nano a écrit :
J'ai la même difficulté à comprendre les 2 1eres. Que l'on monte son gadget à 8 ans, c'est bien évidemment compréhensible. On s'émerveille facilement à cet âge. Qu'on le monte 40 ans après en pensant retrouver le même émerveillement, c'est un leurre.
Ce n'est un leurre que si on s'attend à retrouver le même émerveillement qu'à 8 ans, même s'il y a l'effet madeleine de Proust...
Mais on peut monter un gadget (ou des maquettes) un fois adulte, sans pour autant retomber en enfance, ni se leurrer ; c'est un amusement, un délassement.
Avec le poids de l'expérience, on peut analyser l'ingéniosité mise en œuvre, les technologies utilisées.
Il n'y a pas à mon sens à rechercher dans l'une et l'autre de soubassement psychologique. Pas plus d'impression d'éternité pour ceux qui conservent l'objet que d'illusion d'immarcescible jeunesse pour ceux qui le "consomme" comme quand ils étaient enfant.
C'est là (conserver intact), où je ne vois plus la logique psychologique (si tant est qu'il puisse y en avoir une) ; un objet, c'est fait pour être utilisé ; à défaut, être opérationnel, prêt à l'emploi.
S'il est en pièces détachées, pour moi, c'est une hérésie qu'il reste non monté indéfiniment (en quelquesorte, il reste ainsi inachevé pour toujours).
Tout comme garder des Pif scellés dans leur blister, ce qui empêche de les lire. Bon, je sais que certains ont la collection en double (une scellée, une pour lire
) ; ça ne résout pas pour moi l'hérésie de garder inaccessibles des sources de lecture.
J'ai du mal à rapprocher un produit de consommation, d'une logique de collection. .
Les objet de collection ne sont-ils pas, au départ des objet de consommation ?
Certains ne collectionnent-ils pas des étiquettes de camembert, des capsules de bouchons de champagne ???...
Étant enfant nous étions tous consommateur de BD. L'attrait principal était de lire.
Voila, c'est ça. Et moi j'ai toujours ce même état d'esprit.
quand je regarde mes bibliothèques, je vois de la lecture, pas des collections d'ouvrages plus ou moins rares, ayant plus ou moins de valeur.
Avec l'âge et pour peu que l'on collectionne, il ne s'agit pas de consommer.
Oui, je sais, et pour moi c'est étrange.
Je ne lis pas mes Strange (en tout cas pas de la même façon). Pas plus mes Pif.
Ben moi si. De temps en temps, j'en prends, et je les relis. Et tout est stocké comme un livre quelconque ; tout est rangé sur des étagères tel quel (pas dans des pochettes!).
Par contre la collection, avec l'âge, ne peut s'affranchir de la notion de possession en parallèle de la "déification" de l'objet. Un Strange doit avoir son poster attaché et un Pif gadget doit être sous cello ou avec son gadget encarté. .
Et c'est ça qui moi me choque, ce décalage avec la fonction première : un Strange ou un Pif, c'est pour lire.
Si on ne peut plus le lire, ou plus sans d'infinies précautions, on dévoie de son but (à mon avis).
L'exemple du Strange est révélateur : perso, je le préfère sans poster, qui est pour moi sans utilité, et m'encombre.
Je ne dois pas être un vrai collectionneur, je suis trop pragmatique... je suis un lecteur.
Ce qui rejoint l'analogie que tu fais avec la femme et sa virginité.
Après il est évident que lorsqu'on réfléchit par rapport à sa propre femme, on est plus sur de la satisfaction de besoins primaires par sa consommation qu'autre chose.
Une femme n'est pas une BD. La 1ere peut se revendre sans ton consentement. La seconde attend toujours ton bon-vouloir.
Oui, là il ne faut pas chercher trop loin.
La comparaison était pour faire sentir que rester éternellement dans l'inachevé, l'inabouti, retarder indéfiniment la réalisation, a quelque chose pour moi de désespérant...
Peut-être est-ce parce que je suis très bricoleur : je répare, j'imagine, je découpe, j'assemble. Je rend fonctionnel (ou j'améliore) un objet : il doit nécessairement être utilisable, sinon poubelle, ou boîte à rebus (pour réparer ou créer d'autres objets).