Autre variante, dans « Les perles roses de Tamoa », c’est de son propre livre de bord que Rob fait la lecture, au chapitre de ses débuts.
Cette astuce introduit d’une part le contexte de l’époque de la guerre, quand il était un jeune officier de vingt-et-un ans à bord d’un trois-mâts coulé par une mine allemande.
Elle introduit d’autre part un autre personnage, son propre frère à bord du même navire, et dont il est sans nouvelle depuis ce naufrage.
Quand sa lecture s’achève et que le récit revient au présent, de manière très originale ce n’est pas cette fois Rob que l’on retrouve, mais son frère dont on suit désormais les tribulations.
Rob ne réapparaît que quand les deux frères se retrouvent enfin après des années de séparation. (
Capitaine Rob n° 9)
Autre variante encore, dans « Le capitaine du Serpent Vert » Rob assiste à la projection d’un film adapté du journal de bord d’un pirate du XVIIe siècle, et le film projeté devient donc la bande dessinée.
Cette fois ce n’est pas directement un document écrit qui devient le récit du fascicule, mais son adaptation cinématographique.
L’intrigue en est une histoire rocambolesque dans laquelle une riche aristocrate propriétaire d’un grand château sur un promontoire se transforme parfois en un pirate redoutable dont personne ne connaît la véritable identité, le "Serpent Vert", menant ainsi une vie double. Vient l’affronter un autre pirate tout aussi redoutable, qui affronte dans le même temps la marine espagnole. Dans une pirouette finale, le second pirate vainc la première, et c’est désormais lui qui prend l’identité du "Serpent Vert".
Tout cela met en scène des batailles navales entre vaisseaux anciens et aussi quelques scènes de combats dans les souterrains du château, avec trappes et oubliettes. (
Capitaine Rob n° 10)
Le scénariste ne cesse par conséquent d’imaginer des variations habiles autour d’un même procédé.
Et la série devient une collection de récits maritimes avec pour protagonistes des personnages et pour décors des navires d’époques différentes, ajoutés à ceux du personnage principal et son présent.
Une époque de prédilection des auteurs est le XVIIe siècle, avec ses affrontements entre marines nationales et pirates.
Ce schéma narratif est présent dans le récit d’un autre "capitaine",
Captain Horn, série dessinée par Enrico Bagnoli, l'un des futurs dessinateurs de
Martin Mystère alors âgé de 17 ans, et publiée en Italie en 1943-44 sous le titre
Il fiore inaccessibile et en France en traduction partielle aux éditions du Siècle / Impéria en 9 fascicules de décembre 1948 à septembre 1949. (Voir
Hop n° 52 du 2e trimestre 1992.)
La publication de ce récit est restée inachevée jusqu’à que ce le magazine
Hop publie les 3 derniers épisodes dans les n° 81, 83 et 85 en 1999-2000. L’ensemble a été repris en 2007 en un album aux éditions Regards & Taupinambour.
De la même façon, au début de ce récit, les deux personnages principaux commencent la lecture d’un journal de bord là aussi d’un navigateur du XVIIe siècle relatant une histoire maritime avec mutinerie, naufrage et l’arrivée de deux personnages sur une île perdue au Sud des côtes africaines.
Ce navigateur, tout comme pour Rob et le capitaine Fonceauvent et d'autre part le capitaine Haddock et le chevalier François de Hadoque, est un ancêtre du capitaine Horn.
Le récit quitte donc le présent des deux personnages principaux pour devenir l’histoire de deux personnages du passé.
Ici aussi, quand leur lecture s’achève et que le récit revient au présent, les deux personnages décident de retrouver cette île lointaine en quête d’une fleur aux vertus médicinales.