Période Rouge

Période Rouge en albums

3 couvertures Période Rouge

Richard Medioni a annoncé à sous tes lecteurs, en mai 2010, que le numéro 25 clôturait l'aventure de Période Rouge qui aura duré 3 années. Pour célébrer ce final, un troisième recueil papier est paru, il reprend l'intégrale des numéros 19 à 25 agrémentée de 2 numéros inédits que vous ne trouverez nulle part ailleurs. Ces numéros Hors-Série proposent notamment une très intéressante interview du premier rédacteur en chef de l'hebdomadaire Pif-Gadget, Georges Rieu, qui vient nous apporter des anecdotes et des révélations de tout premier ordre, ainsi qu'un dossier sur l'histoire du magazine côté coulisses en apportant de nombreuses informations sur certaines étapes majeures de l'histoire du magazine ; à travers ses crises, ses changements de formules et des éclaircissements sur la disparition du titre.

Ce troisième et dernier recueil fait suite aux deux premiers déjà parus en 2008 et 2009. Ces recueils sont en passe d'être épuisés, sachez qu'ils ne seront pas réédités. L'intégrale de Période Rouge rassemblent alors quelques 536 pages tout en couleurs composant 220 articles, illustrés par 1300 documents !..

Exemples de pages

Vous pouvez retrouver les sommaires de ces 3 albums dans le PDF à télécarger ici : Sommaires des 3 recueils de Période Rouge

Ces numéros n'étant pas distribués en librairie, vous pouvez les commander directement auprès de l'éditeur Vaillant Collector. Chaque volume est vendu au prix de 25 euros, son format est de 21 x 30 cm et l'album relié de 178 pages possèdent un dos toilé. Tous les renseignements concernant l'acquisition de ces futurs collectors sont contenus dans le fichier PDF à télécharger ci-dessus.

Alors un conseil, dépêchez-vous de les commander !

L'invité de Pif-Collection : Période Rouge

Il y a quelques semaines de cela, Pif-Collection reprenait - enfin - du service et cette occasion, nous en avons profité pour faire un état des lieux de l'univers de Pif : les sites, les forums, les publications...

Ces dernières années, nous avons vu arriver de nouveaux amateurs, collectionneurs ou simples anciens visiteurs, à la recherche de leurs souvenirs passés. Hier, Pif le chien, Vaillant ou Pif-Gadget ont définitivement marqué de très nombreux lecteurs qui, aujourd'hui, viennent faire partager leur intérêt, passion, autour de cercles que constituent des sites, blogs ou simples forums. Même si - une nouvelle fois - le mensuel Pif-Gadget a disparu des kiosques depuis le début de l'année 2009, l'engouement pour les personnages, les publications, les auteurs, continuent à alimenter de nombreux dossiers, articles ou discussions ça et là dans la "bulle Pif".

Période Rouge a été très certainement l'un des plus actifs et très largement suivi par de nombreux lecteurs fidèles à cette publication à la diffusion originale. A l'occasion de l'annonce de la publication de son dernier numéro (en mai 2010), voici un dossier qui vos présente la passionnante aventure de Période Rouge...

Période Rouge

Cela fait un an qu'un mystérieux magazine, webmagazine, ou encore fanzine est apparu sur la web dans la galaxie "Pif"... Le 1er mai 2008 (date qui ne tient pas du hasard), le premier numéro (gratuit !) de Période Rouge faisait son apparition sur le net. Enfin, sur le net, c'est vite dit car il ne s'agissait pas d'un site, mais plutôt d'un magazine accessible par abonnement ou soit en téléchargement sur le net, dans les deux cas, l'accès en est gratuit. Donc, entre fanzine, prozine ou webzine, comment nommer ce magazine à télécharger sur le net ? Son initiateur, Richard Medioni, nous l'expliquait très simplement l'an dernier : "Je souhaitais un journal conçu, réalisé et mis en page comme un vrai journal. Un mensuel de bonne qualité technique, tout en couleur, avec des reproductions satisfaisantes, une bonne typographie. Mais imprimer et envoyer un tel journal par La Poste coûte horriblement cher. Alors j'ai eu l'idée d'un "Période Rouge électronique" envoyé par mail au format pdf, que chacun peut lire facilement sur son ordinateur, puis le conserver sur son ordi ou sur un CD (200 numéros par CD!). On peut aussi l?imprimer et en relier les numéros, la qualité d?impression étant parfaite ».

Alors que le 13ème numéro va paraître le 29 avril (pardon, sera disponible en téléchargement ou envoyé aux abonnés), il nous a paru intéressant et nécessaire de faire le point sur une année de Période Rouge qui a reçu, depuis peu, les honneurs d'une édition papier...

L'annonce de la sortie en avril 2008 de ce nouveau média a suscité l'an dernier de nombreuses questions sur le positionnement de sa ligne éditoriale, nombreux se sont dit "mais que peut apporter de plus Période Rouge ?..." Alors que, par exemple, Pif-Collection abordait un point de vue plus d'un collectionneur, d'un passionné ou d'un simple curieux, l'équipe de Période Rouge, a su apporter un point de vue plus historique et politique de Vaillant / Pif-Gadget. Il faut dire que l'Oncle Richard a su s'entourer notamment d'un historien, en la personne d'Hervé Cultru, déjà auteur du livre paru aux éditions Vaillant Collector : "Vaillant, 1942-1969 la véritable histoire d'un journal mythique". Celui-ci a mis à profit ses recherches pour publier de nouveaux dossiers dans Période Rouge. Parmi les autres collaborateurs de ce mensuel pas comme le autres, citons Christian Potus et Mariano Alda qui ont alimenté les pages de Période Rouge avec des découvertes et des documents de premier ordre. Mais Période Rouge ce n'est pas que du texte, comme tout magazine qui se respecte, les parties dessin et BD n'ont pas été oubliées ; deux dessinateurs y collaborent régulièrement : Bernard Ciccolini et Kamb. Pour compléter l'équipe, Françoise Bosquet, fondatrice de Vaillant Collector est plus spécialement chargée de la qualité des textes et des relations avec la presse et les lecteurs.

A Pif-Collection, nous attendions ce premier numéro avec beaucoup de curiosité ; il fallut bien se rendre à l'évidence, Période Rouge c'est du sérieux !..

l'équipe de Période Rouge
Une partie de l’équipe : Hervé Cultru, Richard Medioni et Bernard Ciccolini

Pif-Collection : « Richard, si mes calculs sont bons, 12 numéros de Période Rouge, cela représente quand même plus de 200 pages, soit l’équivalent du livre La Véritable Histoire de Pif Gadget, des origines à 1973. Le travail fut-il le même ? »

Richard Medioni : « C’est à la fois pareil et totalement différent! Pareil parce que nous avons la même exigence quant à la qualité d’écriture et la densité des informations… Mais, à part ça, il y a d’énormes différences avec l’écriture d’un livre. Quand j’ai écrit La Véritable Histoire… (et ça a été pareil pour Hervé Cultru avec son livre sur Vaillant), il fallait avant tout que le livre soit cohérent et donne une idée exacte de l’ambiance, de la vie réelle, de l’histoire de ce journal. Il fallait donc sacrifier certaines anecdotes ou événements mineurs, réduire certains passages, en privilégier d’autres… Bref, ce qui comptait c’était l’impression générale que ressentirait le lecteur en arrivant à la dernière ligne. Dans un article de Période Rouge, nous n’avons pas les mêmes contraintes. On peut consacrer un long article à Géo-Mousseron, à Jacques Tabary ou à la fin des Pionniers de l’Espérance en étant le plus complet possible, en multipliant les descriptions, en rentrant dans les détails. Là, ce qui compte c’est que le lecteur se fasse, sur le seul sujet abordé, une idée exacte correspondant à la réalité. Cela dit, en termes de temps et d’effort, 200 pages d’un livre ou 200 pages de Période Rouge, c’est à peu près la même chose.»

Pif-Collection : « Comment organises-tu la préparation et la réalisation d’un numéro de Période Rouge ? »

Richard Medioni : « Tous les mois, Hervé vient passer un week-end chez nous à la campagne. On réfléchit aux thèmes à aborder, on met au point les sommaires des futurs numéros, on examine les maquettes déjà réalisées… Et puis on se fait une petite brocante pour se détendre. Dans le mois qui suit, je suis en contact par internet ou par téléphone avec les différents membres de l’équipe du journal (mais aussi, de plus en plus souvent, avec des collaborateurs occasionnels) qui travaillent leurs articles ou leurs dessins. On scanne comme des bêtes, Françoise lit et met au point les textes, et je fais la maquette. Une dizaine de jours avant parution, le numéro est envoyé à tous les membres de l’équipe pour relecture, ainsi qu’à un ami libraire parisien qui connaît la BD comme sa poche et nous fait souvent découvrir des merveilles. Et puis il y a un travail qui ne se voit pas : c’est la gestion de tous les abonnements et du site d’envoi du journal, et ça, c’est Françoise qui le fait chaque jour. »

Période Rouge PR
Chaque numéro de Période Rouge comporte environ 50 documents. Ils sont scannés et traités en haute définition (c’est nécessaire pour la parution ultérieure en album), puis retouchés avec le logiciel Photoshop.

Le journal est d’abord mis en page avec le logiciel XPress avant d’être transformé au format PDF avec Acrobat Professional.

Pif-Collection : « Travaillez-vous avec beaucoup d’avance ? »

Richard Medioni : « Oui ! C’est obligatoire pour la recherche des informations et des documents. Nous savons grosso modo ce qu’il y aura comme articles importants dans les quinze prochains numéros et nous avons une liste d’articles possibles au-delà de ces quinze mois. L’article sur Les Pionniers a été écrit il y a plus d’un an et modifié constamment jusqu’au moment de sa parution ! Hervé Cultru, qui se déplace énormément pour rencontrer les témoins, travaille depuis six mois sur un sujet qui ne verra le jour qu’à la fin 2010 ! »

Pif-Collection : « Avez-vous des contacts avec vos lecteurs ? »

Richard Medioni : « Tous nos abonnés ont notre adresse de messagerie et beaucoup nous écrivent. On répond, bien sûr, à tous leurs messages mais ça ne s’arrête pas là. Souvent nous sommes en contact avec des gens qui ont beaucoup de choses à nous apprendre et avec lesquels se noue une véritable relation amicale. Tous les messages nous font plaisir, mais on a un petit pincement au cœur particulier quand un message nous vient de loin, comme le Sri Lanka, le fin fond du Canada, Hong-Kong ou le Brésil… Nous avons dix-sept nationalités parmi nos abonnés ! »

PR et les lecteurs
Au Salon de la BD de collection à la mairie du 13ème, les lecteurs étaient notamment invités à rencontrer l’équipe de Période Rouge. À gauche, Robin qui, à la suite d’un échange de courriels, a écrit un bel article sur la collaboration de son père avec Coelho. À droite, un lecteur venu présenter une collection étonnante d’objets ayant trait à Pif : un autre article en perspective pour Période Rouge

Pif-Collection: « Tu m’as confié de très belles histoires autour de la parution de Période Rouge, peux-tu nous donner quelques anecdotes ? »

Richard Medioni : « Les plus belles histoires commencent toujours par un courriel. C’est, par exemple, ce lecteur habitant New York qui se révèle avoir été l’un des très proches collaborateurs du grand Will Eisner. Il nous a fait découvrir le génie de ce maître de la BD. Et, un jour, il nous sort de son chapeau un Nasdine Hodja signé Eisner et nous écrit un article sensationnel sur le sujet.
C’est aussi cet abonné habitant un pays de l’Est, grand amateur et grand collectionneur, avec qui nous correspondons depuis des mois et qui, à lui tout seul (texte et images jamais vues), est en train de réaliser un Période Rouge exceptionnel, que nos lecteurs découvriront en juillet. C’est le fils d’un écrivain qui nous apprend que son père, décédé il y a peu, a travaillé avec Coelho. Et, pour rendre hommage à son père, il nous propose un article émouvant que nous avons publié dans le numéro 9. C’est une lectrice d’Annecy qui nous envoie régulièrement des messages, des documents sur sa jeunesse aux Vaillants et Vaillantes. Après un an de correspondance, on s’est aperçu qu’une photo d’elle était parue dans un Vaillant de 1953, on lui a envoyé le document et elle nous a immédiatement téléphoné pour nous dire sa joie de revoir une photo qu’elle ne possédait pas regroupant son frère, sa sœur et ses camarades des Vaillants ! Et puis il y a ces retrouvailles et ces liens qui s’affermissent avec les anciens de Vaillant et de Pif Gadget, de Forton à Kline, de Nicolaou à Jacques Tabary, de Mandryka à Christian Godard, sans oublier notre ami Kamb, qui nous soutient et nous apporte tout son savoir: tu imagines, Jacques a commencé en 1952 à Vaillant, a participé à tous les Pif Gadget, et aujourd’hui il publie ses dessins dans Période Rouge… Une fidélité de cinquante-sept ans ! »

Kam Françoise Bosquet
Jacques Kamb et son épouse Germaine qui présentent le premier album de Période Rouge dont la couverture reproduit un dessin de… Kamb
Françoise Bosquet à sa table de travail

Pif-Collection : « On a l’impression que votre équipe s’étoffe au fil des numéros… »

Richard Medioni : « Il est vrai que nous «invitons» nombre d’amateurs à nous apporter leur contribution. Cela fut le cas pour Pascal Baudonet qui a raconté l’histoire du premier Pif Poche, ou de Jim Everest qui a écrit un article remarquable sur Hop! et Louis Cance, et l’article principal du numéro anniversaire est écrit par un lecteur fan d’un personnage vedette de Pif Gadget. Et il y a, bien sûr, ceux qui participent régulièrement à Période Rouge, comme Bernard Ciccolini, lequel est d’ailleurs mis en vedette dans le numéro du premier anniversaire: depuis le début, il nous fait des dessins originaux sensationnels… Un autre dessinateur intervient aussi: Pat Rik, qui est vraiment un maître dans l’art du pastiche. Côté textes et révélations, Christian Potus a un rôle primordial dans le journal. Quant à Mariano Alda, pendant toute cette première année il a fait un boulot considérable et de qualité. Et il y a Jean-Luc Muller qui réalise des films formidables sur les créateurs de Vaillant et de Pif Gadget, et avec lequel nous travaillons en harmonie.»

Pif-Collection : « Comment peut-on expliquer le succès de Période Rouge et de l’univers de Pif de manière générale ? »

Richard Medioni : « Je pense avant tout que l’attachement des anciens lecteurs tient en particulier aux valeurs humanistes que véhiculaient Vaillant et Pif Gadget, tout en privilégiant la qualité des textes et des dessins. Période Rouge, en étudiant ces deux titres dans leur contexte culturel, social, historique et politique, insiste sur ce qui faisait la particularité de ces journaux. Il faut dire aussi que nous vivons dans une époque extrêmement dure, souvent cynique, caractérisée par une perte des valeurs et des repères. Or, Période Rouge rappelle qu’il fut un temps où un journal pour enfants pouvait exister sans avoir comme seul but le profit, et faisait tout pour élever le niveau de ses lecteurs et leur inculquer des valeurs humanistes. Et cela tout en les amusant.
Mais, bien évidemment, n’oublions pas la qualité extraordinaire des séries qui étaient publiées ».

Jean-Luc Muller

Jean-Luc Muller en plein tournage lors d’une soirée où toute l’équipe de Période Rouge s’était réunie

Pif-Collection : « Combien avez-vous de lecteurs ? »

Richard Medioni : « Le nombre de lecteurs est difficile à estimer exactement, car, hormis les abonnés et leur famille, il y a de très nombreux téléchargements. BD Oubliées, de notre ami Bernard Coulange, met en ligne chaque mois le nouveau numéro et permet de télécharger tous les numéros précédents. Nous pensons que 8000 lecteurs n’est pas loin de la réalité. Parmi eux il y a non seulement des amateurs de BD, d’anciens lecteurs, mais aussi des personnes qui s’intéressent à la littérature populaire, à l’histoire, au mouvement social… Ce grand nombre de lecteurs est dû, pour l’essentiel, au bouche à oreille qui a magnifiquement fonctionné. Nous avons aussi été particulièrement aidés par de nombreux journalistes BD que Françoise avait contactés, en particulier chez Actua BD, BD Zoom, BD Guest, Wartmag, AfNews… Sans oublier le rôle primordial des amis des forums et des blogs qui se sont mis en quatre pour nous faire connaître. »

Pif-Collection : « Qui dit politique dit polémique, as du tu pris mille précautions pour éviter cette situation ? »

Richard Medioni : « Cela va peut-être te surprendre mais Période Rouge n’a pour l’instant jamais rencontré de gros problèmes de cet ordre. Cela vient du fait que nous avons une approche historique et non partisane des événements sociaux et politiques. Comme tu le dis, nous essayons d’être le plus objectifs possible, mais cela ne nous demande aucun effort particulier. Il faut dire que l’Histoire nous a appris à nous méfier des positions trop partisanes et trop tranchées ! Il y a parfois des lecteurs qui ne sont pas d’accord avec un de nos points de vue. Ils nous l’écrivent et la discussion s’engage: dans deux cas précis, cela va déboucher sur des articles importants tenant compte de leurs remarques tout à fait justifiées. Cela dit, libre à chacun de ne pas être d’accord avec tout ce que nous écrivons sur un sujet politique ou traitant de la BD! Par exemple, sur un forum il y a eu récemment un échange vraiment intéressant à la suite d’un article sur Raymond Poïvet et tous les intervenants n’avaient pas la même approche. J’espère que ce type d’échanges constructifs se poursuivra dans le futur. »

Vaillant n°31

la documentation à Période Rouge est un souci permanent. Ici, le premier numéro de Vaillant

Pif-Collection : «Aujourd’hui, Période Rouge c’est aussi un site, peux-tu nous en dire plus ? »

Richard Medioni : «Le site Période Rouge a été créé par l’un de nos abonnés qui est un dessinateur de BD de grand talent : Fred Boot. C’est en quelque sorte un cadeau qu’il nous a fait. Lui et lui seul qui est le maître d’œuvre de ce site. Le site permet de consulter tous les sommaires, de télécharger les numéros via BD Oubliées.
Ce qui est remarquable, c’est qu’il propose des liens avec d’autres sites (dont Pif-Collection, cela va de soi!), et qu’il donne pour la plupart de nos articles des liens qui permettent d’en savoir plus. Et il y a aussi une rubrique où les anciens lecteurs de Vaillant et Pif peuvent apporter leur témoignage. Ce site est un bel exemple de «l’esprit Pif» qui nous est cher, et il montre la complémentarité de tous les sites parlant de Pif et de Vaillant

Pif-Collection : « Un album reprenant les 9 premiers numéros de Période Rouge est paru récemment en tirage limité. Verra-t-on régulièrement ce type de recueil à l’avenir? »

Richard Medioni : « Bien sûr, il y aura un album relié d’environ 180 pages tous les 9 numéros, reprenant la totalité des Période Rouge, plus quelques bonus. En fait, cet album revient beaucoup moins cher à nos abonnés que d’imprimer eux-mêmes leurs numéros, et il est imprimé en haute définition. »

PR recueil n°1

l'édition papier diffusée en tirage limité regroupant les 9 premiers numéros de Période Rouge

Pif-Collection : « Cela nous amène à la dernière question : quel avenir pour Période Rouge ? Des projets ? Un magazine papier ? »

Richard Medioni : « Il n’y aura pas de magazine papier car nous avons annoncé que Période Rouge était gratuit, sans pub, et il le restera. Je t’ai parlé tout à l’heure de valeurs humanistes: je pense qu’il est important de montrer que des bénévoles peuvent faire un travail de qualité sans penser aucunement à la rentabilité. Cela aussi, c’est l’esprit Pif. Cela dit, nous ne sommes pas les seuls à le défendre ! D’autres sites de passionnés le prouve aussi. Quant à l’avenir, Période Rouge continuera tant que nous aurons des choses intéressantes à dire ! »

Pif-Collection : « Merci Richard et merci pour cette somme de documents ! »

Les photos présentées dans ce dossier sont de Françoise Bosquet.

Visitez le site de Fred Boot consacré à Période Rouge : http://perioderouge.wordpress.com/

Les Trésors de l'Almanach de l'Humanité (1ère partie : 1935-1951)

Voici un dossier qui a été commencé en interne depuis plus d'un an, beaucoup de dossiers comme celui-ci ont été entrepris ainsi, mais par manque de temps, aucun n'avait été terminé alors... Il était donc plus que temps de les faire paraître sur le site Pif-Collection. Un grand merci à Stéphane pour ses conseils et pour ses documents.

De prime abord, que viennent faire les Almanach de l'Humanité dans un site consacré à l'univers de Pif ? ..

Les amateurs qui connaissent un peu l'histoire de "Pif le Chien", se souviendront que le personnage créé par José Cabrero Arnal est apparu pour la première fois en 1948 dans les pages du quotidien communiste l'Humanité, avant de rejoindre, en 1952, l'équipe de l'hebdomadaire destiné aux enfants : Vaillant.

A partir de 1935, le quotidien l'Humanité édita chaque année un almanach. Du fait de la proximité des éditions Vaillant et de l'Humanité, les différentes éditions de l'Almanach de l'Humanité profitèrent année après année de l'intervention de différents auteurs des hebdomadaires successifs de Vaillant à Pif-Gadget en passant par Vaillant le Journal de Pif. Ainsi, ces almanachs ont engrangé de nombreux dessins et de nombreuses planches de BD inédites que nous nous proposons de vous dévoiler et vous faire découvrir à travers ces différents dossiers consacrés à cette publication annuelle.

Commençons tout d'abord par un bref historique qui permettra de mieux comprendre le contexte dans lequel sont apparus ces almanachs qui livrent aujourd'hui de véritables trésors d'informations, d'illustrations et de planches de bandes dessinées...

De l'Almanach Ouvrier et Paysan à l'Almanach de l'Humanité 1935

 

Almanach de l'Humanité 1928
Almanach Humanité
Almanach Ouvrier et Paysan 1928
Almanach Ouvrier et Paysan 1929

Le premier Almanach de l'Humanité parut à la fin de l'année 1934 pour l'édition de 1935 suite à la fusion avec l'Almanach Ouvrier Paysan qui comptait déjà 9 parutions depuis son apparition en 1925 (édition de 1926). L'almanach prit alors le nom de "Almanach Ouvrier Paysan - Almanach de l'Humanité" et était désormais édité par les éditions de l'Humanité. "Une base élargie grâce à un accord passé avec l'Humanité. Il était paradoxal qu'un journal comme l'Humanité n'ait pas son almanach tout comme la plupart des journaux bourgeois ; aussi l'Almanach Ouvrier-Paysan de 1935 parait il sous les deux titres" annonçait l'éditorial de cet almanach 1935.

Almanach de l'Humanité 1935

le premier Almanach Ouvrier Paysan - Almanach de l'Humanité 1935 suite à leur fusion

Ces almanachs comprenaient un calendrier avec les éphémérides, des conseils pratiques pour toute la famille, des reportages en photos, des illustrations, romans, laissant une part très importante à la politique et à l'idéologie communiste. Marcel Cachin écrivit à ce sujet dans l'éditorial de l'édition de 1947 : "l'almanach est un très ancien moyen de propagande. Il fut longtemps l'unique livre de la bibliothèque du paysan et de l'ouvrier. Il reste encore un puissant moyen d'influence. C'est pourquoi chacun doit s'efforcer de diffuser au maximum celui qui porte les couleurs de l'Humanité, journal de la Renaissance française". Il était par ailleurs conseillé d'offrir un almanach pour mieux le faire connaître autour de soi.

Almanach de l'Humanité 1935

extrait du jeu concours "Concours des légendes incomplètes ... réservé aux enfants" de 1935

Bien que l'hebdomadaire le plus captivant Vaillant n'existait pas encore au milieu des années 30 (l'illustré Mon Camarade existait cependant depuis 1929), il est intéressant de noter cependant qu'une timide rubrique consacrée aux enfants leur permettait de se distraire. Les 2 pages concernées par cette première édition, gardaient toutefois une connotation très politique si on en juge le jeu proposé : "Concours des légendes incomplètes ... réservé aux enfants". Ce jeu concours en pages de BD proposaient l'histoire de Paul apprenti mécanicien qui travaillait en usine, ici les dialogues étaient à compléter : "- Dis pourquoi les flics vous battent-ils ? - A cause des ....... comme toi qui brisent notre grève. Alors Paul répond : "Demain, .... je serai avec vous au piquet de grève jusqu'à la victoire !". Il faut noter que la réponse au concours avait été donnée seulement en avril 1935 dans le quotidien l'Humanité.

Almanach de l'Humanité 1938

la librairie et bureau d'éditions à Paris de l'Almanach de l'Humanité en 1938

La première édition 1935 de l'Almanach de L'Humanité était vendue 5 francs pour 385 pages. Cette publication eut un tel succès que, selon l'almanach de 1936, le tirage avait été épuisé dès le 15 décembre 1934...

 

Almanach Humanité 1936
Almanach Humanité 1937
Almanach Ouvrier Paysan - Almanach de l'Humanité 1936
Almanach Ouvrier Paysan - Almanach de l'Humanité 1937

L'édition de 1936 reprit le même type de concours que l'édition de 1935 avec 2 pages de jeu concours illustré par Lalande.

Almanach de l'Humanité 1936

extrait du jeu concours "Concours des légendes incomplètes ... réservé aux enfants" de 1936

Au fil des éditions et années suivantes, l'Almanach de l'Humanité allait progressivement enrichir une rubrique intitulée initialement "réservé aux enfants", puis "consacré aux enfants" et enfin "le coin des enfants". Cette rubrique, probablement très populaire auprès des plus jeunes, s'opéra en parallèle avec le succès de l'hebdomadaire Vaillant.

L'édition de 1937 annonçait dès la première page dans l'éditorial que l'Almanach de l'Humanité 1936 avait été un succès. Pas moins de 120 000 exemplaires avaient été en effet écoulés en l'espace de trois semaines. Ce furent 250 000 exemplaires qui furent édités en 1938 et 350 000 exemplaires pour la dernière édition de 1939 avant la guerre. Il faut rappeler qu'à la fin des années 30, le quotidien l'Humanité se situait parmi les trois plus importants journaux d'information en France avec un tirage annoncé de 450 000 exemplaires par jour en moyenne.

 

Almanach Humanité 1936
Almanach Humanité 1937
Almanach Ouvrier Paysan - Almanach de l'Humanité 1938
Almanach Ouvrier Paysan - Almanach de l'Humanité 1939

Les pages "réservées aux enfants" de 1938 et 1939 proposaient différentes nouvelles illustrées par Jean Trubert, auteur, illustrateur et peintre qui fit les beaux jours, entre autres, de Vaillant. En 1938, les lecteurs purent découvrir notamment celles pour "le médecin volant", une adaptation de Charles Vildrac.

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Deux des illustrations de Jean Trubert pour un conte "le médecin volant", une adaptation de Charles Vildrac dans l'édition de l'Almanach de l'Humanité 1938

Puis en 1939, Jean Trubert illustra un jeu concours pour les enfants. Il s'agissait de déterminer d'où viennent les animaux, ce qu'ils mangent, où ils dorment...

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le jeu concours illustré par Jean Trubert en 1939

La guerre de 1939-45 vint stopper la parution de cette publication annuelle. Il fallut attendre la fin du conflit pour voir revenir un nouvel Almanach de l'Humanité. Celui-ci parut à la fin de l'année 1946 pour l'édition de 1947 avec un tirage annoncé de 400 000 exemplaires.

l'Almanach de l'Humanité 1947

Almanach de l'Humanité 1947

après-guerre, le retour de l'Almanach Ouvrier Paysan - Almanach de l'Humanité 1947

Ce numéro intéressera davantage nos lecteurs car il intervint alors que l'hebdomadaire Vaillant "le journal le plus captivant" paraissait depuis juin 1945. Un débat persiste quant à la raison du choix du titre du journal, certains y voient là un hommage à Paul Vaillant Couturier, et d'autres penchent pour une position moins flatteuse ; une tentative commerciale pour s'attribuer le lectorat de "Coeurs Vaillant - Âmes Vaillantes". En effet, il faut savoir qu'en 1945, le principal concurrent Coeurs Vaillants n'avait pas encore obtenu son autorisation de paraître, comme le magazine avait continué à paraître sous l'occupation, son autorisation devait donc passer en jugement. Certains pensent que chez Vaillant on avait missur le fait que le magazine Coeurs Vaillants n'allait pas obtenir son autorisation de paraître à nouveau ...

Comment expliquer que cette publication publiée par l'Union de la jeunesse républicaine de France utilisait le nom de "Vaillant" simplement dans le but de perturber l'achat des lecteurs de Coeurs Vaillants avec cette homonymie ?.. Quoi qu'il en soit, la version officielle soutenait la version Paul Vaillant Couturier.

A la décharge de cette version, il faut dire aussi que Vaillant était proche du PCF et il paraissait logique que son titre s'inspira de la notoriété et du nom de Paul Vaillant Couturier, écrivain, journaliste et homme politique mort en 1937. Coïncidence, il fut entre autres rédacteur en chef de l'Humanité et semblait jouir d'une réputation qui s'inscrivait dans l'idéologie du PCF. Témoin cet hommage de Léon Moussinac, l'ami de Paul Vaillant Couturier, retrouvé justement dans L'Almanach de 1947 qui faisait un éloge à sa mémoire. Il y évoquait des acclamations "Vive Vaillant" dont il bénéficiait à ses apparitions, "un homme dont le souvenir impose l'exaltante image de la jeunesse et de son combat. [...] Servir sa mémoire, c'est suivre son chemin d'une seule pensée, d'un seul coeur, d'un seul combat, j'oserai dire : d'une seule jeunesse".

Ajoutons de même que l'adjectif "vaillant" portait en soi toute une pléiade de synonymes (courageux, hardi, intrépide, brave, travailleur et généreux), des qualités qui venaient bien évidemment appuyer le côté positif de la nouvelle publication. Même si l'hommage paraissait logique, nul doute que le choix de la proximité des deux titres concurrents n'avait rien de fortuite...

Pub Vaillant 1947

publicité parue dans l'édition 1947 pour Vaillant le Journal le plus captivant

C'est dans cette première édition de l'Almanach de l'Humanité 1947 de l'après-guerre que la première publicité pour l'hebdomadaire Vaillant fit son apparition. Avant guerre, le seul illustré pour la jeunesse qui était mis en avant était Mon Camarade, un magazine pour lequel Paul Vaillant Couturier avait par ailleurs écrit : "Jean sans pain" et "Histoire d'Ane pauvre et Cochon gras" publiés notamment dans la collection des livrets de "Mon Camarade". Ce magazine illustré était dirigé par deux historiens du cinéma, Georges Sadoul écrivain et journaliste spécialisé dans le cinéma, et Léon Moussinac, déjà cité, ami de Paul Vaillant Couturier.

A noter qu'une nouvelle inédite de Paul Vaillant Couturier "la découverte de la rivière" avait été par ailleurs publiée dans l'Almanach de l'Humanité 1937, une autre intitulée "Chasseurs, sachez chasser" fut publiée en 1938.

Mon Camarade
Mon Camarade
publicité pour l'illustré Mon Camarade parue dans l'édition de 1938
un numéro de l'illustré Mon Camarade

L'illustré pour la jeunesse Mon Camarade faisait suite au Jeune Camarade (1921-29 ou 33) et naquit en 1933 pour disparaître au début de la guerre en 1939 après 198 numéros suite à une interdiction de paraître. Ce magazine était engagé comme toute publication proche du PCF, il ne publiait que des des bandes dessinées françaises pour contrer les bandes américaines. C'est ainsi que l'on pouvait y trouver un pastiche de Flash Gordon par exemple.

Même s'il paraît un peu probable de parler d'ancêtre de Vaillant, l'illustré Mon Camarade possédait la même idéologie, les mêmes inspirations, le même parti pris de ne publier que des bandes dessinées françaises de qualité au dépend des BD américaines, économiquement plus rentables car déjà amorties.

Bourlès

deux cases extraites de "Olivier l'intrépide" dessiné par Rémy Bourlès dans l'Almanach de l'Humanité 1947

Cette édition de 1947 permit de voir apparaître des signatures qui allaient devenir familières pour les lecteurs de Vaillant et de Pif-Gadget : Rémy Bourlès ou encore Henri Crespi. Rémy Bourlès proposa un récit en 5 pages en noir et blanc racontant les aventures d'Olivier l'intrépide, ouvrier métallurgiste résistant pendant la guerre.

Parmi les signatures des illustrateurs qui collaborèrent à cet almanach, nous comptons aussi Henri Crespi et André Deran qui travaillèrent aussi pour Vaillant dont ils furent des collaborateurs de la première heure. Henri Crespi resta fidèle à l'hebdomadaire, il signera par ailleurs une série remarquée "Nestor" qui lui valut un album en 1968 dans la collection "les Rois du Rire". Henri Crespi s'est surtout rendu célèbre en scénarisant dans Pif-Gadget les enquêtes de "Ludo" avec Marc Moallic.

Henri Crespi illustra dans cette édition un poème de Léon Moussinac.

Henri Crespi Henri Crespi
Henri Crespi
poème de Léon Moussinac illustré par Henri Crespi, auteur de Nestor, une BD parue dans Vaillant et Pif-Gadget. Un seul album paru en 1968 dans la collection "les Rois du Rire". Ci-dessus, une intervention de Nestor dans Pif-Gadget n°34

La rubrique consacrée aux enfants dans l'édition de l'Almanach de l'Humanité 1947 restait encore timide, celle de l'année suivante allait apporter enfin son lot de surprises.

l'Almanach de l'Humanité 1948

Almanach Humanité 1936

Almanach Ouvrier Paysan - Almanach de l'Humanité 1948

Dans cette édition de 1948 de l'Almanach de l'Humanité, les lecteurs virent apparaître pour la première fois des dessins de José Cabrero Arnal, avec une aventure de 5 planches de Placid et Muzo, personnages familiers de l'hebdomadaire de Vaillant. Chaque semaine, depuis le numéro 56 de mai 1946, Placid et Muzo Arnal livrait une planche sur des textes en vers de Pierre Olivier. Dans cette édition de 1948, ces 5 planches n'utilisaient pas de vers de mirliton et l'aventure s'intitulait "Placid et Muzo en Perse", toujours sur un scénario de Pierre Olivier.

Placid et Muzo en Perse

les 4 premières cases de l'aventure "Placid et Muzo en Perse" par José Cabrero Arnal et Pierre Olivier dans l'édition 1948 de l'Almanach de l'Humanité

Attention, il ne faut pas confondre cette aventure avec celle du même nom qui ne fut dessinée que des années plus tard et publiée en 1952 à l'occasion d'un album "Supplément Vaillant" distribué avec le numéro 396 de Vaillant.

Un autre personnage issu de l'hebdomadaire Vaillant, fit son apparition dans l'almanach de 1948, il s'agit de Bob Mallard pilote de chasse sur des textes de H. E. Bourdens avec à nouveau Rémy Bourlès au dessin. Ce dessinateur prolifique rejoignit l'équipe de Vaillant en 1946 et contribua à développer dans l'hebdomadaire des récits réalistes de qualité dont Bob Mallard faisait partie. Un personnage qui fut repris plus tard, entre autres, en 1962 par André Chéret, le célèbre dessinateur du fils des âges farouches : "Rahan", dont le personnage fête cette année ses 40 années d'existence.

Bob Mallard

Bob Mallard pilote de chasse sur des textes de H. E. Bourdens et Rémy Bourlès au dessin (Almanach 1948)

Toujours dans cette même édition nous pouvons remarquer deux splendides publicités, l'une pour l'Avant Garde "le plus grand hebdomadaire de la jeunesse" dessinée par Eugène Gire et l'autre pour l'hebdomadaire Vaillant, non signée, mais très probablement dessinée par Roger Mas.

Avant Garde Pub Vaillant 1948
publicité pour l'Avant-Garde probablement dessinée par Eugène Gire dans l'Almanach de l'Humanité 1948
publicité pour Vaillant et Vaillante probablement dessinée par Roger Mas dans l'Almanach de l'Humanité 1948

A propos de l'Avant Garde, cet hebdomadaire a connu une carrière remarquable, né en 1920, il comptait plus de 800 numéros avant la guerre et parvint à passer le cap de 39-45 en réussissant à continuer à paraître clandestinement. A la sortie de la guerre, il devint un mensuel édité par l'Union de la jeunesse républicaine de France, le même éditeur que "Vaillant le journal le plus captivant".

Après la guerre, un dessinateur de presque 40 ans, fraîchement embauché par l'Humanité, vint rejoindre l'équipe de l'Avant Garde en la personne de José Cabrero Arnal qui signa "Gavroche et G. Latine" entre 1946 et 1950.

Almanach de l'Humanité 1949

Almanach Humanité 1937

Almanach Ouvrier Paysan - Almanach de l'Humanité 1949

L'Almanach de l'Humanité de 1949 apporta son nouveau lot de surprises, voyez plutôt : José Cabrero Arnal, Roger Mas, Lucien Nortier, Henri Crespi, André Deran et Marcel Trillard, entre autres, y signèrent des illustrations et planches de BD.

Les amateurs du dessinateur Arnal noteront avant tout l'entrée fracassante du personnage de "Pif le chien" qui allait changer le destin de l'hebdomadaire Vaillant et donner quelques années plus tard son nom pour devenir Vaillant le Journal de Pif, puis Pif-Gadget en 1969...

Cette première aventure de Pif le Chien à faire son apparition dans l'Almanach de l'Humanité intervint donc dans l'édition de 1949 ! Un peu d'histoire... Il faut se souvenir que le personnage d'Arnal n'est apparu pour la première fois qu'en mars 1948 dans les pages du quotidien l'Humanité et qu'il fallut attendre 1952 pour le voir débarquer dans celles de l'hebdomadaire Vaillant. Pif fit donc une arrivée remarquée en 5 planches dans cette édition de 1949 qui n'a été imprimée probablement qu'en septembre 1948. Cela laisse supposer que peu de temps a du s'écouler entre l'arrivée de Pif dans l'Huma (sous la forme de strips) et ces 5 planches... Il faut aussi ajouter que les premiers fascicules "supplément à l'Humanité" des aventures de Pif le Chien n'allaient intervenir qu'en novembre 1950.

Pif le Chien

la première aventure de Pif le Chien parue dans l'Almanach de l'Humanité 1949 en 5 pages dessinées par José Cabrero Arnal

En découvrant cette planche le lecteur habitué aux strips de l'Huma put s'apercevoir pour la première fois que Pif était marron et jaune, nul besoin d'attendre les premiers albums de la fin de l'année 1950 ou l'arrivée de Pif dans Vaillant pour le découvrir, il suffisait de se procurer l'Almanach de l'Humanité de 1949...

Dans cette aventure, Pif était confronté à Pépin Duclocheton, un voleur à la tire. Point de chat encore à l'horizon en 1948-49, mais patience, il ne saurait tarder...

A noter que désormais c'était Arnal qui dessinait le bandeau tire de la rubrique "le coin des enfants".

Arnal profita de cette édition pour nous gratifier en 1949 d'une splendide page de publicité qui mériterait un meilleur tirage et pourquoi pas une mise en couleurs du fait de sa qualité graphique...

Publicité Vaillant 1949

publicité pour Vaillant avec une illustration de José Cabrero Arnal parue dans l'Almanach de l'Humanité 1949

Autre surprise dans cet almanach, la présence d'un futur pilier de l'hebdomadaire Vaillant puis Pif-Gadget : Roger Masmonteil, dit Roger Mas, un jeune dessinateur (il avait 25 ans en 1949) qui signa - sous le nom de R. Mas - dans ce numéro des illustrations pour un conte intitulé "Becdor le joyeux canard" (faussement intitulé "Bec d'Or" dans le titre). Les textes étaient attribués à un certain Jean-Claude.

Becdor Becdor
Deux des 8 illustrations de Roger Mas pour ce conte de "Becdor le joyeux canard"

Ceux qui connaissent l'oeuvre de Mas, se souviennent que ce dessinateur fut d'un grande aide pour Arnal qui preniat du retard face à toutes ses séries en cours. Ainsi, René Moreu, talentueux illustrateur (on lui doit la création "Riquiqui" et de nombreuses reprises de "Roudoudou", autre personnage créé par Arnal), demanda à Roger Mas dès 1948, d'aider le dessinateur de Pif à fournir des planches de "Placid et Muzo", de "Gavroche et G. Latine". Puis, en 1950, Mas dut seconder Arnal pour animer les strips quotidiens de "Pif le Chien" dans l'Humanité avant de reprendre à lui seul le personnage.

Plus tard, ce fut au tour de Roger Mas de céder "Pif le Chien" à d'autres dessinateurs pour s'occuper de ses propres personnages : Pifou et Léo bête à part. Il est intéressant de noter que c'est Arnal lui-même qui a créé "Becdor" appelé initialement "Canard Oscar" (qui n'avait rien à avoir avec "Oscard le petit canard" de Mat aux éditions S.P.E.). Un album broché a été publié avec les planches d'Arnal en 1947.

Becdor

le seul album de Becdor "au royaume des animaux" dessiné par Arnal sur des textes de Pierre Camus paru en 1947

Cette reprise d'un personnage d'Arnal par Roger Masmonteil préfigurait, avant l'heure, la reprise du personnage de Pif qui allait intervenir quelques années plus tard, avec tout le succès que l'on sait.

Autre curiosité à signaler, un conte illustré par Marcel Trillard...

Marcel Trillard

illustration de Marcel Trillard tiré d'un conte brésilien "le testament du Père Timothée" (1949)

Cet illustrateur est probablement peu connu du grand public et son talent méritait que nous nous y attardions. Dans cette édition, il livre des illustrations d'un conte brésilien "le testament du Père Timothée" écrit par Paul Jammes. Son trait n'est pas sans rappeler, ici, le style épuré de Gring. Marcel Trillard s'est rendu rendu célèbre grâce à des illustrations pour des pochettes de disques, comme celle de "Pierre et Loup racontée par Gérard Philippe" que nous sommes nombreux à avoir déjà vue.

Marcel Trillard

probablement l'illustration de Marcel Trillard la plus connue du grand public : le livre disque de "Pierre et le loup"

Il livra de nombreuses illustrations de nouvelles et tout particulièrement pour un conte fantastique qui se déroule au Moyen Âge : "le Barlafré" sur des textes de Jean-Pierre Chabrol, qui fut publié dans l'Humanité à partir de 1952, puis en album en 1955 et réédition en 1978. Plus de 400 bandes furent réalisées mettant en scène un personnage aux traits empruntés au chanteur populaire Georges Brassens. Marcel Trillard a aussi croisé un autre talentueux conteur en la personne de Jean Ollivier. Ils adaptèrent "les contes d'un buveur de bière". Ces informations ont été puisées sur le site de Pressibus dont la somme de travail considérable permet aujourd'hui de mieux connaître les oeuvres de dessinateurs dans la presse quotidienne. Mais au sujet de cette collaboration avec Jean Ollivier, nous n'avons pas pu confirmer cette information. Marcel Trillard a par ailleurs contribué à des livres de contes illustrés pour les enfants dans la collection de la librairie Vaillant, aux côtés d'autres grands illustrateurs comme Jean (Jen) Trubert ou René Moreu. Ajoutons enfin, que Marcel Trillard a illustré des nouvelles dans Vaillant à la fin des années 50.

Nortier

les premières cases de Bougainville "le découvreur de terres" par Lucien Nortier dans l'Almanach de l'Humanité 1949

Comme dans chaque édition, nous retrouvons un récit complet réaliste, pour l'édition de 1950, c'est le dessinateur Lucien Nortier qui livra 4 planches de "Bougainville découvreur de terres", en l'occurrence Tahiti. Nortier fait partie des dessinateurs réalistes qui ont contribué au succès de l'hebdomadaire Vaillant, illustrant des séries comme "Le Cormoran", "Sam Billie Bill", "Lynx Blanc", "Robin des Bois", "Le Grêlé 7-13" ou encore "Fanfan la Tulipe" ! Son nom a souvent par ailleurs associé à un autre dessinateur du fait de leur fréquentes collaboration sur certaines séries : Christian Gaty.

Almanach de l'Humanité 1950

Almanach Humanité 1936

Almanach Ouvrier Paysan - Almanach de l'Humanité 1950

Cette nouvelle édition vit avant tout le retour de 5 planches de Pif le Chien cette fois-ci opposé à un redoutable chat noir du nom de Hercule... Dès la première case, le décor est planté et les hostilités commençaient entre ces deux ennemis naturels. Un duo qui restera gagnant durant de nombreuses décennies... Le texte est signé Pierre Olivier avec qui Arnal avait créé déjà Placid et Muzo. Encore une fois, ce type de publication imposait un décalage entre le moment de la réalisation des planches et leur parution ; ces planches ont certainement été dessinées au plus tard durant l'été 1949, ce qui pourrait signifier qu'il s'agit là de la première apparition du chat Hercule en compagnie de Pif...

Almanach de l'Humanité 1950

"Pif contre Hercule" dans l'Almanach de l'Humanité 1950

En effet, la première apparition d'Hercule dans Vaillant n'interviendra qu'en 1952 à l'occasion du numéro 398, et à cette occasion, il se présenta : "Salut la compagnie ! C'est Hercule que voilà; le matou des chats. Je vous plais ?"

A noter dans l'édition de 1950 une chanson intitulée "Nous vaillants" dont la musique a été composée par Jean Wiener et sur des textes de Madeleine Riffaud. Même si cette chanson ne fait pas référence à l'hebdomadaire Vaillant, il est amusant de signaler l'existence de cette chanson qui aurait pu être un hymne dédié aux lecteurs de Vaillant. Rappelons que le numéro 1 de Nous les Vaillants est sorti en septembre 1945 et que cette revue dédiée aux mouvement laïc de la jeunesse communiste du même nom (destiné à concurrencer les scouts) était proche du PCF.

 

Almanach de l'Humanité 1950 Nous les Vaillants
Nous les Vaillants
chanson "Nous vaillants" avec une illustration de Simonot
revue de mouvement laïc de la jeunesse communiste "Nous les Vaillants" n°1 (1945) en haut et n°13 (1947) en bas

Dans un almanach, il est traditionnel de présenter le calendrier de l'année et en cette année 1950, chaque mois s'y trouvait illustré. Ce fut le dessinateur Henri Crespi qui s'attela à proposer un dessin pour chacun des 12 mois de l'année.

Almanach de l'Humanité 1950

dessin d'Henri Crespi pour illustrer les mois de l'année 1950

Almanach de l'Humanité 1951

Almanach Humanité 1937

Almanach Ouvrier Paysan - Almanach de l'Humanité 1951

L'édition de 1951 proposait un récit réaliste complet de 4 planches non signées intitulé "Celui qui marchait en avant". Celui-ci relate la vie de Mao-Tsé-Toung à travers une histoire plutôt violente pour des enfants...

Almanach de l'Humanité 1951

Récit non signé de 4 planches "Celui qui marchait en avant"

Pour finir cette première partie sur une note plus gaie, signalons que cet almanach de 1951 permit de retrouver une nouvelle fois une aventure de Pif le Chien qui, décidément prenait de plus en plus d'importance dans cet almanach ainsi que dans le quotidien l'Humanité, nous sommes à la fin de l'année 1950 quand l'Almanach 1951 paraît et, paradoxalement, Pif n'a toujours fait son apparition dans Vaillant... Roger Mas secondait déjà Arnal sur les strips quotidiens de l'Humanité ; il faut savoir que Mas en réalisa plus de 11 000 jusqu'en 1986...

Pif le Chien 1951

la première planche de "Pif au cirque" parue dans l'Almanach de l'Humanité 1951

(à suivre...)

Le fil infos Pif-Collection


Pour pallier à l'absence des news, nous avons décidé de faire paraître régulièrement de petites news sous la forme de "fil infos" qui viendront animer dans un premier le site en attendant le retour de grands dossiers que vous plébiscitez régulièrement...

Et pour inaugurer ce fil infos, voici un Pif réalisé avec les couvertures des 250 premiers numéros !

copyright Pif-Collection 2009
copyright Pif-Collection 2009

Couik et Dicentim chez les Nordiques


Si vous aimez les personnages imaginés et créés par Jacques Kamb et si vous ne connaissez pas le "blog de Dicentim" animé par Fredéric Maye, voici une occasion de vous y rendre : Dicentim blog

Ce blog, notamment, fête dignement les 40 ans de Dicentim, personnage apparu dans Pif-Gadget aux débuts de l'hebdomadaire en 1969...

Fredéric Maye et Christian Potus ont mis en ligne le résultat de leurs recherches concernant cette revue qui nous vient du nord de l'Europe : Jippo.

Ils ont collecté des informations en provenance de documents d'archives Vaillant et de numéros de ce mensuel. Nous avions déjà commencé à vous présenter certaines couvertures des premiers numéros au début du site de Pif-Collection en 2002. Mais par manque de temps, nous n'avions jamais pu rentrer dans le détail. Ici, c'est chose faite avec une présentation du personnage de Dicentim et de Couik.

Sans doute les lecteurs nordiques auront trouvé une âme de Viking à notre franc...

Vous pouvez consulter l'article à cette adresse:
http://dicentim.over-blog.com/article-27172645.html

Nous profitons de cette occasion pour vous présenter une nouvelle fois quelques unes de ces couvertures de Jippo.

Les 3 premiers numéros de Jippo version 1977

Les 2 premiers numéros de Jippo version de 1981

Le 28 mars 2008 pour les 60 ans du personnage de Pif le Chien : Le "WikiPif" est en ligne !

Voilà, le WikiPif est aujourd'hui 28 mars 2008 accessible sur le web pour les 60 ans de Pif !

Chacun pourra venir participer à ce site interactif. Nous vous laissons découvrir le site qui va encore bouger d'ici la smeaine prochaine. Nous vous préparons actuellement un mode d'emploi pour vous permettre de vous atteler à créer vos articles sur le WikiPif.

WikiPif

le WikiPif est en ligne de puis le 28 mars 2008

Pour y accéder : www.wiki-pif.com ou www.wikipif.com

Le WikiPif pourquoi ?

Le site Pif-Collection a été créé il y a de cela – déjà – 6 ans. A l'origine, ce site devait être un lieu de rencontres pour les amateurs, les passionnés, les curieux de tout ce qui tourne autour de l'univers de Pif.

Faisons un retour en arrière. En 1998, le talentueux québéquois Denis Goulet lançait le premier site de "Pif sur le web" et apportait une véritable bouffée d'oxygène en mettant sur la toile le personnage de Pif (qui fête ce mois-ci ses 60 ans) à l'honneur et fit un gros travail avec ce site, notamment graphiquement. Les plus anciens s'en souviennent très certainement. Malheureusement, ce site disparut laissant un grand vide pendant plusieurs années...

Puis, ce fut au tour d'Emmanuel de créer "le Grenier de Pif" qui revint occuper l'espace laissé vaquant et ainsi amener une version fraîche d'un site sur Pif en 2001. Son grenier nous proposait de nous replonger dans les trésors du magazine.

Enfin, en 2002, Pif-Collection tenta timidement de renouveler le genre en essayant de pousser les visiteurs à intervenir aussi souvent que possible, en proposant leurs propres dossiers sur le site. Mais on peut comprendre que ce ne fut pas toujours facile d'écrire sur un site de cette manière, au final peu eurent le courage de s'atteler à écrire dans Pif-Collection. C'était bien dommage car il était évident que beaucoup auraient probablement souhaité intervenir à leur manière sur le site Pif-Collection...

C'est alors que l'idée d'un forum vit le jour et exista sous différentes formes afin d'inciter les journalistes en herbe à écrire leur propres articles sur le forum Pif-Collection.

Mais là aussi, le concept d'un forum montra ses limites et ce lieu d’échanges d'informations restait encore à inventer... Il fallait créer un site participatif autour de l'univers de Pif…

Un wikipedia de l'univers de pif ?

Sur la toile, un des sites le plus célèbre pour sa participation dans un but est l'exemple du fameux wikipedia, véritable encyclopédie universelle où chacun peut proposer ses propres définitions. C'est à partir de cette idée, que le projet du WikiPif est né, tout naturellement, avec cette volonté de donner la parole à toutes celles et ceux qui souhaiteraient apporter leur pierre à cet édifice communautaire et interactif.

Ce WikiPif se proposera comme un vrai un prolongement du site Pif-Collection où chacun des inscrits pourra facilement faire des débuts d’articles, de définition sur l'univers de Pif, que ce soit sur un auteur, un personnage (même secondaire d'une série), une publication, des objets, des thèmes...

Plus besoin alors de se sentir obligé de passer ainsi des mois à peaufiner un dossier qui ne verrait sans doute jamais le jour si on attendait qu’il soit parfait... Chacun pourra essayer d’amener sa propre contribution via le WikiPif.

Certains ont déjà commencé depuis longtemps notamment sur les forums qui parlent de Pif où des trouvailles y sont scrupuleusement décrites, des recensements de publication sont en cours...

Pour celles et ceux qui connaissent mal le wiki, en voici une très bonne définition :

"Contrairement à un forum, qui est une suite de conversations ayant un début et une fin, administré par un modérateur, le Wiki est un projet évolutif dans son contenu et dans sa forme, dont toute la communauté est responsable. Enfin, par rapport au newsgroup, qui réunit aussi des individus autour d'un thème, le Wiki offre plus de fonctionnalités et n'est pas visuellement une suite de contributions figées."

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