La case mémorable

[baron.zemo]

C'est la mort de Gwen Stacy,je sais toujours pas après tant années les raisons qui ont pousser le scénariste Gerry Conway à la faire mourir.

amazing spiderman de juillet 1973

épisode parue dans le Strange 104 Aout 1978

Le Strange 104 avec épisode de la mort Gwen Stacy

tn_104.jpg (11.6 Kio) Vu 3823 fois

Strange 105 la couverture à un décalage avec épisode déjà paru dans le Strange 104

tn_105.jpg (11.05 Kio) Vu 3823 fois

[zaitchick]

ça a traumatisé beaucoup de lecteurs.
Comme la mort de Phénix.

[mikay]

oui la mort de Gwen à été terriblement mémorable et j'ai retrouvé cette case d'un épisode inédit de l'araignée...

[Tovenaar]

oui la mort de Gwen à été terriblement mémorable et j'ai retrouvé cette case d'un épisode inédit de l'araignée ...

D'où vient cette image ?
Un pastiche ?
Des chromos Panini à collectionner ?

[zaitchick]

Ben alors ? Personne ne répond au prof ?

Métal Hurlant 91, 1983.



J'en parle ici

[zaitchick]

Moi c'était dans un numéro des Micronautes que j'ai dû lire quand j'avais 8-10 ans. Il y a plusieurs cases qui m'avaient marqué (surtout les bestioles qu'on y voyait) mais une en particulier où un type cagoulé se prend un coup de laser dans la tronche, qui détruit sa cagoule et révèle son identité.
Je sais pas si c'est le dessin ou la mise en couleur mais j'ai jamais compris ce qu'on voyait exactement : des flammes de la cagoule qui brûle, une tignasse de cheveux qu'il avait en-dessous... C'est resté La Case Mystérieuse de mes souvenirs.

Bon, ç'aurait été bien de l'avoir pour illustrer ce message mais c'est mal barré pour en retrouver un scan en particulier.

Album Micronautes n°8 (avril 1983)
Les Micronautes sont piégés par le Docteur Prometheus, ici démasqué. (dessin de Steve Ditko.)





La première apparition de Philip Prometheus dans Micronautes n°2 (1er trimestre 1981)



Dessin du trop rare Michael Golden qui conjugue origines et révélation (belle leçon de synthèse narrative.)

Mais l'image qui m'a le plus frappée dans l'album, c'est celle qui se trouve dans cette séquence, au centre : la main (autonome) du Baron Karza broyant la gorge d'un jeune rebelle.



Comment pouvait-on marier dans un même récit des robots-joujoux et des scènes aussi brutales ?

[zaitchick]

Nick Fury avait une vie avant Steranko...
La preuve :



Une case pleine d'action... Gratuite.
A l'époque, Marvel ne mégotait pas pour distraire le lecteur.

Cette case provient d'une histoire introduite par une autre vignette intrigante...



Le M.I.E.S.L. (S.H.I.E.L.D.) est menacé par le télépathe Mentalo (sic !) et Fixer (le Bricoleur, un proto-McGyver, sans rapport avec l'ennemi de Spider-Man).

Au dessin, Jack Kirby. L'encreur n'est pas crédité. (Vince Coletta ?)

Vignette extraite de Vengeur n°11 (4e trimestre 1974)



Belle couverture - avec peu de rapport avec le contenu.

[zaitchick]

Les couvertures de Lug s'inspiraient souvent de cases des histoires contenues dans les magazines - souvent des moments forts. Aussi, sans état d'âme, je propose deux couvertures de Frisano qui m'avaient impressionné :

La Sentinelle jaillissant des flots (Spécial Strange 9 - Ororo n'apparait pas dans cette scène, c'est un ajout de Frisano) :



Et la première apparition du Phénix (Special Strange 12) :



A cette époque, les X-Men me faisaient encore rêver...

[zaitchick]

Autre case mémorable, celle du combat du siècle (je parle bien sûr de la vignette de droite) :



En album Sagédition (très) grand format, immanquable dans une librairie. Crayonnés de Carmine Infantino, finitions de Ross Andru et encrage de Dick Giordano. Les deux super-héros s'affrontent au dessus de la ville, au sommet du plus grand gratte-ciel. Un hommage à King Kong ?

Et la version donnée par Alex Ross...



Le Frisano américain.

Plus réaliste, certes, mais moins pêchue...

Du Frisano, quoi... ^^

[Tovenaar]

J'ai enfin retrouvé cette case qui m'avait vraiment fait peur à l'époque, je devais avoir 8 ou 9 ans :

KirbyBB022Vince.gif

Big Boy n°22 - Artima 7/1958 - Dessin de Jack Kirby.

Les yeux de ce Mr Vince m'avaient tellement fait flipper que je les avais masqués au bic !
Evidemment, j'ai pu racheter un autre exemplaire bien plus tard.

[zaitchick]

Brrrr.
On dirait le diable.

[zaitchick]

Les cavaliers mongols au crâne rasé avec juste une touffe de cheveux au sommet faisaient leur petit effet aussi. (Souvenir d'une épreuve à cheval au début de Taras Boulba, à la télé...)

Atoll, ce n'était pas que les opticiens vantés par une (ex) gloire locale de la chanson...
C'était la revue du robot Archie.
Les pubs au verso des petits formats reproduisaient les couvertures des numéros à venir. Celle-là m'avait marquée :

Ces robots au faciès inquiétant marchant à contre-jour vers le lecteur.
Effet bœuf !
Elle fut reprise d'ailleurs pour le numéro 116.

Je n'ai jamais eu le numéro entre les mains et je n'ai jamais su ce que ces robots représentaient...

[zaitchick]

Tout plein de cases mémorables dans Titans !
Grâce à la série Les Envahisseurs !

Titans 23, 1er épisode : la séquence s'ouvre sur le survol de Londres dont le ciel est encombré de saucisses volantes et on assiste à un raid sur la ville !



Le Frank en question est Frank Robbins, dessinateur fortement influencé par Caniff. (Et encré par Vince Coletta... Je sais, c'est dur.)

Je lisais beaucoup de BD de guerre et de récits d'aviation (merci Félix Molinari, Robert "Papy Boyington" Conrad, Hubinon...) et voir des avions de guerre dans une BD de super-héros me plongeait en terrain familier.

Nos héros en décousent donc avec l'aviation teutonne...



Une scène qui inspirera Frisano... deux numéros plus tard...



Sauf que Captain ne vole pas...

Finalement, la Royal Air Force termine le travail...



Un vol de Spitfires...

(A moins qu'il ne s'agisse de Hurricanes... Je ne sais plus...)

Nos héros partent traquer l'Hypnotiseur, un agent ennemi, en territoire hostile, accompagnés d'une blonde amnésique.



Au début du 2e épisode (Titans 24), Captain et elle se réfugient dans une grotte, en sécurité se pensent-ils, tandis que les envahisseurs affrontent des dieux nordiques... N'ont-ils pas vus les silhouettes inquiétantes à l'avant-plan ?



Le héros est pris au dépourvu.
Robbins a su parfaitement rendre la morgue de cet officier nazi ("je hais ces types") qui interrompt ironiquement la lune de miel improvisée...



Apparition de l'Hypnotiseur dont le visage caché ne révèle que les yeux rouges irradiant la méchanceté... (A trois avec l'agent 1416... c'est ce qui s'appelle tomber de mal en Pi.)



Captain démasque le malfaisant : choc ! Il s'agit d'un cerveau conservé sous une cloche de verre montée sur un corps mécanique.



Les origine du vilain sont révélées : il fut un témoin malheureux pulvérisé par l'arrivée d'un vaisseau extra-terrestre ; ceux-ci ont réussi à sauver ce qu'ils pouvaient de leur victime qui ensuite a pris possession de leur âme !

On découvre par les yeux du malheureux ce qu'il reste de lui : son image se reflète sur la double hache (axis !) de l'extra-terrestre... Encore un plan efficace.



Brünnhilde/Hilda, la seule femme de l'équipage échappe à l'emprise du malfaisant et plonge dans un bassin en ébullition tandis que le grotesque et pataud vilain, transi de désespoir, saute à sa suite et se désintègre sous le regard horrifié de Cap... (C'est la Dissolution finale) alors qu'Hilda est préservée...


Dans le 3e épisode (Titans 25), les Envahisseurs font connaissance avec un nouvel adversaire...



L'abominable Merano alias U-Man, titan atlante au service des fridolins. Ce n'est plus Robbins au pinceau mais Frank Giacoia. L'encrage (ancrage ?) de Vince Coletta, entre autre, assure la continuité du style (sic !)

Les Envahisseurs était une série originale. Le choix d'excellents dessinateurs comme Robbins et Giacocia dont le style joue sur les effets d'ombre et les masses sombres donnait à ce comic book une tonalité surannée qui s'accordait avec le contexte du récit. Dommage que leurs successeurs aient opté vers un style plus conventionnel qui a normalisé ensuite le comic book...

Dans Titans, il y avait aussi La Guerre des Étoiles dessinée par Carmine Infantino, et je ne résiste pas à la tentation de montrer une case marquante et pleine page du maître qui dévoile le théâtre d'un des meilleurs récit de la série (scénarisé par Archie Goodwin) :



Dans Titans 24.

[Tovenaar]

Un vol de Spitfires...

(A moins qu'il ne s'agisse de Hurricanes... Je ne sais plus...)

Des Spitfires, mais les couleurs sont vraiment fantaisistes : le ventre des avions était toujours clair et non pas en vert+brun !
Il y a d'autres fautes au niveau des couleurs des cocardes et celles de l'empennage vertical ont disparu, alors que les traits sont bien présents.
Le coloriste n'avait pas de modèle à sa disposition ni le fascicule américain.

Faudrait retrouver un exemplaire en VO pour comparer.

[zaitchick]

Normalement, les cocardes, c'est trois cercles concentriques rouge blanc bleu (de l'intérieur vers l'extérieur) ou deux rouge et bleu.

[Tovenaar]

Normalement, les cocardes, c'est trois cercles concentriques rouge blanc bleu (de l'intérieur vers l'extérieur) ou deux rouge et bleu.

C'est le contraire sur l'illustration.
+ une bande rouge et bleue sur la dérive.
Immatriculation en blanc, pas en jaune (enfin, je crois car il y a des années que je ne m'intéresse plus aux avions de la seconde guerre mondiale).
Pas de rouge sur la croix non gammée des avions allemands.

[zaitchick]

Ditko c'était l'élégance.
Kirby, c'était la puissance.
C'est pour cela que l'on confiait plutôt au second les histoires de grands monstres, genre Fin Fang Foom...

Toutefois, Ditko met en scène un grand monstre nocturne dans une histoire de naufragés de l'espace... Un homme et un robot doivent survivre sur une planète hostile en absorbant des pilules qui leur permettent de respirer. Las, la présence d'un énorme prédateur augmente leur stress et leur consommation de pilules au point d'épuiser leurs réserves. Parviendront-ils à échapper au monstre et à tenir jusqu'à l'arrivée des secours ?


Le monstre est pataud mais impressionnant...

Il s'agit d'un récit à chute, avec un final inattendu.
Récit paru dans Les Micronautes n°1 (Arédit, 3e trimestre 1980), auteurs non crédités.

Une bonne chute peut être utilisée plusieurs fois
Dans Les Micronautes n°2 (Arédit, 1er trimestre 1981), auteurs non crédités.

[zaitchick]

Merci Criswell.

Al Williamson (1931-2010) nous a quitté ce 12 juin.
Il fait partie de la génération des dessinateurs/illustrateurs de SF contemporains de W. Wood et de Frazetta. On le connaît notamment pour son travail sur les strips de Flash Gordon. Il était au space opera en BD ce que Frazetta était à l'heroïc Fantasy.

D'ailleurs, c'est à lui que Marvel fit appel pour illustrer les adaptations BD de L'Empire contre-attaque et Le Retour du Jedi. Juste retour des choses, il illustrera aussi l'adaptation de la Flash Gordon, la "space opérette" de Dino de Laurentiis.

J'ai acheté l'adaptation de l'Empire contre-attaque le matin, juste avant d'aller voir le film au ciné. Je n'ai pas pu m'empêcher de la lire avant. Il s'agit d'une des rares productions de ce type qui puisse se lire sans le support du film. (Adaptation par Archie Goodwin.) Dans ce récit, on voyait les Marcheurs de l'Empire, réminiscence des éléphants d'Hannibal, attaquer la base rebelle sur une planète de glace.



Une vision qui ne pouvait qu'enchanter les générations biberonnées au robot nippon. Pour rendre leur démesure, Williamson a figuré un cavalier minuscule fuyant devant les géants de métal...

A cette époque pré-photoshop, c'était au dessinateur d'accomplir son boulot de raconteur d'histoire et de rendre avec un maximum d'impact la chute des monstres.



Ils ne sont pas nombreux, les dessinateurs d'aujourd'hui, a être capables de produire des vignettes aussi expressives.

Williamson était encré par Carlos Garzon.

Trois ans plus tard, la même équipe remet le couvert, renforcée par d'autres encreurs (Tom Palmer et Ron Frenz) pour un travail bénéficiant d'une mise en couleurs soignée (l'album a été traduit chez Lug dans la prestigieuse collection Top BD.) Aujourd'hui, ces couleurs peuvent paraître criardes mais elles participaient de la volonté de réaliser des travaux plus ambitieux, qui se démarquaient des productions courantes.



"Lettrage de Maurice Chevalier", je me demande si Alain Chabat n'a pas eu cet album entre les mains...

Le nombre de pages consacré à l'histoire a été considérablement réduit par rapport à l'opus précédent (de 92 à 64 pages) donnant l'impression de lire un digest des grands moment du film. On est parfois proche de a narration du récit illustré et certaines vignettes évoquent les récits classiques de l'age d'or de la BD...



Luke face au Rangkor, une créature dont l'aspect rappelle les monstres animés par Ray Harryhausen (lequel servit de référence à l'animateur Phil Tippett.)

Williamson sut rendre le dynamisme des séquences d'action, non sans une certaine élégance, son travail sur les ombres permettant de magnifier certaines scènes...





Ainsi, ce grand professionnel parvint à composer avec le cahier des charges (il fallait reconnaître les scènes et les personnages du film) sans abandonner sa créativité. Son sens du mouvement permit d'échapper à la sensation de statisme qu'on éprouve trop souvent à la lecture de ce type d'adaptation, composées d'images décalquées...

Au revoir Monsieur Al, et merci pour le voyage.

[zaitchick]

Dans Eclipso 69, sous une couv' faussement annonciatrice de Paul Gulacy, je découvrais l'histoire d'un colosse de pierre habité et animé par l'esprit d'un réalisateur d'effets spéciaux.

Sous prétexte de raconter une histoire originale, Marvel recyclait ses Strange Tales et autres vieux récits de l'époque pré-Fantastic Four par Kirby et Lee, partiellement ré-imprimés comme des flash-back (ou "analepses", si vous voulez vous la péter) du récit en cours. Ce fut pour moi l'occasion de connaître l'histoire du plus célèbre dragon de la Marvel...



Une créature destructrice éveillée pour déjouer l'attaque de la Chine communiste contre Formose (il met même à mal la Grande Muraille !)... et un hommage aux films de grands monstres de la Toho (je n'avais pas encore eu l'occasion de voir un film de Godzilla, et ce récit calma un peu ma frustration...)

[zaitchick]

Voilà une image qui m'a marquée, elle est
extraite de Camelot 3000 (Mike W. Barr + Brian Bolland) publié par Arédit :



Dans ce récit, les Chevaliers de la Table Ronde sont réincarnés en l'an 3000 car l'Angleterre est le Monde sont menacés d'invasion extraterrestre. Derrière, se cache la fée Morgane qui manipule les hommes et les Aliens. Pour son malheur, le chevalier Tristan est réincarné en (jolie) femme. (Un flash-back suggère d'ailleurs qu'il avait des attitudes viriles et fort peu chevaleresques envers la gent féminine : il viole une servante tandis qu'Arthur noie l'enfant qu'elle tentait de mettre à l'abri !) Ici, Arthur donne l'ordre à Tristan de dévoiler ses attributs pour tromper la vigilance d'une sentinelle. Il s'exécute à son corps (!) défendant.

On remarquera la mise en page de Bolland : les cases sont disposées en oblique de manière à dynamiser la scène et à mettre en évidence cette vignette.

Précision :au début des années 80, la mode était aux cheveux courts pour les filles.
Toutes mes copines se coiffaient comme ça.
Et la chose commençait à me travailler.

Tristan est donc torturé par le conflit entre son identité et ses appétits d'hommes et son corps de femme.

Tension poussée à son comble lorsqu'Iseult
réapparaît et se révèle à lui... Réincarnée en femme ! (il faut y voir la main de Morgane.)
Comment le problème sera-t-il résolu ?



Scène troublante d'homosexualité féminine. Rare à l'époque (sauf dans les BD pour adultes)
On notera que les deux partenaires restent habillées mais que les gestes montrés dans les inserts ne sont guère équivoques.
Les roses apportant une touche de romantisme. (Mignonne allons voir si la rose...)

Pas une vignette qu'on aurait vu chez Lug.