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9/10/11-02-2004 - news n°363 - spéciale Moallic
Rencontre avec Marc Moallic
Marc Moallic en 1999 (photo Louis Dutto pour Var-Matin)
Louis Marticorena nous a retrouvé un article paru dans Var-Matin dans les pages locales de Saint-Mandrier sur Marc Moallic. Cet article avait été rédigé il y a 5 ans par le journaliste Louis Dutto que nous avons contacté, et nous avons obtenu l'acccord de vous présenter ce sympathique article sur le site avec l'aimable autorisation de la direction du quotidien Nice-Matin que nous remercions. Les articles et interview de ce dessinateur sont trop rares, Marc Moallic 97 ans aujourd'hui.
Le dessinateur humoristique attiré par le charme de la presqu'île
A 92 ans. Marc Moallic, grand dessinateur humoristique a une mémoire de fer. Il a parcouru un long chemin, depuis le Lycée Peiresc à Toulon jusqu'à sa notoriété dans les plus grands journaux, en passant par l'hydrographie dans la Marine. Avec sa tendre et tendre epouse. Odette, il nous a conté sa vie. ses passions, sa vocation.
Natif de Lorient en 1907, il est issu d'une grande famille de pêcheurs bretons côté paternel. Sa maman était originaire de Saint-Etienne. "Un marin qui va a la rencontre d'une terrienne", dit-il. Ce grand Monsieur à l'oeil vif, droit comme il n'a aucune défaillance dans sa mémoire et une plume encore alerte. "Mon père, dit-il, un quatre galon dans la Marine, ne pouvait obtenir le galon blanc. Il dut se tourner vers les études du droit maritime. Et c'est ainsi qu'il est promu commissaire général de la Marine à Paris."
Marc Moallic suivra ses études au Lycée Peiresc à Toulon où il réussira son BAC avec succès. Il rêvait d'être marin ou pêcheur, pour suivre la lignée de sa famille. Il en fut autrement. Son oncle paternel a été le premier à réaliser, à bord de son voilier "l'Etoile du matin", la traversée Douarnenez-Dakar avant 1914. Il se passionne pour le football lorsqu'il jouait en 1925 à Toulon, au Pont-de-Uve. Puis il se souvient encore que son professeur de dessin, M. Brunel s'aperçut rapidement de ses dons cachés de dessinateur. "D'ailleurs, dit-il, à mon époque it n'y avait pas de papier à disposition, alors je dessinais sur du papier tabac. Et c'est ainsi que je décorais le pourtour de la classe. Sur les conseils de M. Brunel j'ai suivi les cours à l'école des Arts Déco et les Beaux-Arts à Paris". Il vivait en 1930 dans un grenier. Il débute sa carriere de dessinateur humoristique dans le journal "Pêle-mêle" et dans "La vie de Garnison". Il signait Ker-ma, diminutif de sa ville natale Kermalen. "J'avais du temps devant moi et je dessinais. Puis, un beau jour,
j'ai rencontré le Commandant Charcot qui a trouvé mes dessins très intéressants", raconte-t-il.
ce n'est pas une blague, l'île Moallic existe bel et bien !
En 1930. il effectue son service militaire à bord de "l'Antarès", un aviso. Il appareille pour les îles Kerguelen dans le Sud de l'Océan Indien. "Comme je suis seul à savoir dessiner, on me confie le poste de cartographe", poursuit-il. Puis avec un petit sourire il nous raconte une anecdote : "Je devais surveiller les phénomênes de la marée, alors on m'a placé sur un îlot. Là, l'équipage m'oublie. Certes, il reviendra me chercher, mais il fut decidé de donner mon nom à l'îlot où je suis naufragé involontaire. Il s'appelle "Ile Moallic". C'est au retour de mon service militaire que je signerai mon véritable nom "Moallic". A partir de ce moment, ma carrière de dessinateur humoristique va avoir un départ fulgurant. Plusieurs journaux, notamment des quotidiens me sollicitent 'Miroir du Monde', 'Vu', 'Cinevie', 'Cavalcade', 'France Dimanche', 'Ici Paris', 'Edition Rouff', 'Edition Vaillant'. 'Agence Centrale de Presse. Técipresse', 'Franpar', 'Almanach Vermot' et diverses autres revues".
Au cours de sa carrière, il rencontrera de grands humoristes tels que Goscinny, Uderzo, Gus, Peynet. Il a été le createur de nombreux jeux, 'Cache cache' dans le 'Dauphiné Libéré', 'La Voix du Nord', "Ouest France'. Il a été le papa de l'inspecteur Ludo dans Pif-Gadget, de nombreux dessins dans 'Les infaillibles', sans omettre les célèbres jeux
"Mais où est donc ORNICAR"... Son épouse, Odette est là, l'écoute, le chouchoute du regard. Le couple est a la veille de ses cinquante ans de ménage.
Retraité en 1975, attiré par le charme de la presqu'île. tous deux sont venus s'installer définitivement dans le village où ils coulent des jours heureux, emplis de beaux souvenirs d'une fantastique carrière bien remplie.
Louis DUTTO
(copyright Nice-Matin 1999-2004 tous droits réservés.)
L'exposition Moallic
l'affiche de l'exposition Marc Moallic à Saint-Mandrier
Louis Marticorena nous a envoyé l'affiche de l'exposition Marc Moallic de Saint-Mandrier qui est un montage d'un dessin de Ludo et d'une peinture du dessinateur.
Rappelons que cette exposition est toujours visible dans la ville de Saint-Mandrier (dans le Var à quelques kilomètres de Toulon) jusqu'au 27 février !
De l'Inspecteur Robillard à Ludo
Nous sommes en 1960, et bien avant Ludo, Moallic dessinait "l'énigme de l'inspecteur Robillard" dans le célèbre journal Pilote ! Mais, contrairement à Ludo, cet inspecteur était nul et ne trouvait jamais la solution ; c'était au lecteur de se creuser les méninges...
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une planche de l'Inspecteur Robillard |
Le texte de ces énigmes était signé... Pierre Bellemare ! (un transfert de RTL, actionnaire du journal, à l'époque).
Pour en savoir plus sur Moallic
Moallic a dessiné Ludo, le détective, qui chaque dans Pif-Gadget semaine nous entraînait dans ses enquêtes. Il faut encore une fois constater le peu d’articles qui ont été consacrés à cet auteur, et donc remercier le CBD (le Collectionneur de Bandes Dessinées), qui dans son n° 73 de novembre 1993 et par l’intermédiaire de Guy Lehideux, a réalisé une interview que vous retrouverez dans ce numéro.
Enfin, si vous aimez Ludo détective, rappelons que sur le site Pif-Collection, deux rubriques sont consacrées aux publications de ce personnage :
Prochainement sur Pif-Collection
La prochaine news du 13 févier sera consacrée aux gadgets...
Rahan
carte postale reprenant l'affiche de l'exposition Rahan à Angoulême 2004
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Laurent Alais a pris le temps de nous envoyer trois documents que nous ne vous avions pas encore présentés. Voici tout d'abord la carte postale illustrée par André Chéret qui reprend l'affiche de l'exposition "Plein feux sur Rahan" qui a lieu à Angoulême, à l'occasion du festival interational de la BD du 22 au 25 janvier 2004. L'autre document représente un buste Rahan qui a été édité par Soleil, l'éditeur de l'intégrale de Rahan. Ce magnifique buste a malheureusement été retiré du commerce. Il daterait de 1998, , ce buste en plâtre mesure environ 25 cms de hauteur et pèse environ 1 kg. Et pour terminer, voici la fameuse publicité de Rahan pour les médicaments "Arkogelules" qui est parue dans le quotidien l'équipe du 9 juin 1984. Nous en profitons pour souhaiter un prompt rétablissement à Laurent, reviens-nous vite ! |
le buste "Soleil" |
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Hommage
Nous avons reçu un nouvel hommage de Thierry Olivier (avec un seul "L"), qui, après avoir dessiné Rahan à sa manière (cf. news n°358 du 22 au 24-01), nous a envoyé aujourd'hui un dessin d'une grande qualité représentant Docteur Justice le héros de Jean Ollivier et Marcello.
Exposition Moallic ce week-end
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dessin du carton d'invitation |
Nous vous en avons déjà parlé, c'est à partir de vendredi 6 février que la ville de Saint-Mandrier dans le Var organise une exposition de dessins humoristiques de Moallic à la galerie Rancilio. Le vernissage aura lieu à 18h30 et l'exposition durera jusqu'au 27 février 2004. Allez-y nombreux !
Un nouveau forum
Il est difficile de faire vivre un forum quand on ne le maitrise pas soi-même, c'est le constat qui nous a décidé à en changer.
Nous nous sommes ainsi rapprochés d'un site voisin Pimpf, bien connu de tous les amateurs de petits format et dirigé de main de maître par Dominik Vallet.
Ainsi, nous avons le plaisir de vous présenter le forum nouveau que vous pouvez retrouver désormais à cette adresse : forum Pimpf-Pif-Collection
La liste des numéros de Pif-Gadget
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Pif-Gadget n°1077 |
Pif-Gadget n°1088 |
Pif-Gadget n°1100 |
Nous poursuivons donc en ce début d'année notre référencement de la collection des Pif-Gadget en nous attaquant aujourd'hui à la tranche des numéros 1076 à 1100 couvrant la période du début novembre 1989 au début mai 1990. Vous y retrouverez la première de couverture, le nom et le descriptif du gadget, des annotations concernant le numéro...
Nous avons repéré pour vous les moments forts de cette période :
Nous les enfants du Monde
Cette période voit la fin de la campagne "Nous les enfants du monde" sous la forme d'un numéro spécial avec le n°1077 du 14 novembre. Ce Pif-Gadget est présenté et vendu dans une pochette de carton reprenant le visuel de la couverture et un véritable disque 45T inédit, aux couleurs de Pif, est proposé en gadget. Gérard Lenorman interprète cette chanson écrite par Claude Lemesle parolier célèbre qui a notamment travaillé avec les plus grands (Joe Dassin, Michel Sardou, Johnny Hallyday, Dalida, Michel Fugain, Regggiani...) et composée par un autre nom de la chanson française Patrick Lemaître. Le choeur, lui, est constitué par la chorale des enfants de Bondy.
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Dans ce numéro, une interview de Gérard Lenorman explique les raisons de sa participation à ce gadget : PIF : Gérard, peux-tu nous dire pourquoi tu as enregistré cette chanson ? Gérard Lenorman : J'ai reçu un jour un coup de téléphone de Pierre Billon, me demandant si j'étais intéressé par un disque qui se préparait avec Pif et l'Unicef. Au fil des semaines, le projet a avancé. Et puis quand j'ai découvert la maquette du disque, les arrangements et le texte, j'ai tout de suite trouvé que c'était formidable ! Claude Lemesle a fait une très belle chanson il a écrit un texte superbe. Cette chanson, je la défendrai comme une de mes chansons. Si je pars en tournée dans les mois à venir, elle fera partie de mon répertoire. Pour moi, elle est aussi forte que « Voici les clefs »... |
Pif : Gérard et les enfants...
G.L. : Moi, les enfants m'intéressent, et on le sait. Depuis quand j'écris des chansons, je me suis toujours intéressé à eux et j'ai toujours écrit des chansons qui s'adressaient à eux. Mais je mets, toujours un point d'honneur à ne pas faire du bêtifiant, sous prétexte que je m'adresse à des enfants. Un enfant est un être à part entière et pas du tout bêtifiant.
Pif : Ton meilleur souvenir d'enfance ?
G.L. : Mes meilleurs souvenirs d'enfance se situent en Normandie, chez ma grand-mère. C'était tout un village, un mode de vie, un confort d'une nature généreuse, les bocages, la verdure, les fermes, les paysans, cette chaleur retenue. J'étais un petit peu le môme de tout le village.
Pif : Qu'est-ce qui te révolte et te fait bondir ?
G.L. : Le mensonge ! Je ne supporte pas le mensonge sous toutes ses formes. II y a mille façons de mentir, mille façons de dire la vérité sans la dire. Mais en même temps, je déteste la franchise. Cette franchise systématique qui consiste à dire bêtement la vérité... Quand la franchise s'allie à la spontanéité, j'aime bien ! Une qualité d'expression spontanée, pour moi, c'est du naturel, comme quand les enfants posent innocemment des questions. L'enfant parle comme il pense, comme il ressent, il n'y a pas de calcul chez lui.
Pif : Et les Droits de l'enfant ?
G. L. : Les Droits de l'enfant sont quasiment plus importants que les Droits de l'homme ! L'enfant est la démonstration que tout pourrait marcher, tout ce dont on rêve : liberté, égalité, fraternité. Dans les crèches, les maternelles, les écoles publiques, il y a des gosses de toutes les couleurs, et tout ce petit monde vit parfaitement bien, sans racisme. Moi je crois que le métissage, c'est l'avenir.
Pif : Pourtant dans le monde. il y a 40 000 enfants qui meurent chaque jour.
G. L. : C'est honteux ! C'est moi qui ai honte en tant qu'être humain. Je ne suis pas décisionnaire, mais on pourrait peut-être forcer, les décisions pour arrêter ce fléau.
Pif : Un dernier mot pour les Pifos et les Pifettes...
G. L. : Je voudrais leur dire qu'ils apprennent à s'aimer et à se tenir par la main, parce que tendre sa main à quelqu'un, ça donne envie aux autres de tendre la main. On est toujours plus en allant vers les autres. En vivant pour soi, il n'y a pas de surprise. Le plus grand moment de la vie d'un homme, c'est quand il a réussi à partager et à communiquer avec les autres.
(interview extraite du Pif-Gadget n°1077)
Dans cette pochette, un supplément gratuit de 8 pages est offert "Enfants de 89", une édition spéciale "Droits de l'enfant". Ce journal grand format et plié en deux, présente un état des lieux des droits de l'enfant dans le monde. Renaud y est interviewé et déclare notamment : "J'aime bien Pif le chien... et ma fille est une Pifette-gadgette !".
Dans le numéro précédent, le 1076, une lettre destinée aux parents expliquait les raisons du passage de prix de 12F à 15F pour ce numéro.
Le logo
L'autre événement de cette période concerne le changement de logo, le "Pif" détouré se transforme en un "Pif" rouge sur fond jaune, logo qui sera conservé jusqu'au dernier numéro (le n°1229) de la version hebdomadaire de Pif-Gadget. Ainsi, le précédent logo aura duré pendant 4 années entre le n°875 et le n°1087.
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logo du n°1088 au 1229 (1989 à 1993) |
Le numéro spécial 90-01
Durant cette période, un numéro a longtemps intrigué les collectionneurs, le numéro "spécial 90-01".
Ce Pif-Gadget porte comme numéro sa date de parution, à savoir janvier 90 pour "90-01". Sa présence dans la collection s'explique par une grève du distributeur de presse les NMPP qui a lieu au milieu du mois de décembre 1989, au moment de la sortie du Pif-Gadget n°1082. Ainsi, seuls les abonnés ont reçu ce Pif-Gadget et il apparaîtrait que ce même numéro ait été à nouveau redistribué 5 semaines plus tard, après le 1087, soit le 30 janvier 1990.
Pour les abonnés qui avait eux, reçu le numéro 1082, un autre numéro leur a été envoyé : le numéro spécial "90-01".
Ainsi, il semblerait que seuls 24 125 exemplaires aient été distribués du n°1082 en date du 19 décembre 1989 et le solde après le 1087.
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l'annonce du gadget du n°1087 |
l'explication de ce numéro spécial 90-01 |
En consultant le "futur Pif" du Pif-Gadget n°1087 nous avons la confirmation de cette version.
Pour accéder à la liste des Pif-Gadget : les numéros du 1076 au 1100
Allez, encore un peu de patience, encore 150 numéros et la totalité des numéros sera mise en ligne.
1/2/3-02-2004 - news n°361 - spéciale déjà 30 ans
A la fin de l'année 2003, il y a un événement que nous avons raté à Pif-Collection ! Heureusement, Frédéric Maye nous l'a rappelé : il y a 30 ans, le 12 décembre 1973, naissait le presonnage de Dicentim...
Cher Dicentim, quel âge as-tu ?
- Je suis né en 1973, un 12 décembre, quelques jours avant Noël. Peut-être est-ce un barbu qui m'a déposé au pied de la cheminée du château de Poilenville ? J'ai donc plus de 30 ans, ce qui fait que je ne suis plus un gamin, bien que je ne fasse pas mon âge.
© J. Kamb
As-tu des parents ou es-tu orphelin ?
- Je n'ai pas connu mes parents, aujourd'hui on dirait que je suis né sous X. J'ai bien un père adoptif, il prétend qu'il m'a mis au monde sous son crayon. Il se dit mon père « spirituel », mais il se vante.
Quel est ton rôle au château ?
- Je suis là, un point c'est tout. J'y suis, j'y reste, même si ça ne plait pas à un certain Bougredane qui est jaloux comme un pou. Certains pensent que je serais le « fou » du roi. C'est absurde ! Le roi Poilenpogne m'aime bien. Il a pris l'habitude de me voir, et parfois, il me demande conseil.
© J. Kamb
Vis-tu au 9 ème siècle ou au 21 ème siècle ?
- Je vis dans une époque reculée où on n'a que peut l'idée du confort, et je suis bien obligé de me débrouiller avec ce qu'on a. Mon auteur, qui vit dans une époque parait-il plus avancée, me souffle des idées qui sont parfois en avance sur mon temps, mais il ne faut pas qu'il exagère.
Bougredane est-il vraiment un Bougredandouille ?
- C'est une formule qui a eu du succès en son temps. Il faut croire que les lecteurs ont été d'accord avec moi pour penser que c'est un balourd qui se prend pour une lumière et qui pense que lui seul peut faire régner l'ordre dans le royaume. Il lui arrive de faire illusion auprès du roi, mais heureusement que j'arrive à le désarçonner.
© J. Kamb
Le bon Poilenpogne est-il un roi fainéant ou faignant ?
ð Surtout ne dites jamais cela du roi ! La médaille qu'il porte en sautoir, c'est la médaille d'Or du Travail. Il pense que s'il est si souvent fatigué c'est qu'il en fait trop et que son trône n'est pas des plus confortables, alors il préfère de beaucoup le creux de son lit douillet.
Avec «franc-chise», as-tu une petite amie ?
- J'en ai eu des milliers parmi mes lectrices et admiratrices. Au cours de mes aventures j'ai rencontré quelques petites à qui j'aurais bien conté fleurette, mais mon auteur préfère me balader de gags en gags et il ne me laisse jamais le temps de courir le guilledou.
Que penses-tu de ton père adoptif ?
- J'en ai déjà dit deux mots. C'est difficile pour moi d'en parler. Depuis le temps qu'on se fréquente, je le connais trop. Si je dis du mal de lui, il va m'en vouloir et il risque de me mettre dans des situations inconfortables dans un des ses récits. Si je dis du bien de lui, il va penser que je le flatte et que je suis intéressé.
Dernière question : Tu veux bien me dire si Dicentim c'est ton nom, prénom ou surnom ?
- C'est mon nom. Je n'ai ni prénom ni surnom. Du temps des Francs, il parait que ça faisait rigoler. Quand les Euros sont arrivés, j'ai eu peur que mon nom ne soit plus à la mode. Mais heureusement, on a conservé les Centimes, alors, j'ai encore de beaux jours devant moi.
Merci monsieur Dicentim de votre gentillesse et de vos réponses. J'espère à bientôt dans de nouvelles aventures. Pour plus d'information : le site officiel de Dicentim
Une interview exclusive de Dicentim par © Frédéric Maye & Jacques Kamb 2004
Frédéric Maye n'a pas manqué de célébrer cet anniversaire en préparant une bibliographie des aventures de Dicentim dans Pif-Gadget.
Etonnant, plus de 310 aventures de ce personnage et plus de 1150 planches dessinées par Kamb y sont recensées.
Il vous l'offre aujourd'hui sur Pif-Collection : la bibliographie de Dicentim
Il y a 30 ans, le salon d’Angoulême…
dessin d'Alexis publié dans l'article du Monde du 3-4 février 1974
Bruno Frappat, inoubliable initiateur du non moins inoubliable TAC’O’TAC, relate dans les pages du Monde, du 3/4 février 1974, le déroulement du premier salon de la BD d’Angoulême. Sur un ton ironique, il nous décrit que ce salon se déroule dans le musée d’Angoulême (Aïe !), que la municipalité le soutient, qu’il y a des conférences (Aïe ! Aïe !). Vingt-trois éditeurs plus les fanzines y sont représentés.
Dans cet article, Bruno Frappat revient sur la place de la BD dans le monde culturel et plus particulièrement littéraire :
- La BD, aux yeux de la plupart du corps enseignant, était pernicieuse
- La BD était pernicieuse ou honteuse, signe de perversion culturelle ou de débilité.
- Les questions suscitées autour de la BD : Art, commerce ou distraction.
Ce premier Salon, d’après Bruno Frappat, marquera la consécration plutôt que le début de la reconnaissance de la BD, s’appuyant sur le fait que depuis des années, le monde de la BD « s’auto-défendait » pour sortir de cette sous-culture dans laquelle les milieux autorisés (merci Coluche) l’avaient placée.
En ce début des années soixante-dix, il est vrai qu’émergent de nouveaux talents comme Druillet, Gotlib, Bilal, Reiser, Brétécher, Wolinski, Moebius et bien d’autres (dans une BD plus adulte s’entend) et ce malgré une censure omniprésente. Cette nouvelle vague changera radicalement le visage de la BD et c’est tant mieux.
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Bien que la censure ait disparue, que la BD soit la locomotive de l’édition avec ses millions de livres vendus, qu’étant adulte, il n’est pas nécessaire de se cacher pour en acheter, il faut malheureusement constater, que trente ans après, la BD est toujours considérée comme de la sous-culture. Très peu d’émissions y sont consacrées… ou pas du tout d’ailleurs. Les rares fois, ce sont au milieu d’un magazine culturel que l’on va parler du dernier Blake et Mortimer ou des derniers Persépolis et Titeuf (parce qu’un peu plus intellectuel ou vendeur !).
Espérons, qu’avec la re-sortie de Pif gadget, la BD devienne simplement source de divertissement, valeur trop vite oubliée.
Mariano Alda
30 ans après, Angoulême 2004
A Angoulême il a beaucoup été question de Pif-Gadget, Richard Medioni y était présent, Mariano Alda lui a posé quelques questions à son retour :
- Tu viens de passer deux jours à Angoulême, à l'occasion du 31e Salon de la BD. Comment t'es-tu retrouvé là ?
En fait, tout a commencé en juin de l'année dernière quand Bodoï a été le premier à reparler de Pif Gadget. Quatre pages de Bodoï sur ce sujet c'était énorme, et c'est vraiment ce qui a permis à mon livre de décoller et à Pif Gadget de se retrouver sur le devant de la scène. Quand il s'est agit de révéler l'info sur la future sortie du nouveau Pif Gadget, c'est bien sûr à Bodoï que le scoop a été donné (normal, non?). Il faut dire que l'équipe de ce journal est vraiment formidable, avec une vraie passion pour Pif Gadget. J'ai rarement eu l'occasion de rencontrer une équipe aussi compétente, aussi pro, aussi sympa! Comme ils organisent les forums qui se tiennent à Angoulême, ils avaient prévu d'en consacrer un à Pif Gadget et m'ont donc invité là-bas. Il n'était vraiment pas question pour moi de leur faire faux bond!
les affiches des premières manifestations qui préfiguraient Angoulême |
- Quelles sont tes premières impressions sur ce monde de la BD que tu as quitté il y a près de trente ans après ton départ de Pif Gadget ? Franchement, ce monde de la BD n'a plus rien à voir avec ce que j'ai connu! Je me souviens d'Angoulême en 1972, c'était une toute petite manifestation. Il n'y avait pratiquement pas de jeunes dessinateurs présents et les quelques éditeurs étaient là pour le principe. Aujourd'hui, l'argent y est omniprésent, les éditeurs y viennent pour vendre avant tout, les dessinateurs ne participent plus à des tac-au-tac mais à des séances de dédicaces non-stop. Alors que naguère le public était avant tout composé d'enfants, c'est maintenant un public d'ados et d'adultes. - Tu es venu à Angoulême pour ton livre, Pif Gadget, la véritable histoire , qui, rappelons-le, nous décrit ton arrivée à Vaillant fin 1967, la création de Pif Gadget , son ascension fulgurante dans le monde de la presse, jusqu'à ton départ fin 1973. Comment a-t-il été accueilli ? Il y avait tout d'abord beaucoup de monde qui avait déjà lu le livre. Et beaucoup sont venus pour me dire combien ce livre les avait touchés. Parmi ces lecteurs, il y avait énormément de professionnels: dessinateurs, illustrateurs, éditeurs. Tous se souvenaient de l'influence qu'avait eue ce journal sur leur vie professionnelle. |
- A l'occasion du Salon, tu as participé, avec Jean-François Lecureux et Yannick, au Forum Leclerc consacré à Pif Gadget . Quel a été le sujet de ce forum ? L'ancien ou le nouveau Pif Gadget ?
D'abord, il y avait un monde fou et c'est l'équipe de Bodoï qui a magistralement animé le débat. On a d'abord parlé de la période glorieuse et on était tous d'accord pour dire que, à partir de 74, l'ambiance du journal a changé et que les grandes valeurs de Pif Gadget ont été progressivement abandonnées. Il n'y avait pas la moindre divergence entre nous. On a beaucoup parlé de Roger Lécureux, qui a été un des piliers du journal. Jean-François et moi-même étions tout émus de parler ensemble de cette personne exceptionnelle et j'avais un oil sur Jacqueline, qui assistait au débat, et cela me touchait beaucoup.
On a posé la question des raisons de la disparition de Pif Gadget. Tout le monde avait la même réponse: l'importance démesurée de l'argent, du marketing, influant sur la politique éditoriale. Aussi bizarre que cela puisse paraître, la nouvelle formule de Pif Gadget n'a pas été au centre de ce débat, car nous ne pouvions aller plus loin que ce qu'avait publié Bodoï.
Betéka, Gotcher et Mandylib en 1974 (photo issue du livre "Angoulême le grand XXe" par Hervé Cannet)
- Je suppose que, lorsque tu dédicaçais ton livre, les lecteurs ont beaucoup évoqué leurs souvenirs. Ont-ils évoqué cette nouvelle parution et quels étaient leurs avis concernant le contenu ?
À la différence de ce qui se passait avec d'autres journaux, les lecteurs avaient une relation presque passionnelle et très personnelle avec Pif Gadget. Chacun m'a raconté des histoires, des anecdotes ayant un rapport avec Pif Gadget. Un exemple: un ancien lecteur est venu me voir en me disant: «Aujourd'hui, je suis magicien professionnel, et c'est vraiment grâce à vous que je le suis devenu. Merci!»
Tous m'ont aussi parlé du nouveau Pif Gadget en me disant: «Mes enfants auront enfin une revue de BD de qualité à lire!» À propos du contenu du futur journal, je n'ai pas pu trop en parler car c'est en pleine gestation.
- Le nouveau Pif Gadget prend-il forme ?
Bien sûr, mais je tiens une nouvelle fois à préciser que, si on me demande mon avis sur ce futur journal, il n'empêche que je n'ai aucune fonction officielle. Je ne suis que conseiller.
- Quelle impression as-tu ressentie venant du public de ce forum ? Une certaine méfiance due à la déception du nouveau Pilote ou, au contraire, un « soulagement » de savoir que Pif Gadget va ressortir ?
Si Pilote pouvait apparaître comme une pure affaire commerciale, personne ne peut imaginer qu'il pourrait en être de même avec Pif Gadget. Et, donc, on attend beaucoup de cette nouvelle parution, qui ne peut que se faire sur les valeurs et l'exigence de qualité et d'innovation de l'ancien Pif Gadget.
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- A l'occasion du Salon, tu as retrouvé Mattioli, qui vient de publier un recueil de M. le magicien. Comment se sont passées vos retrouvailles ? Une émotion de part et d'autre incroyable. Comme si on s'était quitté la veille. Nous avions le même âge en 1968 (20 ans!) et cela créait une certaine complicité. Je l'ai présenté au futur rédacteur en chef du futur journal. Celui-ci était alors un lecteur passionné de Pif Gadget et un amateur de M. le magicien ... Qui sait si une nouvelle histoire d'amour ne va pas avoir lieu entre Mattioli et Pif Gadget ? |
- Ce plongeon dans cet univers de la BD t'a-t-il donné envie de t'impliquer un peu plus, même si tu as eu une année assez chargée à ce niveau-là ?
Non! Cet univers est devenu «impitoyable» en raison des enjeux économiques. L'argent, les appétits des uns et des autres y ont vraiment trop de place à mon goût. Ce n'est plus tout à fait mon monde.
- As-tu quelque chose à ajouter ?
Oui, j'ai depuis deux ans rencontré des centaines d'anciens lecteurs et des fanas, et cela a été pour moi un véritable bonheur.
Interview réalisée par Mariano Alda
Le premier pin's Pif
broche Pif de 1955
Dominique Maugars vient nous rendre visite régulièrement et nous rapporte à chaque fois des trésors. Aujourd'hui, il s'agit d'un petit objet insolite à l'effigie de Pif.
Voici une broche (attache par une épingle) datant de 1955, il ne sait pas d'où elle provient, mais il la considère comme un vrai bijou.
De fait, nous avons là, le plus ancien pin's Pif...
A propos du site
A Pif-Collection nous avons besoin de vous. Si vous aimez visiter le site, si vous souhaitez participer à son amélioration et si vous avez de bonnes connaissances en création de site dynamique, donnez nous un peu de votre temps !
Plusieurs d'entre vous nous ont déjà proposé leurs services mais, pour mille raisons, ces projets n'ont jamais pu aboutir, nous lançons à nouveau un appel. Merci par avance.
Revue de presse
Saluons l'arrivée de deux nouvelles publications en vente dans les kiosques :
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Bédéka , "le magazine de ceux qui aiment la BD" vient de sortir son premier numéro, ce mensuel se veut un guide pour l'acheteur de BD. A l'inverse de Bodoï il ne propose pas de prépublications de BD, préférant dépoussiérer "quelques planches - presque - oubliées. [...] des perles à redécouvrir". Par ailleurs les jeunes auteurs peuvent envoyer leurs travaux au journal qui est susceptible de les publier. Tiré à 40.000 exemplaires pour ce premier numéro, il propose en cadeau un ex-libris de Rosinski. Une sorte de "gadget", nous direz-vous ? Pas sûr, l'idée est bonne, et ce petit plus sera agréable pour les collectionneurs. Saluons au passage Bédéka d'avoir relayé l'information concernant le report du salon Pif-Gadget 2004. |
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J'aime la BD est une nouvelle publication de Bayard Presse, le responsable des dossiers et des Il nous a confié par ailleurs que "dans notre comité éditorial, une majorité de fans de Pif. On espère que le dynamisme de notre ex-hebdo préferé transparaîtra dans ce nouveau support. En tous cas, on s'amuse à le faire, ce qui est déjà bon signe." Ce "magazine de toutes les BD" est sorti le 22 janvier à 120 000 exemplaires et comprend 120 pages. Vous y retrouverez des séries comme "Tao le petit samouraï" (Richard & Ryser), "Orianne" (Corbeyran & Perreard), "Sardine de l'espace" (Guibert & Sfar), "le cycle du Nautile" (Décamp & Balez)... |
Mc Solaar et Pif-Gadget
copyright MC Solaar Mach 6
Christophe Menier nous fait parvenir une anecdote qu'il a trouvée en feuilletant un magazine de rock, Rock & Folk n°438 daté de février 2004. On peut y lire notamment une petite interview d'une page de MC Solaar intitulée "10 questions à...".
A la question: "Solaar, fan de super héros?", Solaar répond cela : "Oui, mais pas américain: Docteur Justice dans Pif Gadget. Un docteur, sans réels superpouvoirs, qui devenait autre chose, une sorte de Bruce Lee ! Les BD du Docteur Justice, c'est un peu l'influence de presque tous mes albums en réalité."
Voilà qui vaut la peine de réécouter les albums de MC Solaar !
Pif Surprise
Mariano Alda nous a retrouvé les trois différents exemplaires de la publication éphémère et mal identifiée de "Pif Surprise".
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En 1991, la société V.M.S. Publications édite une petite curiosité, trois Pif Hors-Série appelés "Surprise". Impossible d'en savoir plus pour l'instant, ils ont été mis en vente et probablement il n'y a pas eu de suite.
Trois numéros ?. Non car ils portent tous les trois le n°1. Ils sont de couleurs rouge, bleu et jaune et contiennent chacun une sorte de capsule style "Kinder". A l'intérieur, la surprise (et non pas un gadget), tantôt un porte-clef, une balle rebondissante...
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Dans chaque blister, un mini album est joint, trois titres au choix : "Jeux/Gags/Blagues", "100 Jeux, et "Mini album BD. Concernant ce dernier, l'aventure de Pif & Hercule "l'étrange voyage" était co-signée Corteggiani & Croci.
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Sachant qu'un exemplaire de Pif-Gadget coûtait à l'époque 12F, ces Pif Surprise paraissent chers avec un prix public de 15F l'unité.