BD Zoom a entreprit une rétrospective en deux parties sur André Gaudelette, encore un de ces talentueux artisans (c'est ainsi qu'ils se considéraient) qui malgré son talent n'a pas bénéficié de la célébrité :
http://bdzoom.com/173345/patrimoine/and ... %E2%80%A6/
http://bdzoom.com/174117/patrimoine/and ... %e2%80%a6/
Nous avons déjà présent sur le forum un sujet nécrologique sur André Gaudelette :
https://www.forumpimpf.net/viewtopic.ph ... oy#p852529
Son œuvre qui a le plus marqué les esprits, c'est 'P'tit Joc' (au style graphique inspiré de 'Rusty Riley' de Franck Godwin), mais moi ce que je préfère, c'est 'Jojo des rues', une bande d'enfants comme la bande à Totoche, mais en plus réaliste.
Les éditions du Triomphe l'ont sorti en album, hélas massacré par une mise en couleur grossière.
P'tit Joc :
André Joy / Gaudelette
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- Manitou
- Enregistré le : lun. 01 sept. 2003, 02:00
- Localisation : Amiens
Re: André Joy / Gaudelette
Merci de montrer la planche de P'tit Joc. C'est vrai qu'on voit l'influence de Frank Godwin, un illustrateur américain que Frank Cho cite parfois parmi ses références.
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- Maître Jedi
- Enregistré le : mer. 27 août 2003, 02:00
Re: André Joy / Gaudelette
Oui. Et pourtant, il affirma qu'il fut plutôt influencé par Van Buren, le dessinateur de 'P'tit Zef, poids mouche' (Abbie an' Slats en VO). Notez la parenté de nom Ptit Zef <-> Ptit Joc.
Ce n'est pas faux ; je vois la similitude de style Van Buren -> Jojo des Rues ; mais pour P'tit Joc, je vois plus du Godwin (et d'ailleurs, est-ce par hasard que les deux séries sont des histoires de chevaux ?...).
Rusty Riley :
Dommage que Gaudelette n'ait pas continué par la suite dans le même style graphique P'tit Joc, qui a tant plu...
Quand il a claqué la porte de chez Vaillant, suite à l'invasion de la Hongrie par les chars russes, il s'est fermé définitivement des perspectives professionnelles florissantes, d'autant qu'il a abandonné son pseudo d'André Joy pour signer de son nom.
Il a reconnu des années après que ce coup d'humeur fut une énorme connerie qu'il fit.
Ce n'est pas faux ; je vois la similitude de style Van Buren -> Jojo des Rues ; mais pour P'tit Joc, je vois plus du Godwin (et d'ailleurs, est-ce par hasard que les deux séries sont des histoires de chevaux ?...).
Rusty Riley :
Dommage que Gaudelette n'ait pas continué par la suite dans le même style graphique P'tit Joc, qui a tant plu...
Quand il a claqué la porte de chez Vaillant, suite à l'invasion de la Hongrie par les chars russes, il s'est fermé définitivement des perspectives professionnelles florissantes, d'autant qu'il a abandonné son pseudo d'André Joy pour signer de son nom.
Il a reconnu des années après que ce coup d'humeur fut une énorme connerie qu'il fit.
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- Manitou
- Enregistré le : lun. 01 sept. 2003, 02:00
- Localisation : Amiens
Re: André Joy / Gaudelette
Merci pour les images.
Godwin, c'est vraiment des dessins réalistes superbes.
Je ne savais pas que Gaudelette avait quitté Vaillant suite à cet évènement. Je ne connais pas trop la rédaction de Vaillant/pif, si c'était politisé ou non. Mais bon, la politique et le divertissement, ça ne fait pas un bon mélange.
Godwin, c'est vraiment des dessins réalistes superbes.
Je ne savais pas que Gaudelette avait quitté Vaillant suite à cet évènement. Je ne connais pas trop la rédaction de Vaillant/pif, si c'était politisé ou non. Mais bon, la politique et le divertissement, ça ne fait pas un bon mélange.
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- Maître Jedi
- Enregistré le : mer. 27 août 2003, 02:00
Re: André Joy / Gaudelette
La rédaction de Vaillant/Pif n'était pas du tout politisée.
Mais comme les éditions Pif/Vaillant étaient censées appartenir au journal l'Humanité, organe du Parti Communiste Français, lequel n'avait pas du tout protesté contre l'invasion de la Hongrie (ni plus tard contre celle de la Tchécoslovaquie), Gaudelette a pris un coup de sang, et il est parti.
Il a réalisé bien trop tard que ça avait été une connerie, non seulement envers ses intérêts, mais aussi envers la rédaction Vaillant/Pif, qui n'était pour rien dans le sort de la Hongrie...
J'ai écrit :"les éditions Pif/Vaillant étaient censées appartenir au journal l'Humanité", car s'il est un peu tard pour s'en soucier maintenant, le problème d'appartenance n'était pas très clair.
Vaillant est le prolongement de 'Le Jeune Patriote', qui avait été créé par un mouvement de jeunes résistants (pas que communistes), mouvement qui a été noyauté par des jeunes communistes et est devenu le FUJP proche du Parti Communiste (je résume, mais c'est plus compliqué que ça). Il semblerait (à vérifier) que Vaillant/Pif était sous statut juridique coopératif, selon lequel il appartenait à sa rédaction.
Au début des années 70, un groupe de responsables de Vaillant/Pif (Georges Rieu, Claude Boujon, Pierre Bellefroid et Danielle Juffet) tentèrent de faire un 'coup d'état' pour sortir du giron communiste, et devenir indépendants. Ils ne réussirent pas à rallier tous les suffrages (ils n'obtinrent pas ceux de Michel Nicolini ni de Richard Médioni, lequel en parle dans un de ses livres), et le 'putsch' échoua.
Les dissidents allèrent fonder Télé Gadget, et le reste c'est de l'Histoire...
Mais comme les éditions Pif/Vaillant étaient censées appartenir au journal l'Humanité, organe du Parti Communiste Français, lequel n'avait pas du tout protesté contre l'invasion de la Hongrie (ni plus tard contre celle de la Tchécoslovaquie), Gaudelette a pris un coup de sang, et il est parti.
Il a réalisé bien trop tard que ça avait été une connerie, non seulement envers ses intérêts, mais aussi envers la rédaction Vaillant/Pif, qui n'était pour rien dans le sort de la Hongrie...
J'ai écrit :"les éditions Pif/Vaillant étaient censées appartenir au journal l'Humanité", car s'il est un peu tard pour s'en soucier maintenant, le problème d'appartenance n'était pas très clair.
Vaillant est le prolongement de 'Le Jeune Patriote', qui avait été créé par un mouvement de jeunes résistants (pas que communistes), mouvement qui a été noyauté par des jeunes communistes et est devenu le FUJP proche du Parti Communiste (je résume, mais c'est plus compliqué que ça). Il semblerait (à vérifier) que Vaillant/Pif était sous statut juridique coopératif, selon lequel il appartenait à sa rédaction.
Au début des années 70, un groupe de responsables de Vaillant/Pif (Georges Rieu, Claude Boujon, Pierre Bellefroid et Danielle Juffet) tentèrent de faire un 'coup d'état' pour sortir du giron communiste, et devenir indépendants. Ils ne réussirent pas à rallier tous les suffrages (ils n'obtinrent pas ceux de Michel Nicolini ni de Richard Médioni, lequel en parle dans un de ses livres), et le 'putsch' échoua.
Les dissidents allèrent fonder Télé Gadget, et le reste c'est de l'Histoire...
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- Manitou
- Enregistré le : lun. 01 sept. 2003, 02:00
- Localisation : Amiens
Re: André Joy / Gaudelette
Merci pour les anecdotes.
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- Maître Jedi
- Enregistré le : mer. 27 août 2003, 02:00
Re: André Joy / Gaudelette
Ah oui, et Michel Gaudelette, qui fut un des auteurs de Fluide Glacial, il y a des années, est son fils.
Encore un exemple que le talent graphique n'est pas héréditaire, mais le fruit d'un travail de longue haleine.
Encore un exemple que le talent graphique n'est pas héréditaire, mais le fruit d'un travail de longue haleine.