J'ai deux amours... par Arnal

[J.J.I.]

Et si on lui demandait poliment ?

Ou bien on fait ceux qui s'en tapent !
Les dégoutés , pas interessés ,occupés par autre chose ,
T'as lu quoi comme comics ces temps çi ?
Y a des nouveautés en jeux video ,
kestu fait c'soir ?
Ya quoi à la télé ?
Keskon mange ?

[Nasdine Hodja]

Il nous refait le coup du suspens insoutenable !!

À chacun ses petits plaisirs...

Voilà l'histoire :

Ce dessin de recherche s'inscrit dans le cadre d'un projet d'édition conduit conjointement par Arnal et l'extravagant (ou pour le moins lunaire) Robert "Charroux" que les bédéphiles avertis connaissent aussi sous son autre pseudonyme de Saint-Saviol. Les deux comparses avaient imaginé un magazine dédié à la célèbre meneuse de revue, un journal illustré bimensuel intitulé Joséphine's Paper. Arnal aurait été directeur de publication et directeur artistique. Charroux, Rédacteur en chef et commercial de l'affaire. Les maquettes des deux premiers numéros existent. Pour ce que j'ai pu en voir, il s'agit d'un grand format de 6/8 pages. Le premier comprend une histoire intitulée "La légende de la Princesse dorée" (textes de Charroux et dessins d'Arnal). Ce même numéro comporte en couverture la date du 1er mars mais sans préciser l'année.

[J.J.I.]

Je hasarderais 1940 .... L'ambiance du dessin fait furieusement "drôle de guerre"
La débacle 3 mois plus tard expliquerait facilement la mise au placard du projet

[Nasdine Hodja]

Pour 1940, j'ai un sérieux doute. Arnal est en transit entre l'internement à Argelès, les lignes du front et la déportation à Mauthausen. L'ambiance de déroute peut effectivement renvoyer à la débâcle de 1940 mais également à la fuite périlleuse des républicains espagnols ou être encore une métaphore des camps. Je dirais donc plutôt au sortir de la Deuxième Guerre mondiale.

[mario]

Mais en 45-46, Joséphine Baker est-elle encore si populaire qu'Arnal ait sérieusement songé à lui consacrer une revue?

[Nasdine Hodja]

Mais en 45-46, Joséphine Baker est-elle encore si populaire qu'Arnal ait sérieusement songé à lui consacrer une revue?

Oui, c'est encore une immense vedette à ce moment-là. Popularité accrue par son rôle actif dans la France libre.

En plus, c'est surtout dans cette période que "Charroux" est actif dans le monde de la BD.

[J.J.I.]

Pour 1940, j'ai un sérieux doute. Arnal est en transit entre l'internement à Argelès, les lignes du front et la déportation à Mauthausen. L'ambiance de déroute peut effectivement renvoyer à la débâcle de 1940 mais également à la fuite périlleuse des républicains espagnols ou être encore une métaphore des camps. Je dirais donc plutôt au sortir de la Deuxième Guerre mondiale.

Arnal quitte l'Espagne en 1938 (avant la défaite républicaine de 39) La France ne sera envahie par l'allemagne qu'en juin 40 ,il sera alors déporté . Il avait (peut-être ) dans cette courte période de répit commencé à travailler sur ce projet .
La tonalité triste de ce dessin ne cadre pas trop avec l'allégresse de la liberation . L'ambiance morose colle bien à l'hiver 39/40 où la guerre , déclarée ,n'était pas encore "chaude" d'où ce terme inapproprié mais historique de "drôle" .Mais bien sûr tout celà n'est qu'hypothése

[CRISWEL]

Mais bien sûr tout celà n'est qu'hypothése

Docteur Septimus dans l'album "la Marque jaune" de Blake et Mortimer...

[Nasdine Hodja]

Docteur Septimus dans l'album "la Marque jaune" de Blake et Mortimer...

C'est amusant que tu évoques Jacobs ici car un album comme "L'Énigme de l'Atlantide" correspond exactement aux thèses soutenues par Charroux.

[Nasdine Hodja]

Et rien que pour vos yeux, un dessin original inédit du Maître la représentant :

Une remontée de circonstance en ce jour de panthéisation.

[Bob Morane]

Ce qui est formidable dans les dessins d'Arnal, c'est cette tendresse qui ressort toujours.
Je pense que cet homme devait être foncièrement bon.

[poopie]

Superbe.

[nano]

Et le corbeau pourrait être vu comme une allégorie de la mort lorgnant sur le soldat.
Par contre le soldat fixe l'origine du monde. Bel hommage à Courbet.

[poopie]

Et le corbeau pourrait être vu comme une allégorie de la mort lorgnant sur le soldat.
Par contre le soldat fixe l'origine du monde. Bel hommage à Courbet.

Bravo, belle culture. Je like.

[nano]

Calme ta joie, Dupon(t)d, c'est pas parce que je suis tout bleu, qu'il faut que tu me fourres ton pouce.