Tovenaar a écrit:Comment a fait le Français Toni Cyclone pour participer à la bataille de la Mer de Corail s'il ne s'était pas engagé dans l'US Navy AVANT ?
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Il ne faut pas chercher trop d'explications. Ces "illustrés" pour enfants étaient produits à une cadence infernale.
Hubinon et Charlier produisaient moins qu'un Roger Melliès, mais produisaient quand même beaucoup : Buck Danny, Barbe Rouge, etc.
Rien n'interdit d'imaginer, dans une BD de fiction, qu'un Français devienne pilote sur porte-avions américain. C'est arrivé dans la réalité que des pilotes français, passés dans le camp des Alliés, se soient engagés dans l'aviation américaine pendant la guerre, par le jeu des affectations, entraînements, etc. De nos jours, les pilotes de l'Aéronavale française passent obligatoirement par un long stage de formation sur porte-avions américains.
J'aimerais savoir si dans Toni Cyclone, il est écrit noir sur blanc que le héros, pour devenir pilote sur porte-avions américain, s'est engagé dans l'Air Force et non la Navy. Mais les lecteurs de Toni Cyclone prennent-ils cette BD pour parole d'Evangile ?
En tout cas, pour Buck Danny, les auteurs ont toujours dit qu'ils s'étaient documentés à fond. Charlier racontait qu'il faisait la sortie de l'hôpital américain de Liège (où il habitait et travaillait pour
Spirou à l'époque) pour rafler les revues militaires que les Américains jetaient à la poubelle, et dans lesquelles il y avait des reportages de guerre copieusement illustrés. Indépendamment de ça, depuis fin 1944, il dessinait et souvent rédigeait les textes de tas de fiches techniques sur les avions, les bateaux, la guerre, etc, tant dans
Spirou que
Bimbo,
Le Moustique... Les premiers albums de Buck Danny étaient eux-mêmes étoffés de croquis, plans, cartes, etc., faisant croire que tout est vrai. Alors que tout est bancal. Je répète : relisez tout ce que j'ai pu dire sur BD Gest (et aussi sur Aéroplanète, où là, il y a de vrais spécialistes qui détectent des erreurs tellement innombrables que ça en donne le tournis).
Ce qui a leurré tout le monde - et continue de leurrer beaucoup de monde encore aujourd'hui - c'est quand on assène que Charlier et Hubinon sont devenus pilotes privés puis professionnels. Donc qu'ils connaissent leur affaire. Oui, ils savaient piloter et cela se sent en lisant les aventures de Buck Danny. Mais il s'agit là du pilotage. Mais pour parler du choix des avions, de la description de ces avions et de leurs capacités, des manoeuvres sur porte-avions, etc., on est loin du compte. Quand par exemple Charlier (et Hubinon qui lui emboîte le pas) dit que, pour permettre à l'avion piloté par Buck Danny de voler plus longtemps, cet avion a été doté de réservoirs supplémentaires dans la soute à bombes... alors que ledit avion n'a pas de soutes à bombes... J'en connais qui vont me dire qu'on s'en fiche totalement. Certes, mais alors, comment l'avion va-t-il pouvoir tenir l'air suffisamment longtemps pour mener sa mission jusqu'au bout ? Ca coince... Il eût fallu qu'avant de se lancer dans la réalisation de la BD en question (Ghost Queen), Charlier (et Hubinon accessoirement) jettent un coup d'oeil à une fiche technique de l'appareil impliqué pour constater qu'il n'a pas de soute à bombes.
Ou alors, il faudrait considérer que Buck Danny est tellement fictif qu'on peut aller jusqu'à imaginer qu'un avion qui n'a pas de soutes à bombes puisse en avoir juste pour cet épisode ? Personnellement, je ne critiquerais rien et n'en aurais jamais fait tout un plat si les auteurs étaient restés modestes et/ou moins prétentieux. De même, je suis souvent irrité de lire sous la plume de journalistes (qui n'y connaissent manifestement rien) que la série Buck Danny est très documentée et que, par exemple, on assiste à toute l'histoire de l'aviation américaine à travers les albums successifs. Y'a des limites au foutage de gueule. Les histoires de Buck Danny restent de bonnes BD d'aventures, captivantes. Point.