† Décès de Alain Jessua
- sill valt
- Disciple
- Enregistré le : lun. 26 oct. 2009, 05:50
† Décès de Alain Jessua
Alain Jessua s'en est allé lui aussi il y a quelques jours...
J'avais beaucoup aimé son film Jeu de massacre (1967). Si vous ne connaissez pas voici un petit aperçu de l'histoire ci-dessous.
Pierre (Jean-Pierre Cassel) et Jacqueline (Claudine Auger) forment un couple d’artistes de bandes dessinées, Pierre rédige les textes que sa femme se charge de mettre en image. La soudaine apparition dans leurs univers de Bob (Michel Duchaussoy) personnage haut en couleur, totalement fantasque et mythomane de haut vol, stimule l’imagination de Pierre qui décide de s’en servir comme modèle pour sa prochaine histoire. De son côté Bob glisse progressivement dans l’univers de la BD au point de s’identifier totalement au héros de l’histoire, ce qui n’est pas sans conséquence dramatique...
On retrouve ce style d’Alain Jessua qui lui vaudra la célébrité avec son fameux traitement de choc (1973) à la fois mélange de volupté et de manipulation mentale, le tout entrecoupé de passages cynique sur un monde qui l’est encore plus.
Bob le rêveur n’est jamais que la représentation de ces millions de lecteurs anonymes qui rêvent d’aventures parce qu’ils ont eux-mêmes rénoncé à une vie d’aventure. Coincé dans un quotidien tranquille, routinier et rassurant (bob est le fils d’une famille bourgeoise et l’action se déroule en Suisse), le rêve représente finalement la seule possibilité d’accéder à des sentiments forts, puissants.
Pendant l’essentiel du film Jean-Pierre Cassel semble distant, transparent et son éloignement est à l'image d’un dieu (qu’il est aussi en tant que créateur) qui observe sa créature en train de se débattre avec une histoire qui peu à peu se dérobe. Si bob glisse dans la folie c’est parce qu’il a le sentiment d’être au centre de l’histoire (l’homme ce champion de la création) mais dont il ne maîtrise cependant pas le sens.
Film hybride à l’image de ce rassemblement étonnant où se croise le producteur Alain Belmondo (le frère de Jean-Paul) un Claude Zidi (qui n’est alors que cadreur) le pop art de Guy Peellaert et la musique de Jacques Loussier (ici très loin de Vidocq ou de Thierry la fronde) mais beau film porté tout entier par un Michel Duchaussoy survolté et par un scénario intelligent (récompensé d’ailleurs d'un prix à Cannes).
Merci monsieur Jessua.
J'avais beaucoup aimé son film Jeu de massacre (1967). Si vous ne connaissez pas voici un petit aperçu de l'histoire ci-dessous.
Pierre (Jean-Pierre Cassel) et Jacqueline (Claudine Auger) forment un couple d’artistes de bandes dessinées, Pierre rédige les textes que sa femme se charge de mettre en image. La soudaine apparition dans leurs univers de Bob (Michel Duchaussoy) personnage haut en couleur, totalement fantasque et mythomane de haut vol, stimule l’imagination de Pierre qui décide de s’en servir comme modèle pour sa prochaine histoire. De son côté Bob glisse progressivement dans l’univers de la BD au point de s’identifier totalement au héros de l’histoire, ce qui n’est pas sans conséquence dramatique...
On retrouve ce style d’Alain Jessua qui lui vaudra la célébrité avec son fameux traitement de choc (1973) à la fois mélange de volupté et de manipulation mentale, le tout entrecoupé de passages cynique sur un monde qui l’est encore plus.
Bob le rêveur n’est jamais que la représentation de ces millions de lecteurs anonymes qui rêvent d’aventures parce qu’ils ont eux-mêmes rénoncé à une vie d’aventure. Coincé dans un quotidien tranquille, routinier et rassurant (bob est le fils d’une famille bourgeoise et l’action se déroule en Suisse), le rêve représente finalement la seule possibilité d’accéder à des sentiments forts, puissants.
Pendant l’essentiel du film Jean-Pierre Cassel semble distant, transparent et son éloignement est à l'image d’un dieu (qu’il est aussi en tant que créateur) qui observe sa créature en train de se débattre avec une histoire qui peu à peu se dérobe. Si bob glisse dans la folie c’est parce qu’il a le sentiment d’être au centre de l’histoire (l’homme ce champion de la création) mais dont il ne maîtrise cependant pas le sens.
Film hybride à l’image de ce rassemblement étonnant où se croise le producteur Alain Belmondo (le frère de Jean-Paul) un Claude Zidi (qui n’est alors que cadreur) le pop art de Guy Peellaert et la musique de Jacques Loussier (ici très loin de Vidocq ou de Thierry la fronde) mais beau film porté tout entier par un Michel Duchaussoy survolté et par un scénario intelligent (récompensé d’ailleurs d'un prix à Cannes).
Merci monsieur Jessua.
- TatooPF
- Maître Jedi
- Enregistré le : mar. 10 juil. 2007, 20:25
- Localisation : TUCSON
Re: † Décès de Alain Jessua
moi j'avais aimer certains de ces films comme "traitement de choc " les chiens "
Là où TatooPF passe, les PF trépassent...
- reedff
- Maître Jedi
- Enregistré le : mer. 23 déc. 2009, 20:50
- Localisation : gironde
Re: † Décès de Alain Jessua
J'ai revu traitement de choc le lendemain de son décès passé complètement inaperçu. Merci de le rappeler ici.
mes recherches https://www.forumpimpf.net/viewtopic.ph ... 8#p1034138
- leo
- Maître 1er Dan
- Enregistré le : jeu. 07 oct. 2004, 03:40
Re: † Décès de Alain Jessua
aussi paradis pour tous , un grand pour moi
-
- Maître Jedi
- Enregistré le : mer. 27 août 2003, 02:00
Re: † Décès de Alain Jessua
Et on ne sait pas qui a fait les dessins (Guy Pellaert ?) ?
- Numéro 6
- Maître 3e Dan
- Enregistré le : mer. 09 déc. 2015, 14:05
- Localisation : La Quatrième Dimension.
Re: † Décès de Alain Jessua
REP.
Avec le mot si, on peut faire tout ce qu'on ne peut pas faire. Pierre Dac.
- sill valt
- Disciple
- Enregistré le : lun. 26 oct. 2009, 05:50
Re: † Décès de Alain Jessua
Guy Pellaert cité plus haut dans le texte (et aussi dans le générique) mais pas uniquement à mon avis. On voit d'ailleurs la main d'une femme qui dessine (puisque Claudine Auger est censée être illustratrice).Jean-Louis a écrit :Et on ne sait pas qui a fait les dessins (Guy Pellaert ?) ?
- nano
- Maître Jedi
- Enregistré le : jeu. 02 avr. 2015, 16:10
- vinylien
- Passionné(e)
- Enregistré le : mer. 18 mars 2015, 15:58
Re: † Décès de Alain Jessua
reedff a écrit :J'ai revu traitement de choc le lendemain de son décès passé complètement inaperçu. Merci de le rappeler ici.
Effectivement passé inaperçu et étant très jeune (23ans),je ne le connais pas du tout. Merci de me le faire connaître. J'espère qu'Arte va (et ne l'a pas encore) passer plusieurs de ses films (comme ils l'ont fait pour Mario bava).
R.I.P Mister Jessua
Julien
- reedff
- Maître Jedi
- Enregistré le : mer. 23 déc. 2009, 20:50
- Localisation : gironde
Re: † Décès de Alain Jessua
Toujours pas un mot, pas une pensée, pas un film à l'horizon de ce paysage audiovisuel plus médiocre que jamais. Arte ? c'est possible, il serait logique que la "honte de la République" dixit Macron c'est à dire le service Public Fr2 Fr3 rende un hommage, c'est peine perdue quand on voit par exemple les horaires nocturnes des films du ciné club de Brion.vinylien a écrit :reedff a écrit :J'ai revu traitement de choc le lendemain de son décès passé complètement inaperçu. Merci de le rappeler ici.
Effectivement passé inaperçu et étant très jeune (23ans),je ne le connais pas du tout. Merci de me le faire connaître. J'espère qu'Arte va (et ne l'a pas encore) passer plusieurs de ses films (comme ils l'ont fait pour Mario bava).
R.I.P Mister Jessua
mes recherches https://www.forumpimpf.net/viewtopic.ph ... 8#p1034138
- Pifgadstrange
- Maître 2e Dan
- Enregistré le : lun. 27 juin 2011, 21:01
Re: † Décès de Alain Jessua
RIP. J'avoue n'avoir aimé aucun des 4 films de sa filmo que j'avais vus (Les chiens, Traitement de choc, Frankenstein 90, et Paradis pour tous).