Les témoignages de cette période cruciale de notre Histoire pullule, que ce soit sous le format de la bande-dessinée, celui du roman ou tout simplement les différentes biographies de survivants et acteurs politique, militaire, commun de cette époque. Madeleine Riffaud existe et cela confère d'emblée une tout autre puissance au récit qui nous est narré. Dans l'introduction et la conclusion du premier album, il nous est raconté l'amitié entre monsieur Morvan et cette grande dame. C'est à la fois nécessaire pour donner sens à l'approche de cette future trilogie, mais aussi pour capter l'attention du lecteur qui par la suite assistera à la vie, certes romancée, mais sans digression inutile de cette dame de l'Histoire. On se sent proche de la narratrice à la lecture. Elle nous raconte les années de luttes, l'horreur de la Guerre et ses victimes, mais aussi ses doutes, ses prises de position, ses découvertes et surtout la société de l'époque. C'est un témoignage précieux, même pour quelqu'un habitué à lire les histoires des résistants du conflit. Il y a autant de vécu de cette période que de récits captivants à découvrir.
Le mélange entre le récit et la poésie de la Résistante confère à l'ensemble une touche tellement personnelle qu'il donne parfois l'impression de lire un journal intime ou d'être de la famille de Madeleine. C'est captivant et donne des frissons.
Le dessin de Dominique Bertail est puissant, il nous emporte dans un univers connu et qui pourtant semble mystérieux, ombragé et qui grandit au fur et à mesure que le personnage, lui même, grandit. L'artiste donne pratiquement une touche poétique au récit par son trait. Son découpage est parfait, précis et renforce les émotions qui transpirent du témoignage. C'est vraiment beau. Si vous ne devez acheter qu'un ouvrage disponible à la vente dernièrement, ce serait le premier tome des mémoires de Madeleine.
il est sur Bordeaux ,il dessine très souvent dans le bar d' une librairie ou je vais, et oui j'ai eu l'occasion de le connaitre via mes activités liées à la bd .
