Pour apporter ma pierre à ce bel édifice de "haters" (faut reconnaître qu'a certains moments, je me serais cru plonger dans un bon forum politique ou sportif Yahoo...), cce que je n'aime pas chez Sattouf c'est sa "facilité".
Oh, non pas du dessin, parcequ'après tout, hormis pour les contributeurs éclairés de ce forum (l'homme blanc de plus 40 ans qui a des centaines de bd chez lui), il y a fort à parier qu'on pourrait montrer une BD de Sattouf, de Zep, de Tillieux, d'Arnal à des gens pris au hasard dans la rue et que pour la plupart des gens tout ça serait quasiment du pareil au même (de la bd, quoi ! qu'est ce que vous me voulez ?
) . Enfin, même pour "l'homme blanc de plus 40 ans qui a des centaines de bd chez lui" que je suis, un dessin atypique n'est pas toujours rebutant : je suis un fan absolu des "autobiography of me" de BOUZARD (pas de la suite, hélas, à part autobiography of a mi-troll. Ces dessins de presse pour le Canard Enchaîné ne me font d'ailleurs même pas sourire...) alors même qu'il fait tout sauf du "beau dessin".
Nan, ce que je lui reproche (et ce qui fait que j'aime BOUZARD, a contrario) c'est la facilité (la vacuité est le terme exacte) de BD comme "la vie des jeunes" ou "Esther 11 ans" : à chaque fois, une planche, tirée de "la vie réelle" (comme la télé-réalité) qui soulève en moi des abîmes de perplexité : ce n'est pas rigolo
. Alors, on peut me dire que la scène de la vie des jeunes ne vise pas à être rigolo mais à exprimer la dureté, la pitié vue dans ce monde....ouais, ouais, trop facile tout cela. On va chercher son pain, on revient à la maison, et deux heures après on peut fournir sa page hebdomadaire aux Inrocks sans s'être cassé la binette. Je suis persuadé que chacun d'entre nous à des milliers d'anecdotes de choses entendues ou vues (enfin, moi j'en ai) mille fois supérieures à ce qui a été publié. Dommage car quand le Sattouf fait l'effort d'avoir une vraie histoire à raconter, le résultat peut être bon : j'avais pris beaucoup de plaisir à lire le "manuel d'un jeune puceau", vite fait bien fait (avec un mouchoir ou une chaussette
).
Ce que je lis dans le forum et qui me semble le plus vous déranger, c'est son "succès" médiatique. Après tout, il n'est pas responsable de sa surmédiatisation, de l'amour immodéré qu'il inspire aux médias (au détriment des "vrais" créateurs)...ou plutôt si, il l'est et là je dis "bien joué". Pour moi, Sattouf (Sfar et consorts) est à la BD ce qu'est le Marc Lévy de la littérature. Il a compris que ce qui était bon pour les médias (qui ne sont autre choses que des produits : les Inrocks, Libé ou le Nouvel Obs, journaux où il peut être publié, sont avant tout des produits que l'on essaye de nous faire acheter) était ce qui se vendait, donc ce qui plaisait au gout du public. Comme pour Lévy, les gens ne veulent pas se prendre la tête, mais du "easy reading" : format court (chapitre/1 planche) , vite fait/mal fait (les gens ne voulant pas se payer le background culturel/bédéistique nécessaire ne vont pas lire des dizaines de livres/bd d'horizons différents :il faut juste les codes basiques qui font qu'on reconnait immédiatement le produit : des lignes/des bulles , des chapitres/des cases , des poncifs " tu es mon fluide vital, sans toi mon coeur s'arrête de battre " / quelques gags visuels éculés) . Zep ne fait pas autre chose d'ailleurs dans ses productions récentes, et là aussi c'est tout pourri en mode humour du niveau "scénes de ménages de M6 " où même un enfant de 8 ans connait la chute éculée du gag 15 secondes après son début...d'ailleurs toutes mes collègues de travail en sont fans
. Donc, encore une fois, parmi les milliers de prétendants à la gloire et à la richesse (parcequ'à part Bill Watterson, les auteurs de BD sont comme nous tous), il faut reconnaître au lapin "Sattouf" qu'il a fait ce qu'il a fallu (son talent/ses réseaux/sa compagne...) pour sortir du chapeau. Moi, c'est pas ma came, donc je passe mon chemin, et ne perds pas mon temps à morigéner contre ce monde si injuste...D'ailleurs, en pensant à Watterson, cet immense auteur avait déjà théorisé tout cela dan la séquence ou Calvin fait des personnages en pâte à modeler et explique à Hobbes qu'il fait du "tout standardisé avec le plus petit dénominateur commun" afin de vendre au plus grand nombre.
Seul moi dont le nom figure dans le Coran, "ramadan" est pour les musulmans le « mois saint par excellence » car il constitue le mois du jeûne (ou saoum) et contient Laylat al-Qadr (la nuit du Destin)
Post Signaturum : Rien à voir avec un épisode des Mystères de l'ouest, toutefois.