Le dernier envol de Mister No...

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el bravo
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Re: Le dernier envol de Mister No...

Message par el bravo »

un post toujour aussi interessent a lire , vraiment passionent :pouce: :clap: :clap: :clap:
el bravo
rien ne vaut un bon roman et une bonne bd
L'homme n'arrête pas de jouer parce qu'il vieillit, il vieillit parce qu'il arrête de jouer.
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lagon requin
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Re: Le dernier envol de Mister No...

Message par lagon requin »

Merci encore que du plaisir de lire ton compte rendu sur mister No :o
Le bonheur vient de l'attention aux petites choses,et le malheur de la négligence des petites choses
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Taliko
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Re: Le dernier envol de Mister No...

Message par Taliko »

Merci.
C'est un plaisir de faire partager une passion et L’Amazonie est une passion. La rencontre avec Mister No était inévitable, bien que venue tardivement (grace à votre forum et Monsieur Vallet). Lire ses aventures est un plaisir inégalé, et on se rend compte combien Bonelli avait l’Amazonie dans son cœur (son autre amour était le Sahara). A l’inverse de certaines personnalités politiques ou médiatiques, venues parader lors de rencontres écologiques amazoniennes, et allant saluer les Amérindiens en descendant d’un hélicoptère posé à l’entrée du village, Bonelli a parcouru l’Amazonie à pied et en canot. Il eu pour guide deux métis indiens Yanoama : José (Maramawe) et Manoel (Karyona) Valero qui lui ont ouvert les portes de leur village et de bien d'autre tribus. José et Manoel sont les fils d’Helena Valero, qui fut otage des Yanoama quand elle était enfant, en 1937. Lors de sa longue captivité, elle eu deux fils, de père indien. Son histoire est relatée dans un beau livre :
Yanoama terre humaine.jpg
Un mot caractérise bien Bonelli, c’est "émotion" :
" La connaissance directe des lieux est une mine inépuisable d'inspiration. Je connais leurs aspects, leurs couleurs et leurs odeurs ; je connais les personnes, comme elles vivent, comme elles s'habillent, comme elles pensent. Et ce sont ces émotions, ces découvertes et ces rencontres qui me donnent les idées de mes histoires. Tout ceci donne un peu d'épaisseur, un peu de saveur aux histoires que je raconte".

Sergio Bonelli adorait voyager, ce qui n'était pas les cas de certains de ses scénaristes et dessinateurs. Heureusement pour eux, il prenait des centaines de photos et réalisait des croquis in vivo. Grace à cela et à l'impressionnante bibliothèque de Bonelli, les dessinateurs ont livrés des planches admirables dans le rendu des ambiances amazoniennes. Un résultat bluffant !

A l'occasion du premier anniversaire de la mort de Sergio Bonelli, l'Almanacco de septembre lui est consacré, avec la réédition (en couleur) de l'épisode "Il Re del Sertao".
MN almanacco SB.jpg
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Taliko
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Re: Le dernier envol de Mister No...

Message par Taliko »

Bonjour,

MISTER NO : L'UOMO DELLA GUYANA

Mister No n° 6 (L'uomo della Guyana), 7 (Tamburi nelle giungla). Guido Nolitta, Roberto Diso, Editions Cepim, 1975
Mister No n° 6 (la loi du talion), 7 (l'ancien bagnard), 8 (la vengeance des bush-negroes) Mon Journal, 1976
MN 6-7 couv.jpg


Mister No accompagne trois touristes à Saint-Laurent du Maroni, en Guyane Française. Là, ces individus enlèvent Julien Remy, un ex-bagnard pour de vieux motifs liés au casse de Nice, vingt ans plus tôt. Mister No décide de partir à leur recherche en remontant le fleuve Maroni avec Catherine, la fille de Julien. Ils devront affronter les indiens et les étranges bush-negroes.


Cet épisode est un épisode clé à plus d'un titre :

1 - C'est la première histoire située hors du Brésil pour Mister No. Nolitta parle en général de lieux qu'il a visités. Lors d'un séjour à Manaus il a du faire face à une pénurie de carburant car le bateau ravitailleur parti de Belém avait plusieurs semaines de retard (cela nous rappelle Esse-Esse en attente du São Pedro et de sa cargaison de whisky). Ne pouvant se déplacer sur les fleuves ni faire d'excursions en forêt, son séjour devint vite ennuyeux. Il décida alors de se rendre en Guyane Française. Ainsi est née cette belle histoire. Nolitta y mélange habilement ironie, action et informations documentaires recueillies sur place.

2 - C'est la véritable prise en compte de la question identitaire amérindienne par Nolitta. Dans le premier épisode, il nous présentait les indiens simplement comme des acteurs dans le rôle de méchants sauvages au service d'une aventure, comme d'usage dans de nombreux westerns de l'époque. Puis dans le deuxième épisode, Nolitta s'inquiétait du sort réservé aux amérindiens par l'avancée de la soi-disant civilisation (Mister No se justifiant même d'avoir à son tour utilisé une arme contre eux, mais seulement pour se défendre). Dans cet épisode il dénonce l'exploitation et la corruption des indiens par des individus sans scrupules qui profitent de leur ingénuité naturelle.

3 – C'est l'arrivée de Diso dans la série et il amène beaucoup de changement, notamment dans le look de Mister No : adieu foulard, chemise, blouson, ceinturon de cowboy, et bonjour maillot moulant, étui pour pistolet et guêtres sur les bottes. La physionomie de Mister No change également : visage plus gai (une large bouche, parfois béate, et des sourcils expressifs), une coiffure plus ondulée et aérée, et une allure dégingandée plutôt charmante. Mais ce nouveau look ne sera pas repris immédiatement par les autres dessinateurs et Ferri continuera de faire les couv avec "son" Mister No jusqu'au numéro 115.
MN look.jpg
4 – Diso, excellent dessinateur animalier, place la nature au premier plan. La forêt et les animaux deviennent acteurs de l'histoire. C'est une aubaine pour le lecteur de pouvoir ainsi admirer la faune d'Amazonie car en forêt les animaux sont très discrets et sur le qui-vive en permanence, leur survie même en dépend.
MN 7 harpie.jpeg
Une harpie féroce en plein vol au dessus la forêt, près d'un inselberg (formations rocheuses émergeantes).

5 – Dans cet épisode, Nolitta met réellement en place les qualités de séducteur de Mister No. Pour cette occasion, il crée un personnage féminin sensuel, adorablement mis en image par Diso, et inédit dans l'univers bonellien : Anouk (Catherine chez MJ). C'est la première fille séduite par Mister No. Sage fille à papa, pudique mais délurée, elle tombe sous le charme et les avances de Mister No, qui vient quand même d'accomplir un geste héroïque en sauvant son père. Elle est donc très reconnaissante.
MN 6 Anouk.jpg
Anouk / Catherine et son inoubliable strip-tease au clair de lune.

6 – Nolitta nous livre un final humoristique de tout beauté, ce qui deviendra une belle marque de fabrique : Remy, le père de Catherine a été envoyé au bagne pour avoir tué un jeune homme qui refusait d'épouser sa sœur avec qui il avait une liaison. Mister No, après avoir dragué la propre fille de Rémy, se presse "honteusement" de quitter Saint-Laurent à bord de son piper… pour éviter les représailles de ce père trop conformiste...

7 – Enfin, autre point clé, cette histoire est la première de Mister No à être mise en couleur (par Ugo Pietrafitta) lors de la réédition en grand format cartonné, en 1979 chez Cepim, sous le titre : "Arriva Mister No".


Nolitta n'était pas un touriste ordinaire. Lors de ses voyages, il enregistrait des quantités énormes d'informations, de la simple anecdote jusqu'au plus petit élément culturel : "Je suis un voyageur acharné, pas un aventurier particulièrement courageux, mais curieux et attentif pour cueillir tous les détails même les plus banals".
Exemples :

Saint-Laurent :
A ce sujet Nolitta écrit : "Saint Laurent du Maroni, un amas de bicoques quasi-vides depuis que la France a fermé le colonie pénale". En effet, Saint Laurent, surnommé le "Petit Paris de l'Amérique du sud", a vécu du bagne, par le bagne et pour le bagne jusqu'au milieu du XIXème siècle. Sa fermeture définitive en 1948 donna à la ville des allures de reine déchue. Délaissée par l'administration métropolitaine, abandonnée même par la Guyane qui cherchait alors à effacer les traces de ce douloureux héritage, elle sombra dans l'oubli… et la ville s'endormit.
Aujourd’hui Saint-Laurent est une sous préfecture dynamique de 26 000 habitants. C’est devenue un carrefour humain, économique et touristique, confrontée à une croissance endémique peu encadrée et soumise, comme toute la Guyane, à une délinquance violente de type sud américain.

Les bagnards :
Julien Remy est un ancien bagnard qui a choisi de rester vivre en Guyane après avoir purgé sa peine. Comme dans l'histoire de Nolitta, nombre d'ex bagnards sont restés en Guyane. Le règlement pénitentiaire imposait aux condamnés, après leur longue peine accomplie, une deuxième punition : le doublage (le libéré devait rester en Guyane un nombre d'année égal à la durée de sa peine). Au final ils étaient bien souvent âgés au sortir de cette double peine et un retour en France, après tant d'années d'oubli, était souvent inenvisageable. C'est dire combien la "Douce France" ne voulait pas voir revenir ses citoyens sur son sol national, et faisait de la Guyane un dépotoir... La situation de ces anciens bagnards, abandonnés à 8000 kms de la France, a du interpeller un humaniste comme Nolitta lors de son voyage.

Les indiens de Guyane :
La période coloniale fut pour eux le début d’une brutale et profonde baisse démographique. Le risque d’extinction est aujourd’hui écarté grâce à une action médicale et sociale commencée dans les années 1950. La communauté amérindienne est répartie différemment sur le territoire guyanais :
- Les groupes Wayana (oyanas dans l'histoire), Wayampi, et Emerillon : cette population est située en majorité dans l’intérieur du pays le long des fleuves (Maroni, Oyapoque). L’accès à ces villages est réglementé et rendu difficile par la navigation ce qui a permis la conservation de leurs traditions.
L'appellation "Oyana", utilisée par Nolitta, est une variante orthographique de "Wayana". Rejetée par les amérindiens eux-mêmes, cette appellation est devenue aujourd'hui obsolète.
- Les Groupes kali’na (Galibi), Arawak, et Palikur : ces tribus vivent sur le littoral et au contact des autres communautés une lente déculturation s'est accomplie. Toutefois ils ont su préserver leur langue et d’autres traits culturels notamment l’artisanat et la musique.
Aujourd’hui la création du Parc National de Guyane permet aux amérindiens une meilleure insertion dans la vie guyanaise en devenant acteurs de leur propre développement (contrôle des terres, d’un enseignement qui préserve la culture traditionnelle, des activités de chasse et de pêche).
MN 6 oyanas.jpeg
La vision des Oyanas par Diso est très réaliste : port du kalimbé, lances et arcs.

Les Bushinenge (Bush-negroes) :
La description faite par Nolitta de cette population est particulièrement juste. Ce sont les descendants des « Noirs marrons ou Noirs réfugiés » appelés ainsi autrefois car ils avaient fui l’esclavage du Surinam au 17e et 18e siècle pour se réfugier dans la forêt guyanaise le long du fleuve Maroni. On les dénomme aujourd’hui Bushinengé. Cependant ce terme signifiant « hommes de la forêt » peut paraitre péjoratif (sauvages, nègres des bois ou Bush negroes comme dans l'histoire) et ces peuples préfèrent se désigner en tant que Busikondé Sama plus respectueux de leur origine. Ils sont considérés aujourd’hui comme les dépositaires privilégiés des traditions culturelles africaines (religion, vie sociale, arts). Ces populations ont su, au carrefour de l’histoire et de la géographie, conserver un héritage africain tout en organisant leurs propres sociétés dans la forêt. L’organisation sociale est forte avec au sommet le Gran Man (juge, arbitre, conciliateur et détenteur du pouvoir religieux).

Le tambour :
Au cours de la remontée du fleuve Maroni, Mister No entend résonner des tambours : "Depuis le temps que je traine en Amazonie, je n'ai jamais entendu des indiens se servant de tambours". Bien vu, Monsieur Nolitta ! En effet les indiens ne connaissaient pas les percussions. C'est au contact d'autres populations, les esclaves africains, que le tambour (Sanpula chez les indiens de Guyane) est entré dans la culture amérindienne. Les tambours entendus par Mister No étaient ceux des Bush-negroes, populations spécifiques du plateau des Guyanes et donc non présentes dans le reste de L'Amazonie.

Encore une fois on ne peut qu’être impressionné par les connaissances de Nolitta, par son sens de l’observation, son empathie pour les populations menacées et son gout pour les cultures indigènes. Un ensemble riche mis au service du scénario.


Mister No était initialement une minisérie estivale de quelques numéros. Mais à la grande surprise de son créateur elle reçu un accueil très chaleureux du public. Nolitta a donc décidé d’en faire une série régulière. On peut penser que "l'homme de la Guyane" marque ce tournant, et que Nolitta ancre dans cette histoire les principes de base de son personnage : jouir de la vie, boire du whisky et de la cachaça, draguer les filles, réussir à faire décoller son piper et la poisse à se faire payer. Le titre donné à la réédition couleur "Arriva Mister No" semble le confirmer…

Taliko
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mark76
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Re: Le dernier envol de Mister No...

Message par mark76 »

Excellent article comme toujours. C'est très documenté et très agréable à lire :pouce:
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Taliko
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Re: Le dernier envol de Mister No...

Message par Taliko »

mark76 a écrit :Excellent article comme toujours. C'est très documenté et très agréable à lire :pouce:
Merci Mark.


Mister No : ses visages

Peu de temps après la disparition de l'acteur James Coburn en 2002, Sergio Bonelli écrivait :

"Avec une certaine mélancolie et tendresse, je veux lui adresser mon salut mais aussi le votre, j'en suis certain, à lui, l'irremplaçable et l'inconscient inspirateur de Mister No. En effet, en 1970, parmi les indications fournies au dessinateur en charge de tracer, le premier, l'image de mon nouveau personnage, je disais plus ou moins ceci : Jerry Drake doit avoir le visage osseux et la petite frange de James Coburn, avec des déviations possible vers Steve McQueen, une corpulence moyenne, une musculature vigoureuse, comme celle de Paul Newman, de façon qu'il puisse faire face à des adversaires et tenir debout s'il prend un bon coup de poing.
Le premier dessinateur à suivre mes instructions et à assumer la responsabilité de proposer au public un héros que j'avais voulu très spécial, ne fut pas Gallieno Ferri (comme peut le laisser croire le numéro un, dessiné par lui) mais bien Franco Donatelli, un pilier historique de notre maison d'édition depuis 1940".


La consigne de Nolitta a-t-elle été respectée par tous les dessinateurs ?

Ils sont plus de quarante à avoir travaillé sur la série Mister No mais trente six seulement figurent sur la liste officielle des dessinateurs. Voici le visage donné à Mister No par ces trente six dessinateurs (plus Frisenda) :

Rq. : le style des dessinateurs évoluant, il est fréquent de trouver des visages changeants voire dissemblables chez le même dessinateur (Gramaccioni, Marrafa…).
MN visage planche 1.jpeg
MN visage planche 2.jpeg
MN visage planche 3.jpeg
MN visage planche 4.jpeg
MN visage planche 5.jpeg
Images : SBE
Réalisation/montage : Taliko
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Re: Le dernier envol de Mister No...

Message par Taliko »

Bonjour,

Mister No : le temple des Mayas
Nolitta-Diso, couv Ferri, SBE
Nolitta-Diso, couv Ferri, SBE
Mister No 12 (Tango Martinez), 13 (Rio Negro), 14 (Ombre nella notte), 15 (il tempio dei maya), Guido Nolitta, Roberto Diso, Editoriale Cepim, 1976.
Mister No 15 (étrange Patricia), 16 (ombres dans la nuit), 17 (la malédiction du grand jaguar), 18 (le temple maudit) couv inédite, Mon Journal, 1977.

Suite à une bagarre dans un bar, Mister No se retrouve en prison. Un archéologue américain, qui a besoin d'un guide pour aller en forêt, lui permet de retrouver sa liberté en payant la caution. Mister No monte alors une petite expédition pour permettre au professeur et à sa collaboratrice Patricia Rowland de partir à la recherche des ruines d'une hypothétique pyramide maya cachée dans la forêt et susceptible de renfermer un immense trésor. Un long et périlleux voyage attend l’équipe dans un environnement difficile : progression pénible sur les fleuves et en forêt, menaces et croyances ancestrales indiennes et cupidité d'individus peu scrupuleux.


Cette histoire est régulièrement classée, par les lecteurs, dans le top dix des histoires de Mister No. Le mérite en revient à Nolitta qui a tout d'abord introduit de nouveaux personnages très caractéristiques et qui deviendront par la suite des protagonistes réguliers de la série : le barman Paulo Adolfo, le pianiste Dana Winter et la professeur Patricia Rowland. L'entrée en scène de ces personnages dans la série se fait de façon habile : Mister No, chargé par le sympathique barman de l'Alvorada, Paulo Adolfo, d'accueillir au port "la chanteuse" Dana Winter, se trompe de personne et aborde maladroitement une inconnue, Patricia Rowland. Cette première rencontre se termine par une magistrale paire de gifles. Quand au barman et ses clients, qui attendent de voir une belle chanteuse américaine à demi-dévêtue, ils voient arriver sur scène Dana… un homme !
Nolitta-Diso, SBE
Nolitta-Diso, SBE
Hélas le chanteur des mélodies "My funny valentine" et "I only have eyes for you", ne récolte que tomates et fruits pourris. Par la suite il deviendra le porteur de l'expédition.

Apres les épisodes précédents, Nolitta continue de dresser le portrait de Mister No. Cette fois-ci le lecteur découvre, étonné, un Mister No autoritaire, moins désinvolte qu’à l’accoutumé, qui se comporte en véritable chef d’expédition, entreprenant et très directif mais aussi rassurant. Et ce n'est pas un hasard, car une expédition en forêt équatoriale n’est pas une ballade dans un jardin botanique. Elle exige une très bonne organisation et ne peut réussir que si les membres acceptent une discipline de circonstance.
D'autre part, Nolitta démontre, encore une fois, sa parfaite connaissance du milieu amazonien. Un premier exemple : "la zone de vie" le soir en forêt équatoriale. Elle est très bien décrite par l'auteur. Le bivouac s'installe entre 15h et 16h car il fait sombre en forêt et les nuits tombent vite. Il est important de bien choisir une zone sèche, dégagée et sans arbres susceptibles de tomber sur les personnes lors d'un coup de vent pendant la nuit. Les taches sont reparties entre les membres de l'expédition : nettoyer le sol, ramasser le bois de chauffe, préparer le repas, et à chacun de monter son hamac.
Un second exemple : la blessure de Dana par une flèche indienne enduite de curare. Nolitta décrit un Mister No très rassurant dans ses paroles et ses gestes. Là encore, ce n'est pas un hasard car ce sont des qualités indispensables à un bon guide amazonien. Rappelons simplement "que l'on peut mourir de faim en quelques semaines, de soif en quelques jours, mais de panique en quelques minutes".

Mais, par ailleurs, Mister No n'a pas abandonné son humour, ni sa bravoure. Un mémorable combat avec un féroce caïman rappelle au lecteur son courage et sa débrouillardise. Et Il reste toujours un rebelle non violent, romantique et beau parleur en compagnie de charmantes dames.
Nolitta-Diso, SBE
Nolitta-Diso, SBE
Quelques remarques :
- Le capitaine du bateau se nomme Antonio Vega. Sans doute s'agit-il d'un hommage de Nolitta au Capitaine Vega rencontré au Mexique, et qui fut un des instigateurs du personnage de Mister No.
- Au début de l’histoire, et est-ce à cause de la pluie, Mister No porte le blouson en cuir noir de Ferri sur le sweat-shirt de Diso. Deux looks en un. Rapidement le blouson sera abandonné par Diso qui le juge trop pénible à dessiner dans les scènes d'action, comparé au sweat-shirt.
Nolitta-Diso, SBE
Nolitta-Diso, SBE
- C'est la première véritable participation d'Otto Kruger à l'histoire après deux courtes apparitions dans les numéros un et huit (EO).
- Les paroles prononcées par les indiens dans les histoires de MN sont-elles authentiques ?
Nolitta-Diso, SBE
Nolitta-Diso, SBE
"Mes indiens disent presque toujours des paroles authentiques que je prends dans le dictionnaire du missionnaire Père Luigi Cocco ou du français Jacques Lizot, que j'ai eu l'honneur de rencontrer au cours de mes voyages. Mais si les paroles et les sons sont ceux que vous pouvez entendre sur l'Orénoque, les phrases sont sans fondement. Et si un Yanoama lisait Mister No, il resterait horrifié par mon ignorance" (La Posta di Mister No, n°148,EO).


Dans cet épisode, l'expérience de Nolitta parle, sans appel. Et nul doute qu'à travers ses personnages, c'est lui qui navigue sur les cours d'eau, en évitant les bancs de sable, les rochers affleurant la surface de l'eau et les zones encombrées de végétation. C'est lui encore qui, machette à la main, ouvre un layon dans la forêt, progresse sans se perdre et va à la rencontre des indiens. Lui qui aurait, peut-être, tant aimé faire partie de l'expédition de Mister No…

Taliko
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lagon requin
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Re: Le dernier envol de Mister No...

Message par lagon requin »

Merci encore pour ce sujet :o
Le bonheur vient de l'attention aux petites choses,et le malheur de la négligence des petites choses
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Taliko
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Re: Le dernier envol de Mister No...

Message par Taliko »

De Mister No à Zagor : une histoire de… couvertures

http://dimeweb.blogspot.it/2012/10/da-m ... ia-da.html

par Giampiero Belardinelli (avec Francesco Manetti)

(Merci à Marco d'UBC fumetti pour ce lien)
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mark76
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Re: Le dernier envol de Mister No...

Message par mark76 »

incroyable :o quel boulot et quel sens de l'observation pour le gars qui a fait ça :pouce:
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klorophylle
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Re: Le dernier envol de Mister No...

Message par klorophylle »

J'ai commencé à lire le sujet 2 pages et je trouve cela génial, bravo Teliko c'est très fouillé et super bien documenté et aussi point important très bien écrit... :pouce:
n'oublie pas d'essuyer tes pieds avant d'écrire....
pas de bras.............pas de petits formats..............
Ma liste de recherche: viewtopic.php?p=556456#p556456
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Taliko
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Re: Le dernier envol de Mister No...

Message par Taliko »

Bonjour,

Mister No : Il quadrifoglio ou le (trèfle à) quatre feuilles.


Mister No est un pilote d'avion. Et comme beaucoup de pilotes, civils ou militaires, il porte un blouson et arbore un insigne cousu sur son épaule. Cet emblème vestimentaire, très caractéristique, se traduit par la présence sur sa manche droite d'un motif rouge dans un cercle blanc. Mais s'agit-il d'un signe distinctif de l'appartenance à un club d'aviation, à une ville, à un groupe associatif ? Représente-t-il un grade, une hélice, une fleur ou une croix censée protéger ? Son interprétation pose question.

Pourtant cet emblème est, sans aucun doute, un porte-bonheur et représente un trèfle à quatre feuilles. C'est Sergio Bonelli, lui-même, qui l'affirme : "En réalité j'ai choisi pour Mister No ce symbole porte-bonheur, en souvenir des vacances d'été à la campagne il y a bien longtemps, quand la recherche joyeuse d'un trèfle à quatre feuilles dans les prés environnants pouvait nous occuper des après-midi entiers, moi et mes amis d'enfance" (Mister No, making off, Guido Nolitta, edizioni if, 2005).

Le trèfle apparaît à la création du personnage. Par la suite, quel que soit le dessinateur et le look de Mister No (blouson en cuir de Ferri, sweat-shirt ou blouson en jean de Diso), la présence du "quatre-feuilles" sur le bras droit sera respectée (les quelques oublis seront corrigés dans la réédition tutto).

Le trèfle arbore plusieurs couleurs suivant les couvertures et l'éditeur.
Trèfle bleu (couv MN 2 SBE), trèfle rouge (couv MN 1 if), trèfle jaune (couv MN 1 MJ), trèfle vert champêtre très rare...
Trèfle bleu (couv MN 2 SBE), trèfle rouge (couv MN 1 if), trèfle jaune (couv MN 1 MJ), trèfle vert champêtre très rare...
A la fin des années 80, le retrait progressif de Nolitta de la série et l'arrivée de nouveaux scénaristes va provoquer chez ces derniers une envie, ou plutôt un besoin absolu, de vouloir expliquer à tous prix les éléments mis en place précédemment par le créateur de Mister No. Le trèfle n'a pas échappé à cette règle.

En effet, en 1987, Mignacco a voulu associer ce symbole, dès son premier scénario, à un évènement historique particulier de la vie de Jerry Drake. Dans l'épisode "Les Tigres Volants" (MN 145/148 EO) Mister No voit ce symbole pour la première fois sur l'avion de Bat Barlington, qu'il rencontre sur un petit aéroport près de San Francisco. Ils combattront ensemble en Chine et face au danger une solide amitié va naitre entre eux. Plus tard Jerry adoptera ce symbole mais alors que Bat l'avait peint sur la carlingue de son avion comme porte-bonheur dans les combats aériens, Jerry va le coudre sur la manche droite de son blouson pour que la chance l'accompagne partout, pas seulement en vol mais également à terre.
Mister No, Bat Barlington et le trèfle, MN 146 EO, SBE
Mister No, Bat Barlington et le trèfle, MN 146 EO, SBE
En 1997, un autre scénariste, Colombo, va s'emparer de ce symbole et donner sa version des faits (mais était-ce bien nécessaire ?) dans le Speciale 11 (Il soldato senza nome) qui, chronologiquement, est antérieur à la version de Mignacco (voir un post précèdent, page 5).
MN SP 11 couv.jpg
Par la suite, au fil des épisodes, en plus du dessin, le "quatre-feuilles" sera de temps en temps évoqué dans le scenario :
MN trefle 298, 309.jpg
Vers la fin de la série, ce logo deviendra symbole de liberté, et pour ne pas le renier, Mister No quittera Manaus, une ville rattrapée par la civilisation, corrompue et destructrice, pour rejoindre un petit village perdu au milieu des Andes boliviennes où il retrouvera son ami Kruger.


Rarement un porte-bonheur aura aussi mal porté son nom. Mister No est né avec la malchance comme deuxième peau. Son enfance, son adolescence et ses premières années d'adulte ne sont que désillusions face à la dureté de la vie. Aussi, pour oublier ce passé douloureux, il rejoint l'Amazonie. Un lieu isolé, coupé du reste du monde, où les nouvelles n'arrivent pas ou, si elles arrivent, elles sont tellement déformées que l'état du monde extérieur échappe à la société amazonienne. Là, Mister No rêve de vivre tranquillement, entouré d'amis amateurs de whisky et de cachaça à crédit, bercé par la samba, le jazz et les jupes des filles. Pourtant ces instants seront rares car Mister No, malgré le trèfle, ne va encore récolter que des ennuis à la chaine et devra faire face à des situations souvent dramatiques. Mais la plus dramatique, car définitive, arrivera en décembre 2006, date de sa dernière aventure (EO).

Mais rarement aussi un porte-bonheur aura aussi bien porté son nom. Grace au trèfle, Mister No sortira toujours vainqueur de ses emmerdes et de cette poisse qui lui colle toujours à la peau, et viendra à bout, avec humour, désinvolture et parfois miraculeusement, de toutes ces situations difficiles… sauf hélas la dernière, l'arrêt de la série.

Peut-être eut-il fallut arrêter le temps et empêcher les lecteurs de grandir…


Quelques remarques :

- Mister No a eu pendant un certain temps deux porte-bonheurs simultanément : le "quatre-feuilles" sur son épaule droite mais également un pendentif dans une couture de son blouson de pilote. Ce pendentif, en forme de poisson, lui avait été remis lors de la guerre dans les philippines par George, un soldat mourant, en espérant qu'il lui porte bonheur bien plus qu'à lui (MN 51-53 EO). Mais ce porte-bonheur, crée pour un besoin narratif, finira aux oubliettes, contrairement au trèfle.

- Enfant, Jerry Drake sera lui-même le porte-bonheur (vivant) du boxeur Treno (Maxi 1999)

- Les indiens Yanoama appellent Mister No : "uomo dal quadrifoglio sul braccio (homme au quatre feuilles sur le bras)".

- Dans la rubrique "La posta di Mister No" n° 279, un lecteur demande à Sergio Bonelli de lui envoyer un trèfle comme celui du pilote. Bonelli lui répond par Mister No interposé avec un dessin de Polese : "Mon porte-bonheur est une pièce unique, cher Francesco, et je le garde bien précieusement". Pas de merchandising donc chez SBE.
MN trèfle 279 edito.jpg
MN trèfle 279 edito.jpg (11.04 Kio) Vu 1937 fois
- Le trèfle à quatre feuilles est également présent en Amazonie. Cette plante, appelée scientifiquement "oxalis barrelieri", n'est absolument pas un porte-bonheur mais est utilisée comme médicament dans des affections buccales.


Taliko
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Taliko
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Re: Le dernier envol de Mister No...

Message par Taliko »

Bonjour,

Pour saluer le retour de Mister No (félicitations à Texwiller et son équipe) et pour vous souhaiter une tres bonne année, misternoienne, voici :


BIENVENUE A MANAUS

Accoudé contre l'embrasure de la fenêtre et la tête posée dans le creux de sa main, il regarde s'éveiller la ville. Dans ses doigts jaunis une cigarette finit de se consumer. Il aurait tant voulu dormir, dormir encore et encore, d'un sommeil profond. Mais ils sont là, comme tous les jours, à gueuler et s'agiter sur le port tels des fourmis folles à la recherche d'une proie. Pêcheurs, commerçants et porteurs courent dans tous les sens, à vous donner le tournis, alors que vous n'avez pas dégrisé. Leur but, les cargos de haute mer et les bateaux qui attendent les premières lueurs de l'aube pour accoster à Manaus et déverser leurs marchandises : volailles, porcs, fruits et légumes de la région. Alors les cuites sont de plus en plus fréquentes, les alcools de plus en plus forts… mais les nuits toujours plus courtes. Manaus, une ville endormie ? Il sourit.

L'arome d'un café chaud flotte dans la chambre tandis que des odeurs pestilentielles entrent par la fenêtre ouverte. Les rues basses du vieux port sont envahies d'immondices. Encore quelques semaines et le fleuve en crue fera son travail d'éboueur. Le café lui brule la gorge et sa tête lui fait mal. Une longue journée s'annonce. Il redoute ces heures interminables à attendre. Mais heureusement sa petite fille, sa chabine dorée à la peau couleur sapotille, va venir. La semaine dernière, elle lui a offert un petit avion en bois tourné d'Amazonie pour ses quatre vingt dix ans. Mais il ira seul faire, paresseusement, la tournée des bars et saluer quelques vieilles connaissances. Peut-être le vieux sergent lui offrira même un passage vers l'aéroport en échange d'une cachaça qu'il négociera avec le barman de l'hôtel. Il aime tant bavarder avec les pilotes de passage à Manaus. Pourtant bien souvent les nouvelles ne sont pas bonnes. La forêt, sa forêt, souffre, sous les coups de boutoirs des industriels du soja, des éleveurs, des forestiers, des orpailleurs et les natifs d'Amazonie voient leur territoire ancestral se réduire inexorablement.

L'après-midi, il n'ira pas naviguer sur le fleuve, ni marcher en forêt, ni se baigner dans les eaux fraiches d'Iracema, mais il s'enfoncera dans les ruelles enchevêtrées de Manaus. Il fera une visite à des copines dans une maison près du marché municipal, où les énormes brasseurs d'air font oublier ces heures trop chaudes. Il attendra ensuite que passe le train de cinq heures qui déverse des wagons d'eau sur la terre rouge. Puis il traversera la ville déserte après la pluie pour aller s'allonger dans un hamac près des pontons flottants. L'activité sur l'eau y est incessante mais reposante à cette heure. Les pirogues vont et viennent nonchalamment entre les gros cargos endormis dans la baie du Negro et les marchands ont déroulé les bâches bleues sur leurs étals.

A travers la fenêtre, son attention vagabonde dans la ruelle devant lui. Elle est bordée de vieilles masures et descend jusqu'au marécage en bordure de la ville. Là, le soir, c'est le royaume enchanté de la nuit. Il ira, si ses jambes le portent sur les passerelles de bois pourri, boire une bouteille de Ballantine's en écoutant boléros, mambos et quelques notes de jazz balancées par un trio de musiciens. Et sur le chemin du retour, près de la station TexWillerCo, il fera une pause sur les berges du fleuve, pour regarder couler le Rio Negro. Mais surtout, il va surveiller le "boto", ce dauphin rose, qui à 18h13, vient charmer les jeunes filles insouciantes. Un beau jeune homme sommeille, semble-il, dans l'âme du dauphin. Hier, sa petite chabine a entendu une nouvelle et belle histoire, celle d'un "dard empoisonné"… mais le dauphin doit revenir conter encore la longue histoire d'un hôte de ces lieux, une canaille illustre, disparu trop tôt dans le ciel d'Amazonie, un certain… Mister No.

La journée promet d'être belle, une journée ordinaire, en somme...
Manaus bienvenue.jpg
Texte : Taliko, photo : Serge P.
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Tovenaar
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Re: Le dernier envol de Mister No...

Message par Tovenaar »

Wow ! :love:

Superbe texte ! :clap:
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CRISWEL
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Re: Le dernier envol de Mister No...

Message par CRISWEL »

Est-ce que l'idée de coucher tout ça sur papier serait dans tes objectifs ? :prie:
"Ce château n'est plus à vendre..."
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Blek
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Re: Le dernier envol de Mister No...

Message par Blek »

Pour la petite histoire on a eu droit à un Mister No de Noël en Italie :faim:
Almanacco dell'Avventura 2013
Almanacco dell'Avventura 2013
Ce n'est pas véritablement de l'inédit mais la mise en couleurs du Speciale Mister No 3 : Il re del Sertão
Speciale Mister No 3
Speciale Mister No 3
Outre l'histoire mise en couleurs on a le droit à un bel hommage à Sergio Bonelli un an après son décès.
Emouvant et vraiment très intéressant...
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CRISWEL
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Re: Le dernier envol de Mister No...

Message par CRISWEL »

Mister Noël.. :beer:
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Taliko
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Re: Le dernier envol de Mister No...

Message par Taliko »

CRISWEL a écrit :Est-ce que l'idée de coucher tout ça sur papier serait dans tes objectifs ? :prie:
Il s'agit simplement d'un clin d'œil :

D'abord à Bonelli qui, dans "La vita privata dei fumetti", s'était prêté au jeu de raconter le quotidien de son héros.

Ensuite à Texwiller du forum (station TexWillerCo, car le pétrolier Texaco est présent en Amazonie) et aux éditions 13-18 (18h13).

Enfin un clin d'œil personnel à Mister No, dont on a perdu la trace depuis 2009. Est-il encore vivant ? Oui, sans hésitation. Sa naissance éditoriale remonte à 1975 alors que sa naissance civile se situe en 1922. Il a donc eu quatre vingt dix ans en 2012. Il est en forme mais naturellement un vide commence à se faire autour de lui, vide crée d'abord par son fichu caractère inchangé mais aussi par le temps, cette clepsydre folle, qui avale tout dans une totale indifférence. La vie aventureuse de Mister est bien connue mais sa vie ordinaire et privée très peu : quid de sa mère invisible, quid de sa descendance car il est impossible qu'avec toutes ses liaisons amoureuses, il n'ait pas semé un petit bourgeon en terre amazonienne. D'où cette petite chabine, une métisse, qu'il aime d'un amour vénérable insoupçonné, et ce pour plein de raisons, dont une qui explique pourquoi, à quatre vingt dix ans, sa chambre est remplie de maquettes d'avions, comme celle de son enfance, tandis qu'il rêvait de devenir pilote.

Mais c'est une autre histoire…
Blek a écrit :Pour la petite histoire on a eu droit à un Mister No de Noël en Italie :faim:
Ce n'est pas véritablement de l'inédit mais la mise en couleurs du Speciale Mister No 3 : Il re del Sertão
Une mise en couleur très réussie :
MN Alman 2013 calvaire.jpeg
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Blek
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Re: Le dernier envol de Mister No...

Message par Blek »

Taliko a écrit :Une mise en couleur très réussie
En effet :pouce:
Je l'ai lu dans le TGV de retour de Turin et j'avoue que je l'ai dévoré sans m'en rendre compte !
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Silent Running Man
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Re: Le dernier envol de Mister No...

Message par Silent Running Man »

Blek a écrit :
Taliko a écrit :Une mise en couleur très réussie
En effet :pouce:
Je l'ai lu dans le TGV de retour de Turin et j'avoue que je l'ai dévoré sans m'en rendre compte !
Chouette histoire, en effet, et bel hommage à Bonelli :pouce:
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