Désolé si j'ai froissé les fans des premiers X-Men, ce qui n'était pas mon propos. Je remarquais simplement que si, une fois de plus, l'
esprit de la préface de l'intégrale X-Factor est discutable (quel besoin, pour présenter une série, d'en critiquer une autre ? Il aurait été, par exemple, plus intéressant de dire un mot sur le caractère volontaire ou non de l'étrange, sinon saugrenu, "pitch" sur lequel reposent les premiers épisodes : des mutants qui, dans le but de mettre à l'abri d'autres mutants, appellent la population à les dénoncer, attisant ainsi la haine envers ceux qu'ils prétendent protéger), son
contenu n'est pas totalement dénué de vérité : à part les épisodes signés Thomas-Adams (le Monolithe Vivant, les Sentinelles, Sauron, Magnéto), excellents à tout point de vue, auxquels on peut ajouter les deux épisodes qui les précédent (Pharaon Vivant, apparition d'Alex Summer) dans lesquels Don Heck a fait un gros effort, notamment sur le dynamisme du cadrage de ses dessins, et l'épisode avec Feu du Soleil, où les crayonnés du même Heck sont sublimés par l'encrage de Palmer, je cherche en vain des des épisodes vraiment mémorables au sein d'une série qui se cherche et qui, même lors de l'apparition des Sentinelles (la chasse aux mutants y est présentée comme l'œuvre d'un individu isolé), n'a pas encore clairement dégagé son concept (métaphore de l'intolérance, recherche de l'acceptation auprès de ce qui nous hait... D'ailleurs, dans un Strange Spécial Origines, Stan Lee expliquait qu'il avait créé une équipe de mutants parce que, en gros, cela le dispensait simplement de l'effort de trouver une origine à leurs pouvoirs). Et que, manquant d'identité tant scénaristique que graphique, ce n'est peut-être pas tout à fait un hasard si la série n'a pas été le plus grand succès Marvel de l'époque.
Maintenant, ceux qui adorent les premiers X-Men (que je ne détestent pas. Ce sont surtout les personnages eux-mêmes que je trouvais attachants, à défaut d'être passionné par leurs aventures) en ont parfaitement le droit. À condition de me laisser apprécier les épisodes d'Iron Man signés Friedrich-Tuska, que je dévorais dans Strange, et dont la réédition en Intégrale vient d'être assassinée (
). Comme le disait un grand philosophe qui a préféré demeurer anonyme, "L'humanité est plurielle". Tiens, d'ailleurs, n'est-ce pas là la leçon des X-Men, toutes saisons confondues ?