censé être amateur de Burroughs, je trouve qu'il s'étonne pour pas grand chose. Les romans regorgent de créatures différentes).

On ne sait pas d'où viennent les Arklans. Williams écrit en tant que narrateur qu'ils ont été créés par les Muros. D'un autre côté, la reine Nesca affirme plus tard que sa race n'a pas été créée par les Muros, quoi qu'ils puissent en penser. Les Muros ont peut-être modifié les centaures, admet-elle, mais leur race et leur civilisation sont encore plus anciennes que les hommes-singes de Mu.

Tout cela est très poignant et noble, mais je ne peux m'empêcher de penser que si Jongor s'était occupé de ses propres affaires, les Arklans et leur civilisation seraient toujours là. Peut-être avec un roi différent, mais bon sang, les rois et les reines ne vivent pas éternellement.

(Euh.. la trame de la plupart des récits mettant en scène des mondes ou cités perdus se terminent généralement en catastrophe. Pour un adepte du genre, je commence à avoir des doutes sur le monsieur)

Ironiquement, le retour de Jongor est à la fois le meilleur et le plus flou des livres de Jongor.
(Là, je suis d'accord)

Il regorge d'action et d'aventure, y compris trois séquences d'action/combat majeures, ainsi que des méchants ignobles de toutes sortes - humains, muros, centaures. Cela dit, l'intrigue est complètement décousue, passant inégalement des intrigues de Muros à une guerre civile d'Arklans. L'intrigue secondaire impliquant les intrus humains Morton et Schiller est sous-développée et ils apparaissent à peine. La bataille avec les aborigènes est complètement gratuite et sans rapport avec l'intrigue globale.
(Ben si! Elle sert à introduire les deux blancs et une bonne scène d'action en prime).

Cela dit, cette fois, Williams investit du temps et des efforts pour écrire sur ses centaures. Il leur donne des personnalités, il donne à leur histoire une sorte de grandeur fataliste, il les rend à la fois étranges et irrésistibles. En vérité, il n'approche jamais les niveaux anthropologiques de détail que Burroughs utilisait pour faire vivre et respirer ses créations. Mais en écrivant ses Arklans, en demandant à Jongor et à d'autres de les décrire, et en les laissant parler pour eux-mêmes, il leur donne un peu de magie, une vie et une émotion qui parviennent à élever tout le livre. Et Williams travaille également beaucoup plus dur pour augmenter à la fois l'échelle et l'impact viscéral de ses scènes de bataille, ce qui se démarque également.

Une fois de plus, Ann reste le centre non reconnu du livre. C'est sa jalousie qui la sépare de Jongor et conduit à leur capture par les aborigènes. Plus tard, c'est l'enlèvement d'Ann qui conduit à la confrontation de Jongor avec les Muros. Ann se sauve une fois de plus et est sauvée par la reine Nesca, qui amène Jongor directement à Arklans et dans leur guerre civile. En fin de compte, la catharsis émotionnelle est la propre croissance d'Ann et le regret de sa jalousie.

(Là encore, je suis d'accord avec lui)

Troisième et dernier récit la prochaine fois...
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Re: Tarzan et tarzanides dans les pulps

Message par Gradatio »

Jongor partie 4 : troisième récit

Ultime rendez-vous avec Jongor aujourd'hui avec au programme, un illustrateur, le déroulé du dernier récit et l'analyse de Den Valdron que je commenterai au fur et à mesure.

Ce dernier récit de Jongor a été publié en 1951 et termine la parenthèse d'hommes en pagne chez Ziff-Davies. A ce moment là, Ray Palmer avait déjà quitté le groupe et Howard Browne qui lui succéda avait senti que l'ère des pulps touchait à sa fin et essayait de proposer des choses différentes.

La couverture de ce numéro est signé Robert Gibson Jones dont je vous ai déjà parlé viewtopic.php?p=1187610#p1187610. Pour la première fois, Elle n'est pas consacré à notre personnage.

Il y a deux illustrations dans le récit signées respectivement par Lawrence Woromay et Dean Bershad. Si je n'ai rien trouvé sur le second, j'ai trouvé une petite bio sur Lambiek que je mets ici.

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Woroway.jpg (9.81 Kio) Vu 580 fois
Larry Woromay est né à Greenwich Village, New York. Vétéran de la Marine de la Seconde Guerre mondiale, il a fréquenté la Cartoonists and Illustrators School de New York. Il a été illustrateur pour des magazines pulp et a fait de l'art sur le crime et les films d'horreur pour Stan Lee.à Timely/Atlas dans la première moitié des années 1950, apparaissant dans des titres comme Adventures Into Terror, Journey into Mystery et Strange Tales. Il a ensuite dessiné des bandes dessinées d'horreur pour les périodiques Stanmor et Ace, et a également été présent dans EC's Weird Science. Dans les années 1960, il est revenu sur le terrain avec des bandes dessinées de fantômes et de guerre pour le groupe Charlton et des contributions ultérieures au magazine Warren's Eerie. En tant que peintre, il a peint des centaines de peintures à l'huile, dont des paysages, des portraits et des natures mortes. Woromay est devenu le directeur du théâtre de marionnettes du comté de Nassau où il a travaillé pendant 20 ans jusqu'à sa retraite.
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Adventures into Terrors N° 15 de mars 1953


Le récit maintenant.

Jongor Fights Back !

La nouvelle tentative pour sortir du monde perdu pour nos trois amis se solde encore une fois par un échec. Un géant en armure armé d’une hache surgit devant eux. Jongor s’avance à sa rencontre mais aussitôt des Muriens sortent des fourrés. Ann et Alan sont rapidement maîtrisés. Jongor ne peut pas les aider car il a fort à faire à éviter les moulinets. Il se retrouve d’ailleurs très vite pris entre deux feux. La seule solution : fuir. Alors qu’il atteint l’orée de la jungle, l’un des hommes-singes lui envoie sa massue qu’il prend à la tempe. Il est sonné mais continue sa route et parvient à semer ses poursuivants. Ann et Alan se rendent compte que le groupe de Muriens qui les a capturé n’est autre que celui d’Orbo qui semble s’être trouvé un nouvel allié en la personne de Calazao , le géant en armure. Le plan d’Orbo est simple. Retourner à leur ancienne cité afin de sacrifier Ann à leur dieu comme cela était prévu. Le soir venu, alors qu’il campe, Ann s’étonne de ne pas voir Jongor essayer de les délivrer. Elle ignore que ce dernier a perdu une partie de sa mémoire suite au coup reçu. Il ne se souvient plus des événements récents et il déambule dans le pays perdu. Alan annonce à Ann qu’il a pu se libérer les poignets mais ils sont interrompus par la visite d’Umber, le bras droit d’Orbo qui a des intentions plus que lubrique envers la jeune femme. Néanmoins, il ne peut pas faire grand-chose avec ses semblables à proximité.

Quand ils se retrouvent seuls, Alan finit de se détacher, libère sa sœur et tout deux s’échappent. Ils ne savent pas qu’ils sont suivis par Umber pour qui l’évasion est une aubaine. Il va pouvoir s’occuper de la fille. Jongor, de son côté voit de la fumée, il se dirige vers elle et arrive dans un campement dans lequel se trouve deux blancs. Rouse et Gnomer sont deux aventuriers à a recherche des fabuleuses richesses dont on parle tant à l’extérieur du pays perdu. Insouciant, Jongor s’avance vers eux. Le coup sur la tête lui fait oublier toute méfiance et il parle ouvertement des joyaux qui se trouvent dans l’ancienne cité murienne. Il refuse tout de même de conduire les deux hommes mais se trouve menacé par les fusils. Il n’a pas d’autre choix de leur servir de guide.

Ann et Alan perdus au milieu de la nuit dans la jungle entendent du bruit. L’homme met sa sœur à l’abri dans un arbre et se glisse en douce dans les fourrés. Un juron, une bagarre et le silence. Ann, inquiète appelle son frère mais c’est Umber qui surgit les yeux remplis de convoitise. Jongor, très affaibli par le coup qu’il a reçu continu à guider les deux blancs. Lors d’une halte près d’un point d’eau, il manipule le cristal qu’il a au poignet. L’eau du lac bouillonne et Rouse et Gnomer sont effarés de voir un dinosaure en sortir. Les balles ne servent pas à grand-chose et très vite, c’est la fuite. Jongor enfourche son compagnon et les poursuit quelques instants le temps de bien les effrayer. Il se rend ensuite à l'endroit où il a été capturé récupérer ses armes et décide de rentrer à sa caverne.

Ann parvient à échapper à l’étreinte de l'homme-singe et se met à courir au hasard dans la jungle. Quand elle est sure d’avoir semé son poursuivant, elle se rend bien compte qu’elle est perdue. En errant pourtant au hasard, elle aperçoit soudain Jongor et l’interpelle mais ce dernier échaudé par sa rencontre précédente décide d’ignorer cette femme et continue sa route. Ann n’a pas le temps de s’élancer vers lui qu’elle retombe entre les mains d’Orbo. Umber n’ayant pas eu d’autre choix que d’aller rechercher le groupe. Jongor est troublé par la scène qu’il vent de voir et au fur et à mesure qu’il avance, les souvenirs se remettent en place dans sa tête. Ann Hunter ! Tout lui revient et il fait rapidement demi-tour. Entre temps, Orbo est tout surpris lorsque deux humains de l’extérieur viennent vers lui avec des signes d’amitiés. Ann fait l’interprète. Rouse et Gnomer propose leur aide. Orbo leur demande pour sceller leur alliance de tuer Jongor. Une embuscade est alors tendue. Quand Jongor déboule à découvert, Ann lui lance un avertissement qui lui permet de se mettre à l’abri sous les balles. Il demeure par la suite introuvable. Ann se demande où est passé Calazao qui n’est plus avec ses ravisseurs.

C’est le retour à la cité en ruine suite à l’attaque des dinosaures. Les deux blancs jubilent. Ils sont proches de leur objectif. Soudain, le sol se met à trembler. Trois dinosaures surgissent et foncent vers le groupe. Jongor sur l’un d’entre eux. Si les Muriens s’enfuient, ce n’est pas le cas des deux aventuriers. Gnomer vise Jongor. Ann dévie l’arme. Rouse est sur elle et la frappe. Un nouveau tir et Jongor tombe de sa monture. Cela ne calme pas les dinosaures qui continuent leur route. Gnomer se trouve soudain face à Jongor qui a sauté à temps mais il s’empare d’Ann et menace de la tuer s’il ne chasse pas les sauriens. Jongor n’a pas le choix et les renvoie dans la jungle. Gnomer veut connaitre le secret du contrôle qu’exerce Jongor sur les monstres préhistoriques mais il se tait. Les Muriens sortent de leur cachette et Orbo jubile. Il tient son pire ennemi. Jongor et Ann sont conduits dans une ancienne mine où ils sont emprisonnés.

Des grondements viennent régulièrement des entrailles de la terre. Pour leur gardien, il s‘agit du dieu auquel ils vont être sacrifiés. Le garde est terrorisé et Jongor en profite pour le faire parler. La méfiance s’endort et il s’approche trop près. Il est rapidement maitrisé et le couple est libre peu de temps car à peine sortis, ils se retrouvent face aux armes de Rouse et Gnomer en compagnie des Muriens. L’heure du sacrifice a sonné. Ils sont conduits dans une fosse. Les Muriens prenant place autour. Ann est attachée à un autel. Une étrange machine surplombe la fosse. Le fameux dieu. Rouse leur explique qu’il s’agit d’une arme redoutable issue de la technologie de Mu que Gnomer et lui ont l’intention de vendre au plus offrant. Gnomer est à la manœuvre avec un Murien qui sert de grand prêtre. Celui-ci devant actionner le bouton de mise à feu. La tension est à son comble et l’arme destructrice dirige sa bouche vers Ann quand soudain, le rayon est dévié et touche un membre de l’assistance. Les Muriens sont terrorisés. Alan, car c’est lui qui a dévié le canon saute dans la fosse pour délivrer sa sœur et son ami. Jongor entre en action sous les balles que lui envoie Rouse. Gnomer sent que la situation lui échappe puisqu’étant aux commandes, il y a de grandes chances que ses alliés d’un jour le croient responsable. C’est en effet ce qui se passe quand le moment de stupeur est passé. C’est Rouse qui en fait les frais le premier quand son crane est fracassé. Gnomer essaie de trouver une échappatoire mais Jongor est déjà là. Il évite le coup de feu de son ennemi et lui saute dessus. Gnomer est un bon combattant mais il affronte une force de la nature. Quand il voit qu’il n’aura pas le dessus, il essaie de prendre la fuite mais Jongor le rattrape et lui brise la nuque. Pas le temps de réfléchir, les Muriens se précipite vers lui. Ils sont trop nombreux mais il a une idée, il se hisse sur le canon et actionne l’abominable machine qui réduit une grande partie des hommes-bêtes en cendres, Orbo en premier. Les autres ne demandent pas leur reste et s’enfuient rapidement. Il ne reste bientôt plus que les trois amis dans la mine. Alors qu’ils se dirigent vers la sortie, une forme se dresse devant eux, Calazao brandit sa hache. Jongor l’attend de pied ferme et avec agilité évite les coups meurtriers, se jette sur les jambes du géant et par levier le fait basculer dans la fosse. Un bruit de ferraille suivi du silence. Les voilà tranquille. C’est enfin le moment de quitter le pays perdu bien que le trio ait l’intention d’y revenir avec des scientifiques afin d’étudier la technologie de Mu. Et quoi de plus classe que de sortir de là à dos de dinosaures.

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Fantastic Adventures de décembre 1951
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Les illustrations du récit


L'analyse de Valdron pour laquelle je me questionne. Avons nous lu le même récit ? C'est la question que je me pose par rapport à certaines de ses reféxions. Je rappelle qu'il a lu la version poche dont Arruziel nous a offert les couvertures signées Frazetta en début de ce topic alors que j'ai lu le pulp d'origine. Se pourrait il que le texte ait été remanié entre temps ? Où alors, totalement exaspéré par la lecture d'un récit qui ne lui convenait pas, il l'a survolé loupant des scènes qu'il commente un peu arbitrairement.

L'intro de son analyse

Jongor Fights Back est sorti six ans plus tard en 1951. Malgré le passage de six ans, il reprend littéralement quelques jours après la destruction des Arklans. Ann et ses amis essaient toujours de foutre le camp de Lost Land. Les Muros sont toujours après eux.

Après l'arrivée du géant Caladzo

Vous savez, si Burroughs écrivait ceci, ce Géant aurait eu un putain de soliloque. Peut-être quelques-uns. Si Burroughs l'avait écrit, nous aurions peut-être fini par visiter le village des Géants juste pour voir comment ils vivaient. Le Géant aurait été interrogé sur sa vie et ses objectifs. Et si personne d'autre ne l'avait fait, alors finalement Tarzan se serait approché et aurait dit : « Alors, tu es un géant. Que dire de cela?"
Williams, d'autre part, ne semble pas savoir quoi faire avec le personnage. Il introduit le géant dans une scène d'ouverture flashy et très impressionnante, puis s'essouffle aussitôt. Le géant ne fait rien après cela, il se contente de suivre les Muros, obtenant une mention occasionnelle, mais est effectivement retiré de l'intrigue et du récit. Il n'y a même pas de revanche avec Jongor. Lors de la dernière apparition, le géant est occupé à tuer des Muros sans raison claire, et Jongor et ses amis passent simplement avec un "ça va mec ?"
Sérieusement, qui colle un géant dans une histoire et ne fait rien avec lui ? Qu'est-ce qui se passe avec ça?
Pas grave.


Etonnant ces phrases qui ne collent vraiment pas avec le récit que j'ai lu d'où mon intérrogation plus haut. Ceci dit, il est vrai que le personnage ne sert pas à grand chose.

En parlant de l'amnésie de Jongor

Où avons-nous déjà lu cela ? Oui, Williams a ressorti le ressort de l'amnésie. Il est officiellement à court d'idées.

Un ressort utilisé aussi à outrance dans Tarzan.

Les Muros, maintenant appelés Murtos (encore un autre morceau d'écriture manifestement bâclée)

C'est vrai, un point de détail qui est assez récurent dans les pulps mettant en scène des personnage à travers plusieurs récits.

Un peu plus loin..

Ça, c’est Jongor. Chaque fois qu'il rencontre des problèmes, il cherche les dinosaures. C'est le cliché courant de la série. C'est irritant dans la mesure où, à part les utiliser comme dispositif d'intrigue, Williams ne les décrit pas vraiment et ne fait pas grand-chose d'autre avec eux. Lorsqu'ils ne sont pas utilisés par Jongor, les dinosaures sortent littéralement de la scène dans leurs marais pour attendre leur prochain rappel.

À certains égards, ce conte de Jongor ressemble le plus à une histoire typique de Tarzan tardif (lorsque Burroughs était à court d'idées). Remplacez les éléphants par des dinosaures, Opar par Muros, et vous l'avez. Amnésie, évasions étroites, méchants imbriqués, coïncidences bizarres et rencontres rapprochées, tout y est.
Mais la ressemblance ne sert qu'à souligner la faiblesse essentielle de la série Jongor, et sa nature dérivée et bâclée. "Jongor Fights Back" joue comme une version de troisième ordre d'une histoire de Tarzan de second ordre. Il souffre simplement par rapport au maître, il fait pâle figure et il commet des erreurs évidentes que Burroughs évite normalement, comme avec le géant.


Une nouvelle méconnaissance de l'univers des romans de Tarzan. Jamais Tarzan ne fait appel aux éléphants. Tout juste y a t'il de temps en temps un pachyderme qu'il rencontre et vient à son secours mais la fameuse charge du troupeau ancrée dans l'inconscient collectif est issue du cinéma.

Le bilan

Une fois de plus, Ann est le personnage central du récit du livre. Mais cette fois, avec l'avantage d'Amnesie, Williams semble enfin disposé à suivre Jongor en tant que personnage, et une grande partie du livre se concentre entièrement sur lui. Comme auparavant, le rythme avance bien et il y a plusieurs bonnes scènes d'action, bien que rien d'aussi épique que la bataille qui se déroule dans le deuxième livre.

J'ai recherché Jongor en partie parce que la biographie de Richard Lupoff sur Burroughs, Master of Adventure, citait la série Jongor comme l'un des meilleurs clones de Tarzan. Si tel est le cas, je pense que cela explique en grande partie la disparition éventuelle de Jungle Man en tant que genre.

Fondamentalement, peu ou pas d'auteurs de tels contes semblent avoir fait beaucoup d'efforts pour aller au-delà de la copie stéréotypée des aspects superficiels.

Les qualités psychologiques plus profondes qui ont rendu la série si convaincante, le « Ape-Man » littéral n'a été exploré que rarement en dehors de Tarzan, comme avec Jane. l'exotisme saigne.

Le genre s'est tout simplement évanoui.


La disparition du genre est due en grande partie à la censure qui allait devenir une affaire d'état après la sortie du fameux livre "Seduction of Innocence" de Fredic Wertham.

Nous allons quitter l'Australie pour le Tibet et plus précisément la chaîne de l'Himalaya dans laquelle se trouve notre prochain personnage : Morgo the Mighty.

A bientôt..
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Re: Tarzan et tarzanides dans les pulps

Message par reedff »

Merci Thierry pour ces articles. :wink:
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Re: Tarzan et tarzanides dans les pulps

Message par Gradatio »

Merci Didier :wink: . J'en profite aussi pour remercier une nouvelle fois les fidèles de ce topic. On continue

Morgo the Mighty partie 1 : présentation et éditeur

Dans la galerie de personnages que je vous présente depuis un an et demi, Morgo fait figure d’ancien. Publié en 1930, son unique aventure qui s’apparente à un petit roman a été publiée en quatre parties de longueur inégale dans la revue Popular Magazine de Street and Smith, l’un des éditeurs les plus connus dans le milieu que je vous présente juste après.

L’histoire de Morgo possède une autre particularité. Elle est rédigée à la première personne. Nous suivons donc surtout les péripéties de Jerry Mc Rory, pilote d’avion qui se trouve embarquée dans une aventure à l’intérieur de la chaîne de l’Himalaya dans laquelle se trouve un monde perdu rempli de créatures différentes. Ce monde est constitué de cavernes immenses reliées entre elles par des passages plus étroits. Chacune abritant une faune et une flore différentes. Morgo vit à l’intérieur de ce monde dans lequel il a grandi (nous verrons ses origines lors du résumé). La narration fait donc apparaitre le héros comme un personnage secondaire, ce qui change un peu des autres récits du même style.

Pas de reptiles du secondaire ici mais des créatures diverses issues de l’imagination de l’auteur Sean O’Larkin (pseudo de John F.Larking sur lequel je n’ai rien trouvé). Le récit se suffit à lui-même et n’appelle pas de suite même si la fin reste ouverte. La longueur fait qu’il y a quelques passages qui ralentissent le rythme mais à l’arrivée, ça reste sympa.

L'éditeur maintenant dans une présentation due à mon inépuisable source, John Saunders.
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Street & Smith a été fondée par Francis Scott Street (20 octobre 1831 - 15 avril 1883) et Francis Shubael Smith (29 décembre 1819 - 1er février 1887). Ils ont tous deux travaillé dans un journal, The New York Weekly Dispatch, jusqu'en 1855, date à laquelle ils se sont associés pour acheter l'entreprise au propriétaire pour un prêt de 40 000 $. Lorsque le prêt fut remboursé en 1859, le nom du journal fut changé en New York Weekly de Street & Smith. Il comportait des histoires sérialisées, dont beaucoup ont été écrites par Francis S. Smith.

En 1880, ils ont commencé à produire des livres de poche abordables qui réimprimaient leurs histoires sérialisées précédemment publiées sous le nom de Dime Novels, telles que The Burt L. Standish Library, The Log Cabin Library et The Nugget Library.

En 1891, Street & Smith a présenté les premiers Dime Novels qui ne contenaient que des histoires sur un seul personnage héroïque, comme Nick Carter, Diamond Dick, Deadeye Dick, Horatio Alger, Buffalo Bill et Frank Merriwell.

En 1896, Street & Smith a introduit une autre innovation, les premières couvertures en couleur sur Dime Novels . Cela a été un tel succès que tous les éditeurs de l'industrie ont rapidement suivi leur exemple.
Lorsque Francis S. Street mourut en 1883 à l'âge de cinquante-deux ans, sa participation dans l'entreprise, estimée à plus de 1 000 000 $, fut vendue à Francis S. Smith.

En 1887, à la mort de Francis S. Smith à l'âge de soixante-huit ans, son fils cadet, Ormand Gerald Smith (1860-1933, diplômé de Harvard (promotion 1874), prend le contrôle de l'entreprise, tandis que son aîné son frère George Campbell Smith (1858-1933) devient vice-président.

En 1898, Ormand G. Smith a embauché Henry William (Rothstein) Ralston (8 novembre 1881 - 18 novembre 1968), dix-sept ans, qui est resté dans l'entreprise et est finalement devenu vice-président.

Dans les années 1890, Frank A.Munsey (1854-1925) produisait le premier magazine pulp, The Argosy, et le succès éventuel de ce nouveau format a révolutionné l'industrie de l'édition.

En 1898, Street & Smith acheta Ainslee's Magazine à Howard, Ainslee & Company. Après avoir repris la production, leur premier numéro est daté de janvier 1899.

En 1903, Street & Smith a produit son premier magazine de pulp, The Popular, dont le succès a conduit l'entreprise à produire Tip Top Weekly, New Nick Carter Weekly et Top-Notch Magazine.

En 1905, la société achète un immeuble de sept étages au 79 Seventh Avenue, à l'angle de la 14th Street. Leur nouvelle "Fiction Factory" avait des presses à imprimer au deuxième étage, qui fonctionnaient vingt-quatre heures sur vingt-quatre, et où William "Pop" Hines dirigeait l'Art Room.

En 1915, Dime Novels a commencé à perdre son public au profit de cliffhangers de films muets, tels que "The Hazards of Helen" et "The Perils of Pauline", de sorte que les documents qui auraient paru dans The Frank Merriwell Weekly ont plutôt été utilisés dans un nouveau magazine pulp, Detective Story, dont la plupart des numéros avaient des couvertures peintes par John F. Coughlin.

En 1919, Street & Smith a produit The Thrill Book, dont les huit premiers numéros ont été édités par Harold Hersey.

En 1923, la société a commencé à produire Sport Story Magazine, qui est devenu leur plus ancien magazine de pulp.

En 1925, Street & Smith offrait encore une large sélection de Dime Novels , mais leur division de pulp était devenue leur principale production.

En 1926, Street & Smith acheta Wild West Weekly à la Tousey Publishing Company, fondée par Frank Tousey (1853-1902), qui était le neveu de Sinclair Tousey (1815-1887), le fondateur de l'ANC , qui avait le monopole du contrôle sur la Distribution américaine de périodiques.

Au cours des années 1920, Street & Smith a produit Detective Story Magazine, Love Story, Sea Stories, Wild West Weekly, Western Story, Top-Notch, Complete Stories, The Popular et Picture- Play Magazine.

En 1928, la société a envoyé une lettre promotionnelle aux détaillants qui décrivait sa production de magazines en pulps ainsi que de livres de poche et de livres reliés en tissu.

Ormand G. Smith est décédé à l'âge de 73 ans le 17 avril 1933. Onze jours plus tard, son frère George Campbell Smith est décédé à l'âge de 75 ans le 28 avril 1933. Après leur décès, l'entreprise a été réorganisée par leurs fils sous la direction de Henry W. Ralston, dont les principaux éditeurs étaient John Nanovic (1906-2001), Frank Engs Blackwell (1877-1951), Daisy Bacon (1899-1986) et Francis Orlin Tremayne (1906-1983).

En 1933, la société a acheté plusieurs magazines de la vente aux enchères de faillite de William Mann Clayton, dont Astounding Stories et Cowboy Stories.

Pendant la Grande Dépression, la société a produit Doc Savage, The Shadow, Nick Carter, Pete Rice , The Skipper , Unknown, Love Story, Romance Range, Bill Barnes, Air Trails, Crime Busters, The Avenger, The Whisperer, Mystery Story, Clues et The Wizard. Les couvertures ont été peintes par des artistes indépendants Walter Baumhofer , Robert G. Harris, Graves Gladney, Nick Eggenhofer, Harold Winfield Scott, Lawrence Toney, George Rozen, Jerome Rozen, Modest Stein, Remington Schuyler et Norman Saunders.

En 1937, la société cessa de publier Top-Notch et Complete Stories.

En 1938, Allen L. Grammer (1889-1969) est devenu président de l'entreprise, après quoi ils ont vendu leur bâtiment historique et ont emménagé dans un gratte-ciel moderne.

En 1940, Street & Smith s'est développé dans le domaine lucratif et en plein essor des bandes dessinées avec une gamme de titres dérivés de leurs magazines de pulps les plus vendus, tels que The Shadow, Doc Savage et Bill Barnes . Le contenu a été sous-traité au Jack Binder Comic Shop , qui a produit des produits ternes qui n'ont pas prospéré. Les artistes qui ont travaillé au Binder Shop comprenaient Kurt Paul Schaffenberger (1920-2002), Munson Leroy Paddock (1886-1970), Victor Eugene Dowd (1920-2010), Charles Coll , Harry VR Anderson, Arnold Hicks, David Moneypenny, Walter Popp, Gustav Schrotter, Jimmy Thompson, et EC Stoner.

Dans les années 1940, 1941 Street & Smith a produit plusieurs magazines pour femmes, tels que Charm, Living et Mademoiselle. Lorsque le magazine Life a eu du succès, Street & Smith ont créé leur propre périodique de photo-journalisme, Pic Magazine.

En 1949, Street & Smith cessèrent de publier leurs pulps et leurs bandes dessinées et se concentrèrent plutôt sur des magazines féminins, tels que Mademoiselle, Picture Play, Woman's Modern Home Almanac, Charm and Living. Ils ont également continué à produire plusieurs magazines pour jeunes hommes, tels que Young Men, Air Progress, Air Trails Model Annual, Air Trails Hobbies, Football Annual, Baseball Yearbook et Astounding Science Fiction. Ils ont également vendu quelques-uns de leurs titres de pulps à des publications populaires, telles que Western Story.

En 1955, à l'occasion du centième anniversaire de la fondation de l'entreprise, Street & Smith a publié "The Fiction Factory" de Quentin Reynolds pour documenter leur longue histoire "From Pulp Row To Quality Street".

Le 26 août 1959, le New York Times rapporta que SI Newhouse (1895-1979), un éditeur de journaux et propriétaire de Condé Nast Publications, avait acheté Street & Smith pour plus de 3 500 000 $. Le nouvel éditeur voulait principalement le magazine mensuel Charm, qui avait un tirage de 650 000 exemplaires, et a également continué à utiliser le nom "Street & Smith" pour une ligne de magazines sportifs.


Quelques magazines de l'éditeur dont certains parleront aux lecteurs de ce forum même peu accoutumés aux pulps.
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Le premier numéro de Popular Magazine de novembre 1903. La revue existera jusque juin 1931 et comptabilisera 612 numéros. Mensuelle pour démarrer, elle deviendra bimensuelle en octobre 1909 et même hebdomadaire entre octobre 1927 et juin 1928 avant de reprendre le rythme bimensuel. A partir de février 1931, elle redevient mensuelle.
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Smith's Magazine d'août 1906
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Detective Story du 5 mai 1916
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Detective Story du 7 mars 1931
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The Shadow de juillet 1932
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Doc Savage de mars 1933


La suite juste après...
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Gradatio
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Re: Tarzan et tarzanides dans les pulps

Message par Gradatio »

Suite...
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Nick Carter de novembre 1933
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Pete Rice de décembre 1933
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Love Story Magazine du 28 mars 1936
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Crime Busters de juillet 1938
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Hobbies de février 1955
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Charm d'avril 1959
High Adventure.jpg
High Adventure N° 173 de septembre 2021 dans lequel a été réédité le récit complet.

La prochaine fois, nous verrons les illustrateurs.
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Doc Mars
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Re: Tarzan et tarzanides dans les pulps

Message par Doc Mars »

Gradatio a écrit : dim. 26 mars 2023, 10:32 Merci Didier :wink: . J'en profite aussi pour remercier une nouvelle fois les fidèles de ce topic. On continue

Morgo the Mighty partie 1 : présentation et éditeur
Est-ce que Morgyn the Mighty nouvelle parue en 1928 dans The Rover aurait pu inspirer John F. Larking ? :wink:

Trouvé un scénariste de cinéma du même nom :dubitatif:
https://www.imdb.com/name/nm0488295/

Superbes couv :pouce:
* Je recherche: Aigle d'or (série 1) n°3-7-22; Antares n°111; Arc en Ciel n°1-15; Astrotomic n°38; Biggles n°11-20; Big Horn n°12-13-15-16-17-26-28; Biribu n°10; Bison Noir (SFP) n°6-10; Bliz n°4; Cap.7 (2e série) n°2-8; Fantasia n°27; French Bill n°21-22-23; Flingo n°9-16-26; Hoppy (série 1) n°1-4; Hoppy (série 2) n°7; Jim Taureau (3 PF) n°6-13-20; Joé Texas n°18-35; Johnny Speed n° 21; Johnny Texas n°37-47-48-49; Kali n°2; Kid Colorado (SER) n°18-25; King la Jungle n°9-10; Kwaï Noblesse n°10; Lancelot n°94-100; Marco Polo album n°16; Old Bridger et Creek n°67-71; Pato n°5; Pecos Bill (série 2) n°15; Princesse n° 23-43-51-56; Rancho n°9-10-14-21; Sans Peur n°104 (03-04/1960 -SEG); Super Boy n°100-103; Super J n°29; Teddy (série 1) n° 3-4; Tenax n°1-3-14; Totem (série 2) n°3-4; Yowa n°6;

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