Capitaine Rob

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Nutello
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Capitaine Rob

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Bonjour,

Capitaine Rob est une adaptation de la série néerlandaise Kapitein Rob dessinée par Pieter Joseph Kuhn sur des textes d’Evert Werkman et publiée en 73 épisodes du 11 décembre 1945 au 21 janvier 1966.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Capitaine_Rob

https://nl.wikipedia.org/wiki/Kapitein_Rob


* Coq Hardi n° 147 à 165, 176 à 192 (1949), n° 218 à 233 (1950), Nouvelle série n° 10 à 20, 33 à 51 (1951)
* Tarou n° spécial (Artima - Mars 1957)
* Samedi Jeunesse n° 2, 5, 11 (Décembre 1957 – Mars 1958 – Septembre 1958)
* Djinn n° 1 à 8 (Éditions Mondiales – Novembre 1958 à juin 1959)
* Vigor n° 66 et 67 (Artima – Juin-juillet 1959)
* Capitaine Rob n° 1 à 14 (Éditions Mondiales – Juillet 1959 à septembre 1962)
* Le Soir durant les années 1960
* L'Est-Éclair du 20 janvier 1967 au 23 mai 1976
* D’autres quotidiens ?

Dans Coq Hardi la série est présentée sous le titre Capitaine Jacques et sous le titre Capitaine Bonvent dans L'Est-Éclair.

Voir :
Alain Beyrand dans Hop n° 46 (3e trimestre 1989) p. 55
Philippe Mellot dans Le collectionneur de bandes dessinées n° 20 (février 1980) p. 26-27

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Le trimestriel Capitaine Rob commence donc immédiatement après l’arrêt du mensuel Djinn.
En plus de la périodicité, un autre changement est notable :
Dans Djinn, les récits s’enfilent sans titre et à la suite les uns des autres, et un épisode peut ainsi commencer n’importe où dans un fascicule et prendre fin n’importe où dans le suivant.
A l’opposé, chaque fascicule de Capitaine Rob contient un récit complet portant un titre.

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Re: Capitaine Rob

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Les originaux néerlandais et les éditions francophones dans Samedi Jeunesse présentent les récits "à l’ancienne", avec un texte littéraire courant sous les illustrations, tenant par conséquent, d’un point de vue d’aujourd’hui, davantage du roman illustré que de la bande dessinée telle qu’on la conçoit de nos jours.

Les publications aux éditions Artima et Mondiales avec des phylactères et des dialogues sont par conséquent davantage des adaptations que des traductions, avec des réécritures complètes des textes par rapport au récit initial, et qui peuvent, d’une édition à l’autre, changer du tout au tout.
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Re: Capitaine Rob

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La série déroule les aventures maritimes d’un certain Rob et de son chien Skip allant et venant sur les océans et mers du monde à bord de son voilier.

Ledit voilier porte le nom de "De Vrijheid" dans le texte original, dont la traduction " La Liberté" est respectée aux éditions Samedi Jeunesse et Artima, alors que les Éditions Mondiales ont curieusement préféré le renommer "La Mouette".
C’est d’ailleurs ce nom de "De Vrijheid / La Liberté" que les couvertures des éditions néerlandaises mettent particulièrement en valeur.

À la fin de chaque aventure, Rob reprend la mer et s’éloigne, solitaire à bord de son voilier, un peu à la manière de Lucky Luke dans la Grande Prairie.


L’iconographie des couvertures donne clairement le ton en insistant sur l’aspect marin de ces récits.

Sur les éditions néerlandaises :
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Sur les éditions néerlandaises :
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L’élément nautique apparaît toujours, même en tant que détail du dessin de couverture.
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Sur les éditions francophones :

Sur les couvertures de Samedi Jeunesse :
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Sur les couvertures de Djinn:
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Mais sur les 14 couvertures de Capitaine Rob, l’élément nautique au contraire est certes présent, mais très minoritaire :
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Et la plupart des couvertures sont sans relation avec l’élément marin :
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Remarquons par conséquent un autre changement de Capitaine Rob par rapport à Djinn.
En plus de la périodicité et du fait que chaque fascicule de Capitaine Rob contient un récit complet et porte un titre, les couvertures de Capitaine Rob illustrent le récit du fascicule alors que celles de Djinn montrent le thème général d’un marin sur son navire.
Modifié en dernier par Nutello le ven. 30 mars 2018, 14:35, modifié 1 fois.
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Au cours de ses déambulations océaniques, Capitaine Rob croise des malandrins de toute nature :
contrebandiers et trafiquants divers, dont des trafiquants d’armes chinois avec combats de jonques en mer de Chine ;
pirates modernes entre mer et désert algérien avec passage secret dans une forteresse de Touaregs ;
hommes-crocodiles africains avec sauriens et gorilles géants ;
faux monnayeurs avec leur imprimerie clandestine dissimulée à bord d’un sous-marin camouflé en voilier ;
escroc cherchant à s’emparer d’un banc d’huîtres perlières ;
producteur de cinéma jaloux d’un autre.

Ou il peut participer plus simplement à une course de voiliers à travers le Pacifique avec les inévitables perfidies, sabotages et coups bas.
Nutello
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En plus des récits avec Rob, pour enrichir la série avec d’autres thématiques et la peinture d’autres époques, l’auteur use parfois d’astuces scénaristiques pour introduire d’autres personnages, le plus souvent du passé.


Ainsi, dans un épisode, Rob lit le livre de bord d’un de ses ancêtres, le Capitaine Fonceauvent (!), à la manière du Capitaine Haddock lisant les exploits de son ancêtre le chevalier François de Hadoque contre Rackham le Rouge.
Un long récit se déroulant au XVIIe siècle mêle alors piratage, guerre ancienne entre navires hollandais et espagnols, tribus amérindiennes et trésor caché par un pirate sur une île déserte.
Le récit revenant au présent, Rob, tout comme Tintin et Haddock, part à la recherche de l’île où depuis trois siècles est enterré le trésor du pirate adversaire de son ancêtre.
Il le découvre au fond d’une caverne sous-marine, à la suite d’un combat contre une pieuvre géante habitante des lieux. (Djinn n° 2 & 3)


Variante, dans « L’idole mexicaine », un de ses amis historien lit tour à tour à Rob un parchemin du XVIe siècle, le livre de bord d’un pirate du XVIIe siècle, puis un document qu’il a hérité de l’un de ses grands-pères. Rob complète ces lectures par celle d’un livre de bord qu’il a lui-même recueilli à bord d’une épave de voilier pris dans les glaces de l’Antarctique.
Sitôt après l’introduction, le récit quitte donc le présent et la lecture de ces quatre documents retrace l’histoire d’une statue d’or aztèque prise à ses propriétaires par Cortez et ses conquistadors et passant tour à tour au fil des siècles entre les mains de divers pirates et aventuriers.
Posséder la statue paraît attirer le malheur sur chacun de ses nouveaux possesseurs, chaque embarquement sur un navire conduisant immanquablement à son naufrage.
Comme pour l’épisode décrit auparavant, une fois la lecture achevée, le récit revient au présent et Rob et son ami historien décident de retrouver le navire échoué dans l’Antarctique – superbe séquence dans un décor d’icebergs et de pics de glace – pour ramener enfin la statue au Mexique et la rendre à une tribu descendant des anciens Aztèques.
Cette fois, ce n’est donc pas un seul livre qui conduit au récit du passé, mais la réunion de plusieurs écrits étalés sur plusieurs siècles. (Capitaine Rob n° 1)

Notons d’ailleurs l’habileté du scénariste qui, dans un récit, prépare un épisode suivant.
Ainsi, lors d’un de ses voyages, Rob découvre l’épave du navire pris dans les glaces et son livre de bord.
Mais les auteurs n’insistent guère, et cette péripétie présentée en à peine quelques cases semble anodine au sein d’un récit plus long (Djinn n° 3).
Et c’est ultérieurement que cette scène brève d’apparence anecdotique prend tout son sens quand il s’avère que ce livre de bord recueilli par Rob constitue un complément de plusieurs documents rassemblés par un autre personnage et dont l’ensemble ainsi réuni permet de développer un épisode entier (Capitaine Rob n° 1).
Modifié en dernier par Nutello le jeu. 05 avr. 2018, 21:16, modifié 4 fois.
Nutello
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Autre variante, dans « Les perles roses de Tamoa », c’est de son propre livre de bord que Rob fait la lecture, au chapitre de ses débuts.
Cette astuce introduit d’une part le contexte de l’époque de la guerre, quand il était un jeune officier de vingt-et-un ans à bord d’un trois-mâts coulé par une mine allemande.
Elle introduit d’autre part un autre personnage, son propre frère à bord du même navire, et dont il est sans nouvelle depuis ce naufrage.
Quand sa lecture s’achève et que le récit revient au présent, de manière très originale ce n’est pas cette fois Rob que l’on retrouve, mais son frère dont on suit désormais les tribulations.
Rob ne réapparaît que quand les deux frères se retrouvent enfin après des années de séparation. (Capitaine Rob n° 9)


Autre variante encore, dans « Le capitaine du Serpent Vert » Rob assiste à la projection d’un film adapté du journal de bord d’un pirate du XVIIe siècle, et le film projeté devient donc la bande dessinée.
Cette fois ce n’est pas directement un document écrit qui devient le récit du fascicule, mais son adaptation cinématographique.
L’intrigue en est une histoire rocambolesque dans laquelle une riche aristocrate propriétaire d’un grand château sur un promontoire se transforme parfois en un pirate redoutable dont personne ne connaît la véritable identité, le "Serpent Vert", menant ainsi une vie double. Vient l’affronter un autre pirate tout aussi redoutable, qui affronte dans le même temps la marine espagnole. Dans une pirouette finale, le second pirate vainc la première, et c’est désormais lui qui prend l’identité du "Serpent Vert".
Tout cela met en scène des batailles navales entre vaisseaux anciens et aussi quelques scènes de combats dans les souterrains du château, avec trappes et oubliettes. (Capitaine Rob n° 10)


Le scénariste ne cesse par conséquent d’imaginer des variations habiles autour d’un même procédé.
Et la série devient une collection de récits maritimes avec pour protagonistes des personnages et pour décors des navires d’époques différentes, ajoutés à ceux du personnage principal et son présent.
Une époque de prédilection des auteurs est le XVIIe siècle, avec ses affrontements entre marines nationales et pirates.


Ce schéma narratif est présent dans le récit d’un autre "capitaine", Captain Horn, série dessinée par Enrico Bagnoli, l'un des futurs dessinateurs de Martin Mystère alors âgé de 17 ans, et publiée en Italie en 1943-44 sous le titre Il fiore inaccessibile et en France en traduction partielle aux éditions du Siècle / Impéria en 9 fascicules de décembre 1948 à septembre 1949. (Voir Hop n° 52 du 2e trimestre 1992.)
La publication de ce récit est restée inachevée jusqu’à que ce le magazine Hop publie les 3 derniers épisodes dans les n° 81, 83 et 85 en 1999-2000. L’ensemble a été repris en 2007 en un album aux éditions Regards & Taupinambour.

De la même façon, au début de ce récit, les deux personnages principaux commencent la lecture d’un journal de bord là aussi d’un navigateur du XVIIe siècle relatant une histoire maritime avec mutinerie, naufrage et l’arrivée de deux personnages sur une île perdue au Sud des côtes africaines.
Ce navigateur, tout comme pour Rob et le capitaine Fonceauvent et d'autre part le capitaine Haddock et le chevalier François de Hadoque, est un ancêtre du capitaine Horn.
Le récit quitte donc le présent des deux personnages principaux pour devenir l’histoire de deux personnages du passé.
Ici aussi, quand leur lecture s’achève et que le récit revient au présent, les deux personnages décident de retrouver cette île lointaine en quête d’une fleur aux vertus médicinales.

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Re: Capitaine Rob

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Un autre procédé est naturellement la narration directe d’une personne à une autre : un personnage raconte une aventure à Rob, et c’est ce récit qui est figuré.


Le récit « Le trésor du père Larsen » montre un exemple curieux. C’est uniquement la version publiée aux Editions Mondiales qui utilise ce procédé tandis que l’édition Samedi Jeunesse utilise un autre artifice.
Les deux versions publiées dans Samedi Jeunesse et aux Editions Mondiales articulent ainsi la partie historique et la partie présente de deux manières totalement différentes à travers deux montages des séquences clairement distincts.

Dans la version Editions Mondiales, le récit historique prend place très vite au début de l’épisode.
Rob rencontre un vieux marin, du nom de Larsen, qui, se sentant mourir, lui raconte une longue histoire rocambolesque et touffue faisant intervenir une île déserte, le trésor d’un riche chinois et des pirates japonais.
De nouveau le récit revient au présent. Le vieil homme décède en laissant à Rob la clef du secret du trésor : en guise de carte, une bobine de fil blanc marqué de taches noires, et la référence d’une maquette de bateau conservée dans un musée. Rob se rend au musée et, suivant les instructions du vieil homme, enroule autour de la maquette le fil blanc. Auquel cas, à mesure que les taches noires du fil se juxtaposent sur la maquette du bateau servant de cadre, une carte se dessine ainsi point par point ! Cette trouvaille est sans doute une des façons les plus originales de coder une carte…
Rob peut alors se mettre en route une fois de plus vers une île au trésor, où il doit affronter les descendants des pirates japonais établis là.

Dans la version Samedi Jeunesse, le vieil homme décède donc en laissant à Rob la bobine de fil et la référence de maquette de bateau, mais sans en dire plus de son histoire. Et c’est quand Rob arrive dans l’île au trésor, habitée des pirates japonais, que se situe le long récit historique racontant l’histoire du père Larsen et du trésor. Et cela est introduit d’une bien curieuse manière.
Visitant l’île, Rob découvre des clous rouillés venant des caisses ayant servi à apporter le trésor. Il sort alors de nulle part une sorte de lanterne magique nommée "l’œil historique de Prudon" (!?!) et quand il y place les clous, l’écran de l’appareil lui révèle le passé, c’est-à-dire l’histoire du père Larsen.
Cette séquence absurde a donc été supprimée dans la version des Editions Mondiales, et la partie historique y est simplement le récit du vieil homme mourant.

Comme la version de Samedi Jeunesse contient par conséquent une séquence de plus que l’autre, il est très probable que ce soit la version la plus proche de l’originale.
Mais la version des Editions Mondiales, entièrement remontée, et amputée d’une scène, est toutefois plus subtile, en évitant ce recours inutile à cet artifice pour le moins singulier d’appareil à connaître le passé surgissant de nulle part.
Détail étrange, en plus de ce changement notoire, une case manque dans la version Editions Mondiales, les funérailles en mer du vieil homme.(Samedi Jeunesse n° 5 / Capitaine Rob n° 2)
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Re: Capitaine Rob

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Avec « Le vaisseau fantôme », le procédé est dédoublé. Capitaine Rob recueille sur son voilier deux hommes perdus en mer à bord d’une chaloupe qui lui racontent une étrange histoire ; le récit quitte le présent.
Naufragés suite au crash de leur avion, ils ont été recueillis à bord d’un vaisseau du XVIIe siècle errant sur les mers, le fameux "Hollandais Volant". A bord, ils rencontrent ses trois occupants, le capitaine Van der Decken et ses deux seconds. Le capitaine commence à raconter son histoire, ce qui dédouble le procédé de narration d’un personnage à un autre. Nous avons donc désormais un récit dans un récit dans un récit.
Les auteurs développent donc l’une des multiples variantes de cette légende d’un vaisseau fantôme, parti d’Amsterdam trois siècles auparavant et voué à errer sans fin sur les mers du monde. Le capitaine est ainsi condamné par une malédiction pour avoir, après diverses tribulations dont une mutinerie, abandonné ses passagers huguenots sur une misérable île déserte. Le récit du capitaine Van der Decken prend fin et nous retrouvons celui des naufragés.
Le capitaine Van der Decken leur a alors donné une chaloupe, en les priant de partir à la recherche des descendants des malheureux Huguenots abandonnés par sa faute sur leur île. Le récit des deux naufragés prend fin et nous retrouvons le présent, le récit du capitaine Rob.
C’est désormais Rob qui, possédant la carte remise par Van der Decken aux aéronautes naufragés, part en quête non d’un trésor, mais de cette île et ses habitants pour les secourir.

Cette fois encore, la version Samedi Jeunesse « L’odyssée du vaisseau fantôme » est présentée différemment et de façon bien plus fantaisiste.
Tandis que la version Editions Mondiales présente le récit du capitaine du "Hollandais Volant" enchâssé dans le récit des deux aéronautes naufragés qui l’introduit et le conclut, dans la version Samedi Jeunesse la partie historique présentant l’histoire du vaisseau fantôme est révélée directement et une nouvelle fois par la grâce de cet objet incongru d’ "œil historique". Et le récit des deux aéronautes suit immédiatement alors en constituant la fin de la longue histoire de Van der Decken. C’est-à-dire que la rencontre entre les deux naufragés et les occupants du vaisseau fantôme est présentée du point de vue des deux naufragés dans la version Editions Mondiales, et du point de vue du capitaine Van der Decken dans la version Samedi Jeunesse !
La version Samedi Jeunesse présente donc des scènes en plus : - le recours à "l’œil historique" ; - quelques cases de transition entre les deux récits montrant Van der Decken juste avant le crash de l’avion ; - une case où le "Hollandais Volant" est traversé sans dommage par un cargo, ce qui appuie bien sa nature véritablement fantomatique.

Là encore, la version de Samedi Jeunesse contenant des séquences supplémentaires, on peut supposer que cette version soit fidèle à l’originale.
À l’opposé, les responsables des Editions Mondiales ont choisi d’alléger le récit en éliminant les éléments très fantaisistes de cet épisode et en articulant habilement les parties des trois époques différentes. (Samedi Jeunesse n° 2 / Capitaine Rob n° 3)
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Nutello
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Re: Capitaine Rob

Message par Nutello »

Après la lecture de documents anciens, la narration directe ou le recours à cette étrange idée d’ "œil historique", apparaît un quatrième procédé, plus original, pour introduire un récit d’un autre personnage d’une autre époque, dans « La vengeance du magicien noir / Le plat d’or ».

Subjugué par la sorcellerie d’un sorcier indigène, Rob revit un moment du siècle précédent, un épisode du combat de la marine officielle contre des trafiquants d’esclaves, et il cède la place à un jeune lieutenant de ce temps.
Nous avons là encore un parfait exemple de plusieurs publications d’un même épisode présentant des différences notoires, en l’occurrence des textes entièrement distincts. A tel point que, d’une édition à l’autre, ce récit ne se déroule pas sur la même continent !
Ainsi, dans Tarou et Samedi Jeunesse, Rob se rend de Rio de Janeiro vers Dakar, et l’action se passe en Afrique ; tandis que dans Capitaine Rob n° 7, Rob se rend du Japon vers l’Australie, et l’action a lieu cette fois en Nouvelle-Guinée ! Et tout est à l’avenant : tous les noms propres et les références géographiques diffèrent. Voici donc des Noirs d’Afrique devenus Papous ! Voilà qui laisse rêveur…
(Tarou numéro spécial / Samedi Jeunesse n° 5 / Capitaine Rob n° 7
Modifié en dernier par Nutello le jeu. 05 avr. 2018, 21:40, modifié 4 fois.
Nutello
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Re: Capitaine Rob

Message par Nutello »

À côté des récits plus réalistes, et plus nombreux, quelques épisodes s’engagent, et même amplement, dans les territoires du fantastique et de la science-fiction.


S’aventurant dans la jungle amazonienne à la recherche d’explorateurs disparus, Rob découvre un monde perdu où cohabitent plusieurs âges préhistoriques.
Il croise ptérodactyles, tigres à dents de sabre, dinocéras, titanosaure et tricératops, et rencontre finalement une tribu primitive à laquelle il se lie. Il leur enseigne le tressage de cordes, la confection d’arcs et de flèches, et même des rudiments d’agriculture et l’élevage des vers à soie.
Il retrouve également les explorateurs perdus.
Construisant un ballon et le gonflant avec du méthane naturel, ils parviennent à s’échapper de ce monde.
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Le graphisme de Pieter Kuhn et ses hachures excellent dans la peinture de ce décor touffu de forêt profonde, et rocailleux de vallée encaissée.
Le récit évoque des ambiances et des situations pouvant faire penser au roman « The lost world / Le monde perdu » de Sir Arthur Conan Doyle de 1912 et son adaptation cinématographique par Irwin Allen de 1960, ou encore au film « The land unknown / L'oasis des tempêtes » de Virgil W. Vogel de 1957, voire, par certains aspects, à « L’île mystérieuse » de Jules Verne de 1875. (Djinn n° 7 & 8)

Dans la série Captain Horn mentionnée plus haut, dessinée par Enrico Bagnoli et publiée aux éditions Impéria, il s’avère que l’île sauvage, où se rendent deux groupes de personnages à trois siècles d’écart, est elle aussi un monde perdu, peuplé de pygmées et d’animaux antédiluviens dans des décors de pics rocheux, de forêt épaisse et de vapeurs de soufre.
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Nutello
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Re: Capitaine Rob

Message par Nutello »

Plus précisément, la série Capitaine Rob s’engage parfois dans une science-fiction rétro mettant en scène scaphandres spectaculaires, engins titanesques et machines colossales, que Pieter Kuhn semble être très à l’aise à évoquer.

Dans un épisode, Rob découvre au large de l’Islande une lourde et imposante ville métallique sous-marine dirigée par un certain Professeur aveugle portant des yeux artificiels.
Celui-ci rêve de s’emparer du monde en menaçant de le bombarder à l’aide d’armes bactériologiques.
Le récit se déroule dans ce décor démesuré conjuguant équipements industriels et poutrelles métalliques, laboratoire aux appareillages complexes et usine où l’on assemble en série sous-marins de poche et bombes volantes.
Dans la séquence d’ouverture, Rob est attaqué sur une plage par un curieux engin volant, sorte de petit hélicoptère automatique lanceur de filet. (Djinn n° 6 & 7)


Parmi les récits les plus étonnants de ce registre figurent ceux faisant intervenir le professeur Lupardi, savant fou et visionnaire, barbichu, vivant en compagnie de son assistant Yoto dans une base située dans l’Antarctique puis une autre dans les gigantesques cavernes d’une île rocailleuse, où il crée des machines prodigieuses et des inventions révolutionnaires, télescope "électronique", centrale solaire, fusée lunaire, icebergs synthétiques, et robots en tout genre, oiseaux artificiels, bombes à hélice, taupes mécaniques…
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Re: Capitaine Rob

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Rob-c2.jpg (15 Kio) Vu 2759 fois
Lupardi veut faire basculer la Terre sur son axe en faisant exploser des armes atomiques, lancées depuis un dirigeable géant, dans le cratère d’un volcan.
Il est aidé par des armées de pingouins géants puis d’humains transformés en automates par l’intermédiaire de récepteurs radio à antennes fixés sur leur crâne. Dans le même ordre d’idées, il change des cachalots en authentiques sous-marins en fixant sur leur tête des cockpits de verre aux commandes reliées à leurs cerveaux.
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Le style tout en hachures des dessins de Pieter Kuhn est idéal pour ces décors d’engins extraordinaires et de parois caverneuses. (Djinn 3 & 4 – Samedi Jeunesse n° 11 / Capitaine Rob n° 4)


Dans « Le roi du pétrole » et « L’enfer du professeur Lupardi / Sombre royaume », Lupardi transforme même des humains en sortes de marsouins en les harnachant dans des enveloppes de plastique. (Vigor n° 66 – Samedi Jeunesse n° 11 / Capitaine Rob n° 4)


Parmi les scènes notables figurent celles montrant les pingouins esclaves ;- la lutte entre Rob et Lupardi, revêtus de lourdes et insolites armures en or, s’affrontant dans un "four à électrons" empli de mini-soleils étincelants ; - l’exploration de cavernes sans fin à bord d’un extraordinaire char d’acier géant ; - l’affrontement entre les cachalots-sous-marins et un navire baleinier. (Djinn 3 & 4 – Samedi Jeunesse n° 11 / Capitaine Rob n° 4)
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Nutello
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Re: Capitaine Rob

Message par Nutello »

Dans un épisode ultérieur avec le professeur Lupardi, « Vénus et ses mystères », la série s’engage dans la plus profonde extravagance.

La Terre subit une invasion de Vénusiens, à bord d’une soucoupe géante, qui commencent à modifier l’atmosphère terrestre en y injectant du gaz carbonique, le gaz qu’ils respirent sur Vénus. Ils envisagent en effet de fuir leur planète et venir sur Terre, suite aux attaques incessantes qu’ils endurent de la part d’araignées géantes à têtes de perroquets et regards hallucinés qui vivent dans leurs océans.
Cette fois Lupardi se range du "bon" côté. Il entre en contact avec les Vénusiens et leur propose de les accompagner sur Vénus pour les aider à se débarrasser des sinistres bêtes. Rob est naturellement du voyage.
Sur Vénus, le professeur Lupardi allie son génie scientifique à celui des Vénusiens et fait des prouesses. Il invente ainsi des rayons "super-zodiacaux" et des aimants à météores, et vient à bout des animaux marins envahissants. En provoquant en eux avec ses rayons d’étonnantes "décompositions chimiques", il les transforme en de curieuses montgolfières qui disparaissent au loin en un grand envol spectaculaire.
Lupardi décide de s’établir sur Vénus, tandis que Rob revient sur Terre.

Nous avons donc là droit une nouvelle fois à une incursion dans l’univers de métal et de machines et d’appareillages électriques de Lupardi pour un épisode de science-fiction très kitsch digne de Giovanni Scolari et de Saturne contre la Terre. (Capitaine Rob n° 6)
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Un épisode suivant, « Le satellite maléfique », ne fait qu’entériner et accentuer cette tendance.

Cette fois, le professeur Lupardi crée ni plus ni moins une planète artificielle avec de nouvelles machines toujours plus insensées. Voici un homme qui, seulement aidé d’un assistant et de quelques robots, fait mieux que toutes les grandes puissances terrestres réunies.
Lupardi envoie Rob ensemencer cette planète neuve, en y apportant des animaux réduits à une taille minuscule pour faciliter leur transport.
Au lieu d’une sphère, le professeur Lupardi a créé sa planète sous la forme de deux hémisphères séparés d’une certaine distance.

Cette image de planète coupée en deux et à la végétation et la faune naissantes fait penser aux deux derniers épisodes de Saturne contre la Terre, « Demain la Terre sautera » et « Le triomphe de Marcus », dans lesquels le Saturnien Merum coupe précisément la Terre en deux tandis que le noyau central devient une nouvelle planète plus réduite où la végétation et de nouvelles espèces animales surgissent spontanément (Sélections prouesses nouvelle série n° 1 et 2).
Entre la bande-dessinée italienne et ces deux épisodes de la bande-dessinée néerlandaise, nous retrouvons la même démesure narrative, les mêmes engins ahurissants, et une utilisation des hachures dans les graphismes de leurs deux dessinateurs, toutefois plus omniprésentes dans les dessins de Pieter Kuhn. (Capitaine Rob n° 8)


Le moins que l’on puisse dire est que ces récits frénétiques tranchent sur le reste de la série.
D’ailleurs, les numéros suivants de Capitaine Rob aux Éditions Mondiales quittent ces relatives outrances et reviennent à des aventures maritimes plus classiques.
Modifié en dernier par Nutello le ven. 30 mars 2018, 15:35, modifié 6 fois.
Nutello
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Re: Capitaine Rob

Message par Nutello »

Un épisode, « Le royaume du mammouth blanc / Au pays du mammouth blanc », relève d’une forme de fantastique proche de l’onirisme.

Parti à la recherche d’un de ses amis, Rob s’enfonce dans le Grand Nord, au-delà des dernières régions habitées. Il découvre un monde quasi-féerique, un territoire de roche et de végétation baigné du rayonnement miraculeux de pierres lumineuses, les "cristaux de vie".
Ceux-ci entretiennent une température douce inattendue dans cette partie du monde, et surtout en rendent immortels les rares habitants, une Reine et ses quelques sujets, ainsi que des animaux fabuleux, dinosaures des cavernes, mammouths blancs, aigle géant.
Rob à peine a le temps de faire connaissance avec ces personnages qu’un péril menace ce pays magique.
Un groupe de malandrins coiffés de curieux casques très hauts pénètre sur ce territoire en traversant un réseau de cavernes à bord d’un gigantesque char amphibie et armé de canons. Ces sinistres personnages viennent en ce lieu pour s’emparer des "cristaux de vie", et en dépit des efforts de Rob y parviennent. Sitôt qu’ils se les approprient, la température s’effondre, les immortels perdent la vie.
Un "linceul de glace étincelante" désormais recouvre ce pays et son peuple naguère privilégiés et maintenant éteints.
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Rob-c3.jpg (18.01 Kio) Vu 2758 fois
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Pieter Kuhn retrouve ici certains de ses thèmes graphiques favoris, engin de métal et décor de cavernes, avec la séquence de la traversée, par le char des envahisseurs, du réseau de souterrains. (Samedi Jeunesse n° 2 / Capitaine Rob n° 5)


Dans les deux récits se situant aux deux pôles, ceux-ci apparaissent protégés par une barrière de glace et de roche derrière laquelle s’étend une région où règne une température clémente permettant même l’existence de végétation.
Peut-être peut-on voir là une allusion ou une influence du roman maritime « Les aventures d'Arthur Gordon Pym » d’Edgar Allan Poe où le même phénomène est suggéré par le grand auteur états-unien. (Djinn 3 & 4 – Samedi Jeunesse n° 2 / Capitaine Rob n° 5)
Modifié en dernier par Nutello le lun. 02 avr. 2018, 17:21, modifié 5 fois.
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Re: Capitaine Rob

Message par Nutello »

Autant que l’on puisse en juger à travers les traductions et adaptations en français, cette série réunit et développe un certain nombre de thèmes de récits de voyages en mer et d’aventures maritimes.

Il s’y trouve des histoires de pirates et de trésors, des naufrages et un peu de robinsonnade.

Il s’y trouve aussi une évocation de l’une des plus fameuses légendes de la mer, une rencontre avec le "Hollandais Volant", le plus célèbre des vaisseaux fantômes.

Des récits "historiques", provenant souvent de la mention de livres anciens, permettent l’introduction de contextes d’époques du passé et de là d’autres thématiques qui viennent s’ajouter à celles des récits du personnage de référence.

Le recours parfois au fantastique et à la science-fiction apporte encore d’autres éléments scénaristiques, mais qui cette fois éloignent amplement la série de sa thématique fondamentale.

D’une certaine manière, il y a trois séries en une seule :
- les aventures réalistes de Rob ;
- les récits historiques de ses lectures ;
- les aventures de Rob relevant d’une science-fiction parfois sensiblement délirante.
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